Depuis un bon moment déjà maintenant, Wild Side s’est attaché à montrer, dans des éditions restaurés HD, les films d’Akira Kurosawa produits par la Toho, l’une des grandes maisons de production du cinéma japonais, célèbre aussi pour la série des Godzilla. La remarquable collection Les années Toho (qui réunira, au final, 17 titres) a déjà permis de découvrir des oeuvres marquantes comme Qui marche sur la queue du tigre (1945), Je ne regrette rien de ma jeunesse (1946) ou Un merveilleux dimanche (1947) qui attestent de la variété d’inspiration du maître japonais avec des personnages, notamment des femmes, qui se battent pour défendre leurs convictions et ne pas renoncer à leurs rêves.
D’Akira Kurosawa (1910-1998), on trouve maintenant, dans la collection, deux nouvelles belles parutions avec, d’une part, Yojimbo (1961) qui, dans le Japon du 19e siècle, suit le parcours de Sanjuro, un samouraï errant qui fait étape dans un village terrorisé par deux clans rivaux. En se ralliant successivement à l’un et l’autre clan, ce parfait antihéros va précipiter leur chute et délivrer les villageois de leur joug. Dans Sanjuro (1962), Kurosawa reprend le personnage du film de 1961 (dans les deux cas, c’est Toshiro Mifune, comédien fétiche du maître nippon, qui incarne Sanjuro, un rônin aussi lucide qu’anticonformiste)  et le met au coeur d’une intrigue haletante combinant action et humour. Neuf jeunes samouraïs ne trouvent pas mieux que de dénoncer une affaire de corruption… à son instigateur même, le tout puissant intendant de la police! Heureusement, Sanjuro, qui répond au prénom bucolique de Camélia, leur sauvera la mise… Avec sa formidable scène finale, Sanjuro est un magnifique exemple du chanbara, le film de sabre. Dans le livret qui accompagne l’édition de Sanjuro, Christophe Champclaux observe qu’ici, la comédie prend le dessus et même que la parodie n’est pas loin. On notera enfin que ces deux films ont exercé une influence indéniable sur les fondateurs du western spaghetti.

(Wild Side)