L’idée de Mia Madre est née lors du tournage d’Habemus Papam (2011), alors que la mère de Nanni Moretti venait de mourir. Le deuil (déjà traité dans La chambre du fils en 2001) est encore au cœur du film mais le cinéaste italien, sans être autobiographique, y apporte aussi une réflexion sur son métier. Réalisatrice en plein tournage et aux prises avec un célèbre acteur américain torturé (John Turturro drôle en star affirmant que Kubrick l’adorait), Margharita se questionne sur son métier, sa vie, son rôle de fille auprès d’une mère mourante… On peut voir dans ce beau film, toujours sensible, parfois grinçant et jamais… plombant, une artiste déchirée qui ressemble sans doute à Moretti lui-même… Margharita Buy est magnifique, offrant sur son visage toute la palette des émotions d’une cinéaste qui se demande si elle a encore quelque chose à dire et d’une fille dans la douleur parce que sa mère va vers l’issue fatale…

(Le Pacte)