UN COUPLE QUI S’INVENTE A DEUX ET UN TERRIFIANT AUTO-STOPPEUR
LE TEMPS D’AIMER
Un gamin sur la plage… Belle image de vacances bretonnes. Mais le petit Daniel s’approche de la mer. Sa mère crie mais il n’entend pas. Un homme qui passe, attrape le bambin et le ramène… Entre François et Madeleine, quelque chose se passe. Silencieusement. Nous sommes en 1947. Serveuse au Beaurivage, un grand restaurant donnant sur la grève, Madeleine est une taiseuse qui élève Daniel mais sans l’aimer. Avec François Delambre, l’étudiant parisien dont la famille possède une belle maison là-haut sur les rochers dominant la mer, Madeleine se dit qu’elle pourrait enfin laisser derrière elle un traumatisant passé. La séquence d’ouverture du Temps d’aimer est sans équivoque. Des images d’archives déroulent l’un des temps les plus sinistres de la Libération, celui des femmes tondues pour cause de « collaboration horizontale » avec l’occupant nazi. Parce qu’elle fut humiliée et traitée comme une « poule à boches », Madeleine, aussi, fut tondue. Sur son ventre déjà, elle tente d’effacer les traces, non de sa future maternité, mais de l’offense faite par la soldatesque. Katell Quillévéré (révélée en 2013 par l’émouvant Suzanne) a puisé son film dans l’histoire de sa grand-mère qui a toujours fait sentir qu’elle avait un secret. Elle explique : « Pendant l’Occupation, elle a eu une relation avec un soldat allemand dont elle est tombée enceinte. Elle s’est retrouvée mère célibataire à 17 ans. » Le scénario du Temps d’aimer intègre également la suite de l’existence de cette grand-mère. Puisqu’elle rencontra son mari, quatre ans plus tard, sur une plage de Bretagne. C’était un homme d’un milieu beaucoup plus aisé que le sien et il l’épousa contre l’avis de sa famille et adopta son enfant. Au-delà de ce point de départ très personnel, la fiction et l’imagination se chargent de la suite de cette chronique intime placée sous le sceau du silence et des non-dits et centrée sur un couple qui décide de s’inventer à deux et qui va devenir le récit romanesque des jours et des heures d’un couple que tout oppose et qui s’unit, alors que la menace constante d’une catastrophe est là… Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste composent brillamment un couple qui souffre silencieusement d’une durable frustration et qui ne s’épanouit que dans le sexe. François tombe éperdument amoureux de Madeleine tout en aimant les hommes. Et Madeleine, dans une remarquable séquence de sexe très chorégraphiée et érotiquement forte, va prendre le risque de sublimer leur complicité dans une rencontre charnelle partagée avec un GI’s américain… Sans que Le temps d’aimer soit réellement un mélodrame, la cinéaste fait cependant référence au grand Douglas Sirk, maître américain du mélodrame flamboyant, et notamment à son film de 1958, A Time to Love and a Time to Die. Il y est aussi question de guerre, d’amour, de mariage, de maternité… (Gaumont)
THE HITCHER
Alors que la nuit tombe et qu’une pluie torrentielle s’abat sur une autoroute déserte du Texas, Jim Halsey roule en direction de la Californie… Le jeune homme prend en stop un voyageur solitaire et sourit : « Ma mère m’interdit de faire ça ! » Et sa mère avait bien raison car le nommé John Ryder s’avère être un véritable psychopathe doublé d’un tueur. Promenant son couteau sur le visage de Jim, Ryder l’oblige à dire : « Je veux mourir ». Terrorisé, Halsey parvient pourtant d’un brutal coup de volant, à projeter le tueur hors du véhicule. Ravi d’avoir échappé à une mort certaine, Halsey poursuit sa route. Mais lorsqu’il s’apprête à dépasser la voiture d’une famille en vacances, il aperçoit Ryder installé à l’arrière en compagnie de la fillette du couple. Pour Halsey, c’est le début d’un long voyage vers l’horreur, constamment traqué par le tueur . Car Ryder réapparaît régulièrement pour assassiner des policiers tandis que les responsables de la police sont désormais convaincus que Halsey est responsable des meurtres commis par Ryder. Le jeune homme n’a d’autres issue que de suivre les traces sanglantes que le tueur sème derrière lui et d’essayer de l’empêcher de nuire. En 1986, avec The Hitcher, le premier long-métrage d’une carrière qui n’en comptera que cinq, Robert Harmon est rapidement remarqué et il obtiendra d’ailleurs le Grand prix du jury et le prix de la critique au Festival du film policier de Cognac. Il est vrai que The Hitcher s’impose comme un film-culte et aussi comme un sommet du thriller flippant. Au point de départ du film, se trouve le scénariste Eric Red qui, un jour, sur une route du Texas, prend dans sa voiture un auto-stoppeur à l’air un peu louche. Il tient alors le début du scénario du film… Dans The Hitcher ou l’apprentissage de la violence, le livre d’Olivier Père qui accompagne le film, l’auteur note : « Même s’il se déroule entièrement dans le désert texan et n’est pas avare en fusillades, duels et poursuites, The Hitcher est moins un western moderne qu’un film fantastique mâtiné d’horreur et d’action. » Et ce fantastique mâtiné de gore doit quasiment tout au personnage de Ryder dont le grand Rutger Hauer (dans son meilleur film américain avec Blade Runner) fait une lancinante incarnation du Mal. Le blond comédien hollandais aux yeux bleus est bien entouré par C.Thomas Howell (qui avait débuté, en 1982, dans le rôle de Tyler de l’E.T. de Spielberg) en jeune homme très traumatisé par ce cauchemar en plein jour et aussi Jennifer Jason-Leigh dans le rôle de Nash. Rutger Hauer qui venait de tourner avec Jennifer Jason-Leigh dans La chair et le sang, lui inflige ici un sort encore plus violent que dans le film de Paul Verhoeven. Un bijou terrifiant ! (Sidonis Calysta)
L’AMOUR FOU – VA SAVOIR
De L’amour fou, qu’il tourna en 1969, Jacques Rivette disait qu’il s’agit d’un film « sur la jalousie » tout en ajoutant que cela ne permet pas d’en donner une idée tout à fait exacte… Autour de la dissolution du mariage entre Claire, une actrice (Bulle Ogier), et Sébastien, son metteur en scène (Jean-Pierre Kalfon), Rivette construit un parallèle entre la jalousie d’Hermione dans Andromaque de Racine, et la jalousie de Claire, toutes deux suscitées par l’infidélité d’un homme aimé. Le film alterne en effet des scènes de répétition de l’Andromaque, filmées par une équipe de télévision, et des scènes de la vie de couple de Sébastien et Claire, à l’extérieur du théâtre. Avec cette œuvre-fleuve (4h12), l’un des fondateurs de la Nouvelle vague donne l’une des meilleures variations autour du théâtre qu’ait pu proposer le 7e art. Autour de la complexité et de l’instabilité des rapports d’un couple, Jacques Rivette se souvient : « On l’a tourné en cinq semaines, dans des conditions très serrées. Le film était marqué par ce que je découvrais à l’époque au théâtre, notamment les spectacles de Marc’O, et ses comédiens… Jean Eustache avait fait le montage des Idoles, mais aussi du documentaire Jean Renoir le patron, que je réalisais en 67 pour la série Cinéastes de notre temps. Je me souviens de longues discussions que nous avions sur la question du vrai et du faux. Il soutenait que le principe de base du cinéma devait être la réalité, et plus encore, la vérité. Ce à quoi je lui opposais qu’il n’y avait pas d’autre vérité que la fiction. D’une certaine façon, L’amour fou est un film de fiction par rapport auquel il a proposé le film de vérité : La maman et la putain. Le film est une autobiographie directe, tous les personnages à l’écran étaient littéralement des personnes que je connaissais à l’époque… » Si L’amour fou est une œuvre majeure sur le théâtre au cinéma, on peut ajouter dans cette liste, une autre œuvre de Jacques Rivette, Va savoir qu’il tourne en 2001 avec, en tête d’affiche, Jeanne Balibar et Sergio Castellitto. A travers les représentations de Comme tu me veux de Luigi Pirandello, en italien, et les correspondances entre théâtre et réalité, le film se décompose en une série d’histoires tendres et drôles. Les retrouvailles improbables de deux amants séparés, la quête d’un manuscrit perdu de Goldoni, une thèse sur les fibules croise le destin d’êtres aux limites des amours incestueuses ou de comportements délictueux… (Potemkine)
HIRUKO THE GOBLIN
Un professeur de lycée et son élève disparaissent mystérieusement pendant les vacances d’été. Avant de s’évaporer dans la nature, M. Yabe avait contacté Reijiro Hieda, archéologue aux méthodes excentriques, pour lui faire part d’une étrange découverte qu’il venait de faire. Le scientifique débarque alors dans le village et part à la recherche de son ami aux côtés du jeune Masao, le fils du professeur. Ensemble, l’improbable duo va découvrir que le lycée se trouve au-dessus d’un ancien tumulus qui pourrait bien être une porte souterraine de l’enfer… Deux ans après la bombe cyberpunk Tetsuo, le cinéaste japonais Shinya Tsukamoto est de retour, en 1991, avec ce deuxième film adapté de l’œuvre du mangaka Daijiro Morohoshi. Relecture singulière et ludique du cinéma de fantômes japonais, Hiruko the Goblin mêle, quelque part entre Les Goonies et Evil Dead, terreur gore et humour surréaliste à grand renfort d’effets spéciaux inventifs. Le réalisateur dépeint ici une nature magnifiée, presque contemplative, à la manière d’une épouvante pastorale. Un film à découvrir pour la première fois en Blu-ray dans sa version restaurée et dont son auteur a dit : « J’ai voulu entraîner les spectateurs sur des montagnes russes. » De nombreux suppléments complètent cette sortie. On y trouve une présentation du film par Jean-Pierre Dionnet, deux entretiens avec le cinéaste qui parle, d’une part, de son expérience avec les studios et évoque, d’autre part, cette œuvre à part dans sa filmographie, influencée par les séries shonen de sa jeunesse. Responsable des effets spéciaux et du maquillage, Takashi Oda discute de sa collaboration avec Shinya Tsukamoto et de la fabrication des robots. Enfin, on voit Takashi Oda à l’œuvre sur les créatures Hiruko-qui-marche et Hiruko-poisson. (Carlotta)
ALBERTO EXPRESS
Alors que son épouse Juliette est sur le point d’accoucher, Alberto Capuano, Parisien originaire d’Italie, se souvient subitement qu’il a l’obligation d’éponger une dette colossale, contractée auprès de son père le jour de ses 15 ans. Suivant la tradition familiale, le jeune homme doit impérativement rembourser son géniteur de tout l’argent dépensé pour lui depuis sa naissance, sous peine de courir un grand danger. Contraint par l’arrivée imminente du bébé, Alberto saute dans le dernier train en partance pour Rome. Commence alors une course contre la montre… Après l’ambitieuse aventure de Harem (1985), son premier long-métrage avec Nastassja Kinski et Ben Kingsley, le réalisateur français Arthur Joffé se lance, pour sa seconde mise en scène, dans une exaltante relecture de la comédie à l’italienne. Avec une fougue délirante, le comédien italien Sergio Castellitto se lance à vive allure, entre Paris et Rome, sur la voie de son destin, comme pour contrer une malédiction insaisissable. Mélange rare d’audace et de fantaisie, à mi-chemin du réalisme et de l’absurde, Alberto Express est une fable onirique, dont la logique folle rappelle à la fois celle des cartoons et l’univers magique d’un Fellini sans oublier Charlie Chaplin auquel, au détour d’un plan, une affiche rend hommage. Un film à découvrir pour la première fois en Blu-ray dans une splendide restauration 4K. Avec une belle liberté et même une joyeuse immoralité, Sergio Castellitto mène cette farandole absurde et drôle, entouré de Nino Manfredi, Marie Trintignant, Jeanne Moreau, Michel Aumont, Dominique Pinon et Thomas Langmann en Alberto adolescent. Le film est accompagné, dans les suppléments, de deux courts-métrages restaurés 4K d’Arthur Joffé : La découverte (1980, 17 mn) qui met en scène un peintre en bâtiment qui se lance à la poursuite d’une immense photo de New York à travers tout Paris et Merlin ou le cours de l’or (1982, 18 mn. Palme d’or du court-métrage à Cannes 1982 ) qui raconte l’histoire de deux passions qui cohabitent et s’opposent. Celle que nourrit une vieille dame pour Merlin, un enchanteur à la queue noire, et celle que nourrit un petit bonhomme pour le précieux métal… (Carlotta)
CLASSE TOUS RISQUES
Condamné à mort par contumace et recherché par la police, le gangster Abel Davos s’est réfugié en Italie avec sa femme Thérèse et leurs deux enfants. Il réussit, avec son complice Raymond, un hold-up à Milan mais les deux compères sont vite pourchassés, et décident de rentrer clandestinement en France. Le petit groupe débarque sur une plage déserte de Menton, mais deux douaniers les surprennent. S’ensuit une fusillade, au cours de laquelle Thérèse et Raymond sont tués. Resté seul avec ses enfants, Abel fait appel à ses amis de Paris, Riton et Fargier, et leur demande de venir les chercher à Nice. Ceux-ci ne pouvant venir eux-mêmes, lui envoient un homme sûr, Éric Stark, au volant d’une ambulance. Davos se lie d’amitié avec Éric qui le cache dans une chambre de bonne dans son immeuble. En 1960, Claude Sautet réalise, avec l’adaptation du roman éponyme de José Giovanni, son premier long-métrage qui s’inspire des dernières années de la cavale d’Abel Danos, devenu Abel Davos dans le film. Né en 1904, Abel Danos, gangster et membre du Milieu parisien, fut l’un des plus sauvages tortionnaires de la Carlingue, la Gestapo française pendant la dernière guerre. Classe tous risques est né de la rencontre entre Lino Ventura et Claude Sautet. En 1955, Sautet a tourné Bonjour sourire mais il ne le considère pas comme son premier film personnel. Il retourne alors à son travail d’assistant réalisateur tout en oeuvrant comme script doctor. Il travaille sur Le fauve est lâché de Maurice Labro. De fréquents désaccords entre le cinéaste et Lino Ventura pousse Labro à quitter le tournage. Sautet, qui s’est rapproché de Ventura, achèvera le film. Jacques Becker qui a signé Touchez pas au grisbi (1954) dans lequel débute Ventura, conseille à l’acteur de poursuivre sa collaboration avec Sautet. Lino Ventura fera du gangster traqué qui tient à rester un bon père de famille, un beau personnage tragique. A ses côtés, dans le rôle du sympathique et généreux Eric Stark, apparaît un quasi-débutant : Jean-Paul Belmondo. (Coin de mire Cinéma)
DUMB MONEY
Créée en 1991, la chaîne de magasins américains GameStop est en grande difficulté à la fin des années 2010. En raison d’importantes pertes financières, de nombreux points de vente ferment. L’année 2020 marque un tournant et l’entreprise fonce vers la faillite. Les fonds d’investissements prévoient alors une banqueroute de l’enseigne. Wall Street panique. Les banques tremblent. L’élite de la finance a des sueurs froides. Alors qu’il est annoncé par des experts boursiers que l’action GameStop va chuter à 20 dollars, de nombreux jeunes opérateurs de marché décident de soutenir GameStop et de contrer cette chute. Via le forum WallStreetBets, ils s’unissent et lancent une liquidation forcée des positions courtes. Connu pour avoir réalisé, en 2017, Moi, Tonya, faux documentaire sur l’histoire vraie de l’affaire Harding-Kerrigan qui a opposé deux patineuses artistiques américaines en 1994, Craig Gillepsie raconte, ici, une histoire vraie qui a affolé Wall Street, faisant s’arracher les cheveux aux dirigeants des Hedge Funds qui voyaient leurs milliards fondre comme neige au soleil. Tout cela parce que de petits actionnaires, emmenés par un geek surnommé Roaring Kitty, ont misé sur des magasins de jeux vidéo en chute libre. Avec un rythme soutenu et un ton volontiers grinçant, ce « thriller » boursier se présente comme une manière d’affrontement entre David et Goliath dans l’univers de la grande finance. Robin des Bois à Wall Street ! (Metropolitan)
PEUR PRIMALE
Ancien procureur de Chicago, Martin Vail est devenu un avocat très médiatisé. Pour assurer la défense de ses clients, l’avocat vedette du barreau de la ville est aidé par son assistante Naomi Chance et par le détective Tommy Goodman, un ancien policier. Après une grosse affaire où il a travaillé pour le criminel Joey Pinero, il décide de prendre gratuitement la défense d’Aaron Stampler. Ce jeune homme venu du Kentucky est accusé d’avoir sauvagement assassiné à coups de couteau l’archevêque Rushman, une éminente personnalité de la ville. Stampler l’aurait tué après lui avoir tranché la main et écorché les paupières. Arrêté par la police après avoir fui le lieu du crime, Stampler explique à Vail qu’il a de fréquentes « absences » et ne se souvient que de s’être trouvé auprès du cadavre, le couteau ensanglanté à la main, et d’avoir aperçu un homme prendre la fuite. Sous la présidence de la juge Miriam Shoat, le procès débute, et l’avocat affronte la procureure Janet Venable, qui fut autrefois son assistante et sa petite amie… Producteur de séries TV comme New York police blues ou Hill street blues, Gregory Hoblit démarre sa carrière sur le grand écran en réalisant ce Primal Fear, très efficace thriller qui s’appuie sur un best-seller de l’ancien journaliste William Diehl qui ouvre la trilogie Martin Vail. Entouré de Richard Gere (Martin Vail), Laura Linney (Janet Venable), Frances McDormand (la psychiatre Molly Arrington), Edward Norton, déjà acteur confirmé au théâtre, fait ses grands débuts au cinéma avec un jeune schizophrène bègue atteint du trouble de la personnalité multiple… (Paramount)
UN PISTOLET POUR RINGO
Dans la ville de Quemado, après avoir cambriolé une banque, des hors-la-loi mexicains, commandés par le sinistre Sancho, se réfugient dans une hacienda. Les notables de la ville font appel à Ringo, tueur d’élite sans scrupules, pour régler le problème. Ringo parvient à gagner la confiance des bandits, et à s’introduire dans leur repaire où ils tiennent en otage, le major Clyde et sa fille Ruby. Par mille ruses, Ringo viendra à bout de sa mission. Après quelques timides films espagnols ou allemands, Sergio Leone lance le phénomène du western européen en 1964. Les meilleurs artisans du cinéma bis, dont, ici, l’Italien Duccio Tessari, puisent alors dans leur mythologie, l’héritage du baroque ou de l’opéra pour réaliser pas moins de 700 films du genre avec des pistoleros pouilleux, des péons révolutionnaires, des justiciers idéalistes et des belles de l’Ouest… Avec Un pistolet pour Ringo -que Quentin Tarantino a classé 12e dans sa liste des vingt meilleurs westerns spaghetti- Tessari (1926-1994) mêle un brin de comédie au western et donne le rôle de Ringo à Giuliano Gemma qui venait d’incarner le bandit Calembredaine dans Angélique, marquise des anges. Enfin, c’est Ennio Morricone qui signe la musique. La même année 1965, le cinéaste génois donnera une suite à son film avec Le retour de Ringo. Dans les bonus, on trouve un entretien avec Giuliano Gemma et Lorella De Luca, l’interprète de Ruby et épouse du réalisateur à la ville… (Artus Films)
SAINTS & SINNERS
L’Irlande de 1974 est un pays embourbé dans une guerre civile aux conséquences funestes. Bien loin de ce conflit sanglant dans un village côtier isolé du nord, Finbar Murphy, un tueur à gages tout juste retraité, se voit pourchassé par un trio de terroristes en quête de vengeance. Commence un redoutable jeu du chat et de la souris au cours duquel Murphy va devoir faire face à ces démons pour pouvoir enfin tourner la page sur ce chapitre de sa vie. Après une carrière marquée par une suite de films d’action et d’aventures, le Britannique Liam Neeson atteint son sommet en incarnant Oskar Schindler devant la caméra de Steven Spielberg dans La liste de Schindler (1993). On le voit ensuite aussi bien dans Michael Collins que dans Gangs of New York de Scorsese, dans Stars Wars, épisode 1 : La menace fantôme ou encore dans la comédie sentimentale Love Actually. C’est avec Taken (2008) que Neeson s’engage dans la voie du type revenu de tout qui, en quête de rédemption, fait sévèrement le ménage chez les pires malfrats. Revenu sur sa terre natale (il est né en 1952 à Ballymena en Irlande du Nord) , Liam Neeson se glisse à nouveau dans la peau d’un ancien tueur qui s’est forgé une nouvelle identité et s’occupe paisiblement de son pub. Dans les superbes décors champêtres de l’Irlande, Neeson se sort sans peine d’affaire, entouré d’excellents comédiens irlandais comme Ciarán Hinds, Jack Gleeson, Colm Meaney ou Kerry Condon en terroriste froide et violente. (Metropolitan)
LES RATS ATTAQUENT
A Toronto, après avoir mangé du maïs contaminé, des rats se transforment en prédateurs féroces et se mettent à attaquer les humains, tout d’abord des personnes isolées, puis les spectateurs d’une salle de cinéma et les passagers d’une rame de métro. Kelly Leonard, inspectrice au département de la santé, et Paul Harris, professeur, vont tenter d’arrêter cette invasion sans précédent. Dans l’imaginaire collectif, les rats ont toujours fait peur parce que ces mal-aimés sont vécus comme vecteurs de dangereuses maladies, nuisibles, envahissants… On peut imaginer alors la panique si ces rongeurs prenaient la taille de petits chiens et se mettaient à attaquer tous les humains sur leur passage ? Suite à l’immense succès des Dents de la mer en 1975, les films d’agressions animales vont proliférer sur les écrans des années 80. Ainsi, en 1981, Robert Clouse (réalisateur d’Opération Dragon, l’inoubliable chef-d’œuvre d’arts martiaux avec Bruce Lee) met en scène, en adaptant le best-seller de James Herbert et sur un scénario de Chales Eglee, futur scénariste et producteur de la série The Walking Dead, des rats géants boostés aux stéroïdes. Film gore à souhait, avec une belle créativité dans les trucages et les effets et n’hésitant pas à aller dans le politiquement incorrect (les bestioles s’en prennent à un bébé), Les rats attaquent alterne aussi les scènes de romance et les scènes de terreur avec ses mutants dévoreurs de chair fraîche. Présenté dans un combo Blu-ray + dvd, le film est accompagné du livret (24 pages) Dents dures et poings serrés conçu par Marc Toullec. (Rimini éditions)