L’HORREUR NAZI HORS-CHAMP ET AYA LA BELLE CONTEMPLATIVE

Zone InteretLA ZONE D’INTERET
Des azalées et des roses, des phlox et des dahlias ! Dans le joli jardin de la famille Höss, il y a de quoi réaliser de ravissants bouquets pour embellir une grande maison propre et claire. Et, dans le potager, poussent des tomates et des choux-rave, du fenouil, du romarin, des citrouilles et des haricots qui feront d’excellents repas pour papa Rudolf, maman Hedwig et leurs petits Johann, Hans, Inge-Brigit, Annagret et Heideraut… Mais ces images parfaitement bucoliques avec fleuve tranquille, abords ombragés, verdure et forêt alentour ne trompent pas longtemps. Nous sommes en Pologne, là où, durant la guerre, le Reich hitlérien étend son espace vital. L’Obersturmbannführer Rudolf Höss n’est autre que le commandant du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz. Mari tranquille et attentionné, il veille au bien-être des siens et laisse à son épouse Hedwig le soin d’élever sa petite troupe. Pourtant cette observation de la paisible vie quotidienne de la famille Höss se heurte constamment à un haut mur, à des barbelés, à des bâtiments surmontés de cheminées qui crachent nuit et jour des fumées rougeoyantes. De ce côté-ci du mur gris, Hedwig Höss et ses amies prennent le café et du strudel, de l’autre, on assassine de manière industrielle. Avec un regard implacable autant qu’impassible, Jonathan Glazer orchestre la coexistence de deux extrêmes. Celui des Höss se déroule devant nos yeux. L’autre est dans un hors-champ d’autant plus terrifiant qu’il se résume à des sons. Optant pour une forme audacieuse d’inversion, le cinéaste britannique conserve une horreur fugitive sans que son importance soit banalisée, ni sa capacité à déranger diluée. Car un bourdonnement ininterrompu traversé d’éclats brutaux, de coups de feu, de hurlements glace le sang. Peut-on, hors le documentaire, filmer l’Holocauste ? Le cinéma s’est régulièrement posé la question. Glazer demeure aux portes de l’enfer mais c’est pour mieux bousculer le spectateur confronté à l’innommable à travers les allers et venues de la famille Höss. Bonne mère de famille allemande dévouée à son époux, à ses enfants et à la cause national-socialiste, Hedwig vaque aux tâches du foyer. Lorsque sa mère lui demande si les domestiques sont juifs, elle lance, joyeusement, « Les Juifs sont de l’autre côté du mur ». Hors de vue, hors de l’esprit. A côté d’un Christian Friedel impressionnant dans la peau d’un Rudolf Höss, calme fonctionnaire de la banalité du Mal, on retrouve Sandra Hüller, déjà applaudie naguère dans Anatomie d’une chute. La comédienne, qui se refusait jusque là à incarner un personnage de nazi, est une véritable bobonne allemande, qui rit, en racontant, que son Rudi la surnomme « la reine d’Auschwitz ». Elle est effroyable de calme quand elle dit, à une domestique polonaise : « Si je voulais, mon mari pourrait répandre tes cendres à Babice… » « Nous parlons ici, dit Glazer, de probablement l’une des pires périodes de l’histoire de l’humanité, mais nous ne pouvons pas dire ‘mettons-la au placard’ ou ‘il ne s’agit pas de nous, nous sommes à l’abri de tout ça, c’était il y a 80 ans’. Nous ne pouvons pas nous dire que cela ne nous concerne plus. Clairement, cela nous concerne, et c’est troublant de le constater, mais cela sera peut-être toujours le cas. Donc je voulais porter un regard moderne sur le sujet. » Grand prix du festival de Cannes 2023, La zone d’intérêt est à bien des égards, un film majeur et exceptionnel. Y compris par sa manière, aussi étrange que saisissante, de nous rappeler qu’il importe de ne jamais oublier l’Histoire. Au risque de la revivre. (Blaq Out)
Black TeaBLACK TEA
Dans une mairie en Côte d’Ivoire, des couples attendent de convoler. L’ambiance est à la joie. La seule qui ne sourit pas sous son voile blanc, c’est Aya. Son promis vient de dire: « Oui, je consens ! ». La jeune femme tarde. A une parente, elle a glissé : « Je ne veux pas vivre mon futur dans le mensonge. » Alors, dignement, Aya se lève et, devant l’assistance médusée, s’éloigne… On la retrouve dans les rues de Canton où elle a trouvé un travail dans la boutique de thé du taiseux Cai, un Chinois de la quarantaine… Largement célébré à Cannes 2014 pour l’impressionnant Timbuktu, le cinéaste Abderrahmane Sissako signe, cette fois, une déambulation grave et poétique, entre la Côte d’Ivoire, la Chine et le Cap-Vert, au coeur de laquelle Aya va tenter de trouver ses marques. Pratiquant bien le mandarin, elle est aussi à l’aise dans la boutique de thé que parmi la communauté d’expatriés africains. Mais Aya (Nina Mélo) s’interroge sur sa liaison avec Cai et se demande si elle pourra survivre autant aux préjugés qu’aux tumultes de leurs passés. Les deux personnages centraux du film incarnent la rencontre sociale, politique et économique entre l’Afrique et la Chine. De fait, Aya et Cai se retrouvent surtout dans l’envie d’une vie harmonieuse à travers une entente et une compréhension des autres. Refusant le folklore, Sissako met en scène une œuvre contemplative traversée par des émotions, des sentiments, des sensations mais aussi par une douceur charnelle, ainsi les séquences dans l’arrière-boutique où Cai initie Aya aux gestes immuables et précis de la cérémonie du thé. Et ces gestes semblent appartenir aussi à un rituel amoureux. On songe parfois au In the Mood for Love de Wong Kar-wai. Impression renforcée par la musique avec les accents très saudade de la morna cap-verdienne ou encore à la reprise du Feeling Good de Nina Simone par Fatoumata Diawara. Une œuvre singulière et belle, grave et gracieuse. (Gaumont)
BoleroBOLERO – LE MYSTERE RAVEL
Comme le rappelle le générique de fin, il ne se passe pas un quart d’heure sans qu’une interprétation du Boléro ne se fasse quelque part dans le monde ! A son tour, Anne Fontaine s’est donc penché sur cette pièce qui sera, en 1928, l’instrument de la consécration internationale de Maurice Ravel (1875-1937) même si le compositeur ne la considère que comme une expérimentation d’orchestration. Le film s’ouvre sur la visite de Ravel et de la célèbre danseuse et chorégraphe Ida Rubinstein dans une usine. Ravel veut lui faire entendre « les sons d’une symphonie mécanique », ceux de la marche du temps qui avance. Ida Rubinstein veut que le musicien écrive la musique de son prochain ballet. Avec une exigence : qu’il soit à la fois « charnel, envoûtant et érotique ». Las, Ravel n’arrive pas « à faire surgir l’idée tapie dans un coin… » Cinéaste éclectique, Anne Fontaine propose une belle variation autour du biopic, l’abordant sous l’angle -franchement romantique- de Ravel et les femmes et emportant le spectateur dans les pas d’un homme à la frêle stature, compositeur aussi exigeant que talentueux et personnage cerné par les femmes. Ainsi, tournent autour de lui, sa mère persuadée que le monde reconnaîtra l’excellence de son fils, Ida Rubinstein, Marguerite Long, Madame Revelot, la fidèle gouvernante ou la séduisante Misia Sert, surnommée « la reine de Paris », amie et muse amoureuse, toujours présente et qui lui glisse : « Ce que vous demandez à la musique, je le demande à l’amour… » Entouré d’Anne Alvaro, Jeanne Balibar, Emmanuelle Devos, Sophie Guillemin, Mélodie Adda et Doria Tillier, Raphaël Personnaz incarne un artiste taraudé par les doutes qui, parlant de son Boléro, dira : « Je lui en veux un peu d’avoir mieux réussi que moi ». (M6)
Moonlight ExpressMOONLIGHT EXPRESS
Après la mort tragique de Tatsuya, son fiancé disparu dans un accident de voiture, Hitomi décide de partir pour Hong Kong où le couple avait prévu de s’installer. Là-bas, la Japonaise croise la route de Karbo, un policier local infiltré qui ressemble trait pour trait à son amour perdu. À mesure que les deux jeunes gens apprennent à se connaître, l’attirance qu’ils ressentent l’un pour l’autre se fait plus forte. Et lorsque Karbo, trahi par ses pairs, voit sa mission échouer, Hitomi choisit de fuir avec lui… Connu pour ses films d’action rythmés ou des films de super héros (Black Mask, A Fighters’s Blues, La quatorzième lame), le réalisateur hongkongais Daniel Lee surprend, en 1999, en changeant de registre et en mêlant le thriller, façon Infernal Affairs , à une romance tendre et touchante. De fait, parce que la mise en scène soignée peut s’appuyer sur une photographie de qualité, une belle histoire (sans qu’elle ne soit très originale) portée par de charmantes plages musicales et surtout sur des comédiens en verve, tout cela fonctionne bien agréablement. Daniel Lee donne en effet le double personnage de Tatsuya/Karbo à un Leslie Cheung aussi bon que dans des films qui l’avait mis dans la lumière, ainsi, en 1993, le magnifique Adieu ma concubine de Chen Kaige ou, en 1997, Happy Together de Wong Kar Wai. L’alchimie fonctionne entre Cheung et la jeune comédienne japonaise Takako Tokiwa. Sans oublier une apparition de la grande Michelle Yeoh. Du beau travail à découvrir pour la première fois en Blu-ray dans sa version restaurée 2K. (Carlotta)
Inchallah Un FilsINCHALLAH UN FILS
En Jordanie, de nos jours. Nawal et son mari vivent dans la capitale Amann. Ils ont une fille et essaient d’avoir un deuxième enfant. Bien que jeune, le mari de Nawal meurt dans son sommeil. Désormais, Nawal, 30 ans, va devoir se battre pour sa part d’héritage, afin de sauver sa fille et sa maison, dans une société où avoir un fils changerait la donne. Le temps des condoléances passé où chacun affirme évidemment à Nawal qu’il est là pour elle en cas de besoin, la jeune femme va se retrouver face au système injuste d’une société encore patriarcale où, en l’absence d’héritier mâle, le patrimoine du couple revient… à la famille du défunt ! En 2023, le réalisateur Amjad Al Rasheed, considéré comme l’un des talents montants du jeune cinéma jordanien, évoque le parcours complexe et difficile d’une jeune veuve qui tente de préserver ses biens et la garde de sa fille, face aux cadres juridique, religieux et culturel qui étouffent ses initiatives et sa liberté. C’est bien entendu l’absurde injustice administrative qui impressionne dans cette chronique marquée par la profonde solitude de Nawal. Au-delà même du droit, il lui faut faire aussi avec son beau-frère qui réclame une dette impayée. Nawal sait bien ce que dernier peut également en cas de défaillance devenir le tuteur de sa nièce et l’enlever à la garde de sa mère… Luttant à la fois pour son indépendance et même, plus que cela, pour sa survie, Nawal va tenter de faire valoir ses droits -d’autant qu’elle travaille comme aide-soignante mais sans contrat de travail. Elle explique aussi qu’elle a apporté des biens et de l’argent en dot au moment du mariage, rien n’y fait. D’ailleurs, aucun document officiel ne confirme ses affirmations. Et se dire que si elle avait un fils, tous les ennuis disparaitraient comme par enchantement. Avec pour cadre, la capitale jordanienne qui est aussi un personnage marquant d’Inchallah, un fils, Amjad Al Rasheed, pour son premier long-métrage, réussit à nous embarquer, sans céder au mélo lourdingue, dans le récit réaliste et bouleversant du combat d’une femme marquée par le deuil et qui, cependant, ne veut pas baisser les bras, ni rentrer dans le rang. Vue dans Je danserai si je veux (2016) de Maysaloun Hamoud et dans la série Fauda (2015-2022), la comédienne israélienne Mouna Hawa est une superbe Nawal digne et courageuse, austère et sensuelle, qui, à cause de la camionnette de son mari, entrevoit un brin d’espoir. (Pyramide)
Bullets Over SummerBULLETS OVER SUMMER
Alors qu’un gang tue des flics, des gardes et des invités lors d’un mariage, deux flics en civil sont désignés pour faire l’enquête sur ce bain de sang. Ils vont chercher un appartement en face de celui d’un des suspects, un revendeur d’armes, que leur informateur leur a indiqué. Il se trouve que l’appartement qu’ils choisissent est celui d’une dame âgée quelque peu excentrique. Sénile, elle les prend pour des membres de sa famille et les appelle Mike et Brian. Les jours passent et les deux hommes commencent à s’attacher à leur colocataire et à tisser des liens avec les gens du quartier. « Brian » drague une écolière un peu punk sur les bords et « Mike », orphelin, essaie de trouver le confort d’une famille avec une femme enceinte, propriétaire d’une laverie. Mais il se rend vite compte qu’il est atteint du syndrome de Huntington, une maladie héréditaire et rare qui se traduit par une dégénérescence neurologique provoquant d’importants troubles moteurs, cognitifs et psychiatriques… Mais le gangster et ses sbires font leur grand retour… Imprévisible de bout en bout, le septième long-métrage du prolifique cinéaste hongkongais Wilson Yip (Juliet in Love, SPL) impressionne par la richesse de sa mise en scène et d’un récit, tout en ruptures de ton et de genre. Croisant le film d’action ultra-violent au polar pur et dur, passant du buddy cop movie à la chronique familiale réaliste, Bullets Over Summer, réalisé en 1999, offre un remarquable exemple du savoir-faire inimitable du Nouveau Cinéma hongkongais, formidablement interprété par le duo Francis Ng et Louis Koo. Le film, qui sort pour la première fois en Blu-ray dans sa version restaurée 2K, est accompagné, dans les suppléments, d’une présentation par Jean-Pierre Dionnet. (Carlotta)
14 jours Pour Aller Mieux14 JOURS POUR ALLER MIEUX
Cadre ambitieux et cartésien, Maxime ne pense qu’à sa carrière et à son futur mariage avec Nadège, la fille de son patron. Au bord du burn-out, seul à ne pas s’en rendre compte, il se retrouve embarqué par son futur beau-frère Romain au beau milieu de son pire cauchemar… Un stage de bien-être encadré par Clara et Luc, un couple de « clairvoyants », avec des stagiaires plus lunaires les uns que les autres. Deux semaines pour aller mieux, au cours desquels ses principes et préjugés vont être soumis au régime zénitude et bienveillance ! C’est en travaillant sur les spectacles de Kev Adams qu’Edouard Pluvieux, le réalisateur de 14 jours… a découvert Maxime Gasteuil. Il le trouve sympathique et décide d’aller voir son one-man-show intitulé Maxime Gasteuil arrive en ville. Ensemble, ils collaboreront au second long-métrage du cinéaste avec l’idée centrale de voir comment le le personnage de Max, un type avec une grande gueule enfarinée, allait évoluer dans un stage de bien-être. Plutôt qu’un enchaînement de sketches, Edouard Pluvieux a mis en scène une vraie comédie, agréablement barrée et qui fait la part belle, outre Maxime Gasteuil dans le rôle principal, à des comédiens comme Zabou Breitman et Lionel Abelanski (le couple de gourous) ou encore Chantal Lauby, Michel Boujenah, Romain Lancry ou Bernard Farcy… (Wild Side)
True Detective S4TRUE DETECTIVE – SAISON 4
Dans la ville reculée d’Ennis, en Alaska, les huit scientifiques travaillant à la Station de Recherche Tsalal disparaissent. Sur les lieux du drame, on découvre la langue coupée d’une femme dont les enquêteurs pensent qu’elle serait une autochtone. Cette femme pourrait être Annie Kowtok, une Inuit poignardée à mort et la langue coupée après avoir protesté contre la construction d’une mine locale… Des photographies attestent d’une relation entre Annie et l’un des chercheurs disparus. Bientôt les policiers sont invités à se rendre à proximité d’un lac gelé. On y a découvert les corps nus des chercheurs, figés dans une masse solide, avec leurs vêtements soigneusement pliés sur la neige. True Detective: Night Country, le quatrième volet de la série anthologique primée de HBO se déroule en six épisodes captivants. Ce sont à nouveau les détectives Liz Danvers (Jodie Foster) et Evangeline Navarro (Kali Reis) qui sont sur le coup et qui devront affronter les ténèbres qu’elles portent en elles et creuser les vérités hantées qui se trouvent enfouies sous la glace éternelle. Après la Louisiane (saison 1), la Californie (saison 2) et les monts Ozarks dans l’Arkansas (saison 3), la quatrième saison a, pour décor, une station de recherche arctique du côté de North Slope en Alaska, où il fait nuit en permanence durant plusieurs semaines en hiver. Dans les bonus: A la rencontre des “True Detectives”, Exploration de la culture Inuit, Test de Rorschach, le décor et un récapitulatif des épisodes. (Warner)
2001 Odyssee2001 : L’ODYSSEE DE L’ESPACE
Cet été, la collection The Film Vault propose différents titres fameux dans des éditions steelbooks collectors tirées des dessins originaux de Matt Ferguson et Florey de Vice Press. Ainsi, plus de cinquante années après sa sortie, on peut revoir 2001: L’odyssée de l’Espace, le chef-d’œuvre oscarisé de Stanley Kubrick. Une œuvre-culte réalisée en 1968 et qui présente une vision poignante de l’homme contre la machine sur un mélange stupéfiant de musique et d’action. Kubrick, (qui a co-écrit le scénario avec Arthur C. Clarke), rend d’abord visite à nos ancêtres préhistoriques, puis effectue un bond de plusieurs milliers d’années, grâce à un fondu enchaîné magistral, vers l’espace colonisé. Enfin, il envoie l’astronaute Bowman (Keir Dullea) vers les régions inconnues de l’espace, sur la route de l’immortalité. Resté célèbre pour sa précision scientifique, ses effets spéciaux révolutionnaires pour l’époque, ses scènes ambiguës, son usage d’œuvres musicales au lieu d’une narration traditionnelle, et pour le rôle secondaire qu’occupent les dialogues dans l’intrigue, le film est mémorable aussi pour sa bande-son (avec Le beau Danube bleu ou Ainsi parlait Zarathoustra) conçue par Kubrick lui-même, afin d’épouser au mieux les scènes du film. « Hal, ouvre la porte s’il te plait. » Que l’extraordinaire voyage commence. Un film qui demeure toujours comme une référence à n’importe qui voulant représenter l’espace. (Warner)
ImaginaryIMAGINARY
Autrice et illustratrice de livres pour enfants, Jessica est en panne d’inspiration. Et sa vie personnelle ne va pas beaucoup mieux que sa vie professionnelle. En couple avec Max, Rebecca est désormais la belle-mère de Taylor, qui la déteste, et d’Alice, qui, au moins, l’aime bien. À cela s’ajoute un père hospitalisé et catatonique. Lorsque cette famille recomposée emménage dans la maison où Rebecca a vécu durant son enfance, la petite Alice devient tout accaparée par un mystérieux ourson en peluche qu’elle a trouvé dans le sous-sol et prénommé Chauncey. Tout commence par des jeux innocents, mais le comportement d’Alice devient de plus en plus inquiétant. Tandis qu’elle tente de recoller les fragments oubliés de son enfance, Jessica comprend alors que Chauncey est bien plus qu’un simple jouet et qu’Alice court un réel danger. Passé dans la cour des grands à Hollywood en dirigeant Aaron Taylor Johnson, Chloe Grace Moretz et Jim Carrey dans Kick-Ass 2 (2008), Jeff Wadlow joue avec la figure inoffensive de l’ami imaginaire et donne un film d’horreur autour du sous-genre du jouet maléfique. Normalement rassurant pour son jeune propriétaire, ce jouet va se révéler spécialement mortifère. Tout cela alors que les adultes alentour semblent bien inconscients des machinations du monstre. Même si elle paraît dépassée, Rebecca (l’Américaine DeWanda Wise, vue en Nola Darling dans la version série télé du She’s Gotta Have It de Spike Lee) va quand même se battre… Efficace ! (Metropolitan)

 

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