L’HISTOIRE OFFICIELLE
A Buenos Aires, en 1983, Alicia est professeur d’histoire dans un lycée. Elle mène l’existence paisible d’une bourgeoise avec Roberto, son mari, chef d’entreprise et la mignonne Gaby, leur fillette adoptée. La guerre des Malouines et la déroute militaire argentine ont précipité, en 1982, la chute de la junte. Tandis que le régime s’effondre, Alicia est submergée par le doute. Et si Gaby était la fille d’une des victimes de la dictature ? Tournant le dos à son confort et soutenue par Ana, une amie qui fut pourchassée par la dictature, Alicia entreprend une douloureuse enquête et un voyage inexorable à la recherche de la vérité. Avec L’histoire officielle (en dvd mais aussi dans les salles dès le 5 octobre), le cinéaste argentin Luis Puenzo propose une magnifique réflexion sur la mémoire argentine. « Pleurez ne sert à rien », dit une grand-mère de la fameuse Place de Mai tandis qu’Alice s’avance vers la tragédie: « Tout ce que tu fais, lui dit-on, va à l’encontre de tes intérêts ».
Intimiste et sensible, L’Histoire officielle (« s’il y a une histoire officielle, c’est donc qu’il en avait une autre ») est constamment émouvant mais sans jamais tomber dans le pathos. Présenté en compétition à Cannes, le film valut, en 1985, un juste prix d’interprétation à Norma Aleandro, magnifique interprète d’Alicia.
Le film est accompagné de multiples suppléments et notamment des entretiens avec Luis Puenzo sur l’élaboration du scénario, le tournage dans les locaux de l’association des Grands-mères de la Place de Mai ou le choix des comédiens. Le cinéaste analyse aussi comment la population argentine a pu ignorer les crimes perpétués par la dictature militaire…
(Pyramide)