Après les pépites de l’avant-guerre, son âge d’or, qu’étaient La belle équipe, Pépé le Moko ou La fin du jour, Julien Duvivier aura plus de mal après-guerre à renouer avec le succès. Avec Voici le temps des assassins (1956), titre emprunté aux Illuminations d’Arthur Rimbaud, il réussit un remarquable drame qui s’ouvre dans les Halles de Paris. Jean Gabin, vieux complice du réalisateur, y incarne André Chatelin, un restaurateur apprécié de tous. Cet homme qui a le coeur sur le main va se faire gruger par Catherine, 20 ans, gueule d’ange et âme noire. Se présentant comme la fille de Gabrielle, l’ex-femme, prétendument décédée, de Chatelin, Catherine (Danièle Delorme) va mettre au point un plan machiavélique… Sorti dans une belle version restaurée, un film noir, dans la bonne tradition de Duvivier, sur le Mal à l’œuvre.

(Pathé)