Gérardmer où le cinéma se mire dans le lac
Ah, ce n’est pas le « festival » le plus glamour de France mais force est de reconnaître que les Rencontres du cinéma de Gérardmer peuvent valablement postuler à l’étiquette de « festival le plus sympathique »… Et puis d’abord, cette manifestation cinématographique géromoise ne revendique pas le qualificatif de festival. Dame puisque ce sont des Rencontres.
En premier lieu, ceux qui viennent dans la Perle des Vosges -cette année du mardi 7 au vendredi 10 avril- sont des professionnels de la profession. Autrement dit, des exploitants, animateurs, programmateurs ou directeurs de salles de tout l’Est de la France. Donc des gens qui se connaissent et, la plupart du temps, s’apprécient.
S’ils se parlent évidemment tout au long de l’année, les distributeurs aiment, eux aussi, le TGV aidant souvent, à descendre de Paris (dans les Vosges, on monte ou on descend de la capitale?) pour des retrouvailles « in vivo » suivies de déjeuners ou de dîners plutôt joyeux.
On croise aussi aux Rencontres des folliculaires généralement spécialisés dans l’écriture de lumière. Pour ceux-là, les Rencontres ont régulièrement développé (l’histoire a commencé voilà une petite vingtaine d’années) des press junket,comme on dit à Hollywood, avec des réalisateurs, des producteurs, des scénaristes, des comédiens… Etant loin de leurs bases parisiennes, ils donnent, à Gérardmer, un peu plus de temps au temps. Et on se souvient, ici, d’interviews au long cours arrosées de blanc d’Alsace. Mais on taira les noms.
Enfin, last but not least, le grand public est présent aux Rencontres. Et les cinéphiles alentour s’en trouvent bien.
TEMPS FORTS ET VISITEURS.- Chaque année, Denis Blum et sa dream team concoctent le meilleur plateau possible, réunissant une vingtaine de films présentés en avant-premières et attendus ensuite sur les écrans français entre la mi-avril et juillet.
Jour après jour, voici quelques temps forts (probables) de l’édition 2015. Un thriller australien avec Vincent Cassel en tête d’affiche, forcément on ouvre l’oeil pour Partisan (mardi 7, 16h). Comme on aime beaucoup l’univers drolatique et romantique d’Emmanuel Mouret, on se dit que son petit nouveau, Caprice (mardi 7, 19h30) devrait nous ravir. D’autant que Mouret le Marseillais derrière la caméra et aussi devant, sera entouré de Virginie Efira et Anaïs Demoustier. Mais, à Gérardmer hélas, il sera seul pour présenter son film…
Comme le cinéma brésilien a souvent réservé de bonnes surprises aux cinéphiles, on sera attentif à Une seconde mère (mercredi 8,9h), histoire de Val, une femme qui travaille pour une famille aisée de Rio et devenue une seconde mère pour le fils. Mais lorsque la propre fille de Val apparaît, les choses changent… Autant que le cinéma brésilien, le cinéma indien est riche de trouvailles. Qu’en sera-t-il de Titli, une chronique indienne (mercredi 8, 11h)?
Retour aux années noires de l’Allemagne avec Le labyrinthe du silence (mercredi 8, 16h15). En 1958, un jeune procureur découvre des pièces essentielles permettant l’ouverture d’un procès contre d’anciens SS ayant sévi à Auschwitz… La co-scénariste Elisabeth Bartel présentera le film. Belle tête d’affiche pour En équilibre (mercredi 8, 19h45) avec Cécile de France et Albert Dupontel. Denis Dercourt, présent aux Rencontres, met en scène un cascadeur équestre qui, à la suite d’un grave accident sur un tournage, a perdu tout espoir de remonter à cheval. Un jour, il rencontre Florence chargée par la compagnie d’assurances de s’occuper du dossier de cet homme brisé.
Après le cinéma brésilien et indien, coup d’oeil sur le cinéma belge avec Melody (jeudi 9, 16h45). Présents à Gérardmer, le réalisateur Bernard Bellefroid et la comédienne Lucie Debay détailleront l’aventure de Melody, modeste coiffeuse à domicile qui, pour réaliser son rêve, en l’occurrence ouvrir son propre salon, accepte de porter le bébé d’une autre.
Virginie Efira sera doublement sur les écrans des Rencontres puisqu’elle partage l’affiche d’Une famille à louer (jeudi 9, 19h45) avec Benoït Poelvoorde et François Morel. Jean-Pierre Améris, auteur récemment de l’admirable Marie Heurtin, signe une comédie sur un homme riche, seul et introverti qui décide de louer la famille de la pétulante Violette. Il viendra en parler à Gérardmer.
Mulhousien de Paris, Vincent Schmitt a co-réalisé, au Burkina Faso, Farafin Ko (vendredi 10, 10h30). Il a installé, une année durant, sa caméra dans l’une des innombrables cours familiales de Bobo Dioulasso. En compagnie du producteur Emmanuel Georges, il parlera de la famille en Afrique ou des tensions qui agitent, entre communauté et individualisme, les mentalités africaines.
Comme il n’est pas malsain de se divertir, on pourra compter sur Broadway Therapy (vendredi 10, 15h25) du vétéran américain Peter Bogdanovitch avec notamment Owen Wilson et Jennifer Aniston…
Il reviendra à Charlotte de Turckheim et à Alice Pol, présentes aux Rencontres, de faire rire et sourire avec Qui c’est les plus forts? (vendredi 10, 19h30) où il est question de fins de mois difficiles, d’art floral et de téléphone rose…
DEMANDEZ LE PROGRAMME.- Le programme complet des Rencontres du cinéma de Gérardmer 2015 est en ligne sur
www.rencontres-du-cinéma.com
PROJECTIONS.- Toutes les projections (sauf exception – se référer au programme) ouvertes au public ont lieu au cinéma du Casino JOA de Gérardmer – 23 av. de la Ville de Vichy. Avertissement : certains films peuvent comporter une interdiction aux – de 12 ou – de 16 ans qui n’est pas connue à la date de publication du programme. Les spectateurs sont priés de se renseigner à la caisse.
TARIFS.- 6 € La séance ; 13 € Le Pass journée (valable mercredi, jeudi ou vendredi) ; 35 € Le Pass Rencontres (valable du mardi au vendredi inclus).
RESERVATIONS.- Avant le 7 avril , à l’Office de Tourisme de Gérardmer – 4, place des Déportés à 88400 Gérardmer (tél. 03 29 27 27 27 – mail : info@gerardmer.net)
A partir du 7 avril à 13h30, au cinéma du Casino JOA, dans le hall d’accueil.
RENSEIGNEMENTS.- 03 29 27 27 27