ILS SONT PARTOUT
A son psy, Yvan confie qu’il se sent persécuté dans son identité de Français et de juif. Est-il franchement paranoïaque ? Bien sûr, il a l’habitude de s’entendre dire qu’il exagère. Mais, bon, quand même… Film à sketches et tragi-comédie dramatique, Ils sont partout est un film dans lequel Yvan Attal s’est profondément impliqué et qui pose la question : qu’est-ce qu’être juif aujourd’hui ?
Citant Camus (« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ») et Billy Wilder (« Les pessimistes sont à Hollywood. Les optimistes sont à Auschwitz »), le réalisateur de Ma femme est une actrice (2001) s’applique à mettre en pièces les clichés, éculés mais tenaces (les juifs ont de l’argent, les juifs s’entraident, les juifs ont tué Jésus, les juifs sont partout etc.). Comme souvent, la forme du film à sketches rend l’entreprise forcément inégale. Avec un casting de luxe (Benoît Poelvoorde, Dany Boon, Gilles Lellouche, Charlotte Gainsbourg, François Damiens etc.), Attal a choisi le ton de la comédie grinçante. On savoure les numéros de Valérie Bonneton en présidente d’un parti d’extrême droite ou de Patrick Braoudé en François Hollande et on se dit, in fine, que le propos d’Ils sont partout est tout à fait salubre…
(Wild Side)