BELLA, DIEYI, XIAOLOU, PIERRE, MARTHE ET LEURS PUISSANTS DESIRS

Pauvres CreaturesPAUVRES CREATURES
Travelling avant sur une grande jeune femme vêtue d’une longue robe bleue. Vue de dos, elle enjambe le parapet d’un pont et disparaît dans l’eau noire… Mais la jeune femme -enceinte- n’est pas morte. Elle a été ramenée à la vie par le brillant mais très peu orthodoxe docteur Godwin Baxter. Enfermée dans la vaste demeure du médecin, Bella, dont la démarche bien chaotique intrigue, tente de trouver ses marques. Force est de constater que la ravissante jeune femme n’est qu’une enfant. Au sens premier du terme. Elle mange avec ses doigts et crache la nourriture qu’elle n’aime pas, gifle ceux qui s’approchent trop près d’elle et fait pipi sous elle au milieu des salons. Mais Bella des excuses. Tel le docteur Frankenstein, le bienveillant Godwin Baxter a « réveillé » cette ravissante morte en lui greffant le cerveau du bébé qu’elle portait. Venue de nulle part, cette orpheline qui n’a aucun frein quand elle se donne du plaisir, a surtout une inextinguible soif de partir à la découverte du monde. Au côté de Duncan Wedderburn, sémillant séducteur et bellâtre débauché, commence alors une odyssée étourdissante à travers les continents. Imperméable aux préjugés de son temps, Bella est résolue à ne rien céder sur rien et surtout pas sur la variété et l’ampleur de ses désirs… On sait que le Grec Yorgos Lanthimos est un cinéaste qui sort de l’ordinaire, s’ingéniant, non sans malice, ni talent, à ne fournir de clés à ceux qui tentent de décrypter ses films. Avec ce Poor Things, il met les petits plats dans les grands en maîtrisant avec aisance la démesure de ce conte de fées mâtiné de fantastique, de science-fiction et d’horreur. Des ruelles lisboètes à une place parisienne enneigée en passant par une croisière et une visite à Alexandrie, Bella mène le bal au rythme effrené de furieuses culbutes. Le cinéaste a bénéficié de solides moyens pour cette satire joyeusement colorée dont les hommes ne sortent pas la tête haute alors que Bella, qui explore sans aucune culpabilité sa sexualité, s’émancipe d’une société masculine répressive sans honte, ni traumatisme. Au casting de ce film qui a obtenu le Lion d’or à Venise, on trouve Willem Dafoe, Mark Ruffalo et évidemment Emma Stone que Lanthinos mit en scène dans La favorite. Regard sombre, parfois halluciné, elle incarne avec une grâce sauvage une Bella qui bataille contre ses pulsions et s’impose comme une femme libre et moderne… (Searchlight)
Adieu Ma ConcubineADIEU MA CONCUBINE
Enfants, Douzi et Xiaolou se sont liés d’une amitié particulière à l’école de l’opéra de Pékin. Ils ne se sont jamais quittés, jouant ensemble Adieu ma concubine, célèbre pièce de théâtre et grand classique de la culture chinoise évoquant les adieux du prince Xiang Yu et de sa concubine Yu Ji et le suicide de celle-ci avant que son bien-aimé ne soit défait et tué par Liu Bang, le futur empereur Gaozu qui fonda la dynastie Han. Leur performance les mènera à la gloire. Dieyi, dont le nom de théâtre est Douzi, éprouve des sentiments pour son partenaire de théâtre Xiaolou, en vain, car ce dernier a épousé Juxian, une ancienne prostituée. Désespéré, Dieyi se jette dans les bras d’un mécène, maître Yuan, et sombre dans la drogue. Mais l’amitié et la scène réunissent malgré tout Dieyi (Leslie Cheung) et Xiaolou (Zhang Fengyi) en dépit des aléas de l’histoire. Le coup le plus dur leur viendra du jeune Xiao Si, qu’ils ont adopté et auquel ils ont enseigné leur art. À cause de lui et de la révolution culturelle, ils finissent par s’entre-déchirer. Vaste (172 mn) épopée au long cours qui entrecroise la beauté à la violence, Adieu ma concubine explore la relation fusionnelle qui unit deux grands comédiens de l’Opéra de Pékin à travers les soubresauts de l’histoire chinoise du XXe siècle. Dans un panorama de la Chine sur plus d’un demi-siècle, de 1924 à 1979 et dans une reconstitution historique virtuose transcendée par un trio d’acteurs exceptionnels, le réalisateur chinois Chen Kaige dépeint avec panache, cette période mouvementée qui emporte les trois héros dans la tourmente d’une histoire de séduction et de trahison, selon le cinéaste. Trente ans après son coup d’éclat au Festival de Cannes 1993 où il obtiendra la Palme d’or (ex-æquo avec La Leçon de piano de Jane Campion), Adieu ma concubine est désormais disponible pour la première fois en 4K Ultra HD et en Blu-ray dans une nouvelle restauration 4K. Cette sortie s’accompagne de bons suppléments dont La cinquième génération (24 mn) et un entretien avec Hubert Niogret sur cette révolution dans le cinéma chinois où, pour la première fois, le cinéaste était considéré comme un artiste ayant un pouvoir créateur et non plus seulement comme l’exécutant des ordres du gouvernement. Dans le making-of (24 mn), Chen Kaige et ses trois comédiens principaux reviennent sur l’aventure du film. Un film obsédant et envoûtant ! (Carlotta)
Bonnard Pierre MartheBONNARD, PIERRE ET MARTHE
Dans le Paris de 1893, le crayon de Pierre Bonnard dessine, dans un trait léger, le contour d’un visage… « Ca vous arrive souvent de ramasser des filles dans la rue ? » lui lance son modèle. « Vos seins, s’il vous plaît ! » Marthe de Méligny est surprise. Bonnard tente de l’embrasser. Elle le gifle avant de tomber dans ses bras pour une vive étreinte physique. Entre Pierre et Marthe, c’est désormais à la vie à la mort… Cette femme va appartenir, de toute éternité, à l’oeuvre magistrale de Bonnard. C’est la petite nièce de Marthe Bonnard qui, persuadée qu’on ne mesurait pas assez le rôle fondamental qu’elle a tenu pour Bonnard, parla d’elle à Martin Provost alors qu’il venait de montrer Séraphine (2008). Mais le cinéaste laissa passer du temps avant de lancer dans cette œuvre qui fait la part belle à la lumière, à la couleur et à la nature. Provost sonde, ici, le mystère Bonnard, quasiment une quête, du moins un chemin intérieur, qui s’incarne dans la représentation obsessionnelle du corps de Marthe, dans le lien indissociable qui les unit. Si le film peut se voir comme un biopic sur le peintre, c’est bien l’omniprésence de Marthe qui fascine. Offerte, énigmatique, lumineuse, impudique, puis peu à peu, alors qu’elle devient folle, repliée sur elle-même, le plus souvent dans sa baignoire, éternellement jeune, et éternellement fuyante. Pour cette histoire envoûtante par la puissance du désir créatif et charnel, le metteur en scène a trouvé deux comédiens en verve. Magistralement, Vincent Macaigne s’est métamorphosé en Bonnard. Quant à Cécile de France, elle est touchée par la grâce et donne une interprétation, parfois franchement bouleversante lorsqu’elle souffre d’être cantonnée au rôle de muse ou d’égérie, d’une Marthe qui partage pour toujours l’éternité de Bonnard… (Orange Studio)
Perfect DaysPERFECT DAYS
Hirayama travaille comme agent d’entretien dans les toilettes publiques high tech de Tokyo. Il s’épanouit dans une vie simple, et un quotidien très structuré. Cet homme paisible qui aime à scruter le ciel, entretient une passion pour la musique (il écoute Patti Smith et Otis Redding), les livres, les bonzais et les arbres qu’il aime photographier. Son passé va ressurgir au gré de rencontres inattendues. Une réflexion émouvante et poétique sur la recherche de la beauté dans le quotidien…Avec ce merveilleux voyage émotionnel, touchant et apaisant, Wim Wenders, loin des réseaux sociaux et de la surconsommation qui poussent à toujours vouloir plus, offre une véritable bouffée d’air frais. Tout en douceur et délicatesse, le réalisateur de Paris Texas invite le spectateur à se recentrer sur l’essentiel, en montrant que même dans un Tokyo bruyant, on peut s’émerveiller des choses simples du quotidien : le soleil dans les arbres, la musique, le regard d’un enfant, la lecture d’un livre… À travers un film brillant, d’une grâce, d’une poésie et d’une tendresse infinie, Wim Wenders nous rappelle ainsi que chaque jour est précieux et qu’il faut savourer le moment présent. Véritable ode à la simplicité, Perfect Days dresse de plus un tableau somptueux et fascinant de l’immense mégapole japonaise. La bande originale, très présente et composée de classiques du rock des années 60-70, est excellente. L’acteur principal Koji Yakusho offre une performance magistrale dans le rôle de cet humble nettoyeur de toilettes et son prix d’interprétation à Cannes 2023 est amplement mérité. Un vrai feel-good movie contemplatif dans lequel Wenders souhaite montrer « l’essence d’une culture japonaise accueillante dans laquelle les toilettes jouent un rôle tout à fait différent de notre propre vision occidentale de l’assainissement. » (Blaq Out)
Un SilenceUN SILENCE
Silencieuse depuis 25 ans, Astrid Schaar, la femme d’un célèbre avocat, voit son équilibre familial s’effondrer lorsque ses enfants se mettent en quête de justice. Si le proverbe affirme que le silence est d’or, il peut pourtant aussi avoir des conséquences dévastatrices…. Cinéaste belge qui a souvent su explorer au plus près l’intimité des familles, Joachim Lafosse signe ici un thriller psychologique intense et dérangeant puisque quelque chose de malsain s’est instillé au cœur d’une famille bourgeoise, à travers un terrible secret. Un père manipulateur, une mère complice, impuissante, honteuse et lâche : le secret est bien tenu, mais le poids du silence et des non-dits ronge petit à petit cette famille à l’aspect tranquille. En s’inspirant d’un fait divers qui a défrayé la chronique en Belgique, le réalisateur de A perdre la raison (2012) et des Intranquilles (2021) distille une mise en scène sobre faite de longs plans serrés sur des visages fermés pour amener le spectateur au coeur d’un drame familial glacial et poignant, dans un silence plombant et assourdissant, qui bouscule nos préjugés en exposant combien il peut être difficile de faire les bons choix quand cela signifie remettre en cause tout notre équilibre familial. D’autant que, dans ce contexte de violences sexuelles et de pédocriminalité, le silence n’est pas celui de la victime mais bien celui de l’entourage, ceux qui savent et ne disent rien. Œuvre la plus sombre et la plus anxiogène de Lafosse quant à la nature humaine, Un silence est superbement porté par son casting. Après avoir été ensemble à l’affiche de L’adversaire (2002) de Nicole Garcia, Daniel Auteuil, dans un personnage détestable, refusé par plusieurs autres comédiens, retrouve Emmanuelle Devos qui incarne une Astrid toute en douloureuse intensité. Dans les bonus, un entretien avec le cinéaste qui commente aussi des séquences de son film. (Blaq Out)
Les ColonsLES COLONS
Terre de Feu, République du Chili, 1901. Un territoire immense, fertile, que l’aristocratie blanche cherche à « civiliser ». Trois cavaliers sont engagés par un riche propriétaire terrien, José Menendez, pour déposséder les populations autochtones de leurs terres et ouvrir une route vers l’Atlantique. Sous les ordres du lieutenant britannique MacLennan et d’un mercenaire américain, Segundo, un jeune métis chilien, découvre le prix de la construction d’une jeune nation, celui du sang et du mensonge. Si l’extermination des Indiens liée à la colonisation de l’Amérique du Nord est un fait bien connu et très largement traité dans le western américain, le sort des autochtones d’Amérique du Sud l’est beaucoup moins. Avec Les colons (présenté à Cannes dans la section Un certain regard et en lice pour la Caméra d’or), le cinéaste chilien Felipe Gàlvez signe un premier long-métrage puissant, dur et marquant sur une page méconnue de l’histoire du Chili : le génocide des Indiens Selknam. Sans concession, le film plonge, à travers une épopée sanglante, dans une évocation d’une rare violence de la barbarie de colons prêts à tout pour anéantir les indigènes et construire le pays. Tragédie crépusculaire à la fois poétique et cruelle, Los Colonos bénéficie d’une mise en scène âpre et sans fioritures. Les décors naturels de la Terre de Feu, grandioses et d’une beauté sidérante, offrent un contraste saisissant avec la violence et la sauvagerie de l’homme, mû par l’appât du gain. Avec ses trois personnages principaux, Les Colons retranscrit parfaitement le climat de haine et de méfiance qui régnait au début du siècle. L’immensité de son propos fait des Colons un premier long métrage remarquable, qui donne un éclairage indispensable sur des évènements tragiques, gardés sous silence par le gouvernement chilien. Dans les suppléments, un entretien avec le réalisateur et Antonia Girardi, la scénariste du film. Une plongée suffocante dans le passé génocidaire du Chili ! (Blaq Out)
Sois Belle Et TaisToiSOIS BELLE ET TAIS-TOI
Pour la troisième fois, Virginie Dumayet, 20 ans, est parvenue à s’échapper d’une maison de redressement mais elle est poursuivie par la police. Une nuit, une bijouterie de la place Vendôme est cambriolée. Jean, jeune inspecteur de police, recherche les cambrioleurs et rencontre Virginie qu’il prend pour une complice de la bande, elle-même le prenant pour un caïd du milieu. Elle en tombe amoureuse. Apprenant la vérité, et bien que furieuse de s’être trompée, elle accepte Jean en mariage. Mais le passé de Virginie resurgit. Elle retrouve ses copains Loulou et Pierrot qui font du trafic d’appareils photo pour le compte de Raphaël, qui opère également dans le cambriolage des bijouteries. Elle va les aider à passer la frontière. À l’insu des jeunes gens, Raphaël a caché des bijoux dans l’un des appareils photo. Jean découvre la magouille et croit que sa femme est au courant du trafic de bijoux. Il lui tend un piège, mais, de justesse, la vérité éclate et les véritables cambrioleurs sont arrêtés avec l’aide des deux compères de Virginie… En 1958, Marc Allégret signe un sympathique petit film qui fleure bon son époque, notamment avec Mylène Demongeot et Henri Vidal en vedettes. Mais surtout on s’amuse beaucoup de la présence d’Alain Delon et Jean-Paul Belmondo (le duo Loulou-Pierrot) mais aussi de Roger Hanin, Robert Dalban, Darry Cowl ou encore Jean Lefèvre. A ne pas confondre avec le documentaire du même titre signé Delphine Seyrig et qui fit date dans l’histoire du féminisme. (Coin de mire Cinéma)
Dream ScenarioDREAM SCENARIO
Professeur de biologie de l’évolution, Paul Matthews est un type normal, presque banal, marié et père de deux filles, qui voit sa vie bouleversée lorsqu’il commence à apparaître dans les rêves de millions de personnes. Ces personnes inconnues lui disent qu’elles l’ont vu dans leurs rêves et qu’il s’agit parfois de rêves agréables ou de cauchemars, à la fois sexuellement et brutalement. Très rapidement, Paul va devenir une célébrité sur internet et les réseaux sociaux et apparaître comme une sorte de phénomène médiatique mondial, Las, sa toute nouvelle célébrité va rapidement prendre une tournure inattendue… Mis en scène par le metteur en scène norvégien Kristoffer Borgli, voici une comédie dramatique, bien mâtinée de fantastique mais aussi de thriller et d’horreur, sur un personnage d’enseignant soudain stupéfait lorsque les regards du monde entier s’accumulent sur lui. Des yeux curieux qui le flattent dans un premier temps avant de mesurer l’étrangeté d’être au centre de tous les songes collectifs. Naïvement, il imagine pouvoir être reconnu dans un univers viral, voire même apporter secrètement sa contribution à la science. C’est le « marché » qui va s’intéresser à lui dans un marketing du futur. Mais ce prof tranquille va basculer dans le chaos. Voilà un petit moment que Nicolas Cage, le brillant comédien d’Arizona Junior, Sailor et Lula ou Leaving Las Vegas (qui lui valut l’Oscar du meilleur acteur 1996) semblait être en roue libre, multipliant les films sans intérêt ou carrément de solides navets. Ici, il trouve enfin un beau personnage (sévèrement tourmenté) et un vrai film à défendre. (Metropolitan)
Comme Un PrinceCOMME UN PRINCE
Champion de boxe amateur en pleine préparation des Jeux olympiques avec l’équipe de France, le talentueux Souleyman, 27 ans, voit son avenir s’écrouler lorsqu’il se fissure les os de la main, suite à une bagarre dans un bar. Immédiatement viré de son équipe, il est envoyé au Château de Chambord, où il doit effectuer une peine de 400 heures de travaux d’intérêt général, en l’occurrence ramasser les déchets dans les jardins : « Le TIG, c’est pas des vacances ! » lui lance un personnage. D’abord insensible au lieu, Souleyman finit par s’intéresser au château, à ceux qui y travaillent, et notamment à Eddy (Julia Piaton), la responsable événementiel, qui va l’embarquer dans un autre univers. Mais sa rencontre avec Mélissa, une jeune ado au talent exceptionnel pour la boxe, va remettre en question ses projets… Pour son premier long-métrage comme réalisateur, Ali Marhyar, acteur et scénariste (il a notamment co-créé les trois saisons de la série Casting(s) avec Pierre Niney et Igor Gotesman) a écrit un scénario (avec Julien Guetta) sur un thème qui le touche, lui qui est grand fan de boxe et de films sur ce sport. D’ailleurs, au départ du projet, il voulait incarner le personnage de Souleyman avant de le confier à Ahmed Sylla. Voici donc une petite comédie dont on devine évidemment assez vite où elle veut nous emmener mais qui se regarde agréablement. Souleyman va tenter de donner un autre sens à sa vie dans les espaces verts mais surtout en prenant sous son aile une adolescente de 14 ans (la tonique Mallory Wanecque, déjà vue dans Les pires en 2022) née sans amour ni aide… (Orange Studio)
Il Etait Une Fois ObjetsIL ETAIT UNE FOIS, CES DROLES D’OBJETS
Quel est le point commun entre l’ours en peluche, le ballon de foot, le vélo, la tablette de chocolat et la carte de paiement ? On retrouve tous ces objets dans Il était une fois, ces drôles d’objets, une série dans laquelle, depuis plus de quarante-cinq ans, Maestro, grand sage à la barbe abondante, fait voyager les petits et les grands dans l’Histoire. Il dévoile, désormais, les histoires passionnantes qui se cachent derrière les objets du quotidien, pour apprendre en s’amusant ! Série d’animation déjà mythique sur Arte, réservée aux 6-96 ans, Il était une fois… mélange, avec richesse et justesse, l’information scientifique avec le ton humoristique caractéristique qui a participé à la pérennité des programmes d’origine. La série s’adapte à notre époque en évoquant l’environnement, le respect des autres, la place de la femme, l’inclusion pour sensibiliser les enfants aux valeurs humanistes et écologistes. Chaque épisode (volumes 1 et 2) de la nouvelle série Il était une fois… Ces drôles d’objets est consacré à un objet du quotidien, de ceux qui existent depuis des centaines d’années aux plus récents. Tous les thèmes abordés, la technologie, la maison, l’école, le sport, les moyens de transport… sont prétexte à éveiller la curiosité des enfants et des parents ! Plus jamais vous ne regarderez votre jean ou votre brosse à dents de la même manière… En bonus du volume 1, on trouve le making of (28 mn) de la série. (Arte Editions)
FloFLO
« J’arrive de Paris et je suis venue voir la mer ! » C’est la jeune Florence Arthaud qui parle. Et la mer va devenir très tôt la compagne de celle qui fut la première à mettre le mot marin au féminin et la première Française à remporter, en 1990, la prestigieuse Route du Rhum. Pour sa première réalisation, la comédienne Géraldine Danon, en s’inspirant de La mer et au-delà, le livre de Yann Queffélec paru en 2020, donne un film biographique sur cette navigatrice connue comme « la petite fiancée de l’Atlantique ». Au-delà de ses exploits, Flo met en scène l’incroyable destin d’une femme farouchement libre qui -après un accident de la route ayant failli lui coûter la vie- décide de rejeter son milieu bourgeois et la vie qui lui avait été tracée, pour vivre pleinement ses rêves dans un milieu qui ne l’attendait pas, ainsi ce marin qui affirme : « Il n’y aura jamais de gonzesses à bord ! » Pourtant Florence Arthaud va devenir un grand marin qui, au-delà de son palmarès exceptionnel, imposa sa rage de vivre et surtout une irrépressible passion pour les immensités marines et les challenges qu’elles imposent. La cinéaste (qui s’offre la liberté de la fiction un rien people par rapport à la vie de la navigatrice) peut ainsi raconter la jeunesse, les choix, les combats, les frasques, les aventures en mer et les échecs en dressant le portrait d’une femme libre. Pour incarner Florence Arthaud, la réalisatrice a choisi la comédienne Stéphane Caillard qui apporte une belle fraîcheur au personnage qui lui valu d’être nommée parmi les révélations des César 2024. (Metropolitan)
Amelia's ChildrenAMELIA’S CHILDREN
Orphelin depuis sa naissance, Edward, résident américain de 31 ans, découvre à l’âge adulte et à la suite d’un test ADN, qu’il a un jumeau (qui vit au Portugal) et une mère qu’il ne connait pas. Avec sa petite amie Ryley, il traverse l’Atlantique et part les rencontrer dans leur magnifique demeure gothique isolée au cœur d’une région recluse. Les retrouvailles passées, le jeune couple se rend compte que les apparences sont trompeuses. Ryley se rend rapidement compte que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille. Andrew semble ensorcelé après avoir rencontré son frère et sa mère. Ryley a le sentiment d’être devenue invisible aux yeux d’Andrew, phagocyté par son frère et par sa mère qui, trente ans après, est monstrueuse. De fait, la famille d’Edward cache un monstrueux secret. L’ambiance devient lourde et inquiétante et les songes comme les pressentiments de plus en plus terribles de Ryley sont autant d’avertissements pour sa sécurité. La consanguinité règne dans cette demeure où les enfants d’Amelia sont les géniteurs de ses enfants à venir et ce, depuis des siècles… Remarqué à Cannes 2018 avec Diamantino (grand prix de la semaine de la critique), le cinéaste portugais Gabriel Abrantes donne un film d’horreur servi par une réalisation efficace et une bonne bande originale. Un film qui lorgne du côté de Goya (le tableau Saturne dévorant ses enfants) comme de Dorian Gray… (Le Pacte)

Laisser une réponse