Venu du théâtre, Maurice Tourneur travaille dans le cinéma américain de 1914 à 1923 et réalisera plus d’une cinquantaine de films muets. Il revient en France dans les années 30, à l’heure du parlant et tournera encore une trentaine de films.
A Justin de Marseille (1934), son dixième film parlant, le cinéaste français, avec un beau sens du récit, imprime la marque des bons films noirs américains. Lors du débarquement du bateau La Mauritanie, une bande de truands s’empare d’une cargaison d’opium destinée à la mafia chinoise. L’affaire fait les gros titres des journaux et créée l’émoi dans le milieu. Antonin Berval (entouré de bons comédiens comme Pierre Larquey, Aimos, Milly Mathis ou la jeune Viviane Romance) incarne Justin, une figure de la pègre phocéenne qui découvre vite qu’un chef de gang napolitain a monté le coup. Conscient que l’affaire est néfaste au métier, Justin entreprend alors de faire le ménage.
Si le film (en belle version restaurée) compte une suite de bonnes scènes d’action, il vaut aussi par l’humour que déploie Tourneur (1876-1961) pour parler de Marseille et de la faconde de ses habitants…

(Pathé)