Massacré à sa sortie en 1995 par la critique américaine, Showgirls de Paul Verhoeven a depuis été réhabilité, certains voyant même aujourd’hui dans ce musical sensuel, érotique et volontairement vulgaire, l’une des meilleures évocations (avec Casino de Scorsese) de Las Vegas et de son monde de la nuit où cohabitent le jeu et le sexe. Le réalisateur de Basic Instinct (1992) est au sommet de sa notoriété lorsqu’il  entreprend de mettre en scène l’aventure de la jeune et anonyme danseuse Nomi Malone qui va se hisser, entre chausse-trappes et coups tordus, de showgirl au rang de meneuse de revue de l’un des shows les plus prisés de Vegas.
On retrouve, dans une belle version restaurée, ce film maudit et incompris qu’est Showgirls et on constate que cette satire mordante de l’Amérique est l’une des meilleures œuvres du cinéaste batave. Interprète de Nomi Malone, la quasi-débutante Elizabeth Berkley ne s’est jamais vraiment remise de l’échec du film… Dans les compléments du coffret dvd/Blu-ray, on goûte les quatre minutes de discours prononcés par Verhoeven venu, fait rarissime, en personne aux Razzie Awards, la cérémonie qui couronne les plus mauvais films de l’année. Showgirls y récolta les prix de pire film, pire scénario, pire actrice et pire réalisateur… On constate que ce quadruple jugement mérite d’être révisé!

(Pathé)