LA SAISON DES FEMMES
De nos jours, dans l’Etat du Gujarat, dans le nord-est de l’Inde, la cinéaste Leena Yadav raconte l’histoire de quatre femmes indiennes confrontées aux traditions ancestrales et à l’asservissement des hommes… Nous sommes dans un petit village et des femmes vont oser faire entendre leurs voix pour tenter de faire exploser le cercle vicieux d’un univers patriarcal où la misogynie constitue la norme. Loin des sucreries mélodramatiques de Bollywood tout en conservant le caractère enjoué et dansant de ce cinéma, La saison des femmes emporte le spectateur dans un tourbillon d’émotions à la fois joyeuses et tragiques. Plaidoyer dénonçant la condition des femmes en Inde, cette aventure intime évoque des destins individuels mais qui ont un écho partout ainsi qu’une douleur partagée. Voici donc Rani, jeune veuve toujours vêtue de noir et réduite à n’être qu’une mère préoccupée de trouver une épouse à son fils. Ce sera la rondelette Janaki… Régulièrement frappée par son mari buveur, Lajjo souffre de ne pas pouvoir avoir d’enfant. Quant à Bijili, danseuse itinérante et prostituée de hasard, elle incarne, paradoxalement, la voix de l’émancipation.
Telles des Thelma et Louise indiennes, ces femmes vont oser revendiquer le droit au bonheur. Pour cette saga féminine et féministe, Leena Yadav peut s’appuyer sur des comédiennes magnifiques à l’instar de Tannishtha Chatterjee (Rani) qu’on a vu aussi dans le récent Déesses indiennes en colère. Un film tonique, chaleureux et plein d’espoir.
(Pyramide)