LA NOUVELLE VAGUE D’HONG KONG ET LA GUERRE CONTRE LE NARCOTRAFIC

NomadNOMAD
Rejetons de la classe aisée hongkongaise, Louis et son amie Kathy vont se lier à Tomato et Pong, de condition plus modeste. Devenus inséparables, les deux couples mènent une vie oisive, rêvant de rallier des contrées lointaines à bord du Nomad, le voilier du père de Louis. Ils seront bientôt rejoints par Shinsuke, le petit ami nippon de Kathy, poursuivi pour avoir déserté l’Armée rouge japonaise… En 1982, le Hongkongais Patrick Tam suscite l’admiration avec Nomad, son troisième long- métrage aussi audacieux qu’inclassable. Marqué notamment par le cinéma de Jean-Luc Godard, le réalisateur, connu pour The Sword (1980), un brillant film de sabre, fait à son tour preuve d’un style tout à fait singulier, optant pour des choix de couleurs et de cadrage très spécifiques qui naviguent entre le réalisme le plus brut et l’imagerie du roman photo. Interprétée par quatre des plus talentueux acteurs de cette génération (Pat Ha, Kent Tong, Cecilia Yip et la star de la cantopop Leslie Cheung dans son premier rôle « sérieux »), cette romance agitée et palpitante a créé la controverse en décrivant la sexualité débridée d’une certaine jeunesse hongkongaise et le climat politique désordonné de son époque. Car l’hédonisme des héros sera bientôt rattrapé par le réel et la comédie romantique des débuts basculera vers le thriller politique avant de s’achever dans un chaos sanglant un dénouement inattendu. Près de quarante ans après sa sortie en Asie, ce classique incontournable de la Nouvelle Vague hongkongaise sort pour la première fois en blu-ray dans sa version Director’s Cut restaurée en 4K ! Le film est accompagné de deux suppléments. Réflexion sur Nomad (18 mn) est un texte inédit de Patrick Tam écrit en 2024 et illustré pour l’occasion. « Ce film, dit le cinéaste, n’est ni une œuvre de réalisme social, ni un portrait réaliste de la jeune génération de l’époque. Ce n’est pas un film sur la jeunesse elle-même, mais sur l’énergie qu’elle dégage. » Génération perdue (25 mn) est un entretien exclusif dans lequel le producteur Dennis Yu et le cinéaste Stanley Kwan (alors assistant réalisateur sur le tournage) louent le talent de Patrick Tam, son style raffiné et le haut degré d’exigence qu’il a mis en pratique dans Nomad, au risque de la censure. (Carlotta)
SicarioSICARIO
Jeune agente du FBI, Kate Macer est divorcée et sans aucune vie de famille. Cette idéaliste ne vit que pour son métier. Membre de l’unité HRT opérant dans la région de Phoenix dans le sud des États-Unis, elle est confrontée chaque jour à la violence des trafiquants de drogues qui ont transformé la région frontalière avec le Mexique en zone de non-droit. A la suite d’une intervention, elle se porte volontaire pour rejoindre l’équipe de Matt Graver. Leur mission : s’attaquer par tous les moyens au chef du cartel de Juárez. Face à la barbarie des cartels et au cœur d’un système opaque où l’État américain engage secrètement des sicaires tueurs à gages comme l’équipe de Matt Graver et d’Alejandro pour tuer le chef du cartel, Kate va devoir remettre en cause toutes ses certitudes si elle veut survivre. Depuis Incendies en 2010, le Québécois Denis Villeneuve enchaîne des films qui, sous les dehors du film de genre (Prisoners, Enemy), questionne les noirceurs de l’âme humaine. C’est le cas, en 2015, avec ce formidable Sicario (qui sort dans une édition Blu-ray 4K Ultra HD), plongée âpre et violente dans la guérilla constante qui oppose le gouvernement américain aux cartels de la drogue entre le Texas et le nord du Mexique. S’il maîtrise parfaitement les scènes d’action (ainsi une fusillade sur une autoroute encombrée à proximité d’un péage), Villeneuve est encore meilleur dans les portraits qu’il brosse d’une agent du FBI (Emily Blunt) prise dans une opération qui échappe à tout contrôle légal ou encore de son responsable (Josh Brolin) dépourvu de tout état d’âme. Mais le personnage le plus impressionnant est assurément celui porté par Benecio del Toro. Regard halluciné, il incarne un ancien procureur qui a vu toute sa famille assassinée et qui est devenu un énigmatique consultant mais surtout un tueur à gages appliqué à poursuivre sa vengeance. Un thriller vigoureux, précis et palpitant. (Metropolitan)
AnselmANSELM – LE BRUIT DU TEMPS
Célèbre pour ses grands films de fiction que sont Paris Texas (1984), Palme d’or à Cannes ou Les ailes du désir (1987), prix de la mise en scène toujours sur la Croisette, Wim Wenders a toujours développé une activité de documentariste. Dès 1980, il signe Nick’s Movie sur les derniers jours de Nicholas Ray ou, en 1983, il donne Tokyo-Ga qui explore le monde de Yasujiro Ozu sans oublier Buena Vista Social Club (1999) sur la musique cubaine. Plus près de nous, Wenders a célébré la danse avec Pina (2011) consacré à Pina Bausch. Ici, le cinéaste allemand se penche sur l’art, la technique, la vie et la psyché de son compatriote Anselm Kiefer. Anselm – Le Bruit du temps est une expérience cinématographique unique qui éclaire l’œuvre d’un artiste et révèle son parcours de vie, ses inspirations, son processus créatif, et sa fascination pour le mythe et l’histoire. Le passé et le présent s’entrelacent pour brouiller la frontière entre film et peinture, permettant de s’immerger complètement dans le monde de l’un des plus grands artistes de ce temps. « Pour se connaître soi, dit Kiefer, il faut connaître son peuple, son histoire… j’ai donc plongé dans l’Histoire, réveillé la mémoire, non pour changer la politique, mais pour me changer moi, et puisé dans les mythes pour exprimer mon émotion. C’était une réalité trop lourde pour être réelle, il fallait passer par le mythe pour la restituer. » Portrait éblouissant d’un artiste qu’on avait eu l’occasion de voir en 2001 à la fondation Beyeler de Riehen avec Die sieben Himmelspaläste 1973-2001, le documentaire, disponible pour la première fois en Blu-ray et dvd, de Wenders (né en 1945 tout comme Kiefer dans l’Allemagne traumatisée par la guerre) est d’une éblouissante beauté pour illustrer la mission d’un artiste (qui vit et travaille à Barjac dans le Gard) : toujours rappeler la banalité du mal. Dans les suppléments, on trouve Conversation entre Wim Wenders et Hans Ulrich Obrist (16 mn), une rencontre inédite avec Hans Ulrich Obrist, historien et critique d’art, dans laquelle Wim Wenders discute de la genèse du film, liée à sa visite de l’atelier hors norme d’Anselm Kiefer à Barjac, de son amitié de trente ans avec l’artiste et du rôle de la 3D pour créer une expérience immersive dans les œuvres d’art de ce dernier. (Carlotta)
El ProfesorEL PROFESOR
Alors qu’il accomplit son jogging dans les rues de Buenos Aires, le professeur Caselli, détenteur de la chaire de philosophie de l’université de Puan, s’effondre et meurt brusquement. A l’université, c’est la consternation. Son successeur naturel devrait être Marcelo Pena, dont il fut le mentor. Mais, en dehors de ses cours où il excelle, Marcelo est terne, maladroit et introverti. Alors que ses collègues universitaires rendent hommage à Caselli, débarque Rafael Sujarchuk. Il vient d’Allemagne où il enseigne à Francfort et il est de retour en Argentine parce qu’il file le parfait amour avec une vedette du cinéma et de la télévision. Tandis que Marcelo Pena, frappé par l’émotion et pris par sa discrétion naturelle, ne parvient pas à dire quelques mois, Sujarchuk éblouit son monde avec des citations de Heidegger dans le texte. Le malheureux Pena a vite compris que Sujarchuk brigue le poste de Caselli et il a conscience que ses chances de prendre la suite de son maître sont très maigres. D’autant que son rival a tout le charisme et le pouvoir de séduction qui lui manquent. Par le passé, le cinéma argentin a donné quelques belle surprises en forme de comédies grinçantes comme Les nouveaux sauvages (2014) de Damian Szifron ou Citoyen d’honneur (2016) de Gaston Duprat et Mariano Cohn. Ici, c’est encore un duo de cinéastes argentins -Maria Alché et Benjamin Naishtat- qui est à l’oeuvre pour une comédie dramatique qui place au centre de son propos, un personnage de parfait anti-héros. Car Marcelo Pena, s’il parle brillamment de l’oeuvre de Jean-Baptiste Rousseau, est un type fade et terriblement velléitaire. Et pourtant, on s’attache à ce type chauve et déjà bedonnant (Marcelo Subiotto) qui peine à s’imposer face à un (brillant) bellâtre (Leonardo Sbaraglia)… Le film vaut aussi par quelques séquences savoureuses comme le cours de philo dispensé à une vieille dame et aussi par ce qu’il montre de la réalité économique de l’Argentine où les profs d’université (et ils ne sont pas les seuls) tirent le diable par la queue… (Condor)
Recherche Susan désespérémentRECHERCHE SUSAN DESESPEREMENT
Jeune bourgeoise un peu coincée du New Jersey, Roberta s’ennuie ferme dans sa luxueuse maison. Lorsqu’elle découvre, dans le journal, une petite annonce « Recherche Susan désespérément », elle décide d’enquêter afin de découvrir qui se cache derrière cette fameuse Susan… Probablement le meilleur film de Madonna (avec peut-être Dick Tracy en 1990 et Evita en 1996) qui rencontre aussi, avec Desperately Seeking Susan (1985), son plus gros succès sur le grand écran. Il est vrai que le personnage de Susan lui va comme un gant. Le film mis en scène par Susan Seidelman eut une influence importante pour la mode des eighties, faisant des crucifix, mitaines et jupes flottantes de Madonna le stéréotype de la Bad Girl de l’époque. Au rythme d’Into the Groove de Madonna, voici une comédie policière rythmée, kitsch et rafraîchissante au cœur du New York branché des années 80 car le film possède la bonne humeur et le charme indéfinissable de cette époque. L’intrigue originale regorge de quiproquos et de joyeuses situations cocasses, alliant romantisme et burlesque. L’opposition entre le monde bourgeois et le monde punk fonctionne très bien, et les personnages sont attachants. Recherche… est porté par Rosanna Arquette, très craquante en « desperate housewife » et une Madonna délurée, frimeuse et provocante qui tient à avoir, ici, un style « sexy, assoiffé de vie et complètement trash ». À leurs côtés, on remarque John Turturro et Aidan Quinn. Si le film apparaît comme une comédie légère, c’est aussi une véritable ode au féminisme qui relate avant tout l’histoire d’une émancipation, celle de Roberta, femme délaissée par son riche mari imbu de lui-même et de Susan, une joyeuse pétroleuse. Cette plongée au cœur de la contre-culture punk et new wave des années 80 sort, pour la première fois en Blu-ray dans un coffret collector en édition limitée qui ravira tous les fans de la madone. Le coffret comporte le Blu-ray , deux DVD, mais aussi un livre de 98 pages, une affiche du film exclusive, cinq cartes postales, trois badges et plus de 2h30 de bonus inédits tels que des entretiens avec Rosanna Arquette, Susan Seidelman et la productrice Sarah Pillsbury. (Bubbelpop)
Old BoyOLD BOY
Alors qu’il s’apprêtait à fêter l’anniversaire de sa fille, Oh Dae-su est arrêté par la police pour ivresse sur la voie publique. Arrivé plus tard, son ami Joo-hwan, persuade les policiers de le laisser repartir. Mais sur le chemin du retour, Oh Dae-su est enlevé. Il est ensuite séquestré dans une pièce, sans savoir par qui ni pourquoi, avec pour seul lien avec l’extérieur une télévision, par laquelle il apprend que sa femme a été assassinée, qu’il est le principal suspect du meurtre et que sa fille a été confiée à des parents adoptifs. Oh Dae-su passe le temps en s’entraînant à boxer contre les murs et en essayant de creuser un tunnel pour s’échapper. Relâché quinze ans plus tard, toujours sans explication, Oh Dae-su se voit confier un téléphone et est contacté par le commanditaire de son enlèvement alors qu’il est dans un restaurant où il s’évanouit tandis que Mi-do, la cheffe cuisinière, est prise de compassion et le recueille chez elle. Oh Dae-su tente de coucher avec elle, mais Mi-do le repousse tout en lui avouant néanmoins qu’elle est aussi attirée par lui. Lorsque Old Boy a été présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2003, les festivaliers ont vécu un choc. On se souvient de la manière dont le héros arrangeait les dents d’un malfrat avec un marteau ou encore comment Oh Dae-su dévore, dans un bar, un poulpe vivant. On a appris par la suite que Choi Min-sik, qui incarne Oh Dae-su, était… végétarien. Second volet d’un triptyque sur la vengeance (le premier, en 2002, Sympathy for Mister Vengeance, avait établi la réputation de Park Chan-wook), ce thriller impressionne par une mise en scène virtuose récompensée, sur la Croisette, du Grand prix du jury. En se fondant sur un manga, lui-même inspiré du Comte de Monte Cristo, le cinéaste sud-coréen décrit la tragique aventure d’un homme kidnappé en sortant de chez lui et emprisonné pendant quinze ans sans aucune explication… La scène la plus spectaculaire dans ce film visuellement impeccable, est celle où O Dae-su retrouve son lieu de détention et va mettre hors de combat son tortionnaire et tous ses hommes… Dans un couloir verdâtre, Park Chan-wook filme cette chorégraphie violente où les coups, de bâton ou de marteau, pleuvent en une unique et long plan-séquence avec de petits travellings pour accompagner le ballet entre Oh Dae-su (qui a un couteau planté dans le dos) et ses assaillants. Un dernier plan poitrine montre le héros avec un petit sourire tandis qu’un filet de sang coule sur son cou. (Metropolitan)
Armee RomantiquesL’ARMEE DES ROMANTIQUES
En ce début du 19e siècle, un nouveau courant artistique, le romantisme, déferle sur la France. Victor Hugo, George Sand, Honoré de Balzac, Alexandre Dumas, Nadar, Eugène Delacroix, Berthe Morisot, Gérard de Nerval, Gustave Courbet, Frédéric Chopin, Edouard Manet, Charles Baudelaire, Hector Berlioz… toute une jeune génération d’artistes est bien décidée à tout révolutionner. Ils ont brisé les conventions grâce à leurs mots, leurs plumes ou leurs pinceaux. Ils vont bouleverser l’histoire des arts et des idées en se battant pour leur liberté d’expression. Racontée entièrement en animation traditionnelle 2D, au coeur du Paris bouillonnant, cette série (4 x 52 minutes en deux DVD) met en scène la capitale littéraire et artistique entre 1824 et 1870 et révèle les plus intimes secrets de la génération des Romantiques. De jeunes artistes intrépides, pressés de réveiller la société et briser les carcans classiques par tous les moyens en leurs pouvoirs, pinceaux, plumes ou fusil. Leurs destinées croisées sont incroyablement romanesques et leurs combats font plus que jamais écho dans le monde d’aujourd’hui. Déjà responsable en 2015 pour Arte d’une première série documentaire intitulée Les Aventuriers de l’art moderne, Amélie Harrault s’intéresse, ici, en compagnie de Dan Franck auteur de l’idée originale, aux romantiques. « Nous avons décidé, dit-elle, de poser notre regard sur le 19e siècle, une période qui est finalement mal connue, alors qu’elle est toujours d’actualité. Cette période est peu étudiée à l’école. On aborde la Révolution française, puis Napoléon avant de passer directement à la IIIe République. C’est une période complexe, troublée, qui demande du temps. La République ne s’est pas faite en une révolution, il y en a eu plusieurs. En travaillant sur ce projet, j’ai réalisé qu’Alexandre Dumas avait l’âge de Victor Hugo et que, finalement, tous ces artistes romantiques se connaissaient. L’idée de la série est de dessiner un paysage cohérent et linéaire afin de ne pas perdre le spectateur dans la chronologie.» Par ailleurs, Amélie Harrault disposait d’un impressionnant fonds iconographique et libre de droit, l’animation permettant de mettre en avant des registres picturaux très différents. Le coffret est accompagné de différents supplément dont le making of du générique (2mn35), les secrets de fabrication (33 mn), une rencontre avec Amélie Harrault & Céline Ronté et Le carnet des romantiques, 28 pages de textes et dessins. (Arte Editions)
City DarknessCITY OF DARKNESS
Dans les années 80, le seul endroit de Hong Kong où la Loi britannique ne s’appliquait pas était la redoutable citadelle de Kowloon, une enclave livrée aux gangs et trafics en tous genres. Fuyant le puissant boss des Triades Mr. Big, le migrant clandestin Chan Lok-kwun se réfugie à Kowloon où il est pris sous la protection de Cyclone, chef de la Citadelle. Avec les autres proscrits de son clan, ils devront faire face à l’invasion du gang de Mr. Big et protéger le refuge qu’est devenue pour eux la cité fortifiée. Remarqué en 2021 pour le polar Limbo puis en 2023 avec Mad Fate, un drame autour d’un maître de feng shui et d’une prostituée assassinée, le cinéaste hongkongais Soi Cheang est à la tête depuis 2000 d’une solide filmographie. Ici, il adapte la bande dessinée éponyme d’Andy Seto pour une plongée dans l’univers de la pègre des années 80. Présenté en séance de minuit au festival de Cannes en mai dernier, City… a été l’un des plus gros succès de tous les temps dans les salles de Hong Kong. Si l’intrigue n’est pas très originale sur fond de guerre des gangs, c’est du côté de la mise en scène que le film mérite l’attention. D’abord parce que City of Darkness emporte le spectateur dans le décor, façon tour de Babel, de la citadelle de Kowloon, personnage à part entier du film, qui tient à la fois du château fortifié que du bidonville que les personnages sillonnent dans tous les sens au gré des coursives, des puits ou des toits. Un décor qui se prête aux rudes combats entre Lok-Kwun et les nervis de Mr. Big sur fond de spectaculaires envols mais aussi de moments quasiment burlesques. (Metropolitan)
Femme FenetreUNE FEMME A SA FENETRE
En 1936, à Delphes, Margot, la ravissante épouse trompée de Rico Santorini, un diplomate italien vaguement mâtiné de play-boy, mène une vie dorée, se gardant toutefois de céder aux avances d’un soupirant sympathique et assidu, l’industriel Raoul Malfosse. Le climat politique est troublé. Le monde décadent et sans âme de la grande bourgeoisie grecque n’offre guère d’occasions de vivre intensément comme le souhaiterait la romanesque Margot, qui cache sa véritable nature sous un masque de cynisme et de frivolité. Un coup d’Etat se prépare. Un chaude nuit d’août, par la fenêtre de sa chambre, Margot aperçoit un homme poursuivi par la police. Elle décide de recueillir le fugitif et de le cacher. C’est un militant hostile au régime en place, du nom de Michel Boutros. Bientôt, elle parvient à le faire embaucher comme chauffeur chez Malfosse, et en tombe amoureuse. Désormais, tous les moyens lui semblent bons pour vivre sa passion… Bientôt, Margot disparaît définitivement avec l’homme qu’elle aime. Rico et Malfosse tenteront en vain de la retrouver. En 1967, une jeune femme, la fille de Michel et Margot, revient en Grèce sur les lieux où ses parents se sont connus et aimés. En 1976, sur un scénario de Jorge Semprun, Pierre Granier-Deferre tourne Une femme à sa fenêtre, d’après le roman éponyme de Drieu la Rochelle paru en 1929. Le parcours politique de Pierre Drieu la Rochelle, brillant intellectuel, ami d’Aragon et de Malraux, qui, à la fin des années trente, se disait à la fois « socialiste » et « fasciste », est évidemment nauséabond par ses actes de collaboration avec les nazis. Pourtant le film de Granier Deferre réussit bien à mêler un contexte historique pesant (même si on ne connaît pas forcément bien les arcanes de l’histoire de la Grèce) et de fortes aventures individuelles. Et puis Une femme à sa fenêtre (qui sort en Blu-ray dans la collection Nos années 70) vaut évidemment par quatre excellents comédiens évoluant avec une grâce inquiétante, dans les beaux paysages de Grèce. Romy Schneider, magnifiquement photographiée par Aldo Tonti, est une Margot faussement frivole. L’actrice qui vient de tourner Le vieux fusil (1975) est au sommet de sa beauté et de son art. Elle est entouré de Victor Lanoux (Boutros), Umberto Orsini (Rico) et Philippe Noiret (Malfosse) qui était déjà son partenaire dans le film de Robert Enrico. (Studiocanal)
Garçon HéronLE GARÇON ET LE HÉRON
Durant la guerre du Pacifique, la mère de Mahito meurt dans l’incendie de l’hôpital où elle travaille à Tokyo. Son père Shoichi se remarie avec Natsuko, la jeune sœur de son épouse décédée, qui est enceinte de lui, et déménage à la campagne avec son fils. Mahito a du mal à s’adapter à sa nouvelle vie et à faire le deuil de sa mère. Il est importuné par un héron cendré surnaturel. En poursuivant la créature, Mahito découvre une mystérieuse tour en ruine, dont l’entrée est obstruée. La tour aurait été construite par son grand-oncle, qui aurait par la suite disparu sans laisser de traces. Mahito se fabrique un arc et une flèche avec une plume du héron. Alors qu’il rentre de l’école, où il s’est battu avec d’autres garçons, Mahito se blesse volontairement avec une pierre. En convalescence chez lui, il découvre le livre Et vous, comment vivrez-vous? avec une dédicace de sa mère qui voulait lui en faire cadeau lorsqu’il serait plus grand. Une domestique lui dit alors que Natsuko a disparu. En compagnie de Kiriko, une des domestiques, le gamin se lance alors à sa recherche et se dirige vers la tour. Il y retrouve le héron, qui se moque de lui, lui dit que sa mère est vivante et qu’il doit entrer dans la tour pour la sauver, elle et Natsuko. À l’intérieur, le héron lui montre une image de sa mère qui s’avère être une illusion. Mahito tire une flèche avec son arc, qui va se ficher dans le bec du héron, révélant l’homme difforme qui se cache à l’intérieur.… Réalisateur fêté, le Japonais Hayao Miyazaki charme depuis des années le public des cinémas avec des films comme Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké, Le voyage de Chihiro ou Le château ambulant, Miyazaki fait, ici, un retour remarqué avec une œuvre qui aura nécessité sept années de travail. Couvert de récompenses dont l’Oscar du meilleur film d’animation, Le garçon et le héron a été aussi un beau succès dans les salles françaises avec plus d’un million et demi d’entrées. Le film occupe une place à part dans le parcours de Miyazaki (82 ans) qui mêle au conte poétique et merveilleux une part d’autobiographie. Un univers captivant sur lequel règne un maître de l’animation et de l’imaginaire ! (Wild Side)
Diner AnglaiseDINER A L’ANGLAISE
Sarah et Tom sont en proie à de graves difficultés financières. Leur seule solution est de vendre leur maison londonienne. Lorsque leurs amis débarquent pour un dernier dîner, Jessica, une vieille amie, s’invite et se joint à eux. Après une dispute à première vue sans importance, Jessica se pend dans le jardin. Tom s’apprête à appeler la police lorsque Sarah réalise que si l’acheteur l’apprend, la vente tombera à l’eau, ruinant ainsi leur couple. La seule façon de s’en sortir est de ramener le corps de Jessica dans son propre appartement. Après tout, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? Le dîner était presque parfait ! Comédie dramatique à l’humour so british, Dîner à l’anglaise relate la nuit sous haute tension que va vivre un petit groupe d’amis bourgeois après le suicide de l’un d’entre eux. Rapidement, c’est la panique, la petite soirée tranquille vire au cauchemar. Chaque événement déclenche le suivant, et les rebondissements et situations cocasses s’enchaînent alors avec brio et sans temps mort. À travers un solide comique de situation et le thème revisité du cadavre encombrant, The Trouble with Jessica (en v.o.) distille une savoureuse satire de la middle class anglaise, la montrant superficielle et pleine de vanité. Le vernis social vole en éclat, et de sombres secrets sont révélés. Entre scandales, culpabilité, fausse loyauté et trahisons, l’ambiance est à la fois étouffante et hilarante. Les dialogues sont percutants, l’humour noir est grinçant et jouissif. De plus, ce petit bijou bien corrosif, mis en scène par Matt Winn, est servi par de bons acteurs britanniques comme Shirley Henderson, Rufus Sewell, Olivia Williams, Indira Varma ou Alan Tudyk. Sarcastique ! (Blaq Out)
Les VieuxLES VIEUX
Ils sont de toutes origines et ont vécu près d’un siècle. Ils ont traversé les bouleversements de l’histoire. Ils sont drôles, émouvants, rebelles. Ils nous surprennent et nous émerveillent. Pourtant, on entend rarement leur voix. Voici une invitation au voyage, à travers la France, à leur rencontre : les Vieux. « Chacun a sa place, jusqu’au dernier souffle ». Ce sont d’anciens pêcheurs, mineurs, agriculteurs, ouvriers, ou encore baron, ils viennent de milieux géographiques et culturels très différents, ont chacun leur propre personnalité, mais tous ont un point commun : ils sont vieux. De nos jours, si les personnes âgées sont présentes dans le débat public, c’est souvent de façon négative : le coût des retraites, la fin de vie, la vétusté des Ephad… Mais on n’entend rarement les principaux concernés. Les Vieux leur donne enfin la parole. À travers le portrait intime d’une trentaine de personnes âgées de 80 à 100 ans, ce documentaire dresse une peinture tendre et colorée de la vieillesse. Devant la caméra de Claus Drexel (Au Bord du Monde, en 2014, évoquait le quotidien de sans-abris à Paris), ils disent les moments forts de leur vie, marquée par la guerre, le progrès, et racontent la façon dont ils vieillissent, les difficultés mais aussi les joies. Leurs témoignages d’une grande richesse offrent un voyage à travers la France au fil du siècle dernier. On rit, on est ému, on a envie d’appeler nos grands-parents : ce film à la fois drôle, captivant et touchant, est bouleversant d’humanité, et change notre regard sur la vieillesse. « Si j’ai un rêve par rapport à ce film, dit le cinéaste, c’est qu’il permette de recréer du lien ». (Blaq Out)
A Nous Petites AnglaisesA NOUS LES PETITES ANGLAISES
Été 1959. Après avoir raté leur baccalauréat, deux lycéens français, Jean-Pierre et Alain, voient leurs vacances à Saint-Tropez annulées par leurs parents, au profit d’un séjour linguistique d’un mois dans le sud de l’Angleterre pour, officiellement, améliorer leur anglais. Alain est d’une nature romantique et est déçu de laisser sa petite amie à Paris, mais Jean-Pierre lui remonte le moral : ces vacances forcées seront l’occasion de faire de nouvelles conquêtes car selon lui, c’est bien connu, les Anglaises sont beaucoup plus libérées et adorent les « Frenchies ». De là à aider les deux copains à peine pubères (Rémi Laurent et Stéphane Hillel) à perdre leur innocence, il n’y a qu’un pas. En se souvenant de ses vacances à Ramsgate, station balnéaire du Kent, pendant l’été de ses 17 ans, le réalisateur français Michel Lang signe une comédie juvénile qui fera un carton dans les salles françaises de 1976, réunissant 5,7 millions de spectateurs et se plaçant juste après L’aile ou la cuisse de Claude Zidi (5,8 millions d’entrées) et Les dents de la mer de Steven Spielberg (6,2 millions). Dans la collection « Nos années 70 », voici une pantalonnade qui fait de deux boutonneux des héros au milieu de copines à couettes. Michel Lang, pour son premier long-métrage, marche un peu dans les brisées de Pascal Thomas qui signait, en 1972, Les zozos pour évoquer, avec une vraie verve, les premiers émois estivaux et amoureux de deux potaches. Avec le recul, on regarde ces aventures avec entrain et tendresse. Le tout sur des notes de Mort Schuman qui obtiendra un César de la meilleure musique écrite pour un film. Michel Lang reviendra à cette thématique vacancière en 1978 avec L’hôtel de la plage. Pour une bonne bouffée de (joyeuse) nostalgie ! (Studiocanal)
Eat The NightEAT THE NIGHT
Pablo et sa sœur Apolline s’évadent de leur quotidien en jouant à Darknoon, un jeu vidéo qui les a vus grandir. Un jour, Pablo rencontre Night, qu’il initie à ses petits trafics, et s’éloigne d’Apolline. Alors que la fin du jeu s’annonce, les deux garçons provoquent la colère d’une bande rivale. Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, le second film de Caroline Poggi et Jonathan Vinel plonge le spectateur dans un univers puissant et singulier, où monde réel et virtuel s’opposent et s’entrelacent en permanence, dans un compte à rebours haletant. Entre jeu vidéo et thriller narcotique, passion amoureuse et liens frère-sœur, Eat the night est un récit initiatique à la fois moderne et bouleversant. « Darknoon a toujours été là. C’est là que je vis. Je m’y sens mieux que dans ma propre ville ». Alors que le jeu vidéo est souvent perçu comme une influence néfaste, les deux cinéastes le montrent ici comme un refuge face à la violence du réel : l’univers du jeu est lumineux et coloré, tandis que le quotidien est sombre et banal. Une réflexion rafraîchissante, à l’heure où la majorité de nos interactions passe désormais par le virtuel. En mixant drogue, amour et jeux vidéo, ce conte hybride unique, à la fois tendre, violent et passionnel, est aussi teinté de la nostalgie du paradis perdu. Les personnages, bien écrits et interprétés avec justesse par Théo Cholbi (La Nuit du 12), Lila Gueneau (L’Aventure des Marguerite) et Erwan Kepoa Falé (Le Lycéen), sont très réalistes. L’expérience visuelle est par ailleurs envoûtante, les images de synthèse du jeu Darknoon étant des plus somptueuses. Un thriller hypnotique ! (Blaq Out)
Riddle FireRIDDLE OF FIRE
Il était une fois un trio d’enfants cherchant à craquer le code parental de leur nouvelle console et aussi la parfaite recette de la blueberry pie, une secte de braconniers qui ne cessent de se chicaner, une petite fille qui a des dons elfiques… Un premier long métrage dont le budget est aussi lilliputien que sont géantes sa sophistication formelle et sa liberté épique. Comme si, dans une forêt enchantée du Wyoming, Tom Sawyer, le Club des cinq et les Goonies s’étaient donné rendez-vous pour faire un jeu de plateau autour d’un feu de camp. Premier long-métrage de Weston Razooli, Riddle of Fire est aussi le tout premier « néo-conte de fées » ! Mêlant heroïc fantasy, western, road movie, ou encore folklore britannique, cette comédie d’aventure féerique à la croisée de Stranger Things et des Goonies met en scène un groupe d’enfants espiègles, entraînés dans une suite de péripéties improbables. Les quêtes s’enchainent telles des niveaux de jeu vidéo, entremêlant le réel et l’épique d’une aventure médiévale, et plongent le spectateur dans un délirant jeu de rôles grandeur nature. Tourné sur pellicule Kodak 16mm, Riddle of Fire exploite merveilleusement les belles étendues du Wyoming. Avec ses tons bleus et verts dominants, la photographie plonge le spectateur dans un univers mystique et enchanteur. D’entêtants morceaux de dungeon synth – une musique électronique atmosphérique empruntant au metal et au médiéval – accompagnent les images et achèvent la construction de ce monde à mi-chemin entre réalité et songe. Avec un scénario regorgeant de trouvailles inventives, respirant la liberté et embrassant dès le début l’innocence et l’insouciance des enfants, cette aventure séduit aussi par le jeu des jeunes acteurs. Une odyssée rocambolesque au souffle enchanteur à voir en famille. (Blaq Out)
Petit Panda AfriquePETIT PANDA EN AFRIQUE
Pang est un jeune panda qui grandit dans un village idyllique et tranquille au cœur de la Chine. Mais lorsque sa meilleure amie, Jielong la dragonne, est enlevée pour être offerte en présent à un jeune roi lion arrogant et capricieux, Pang n’hésite pas une seconde. Bravant tous les dangers, il embarque pour une aventure qui va le mener jusqu’en Afrique ! En cours de route, Pang se lie d’amitié avec un singe malicieux et intrépide qui le guide dans ce continent étranger, riche en merveilles et en dangers. Ensemble, ils rencontrent différents animaux africains et découvrent des paysages exotiques qui ne cessent de surprendre le jeune panda. Ce périple permet à Pang de comprendre les vraies valeurs de l’amitié, de la bravoure, et de la persévérance, tout en célébrant les différences culturelles. Réalisé par Richard Claus et Karsten Kiilerich, Petit Panda en Afrique est un attachant film d’animation européen qui nous emmène de la Chine à l’Afrique à travers le voyage du téméraire jeune Pang, panda plein de courage qui ressemble comme un frère à son « cousin » adepte de kung fu. Les auteurs apportent beaucoup de soin aux paysages chinois et africain joliment reproduits dans l’animation et le propos, à travers des personnages drôles et touchants, célèbre la fidélité, la solidarité et la découverte de l’autre. Un beau film coloré et tendre pour toute la famille. (Le Pacte)
SantoshSANTOSH
Une région rurale du nord de l’Inde. Après la mort de son mari tué lors d’une émeute dans un quartier musulman, Santosh, une jeune femme, hérite de son poste et devient policière comme la loi le permet. Lorsqu’elle est appelée sur le lieu du meurtre d’une jeune fille de caste inférieure, Santosh se retrouve plongée dans une enquête tortueuse aux côtés de la charismatique inspectrice Sharma, qui la prend sous son aile. En Inde, il y a deux sortes d’intouchables : ceux que personne ne veut toucher et ceux que personne n’a le droit de toucher. C’est ce que découvre la jeune Santosh qui donne son nom à ce polar saisissant, lorsqu’elle reprend l’emploi de son défunt mari en tant que policière, et qu’elle constate les inégalités de traitement au sein du système policier indien. Premier film de fiction de la documentariste Sandhya Suri, ce solide polar féministe plonge le spectateur dans l’Inde profonde d’aujourd’hui. La loi de nomination compassionnelle, qui permet à l’héroïne d’hériter de l’emploi de son mari, est bien réelle. Le système de castes qui est dénoncé l’est tout autant : ainsi, les Dalits sont condamnés dès leur naissance à une vie marginale. Entre corruption, brutalités policières, camouflage de viols et de meurtres commis sur les femmes, le long-métrage aborde des questions dures et essentielles. Mais Santosh n’est pas qu’un simple film à dimension sociale : c’est avant tout un thriller intense, captivant et sombre, à la mise en scène élégante et aux scènes percutantes. C’est aussi un beau portrait de femme, sur la quête de statut et le cheminement dans le deuil du personnage principal, interprété avec justesse par la comédienne indienne Shahana Goswami. Sorti en Blu-ray et DVD, le film est accompagné du court métrage The Field de Sandhya Suri, qui avait été nommé aux BAFTA Awards en 2018. (Blaq Out)
BorderlandsBORDERLANDS
Chasseuse de primes au passé trouble, Lilith revient à contrecœur sur sa planète natale, Pandore, la planète la plus chaotique de la galaxie… Sa mission est de retrouver la fille d’Atlas, l’homme le plus puissant (et le plus méprisable) de l’univers, qui a été enlevée par le mercenaire Roland. Pour y arriver, Lilith va devoir former une alliance inattendue avec une joyeuse équipe de marginaux : Roland, un mercenaire chevronné ; Tiny Tina, une pré-ado avec un gros penchant pour la démolition ; Krieg, le protecteur musclé de Tina ; Tannis, une scientifique fantasque et Claptrap, un robot très bavard. Ensemble, ces héros improbables vont devoir affronter les pires espèces extraterrestres et de dangereux bandits pour découvrir les secrets les plus explosifs de Pandore. Mais l’adolescente n’a-t-elle pas demandé à Roland de l’aider à fuir l’emprise de son père ? Réalisateur du diptyque d’horreur Hostel (2005 et 2007), le réalisateur américain Eli Roth (connu aussi pour avoir, comme acteur, tenu l’un des rôles principaux du Inglorious Basterds de Tarantino) adapte, ici, une série de jeux vidéo éponyme de Gearbox Software pour donner un film d’action passablement foutraque avec des personnages bien déglingués. Lors de sa sortie en salles, le film a été un échec au box office mais, au vu de son univers joyeusement fun, il mérite probablement d’être réévalué. Bien sûr, le scénario n’est pas bien épais et ce n’est pas la subtilité qui l’étouffe mais voilà quand même un film de genre qui s’ingénie à partir dans tous les sens et dans lequel le casting (Cate Blanchett, Edgar Ramirez, Kevin Hart, Jamie Lee Curtis, Gina Gershon et Jack Black qui prête sa voix au robot Claptrap) a plutôt fière allure. (M6)
Super PapaSUPER PAPA
Faire lire les enfants, quelle excellente idée ! On applaudit donc Tom lorsqu’il décide d’offrir le merveilleux Petit Prince d’Antoine de Saint Exupéry à son fils Gaby qui va sur ses huit ans. Las, Tom se trompe et donne au gamin un cahier vierge ayant la même couverture. Pour sauver la situation et ne pas perdre la face, le père prétend qu’il s’agit d’un livre magique où les rêves qui y sont écrits deviennent réalité. Dès lors, Tom, totalement dépassé, tente d’exaucer les souhaits les plus extravagants de son fils. Pour son premier long-métrage reposant sur une histoire personnelle, Léa Lando signe une petit comédie française pleine de poncifs et de gentils sentiments autour d’un humoriste sur le déclin qui se voit confier la garde de son fils Gaby, à la suite du décès de la mère de ce dernier. Ahmed Sylla (L’ascension, Inséparables) campe ce père qui tente de faire bonne figure et surtout d’apporter du bonheur à un gamin (quand même passablement crédule) en maintenant l’illusion de la magie. Quitte in fine à se faire démasquer. Mais la séquence émotion est alors au rendez-vous. A mi-chemin entre le feel good movie et la comédie familiale, un film qui ne fait pas de mal mais qui ne marquera pas les mémoires. (M6)
Douce Nuit Sanglante Nuit 2DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT 2
Après les décès de son frère Billy et de son père adoptif, Ricky, interné dans un asile psychiatrique où il coule des jours paisibles, décide de perpétuer la mission que s’était donnée son grand frère. Celui-ci, déguisé en Santa Claus, avait sauvagement massacré, le soir de Noël, des personnes qu’il considérait comme « vilaines » et décidé de retrouver la Mère supérieure qui avait traumatisé son frère lorsqu’il était enfant. Etait-il vraiment nécessaire de donner une suite au slasher réalisé en 1984 par Charles E. Sellier ? Mais lorsqu’un producteur se saisit de l’opportunité, pour remettre le couvert, que peut-on y faire… D’autant que le film n°2, mis en scène en 1987, par Lee Harry, ne se prive pas de « recycler » les meilleures scènes du n°1, histoire de raconter au spectateur ce qui s’était passé dans le premier film. Quant au personnage du jeune Ricky, il est très gravement atteint comme en témoigne son rire de dingue. Les amateurs de slasher apprécieront peut-être cette encyclopédie trash qui empile les scènes de meurtres. Douce nuit, sanglante nuit 2 sort dans une version restaurée en HD. L’édition comprend le premier film de 1984 ainsi que Douce Nuit Sanglante Nuit – la saga, un livret (24 pages) écrit par Marc Toullec. (Rimini Editions)

 

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