COFFRET BARBET SCHROEDER

Barbet SchroederJusqu’au 11 juin, le Centre Pompidou à Paris dédie une rétrospective intégrale à l’énigmatique Barbet Schroeder. Né à Téhéran en août 1941, fils d’un père géologue (qu’il suit, enfant, en Colombie), grandi à Paris, le jeune homme est inscrit en philo à la Sorbonne mais il préfère fréquenter les Cahiers du cinéma alors que la Nouvelle Vague pointe le bout de ses caméras. Il sera assistant stagiaire de Godard pour Les carabiniers et surtout, convaincu de sa voie, Barbet Schroeder fonde, seul à 22 ans, la société Les Films du Losange, en faisant cadeau de la moitié des parts à des amis avec lesquels il a envie de travailler, Eric Rohmer en tête… Outre ses activités de producteur, le cinéaste sera révélé, en 1969, par More, son premier long-métrage suivi, en 1972, par La vallée, deux oeuvres emblématiques de la culture hippie…
A l’occasion de la rétrospective parisienne, Carlotta sort un beau coffret collector qui regroupe six oeuvres essentielles du cinéaste. On trouve ainsi Général Idi Amin Dada, autoportrait (1974), étonnant documentaire filmé par Nestor Almendros sur le dictateur ougandais, véritable caricature mêlant drôlerie exubérante et parfaite brutalité dans l’exercice du pouvoir.On a parfois l’impression d’assister à une fiction tant Idi Amin Dada semble jouer la comédie… Avec Maîtresse (1976), Barbet Schroeder se glisse dans l’univers des dominatrices sado-maso à travers un jeune homme (Gérard Depardieu) confronté pour la première fois à la sexualité dans ses manifestations les plus violentes. Olivier va tomber amoureux de la blonde Ariane (Bulle Ogier) et leur idylle s’interrompt chaque fois qu’Ariane devient la brune maîtresse… Documentaire également, Koko, le gorille qui parle (1977) permet au cinéaste d’interroger un vieux rêve de l’humanité: le dialogue de l’animal et de l’homme. Avec Jacques Dutronc en tête d’affiche, Tricheurs (1983) est une plongée dans l’enfer du jeu. Dans le décor du casino de Madère, un joueur rencontre une femme qui va lui porter chance… Quant à La vierge des tueurs (1999), c’est un thriller tourné en haute définition (pour avoir une une importante profondeur de champ sur une ville gangrenée par la violence) qui met, face à face, un écrivain revenu à Medellin pour y mourir et un adolescent des quartiers pauvres qui est aussi tueur à gages.
Enfin, le coffret présente, pour la première fois en dvd, le rare et remarquable The Charles Bukowski Tapes. Tourné en 1984, ce documentaire de 4h est composé de 50 monologues de trois minutes chacun. On y voit le célèbre écrivain américain (dont le cinéaste livrera, en 1987 avec Barfly, une semi-autobiographie) face à ses obsessions sur la vie, la mort, les femmes, l’alcool…

(Carlotta)

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