DALIDA
« Viens mais ne viens pas quand je serai seule / Quand le rideau un jour tombera, / Je veux qu’il tombe derrière moi. / Viens mais ne viens pas quand je serai seule / Moi qui ai tout choisi dans ma vie / Je veux choisir ma mort aussi. / Il y a ceux qui veulent mourir un jour de pluie / Et d’autres en plein soleil, / Il y a ceux qui veulent mourir seuls dans un lit / Tranquilles dans leur sommeil / Moi je veux mourir sur scène devant les projecteurs / Oui je veux mourir sur scène, / Le coeur ouvert tout en couleur /Mourir sans la moindre peine / Au dernier rendez-vous. » C’est avec Mourir en scène que Lisa Azuelos achève cette impressionnante entreprise qu’est Dalida, biopic de l’une des plus grandes dames de la chanson française. S’il n’avait fallu faire qu’un seul film sur toutes les chanteuses qu’ont connues les scènes françaises, alors c’est sûrement à Iolanda Gigliotti que cet hommage (à évidente égalité avec Edith Piaf) devait revenir… Née en janvier 1933 au Caire dans une famille d’origine calabraise, la gamine connaît de jeunes années difficiles (elle manque de perdre la vue) avant de s’épanouir (elle sera élue Miss Egypte 1954 et tournera quelques films de série B) et de tenter l’aventure du spectacle en France… Sous le nom de Dalida, elle prend son envol lorsqu’en avril 1956 à l’Olympia, Bruno Coquatrix, Eddie Barclay et Lucien Morisse, le directeur des programmes d’Europe 1, assistent au concours amateur Les numéros 1 de demain...
Cinéaste manifestement sous le charme, Lisa Azuelos (remarquée en 2008 pour LOL) évite heureusement la fastidieuse chronologie des succès et des drames de « Dali » pour composer un patchwork où les chansons et les hommes tiennent la meilleure place. On évoque donc les années cairotes, le mariage avec Lucien Morisse, les voyages initiatiques en Inde, le succès mondial de Gigi l’amoroso et puis les gros coups de déprime dont le dernier, le 3 mai 1987, la fera entrer au panthéon des stars intemporelles. Dans ce portrait envoûtant d’une femme moderne à une époque qui l’était moins, l’Italienne Sveva Alviti, ancien mannequin et nouvelle venue dans le cinéma, se glisse avec grâce dans la peau d’une star qui savait accrocher la lumière. Autour d’elle, gravitent Riccardo Scamarcio (Orlando), Jean-Paul Rouve (Lucien Morisse), Patrick Timsit (Bruno Coquatrix), Vincent Perez (Eddie Barclay), Nicolas Duvauchelle (Richard Chanfray) ou Niels Schneider (Jean Sobieski). Les bonus sont un peu courts mais on y voit quand même comment Sveva Alviti se transforme en Dalida…
(Pathé)