CAPTAIN FANTASTIC
Quelque part, dans une profonde forêt, vivaient un père barbu et ses six enfants aux prénoms étranges: Bodevan, Kielyr, Vespyr, Rellian, Zaja et Nai… Le début d’un conte de fées, façon Grimm ou Andersen? Pas vraiment. Même si Captain Fantastic en a indéniablement l’allure, le film de Matt Ross n’est pas une fable. Plutôt une réflexioncontemporaine, volontiers satirique, sur la société américaine et ses dérives. Ben observe d’ailleurs que l’Amérique est « un pays sous-éduqué et sur-médicalisé ». Car si l’aventure de Ben et de sa famille se déroulent dans les forêts isolées du Nord-Ouest Pacifique, il suffit de prendre la route pour retrouver la ville et ses « charmes ». Alors Ben, père attentif et bon sous sa rude écorce, préfère se charger de l’éducation académique et physique de sa joyeuse tribu. Mais un drame va survenir et chambouler l’ordonnancement et le mode de vie de la famille. Car l’épouse de Ben, hospitalisée pour de sérieux troubles, va succomber. A l’occasion des obsèques, Ben et les siens quittent leur forêt. Ils vont alors se confronter à un monde qu’ils ne connaissent pas. Pire, les parents de la défunte sont en total désaccord avec Ben sur la manière d’élever les enfants.
Captain Fantastic est un road-movie utopiste qui cite Noam Chomsky et multiplie les petites notations graves ou humoristiques et dans lequel on se glisse avec aisance. Enfin cette magnifique ode humaniste à la famille est portée par ce remarquable comédien qu’est Viggo Mortensen. Et sa présence puissante n’est pas le moindre atout du film..
(TF1)