LA DANSEUSE
A la fin du 19e siècle, Loïe Fuller réinvente son corps et la chorégraphie, passant des cabarets parisiens à l’Opéra de Paris, pour devenir une pionnière de la danse moderne… Fille de ferme née dans l’Ouest américain, rien ne destinait Mary Louise Fuller à une carrière sur scène. Intriguée par une photo en noir et blanc montrant une danseuse cachée dans un tourbillon de voile et quasiment en lévitation au-dessus du sol, Stéphanie Di Giusto s’est passionnée pour une artiste considérée comme une icône de la Belle époque.
La danseuse est ainsi un premier long-métrage en forme d’élégant biopic qui détaille la jeunesse de Mary Louise dans l’Ouest américain (la cinéaste lui a inventé un père français), son arrivée en France, sa transformation en Loïe Fuller, ses rencontres avec le patron de l’Opéra de Paris mais aussi avec l’intrigant Louis Dorsay, dandy et mécène, ami et amant et, bien entendu, l’émergence d’une superbe et innovante aventure chorégraphique dans laquelle Loïe Fuller va littéralement se brûler les ailes. Portrait d’une artiste et… chef d’entreprise qui avait étudié les mathématiques, l’électricité, l’astronomie, la chimie pour nourrir son travail de création, La danseuse vaut aussi par la remarquable re-création des plus fameuses chorégraphies (dont la Danse serpentine) de Loïe Fuller dont il existe des photos mais aucun enregistrement cinématographique. La trajectoire de Loïe Fuller va connaître une dimension tragique lorsque sa route croisera celle d’Isadora Duncan, jeune Américaine nouvelle venue et surdouée, qui lui prendra la place.
Enfin, ce film baroque et violent, exalté et beau bénéficie d’une distribution de qualité avec, autour de l’excellente Soko qui apporte son énergie et sa robustesse à Loïe Fuller, Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel, François Damiens ou Lily-Rose Depp.
(Wild Side)