PANIQUE A NEEDLE PARK
Lancée en décembre 2015, la collection Ultra Collector s’est ouverte avec Body Double de Brian de Palma et s’est enrichie ensuite de L’année du dragon de Michael Cimino. L’opus 3 de la collection est consacré à Jerry Schatzberg et à Panique à Needle Park (1971), un drame de la drogue qui révéla Al Pacino dans le rôle de Bobby. Lorsqu’Helen rencontre Bobby, elle vient d’avorter à l’hôpital. Entre eux, c’est le coup de foudre. Bobby lui propose de s’installer avec lui dans le nord-est de Manhattan, à proximité de Needle Park. C’est là que se passe le quotidien de Bobby, héroïnomane au long cours… Une grande histoire d’amour commence qui va entraîner Helen (Kitty Winn, couronnée meilleure actrice au Festival de Cannes 1971) dans l’enfer de la toxicomanie. Schatzberg qui avait signé, en 1970 avec Portrait d’une enfant déchue, son premier film, adopte, ici, un style direct et quasiment documentaire (beaucoup de scènes sont « volées » dans la rue) inspiré de la Nouvelle vague française. Le cinéaste réussit une histoire d’amour bouleversante dans un milieu pour lequel il n’a aucune complaisance tout en ayant une vraie compassion pour les victimes.
Comme de coutume, outre le film restauré, cette édition, présentée dans un joli coffret, est riche en suppléments. On y trouve des documents sur Jerry Schatzberg photographe (il a débuté dans la mode), sur ses relations avec Al Pacino mais aussi ses souvenirs sur la genèse et le tournage de Panique dont il commente cinq scènes. Enfin, le coffret contient La vie sur grand écran, un livre de 200 p. (avec 50 photos inédites) qui donne la parole, notamment à la scénariste et romancière Joan Didion ou à Adam Holender, le directeur de la photo de Panique.
(Carlotta)