TONI ERDMANN
Inès Conradi est une jeune femme d’affaires ambitieuse et déterminée qui mène bien sa barque comme consultante dans une société allemande basée à Bucarest. A l’heure où elle doit signer un contrat capital pour son avenir, son univers parfaitement millimétré va se détraquer. Car son père Winfried, enseignant retraité et complètement fantasque, réapparaît dans sa vie et lui pose une simple question : « Es-tu heureuse ? ». En compétition officielle à Cannes 2016, Toni Erdmann, troisième long-métrage de la cinéaste allemande Maren Ade, a été très largement applaudi et couvert de louanges par une critique unanime. On donnait le film grand favori pour la Palme d’or qui alla à Moi, Daniel Blake de Ken Loach. Mais ceci est une autre histoire.
Couvert de prix (celui de la critique internationale à Cannes) et beaucoup vu dans les salles obscures, le film de Maren Ade est d’abord un beau portrait intimiste d’un père et de sa (grande) fille qui se retrouvent après s’être longtemps perdus de vue. C’est aussi une comédie burlesque et décalée menée à un bon rythme au point qu’on ne voit passer ses 162 minutes. La cinéaste native de Karlsruhe mêle, avec brio, humour, sensibilité et tendresse dans une mise en scène parfaitement maîtrisée. Elle peut enfin s’appuyer sur la blonde Sandra Hüller en Inès déboussolée (ah, la séquence de la réception… nue!) et sur un Peter Simonischek purement épatant dans le double rôle de Winfried Conradi et du délirant Toni Erdmann qui se glisse dans les costumes les plus farfelus pour « réveiller » sa fille. Un bijou!
(Blaq Out)