DALTON TRUMBO
Aux premières années de la Guerre froide, l’Amérique fut prise dans une hystérique chasse aux sorcières contre les sympathisants communistes, notamment à Hollywood. Bientôt Dalton Trumbo, l’un des plus talentueux scénaristes de l’usine à rêves, va devenir l’une des cibles favorites de la commission Maccarthy. Connu pour ses comédies (Austin Powers, Mon beau-père et moi), Jay Roach signe avec, Dalton Trumbo, un remarquable biopic. On sait que le genre a souvent donné naissance à des films sans grand intérêt. C’est tout le contraire, ici.
Entre humour des situations et gravité du sujet, cette histoire entraîne le spectateur (qui découvrira probablement la personnalité marquante du réalisateur de Johnny got his gun) dans une vaste saga hollywoodienne où l’on croise John Wayne, Edward J. Robinson, la fielleuse chroniqueuse Hedda Hopper (Helen Mirren, garce à souhait) ou encore Kirk Douglas et Otto Preminger. Le premier, en soutenant Trumbo comme scénariste du Spartacus de Kubrick, le second comme scénariste d’Exodus, contribuèrent à empêcher la « disparition » de Trumbo et lui valurent des Oscars. Cependant le film ne perd jamais de vue la stature d’un artiste élégant, incorruptible et mal embouché et les questionnements d’un homme d’une rigueur morale impeccable. Incarné magistralement par Bryan Cranston, Dalton Trumbo, c’est l’histoire, pleine de bruit et de fureur, d’un combat pour la dignité et la liberté de pensée.
(TF1)