FRANCOFONIA
D’Alexander Sokourov, on avait conservé le souvenir formidable d’un vertigineux plan-séquence d’une heure et trente-cinq minutes constituant la totalité de L’arche russe (2002), un film qui, dans sa forme, était un ravissement de cinéphile. Avec Francofonia (présenté dans un double dvd, riche en suppléments) le cinéaste russe signe à nouveau un étonnant objet de cinéma mêlant le passé et le présent pour évoquer le Louvre, enjeu d’un « combat » entre son directeur Jacques Jaujard (Louis-Do de Lencequesaing) et le comte Franz von Wolff-Metternich, à la tête du Kunstschutz, la commission mis en place par les nazis pour la protection des oeuvres d’art en France. Les deux hommes de culture s’unissant in fine pour protéger le musée et ses collections. Au-delà de surprenantes échappées « maritimes », l’histoire, contée en voix off par le cinéaste, on observe une écriture subtile, originale et intelligente qui questionne la place des musées et de l’art dans nos vies.
(Blaq Out)