THE SERVANT
Au début des années 60, Joseph Losey est au meilleur de son art. Il vient de tourner « Eva » avec Jeanne Moreau, déjà un film sur l’obsession amoureuse. Le cinéaste qui a rencontré Harold Pinter, va lui confier le scénario de « The Servant ». Ensemble, ils vont imaginer un conte moral vénéneux qui deviendra l’une des oeuvres de référence sur la relation maître-valet. Dans « The Servant » (1963), Dirk Bogarde incarne le domestique Barrett au service de Tony (James Fox), un jeune aristocrate oisif.
Entre les deux hommes, sous le regard de deux femmes, Losey orchestre une relation infernale, teintée d’homosexualité, où un domestique pense que servir un gentleman peut faire de lui un gentleman.
Dans un noir et blanc superbe (mis en valeur par une belle restauration HD), Losey joue à déstabiliser ses plans dans le même temps que l’image de Barrett se dégrade. Dirk Bogarde gagne là ses galons de star « ambigue » qui fera florès ensuite dans « Accident » (Losey),
« Portier de nuit » (Cavani) ou « Les damnés » (Visconti)…
(Studiocanal)