UN DROLE DE CANDIDAT, LES MENSONGES DE LYDIA ET LE VISITEUR PASOLINIEN
SECOND TOUR
Devant une salle comble, un chauffeur de meeting s’égosille : « Voici celui que tout le pays attend ! Pierre-Henri Mercier ! Notre futur président ! » Dans le véhicule qui l’emporte après le meeting, le candidat voit s’afficher sur son téléphone des messages aussi sybillins qu’inquiétants : « Se doute de quelque chose », « Attention à vous », « Gardez votre sang froid ». Soudain une violente explosion souffle la voiture. Difficilement, le candidat s’extrait du véhicule sur le toit. Une explosion de gaz, d’après les premiers éléments relayés par les médias… Dans la rédaction d’une chaîne de télévision, Mademoiselle Pove, grande bringue frisée à lunettes, est à mille lieux de l’actualité politique. Une bêtise lui a valu d’être mutée au foot. Faute de journalistes disponibles, la chaîne a décidé de mettre la journaliste sur les derniers jours de la campagne présidentielle. Toujours flanquée de son fidèle Gus, cameraman, preneur de son et monteur, la reporter n’arrive pas à croire vraiment au côté bien trop lisse du candidat. Entre chronique politique, thriller et fable écologique, voici un réjouissant réseau d’histoires qui se croisent et s’enrichissent au fur et à mesure dans une sorte de bande dessinée très rythmée sur la politique avec ses discours formatés, ses hommes politiques passés dans le même moule, ses hommes de main, ses meetings, son grand débat. Ce n’est pas tant un « univers impitoyable » qu’un immense foutoir. Le cinéaste d’Adieu les cons se régale avec le savoureux duo Mlle Pove/Gus peu à peu embarqué dans une aventure de plus en plus loufoque, voire délirante où les coups de feu pleuvent, où passent deux agents du Mossad, un garde du corps mutique, un geek encapuchonné mais aussi un étrange et doux apiculteur… Avec Dupontel qui incarne le candidat, Cécile de France et Nicolas Marié, Second tour (dédié à Bertrand Tavernier, Jean-Paul Belmondo et Michel Deville), sans avoir la prétention d’être un film à message, se penche avec un humour grinçant, sur les maux et les dysfonctionnements de notre société mais en imaginant cependant un plan B. Ainsi Dupontel cite Hannah Arendt : « Je me prépare au pire en espérant le meilleur ». (Pathé)
LE RAVISSEMENT
Sale coup pour Lydia… Alors qu’elle ne s’y attend pas, son copain lui laisse entendre qu’il a eu une aventure amoureuse avec une autre fille. Blessée, Lydia coupe les ponts et trouve soutien et refuge chez sa meilleure amie Salomé. Celle-ci lui apprend qu’elle est enceinte. Les femmes enceintes, c’est le quotidien de Lydia, sage-femme dans un hôpital de la région parisienne et très investie dans son travail… Dans un état vague, Lydia traîne la nuit dans la ville et y rencontre Milos, machiniste de la RATP d’origine serbe. Lorsque Salomé (Nina Meurisse) accouche dans le service de Lydia, celle-ci est bouleversée par le nourrisson. C’est même Lydia qui va proposer un prénom pour la fillette : Esmée, autrement dit celle qui est aimée. Mais qui aime le plus la petite Esmée ? Ses parents ou Lydia ? Cette dernière va alors s’enfermer dans une dramatique spirale de mensonges… A propos du Ravissement, son premier long-métrage, Iris Kaltenbäck note : « Ce qui m’a tout de suite interpellée, c’est l’amitié qu’on devine entre ces deux femmes. J’ai moi-même vécu ce décalage étrange quand, il y a quelques années, une amie très proche est devenue mère à un moment où je ne me sentais moi-même pas du tout concernée par cela. On parle beaucoup de ce que provoque l’arrivée d’un enfant dans un couple, mais moins de ce que ça déclenche dans une amitié.» La cinéaste suit au plus près cette Lydia qui fuit devant ce qui la fragilise pour s’enfermer dans la solitude et le mensonge. Très seule et avec un besoin fou d’être aimée, Lydia se perd alors dans le regard des autres. Ainsi le regard de Milos (Alex Manenti) change au moment où il la voit comme une mère. Malheureusement pour elle, Lydia se laisse happer par ce regard et la redoutable spirale des affabulations va l’emporter. Un beau récit porté par la brillant Hafsia Herzi. Elle donne corps, douloureusement, à une Lydia qui s’enlise dans le faux avant de voir naître, dans le mensonge, une vérité. Et de la mystification initiale vont surgir de vrais sentiments. (Diaphana)
THEOREME
« Dans une famille bourgeoise, dit Pier Paolo Paslini, arrive un personnage mystérieux qui est l’amour divin. C’est l’intrusion du métaphysique, de l’authentique, qui vient détruire, bouleverser une vie, qui est entièrement inauthentique, même si elle peut faire pitié, si elle peut même avoir des instants d’authenticité dans les sentiments, par exemple, dans ses aspects physiques aussi » et le cinéaste italien d’ajouter, à propos du départ de l’étrange visiteur : « Et chacun, dans l’attente, dans le souvenir, comme apôtre d’un Christ non crucifié mais perdu, a son destin. C’est un théorème et chaque destin est son corollaire ». En 1968, Pasolini, cinéaste, dramaturge et poète (1922-1975) signe l’un de ses films les plus fameux où un étrange et séduisant « Visiteur » fait irruption dans la vie d’une famille milanaise de la grande bourgeoisie. L’énigmatique étranger produit aussitôt une étrange attraction sur tous les membres de la maison qui finissent par avoir des rapports sexuels avec lui: la bonne très pieuse, le fils sensible, la mère sexuellement refoulée, la fille timide et, enfin, le père, un industriel tourmenté. Les spécialistes du cinéma considèrent que le film est un commentaire sur la société bourgeoise et l’émergence du consumérisme, d’autres observent que Pasolini se penche, ici, sur l’incapacité de l’homme moderne — bourgeois — à percevoir, écouter, absorber et vivre le sacré. Comme beaucoup d’oeuvres de PPP qui la considère comme « symbolique », Théorème a fait scandale et a été jugé obscène par une partie de l’Église catholique. Malgré le temps qui a passé, ce faux drame bourgeois demeure toujours troublant. Dans les suppléments de ce film en format digibook avec un livre (60 pages) d’Hervé Joubert, on trouve un documentaire sur Pasolini par Laura Betti et des entretiens avec Henri Chapier et Pierre Kalfon. (Sidonis Calysta)
UNE ANNEE DIFFICILE
Albert et Bruno sont surendettés et en bout de course, c’est dans le chemin associatif qu’ils empruntent ensemble qu’ils croisent des jeunes militants écolos. Plus attirés par la bière et les chips gratuites que par leurs arguments, ils vont peu à peu intégrer le mouvement sans conviction… On avait applaudi largement le duo Eric Toledano/Olivier Nakache avec Intouchables (2011), leur hit qui atteint 19,4 millions d’entrées dans les salles françaises. Ils ont ensuite tourné Samba (2014) sur les sans-papiers ou encore Hors normes (2019) qui se penchait, à travers la comédie dramatique, sur les autistes. Ici, ils abordent un nouveau registre avec la surconsommation. Dans un centre commercial, le matin du Black Friday 2019, des activistes écologistes essayent d’empêcher la foule des clients de rentrer dans un magasin, afin de dénoncer la surconsommation. Leur discours passe mal auprès des nombreux clients bloqués, parmi lesquels se trouve Albert Laprade, venu acheter une télévision. La police intervient, le magasin peut ouvrir, et la ruée des clients en quête de prix bradés tourne au pugilat grotesque, avec La valse à mille temps de Jacques Brel en fond musical. En se reposant sur le duo Pio Marmai – Jonathan Cohen, dans un exercice de losers magnifiques, le duo de cinéastes joue sur du velours même si le ton est quand même un peu trop à la caricature et aux clichés. Un film qui souhaite dénoncer un peu… Pourquoi pas ? (Gaumont)
LE CIEL ROUGE
Leon et Felix se rendent dans une maison située sur la côte allemande de la mer Baltique et appartenant à la famille de Felix. En chemin, leur voiture tombe en panne, et ils doivent terminer le chemin à pied en portant leurs bagages. Lorsqu’ils arrivent, ils se rendent compte que la maison est déjà occupée, par une certaine Nadja, nièce d’une collègue de travail de la mère de Felix. Ils vont devoir se serrer, et l’humeur de Leon devient encore plus exécrable. Pour Leon et Felix, il s’agit de vacances studieuses : Leon, écrivain, veut travailler à son nouveau roman. Felix doit quant à lui préparer un dossier pour le concours d’entrée d’une école d’art. Mais cela ne l’empêche pas de profiter de la plage… Les relations des deux amis avec Nadja sont inexistantes les premiers jours, et celle-ci se signale surtout par ses ébats amoureux assez bruyants avec son ami Devid. La région est ravagée par des incendies hors contrôle. Mais Devid se veut rassurant : ils sont à quelques dizaines de kilomètres, et le vent souffle de la mer vers la côte. Le ciel rouge qu’ils aperçoivent la nuit au loin est tout de même angoissant. Auteur de films remarquables comme Barbara (2012), Phoenix (2014), Transit (2018) ou Ondine (2020) dans lequel on trouvait déjà Paul Beer, interprète, ici, de Nadja, Christian Petzold signe un conte sur le désir mais aussi sur tous les dérèglements, y compris climatiques. En s’appuyant sur un épatant quatuor de comédiens (outre Paula Beer, Thomas Schubert, Langston Uibel et Enno Trebs), le cinéaste allemand organise un récit fluide avec des dialogues brillants dans un été où rien n’est vraiment grave mais où l’air se charge de l’âcre fumée de feux de forêt. (Blaq Out)
LUNE FROIDE
Simon et Dédé, deux amis paumés et soudés l’un à l’autre par une quête d’oubli et d’exaltation, traînent dans la vie. La nuit, désinhibés par l’alcool et électrisés par Jimi Hendrix et le rock des années 1960, ces deux noctambules aigris enchaînent les rencontres insolites et déjantées jusqu’à un soir de pleine lune… Tiré de deux nouvelles de Charles Bukowski, Lune froide a été au départ un court-métrage puis a donné suite à un « long » (90 mn) étrange, dérangeant mais aussi terriblement drôle et jubilatoire, ne refusant pas certaines incursions poétiques, voire fantastiques. Ce film, dans un très beau noir et blanc, bouscula quelque peu les festivaliers cannois en 1991. De fait, Patrick Bouchitey (qui incarne aussi Dédé) a imaginé un film (dédié à Patrick Dewaere et à Xavier Saint-Macary) qui fait rire le spectateur et le captive tout en développant un récit où il est question du thème tabou de la nécrophilie. Dès le générique, les deux zonards montent à bord d’une vieille 404 et s’en vont aux accents de la musique de Jimi Hendrix pour une déambulation corrosive et transgressive. Dans le rôle de Simon, Jean-François Stévenin trouve, ici, l’un des plus beaux personnages de sa carrière. Un diamant sombre porté aussi par la musique originale de Didier Lockwood ou de grands groupes classiques des années soixante comme Procol Harum ou The Kinks. (Gaumont)
LA FIANCEE DU POETE
Amoureuse de peinture et de poésie, Mireille Stockaert s’accommode de son travail de serveuse à la cafétéria des Beaux-Arts de Charleville tout en vivant de petits larcins et de trafic de cartouches de cigarettes. N’ayant pas les moyens d’entretenir la grande maison familiale des bords de Meuse dont elle a hérité, Mireille décide de prendre trois locataires. Trois hommes qui vont bouleverser sa routine et la préparer, sans le savoir, au retour du quatrième : son grand amour de jeunesse, le poète… Comédienne formidablement poétique, Yolande Moreau est passée, pour la troisième fois derrière la caméra avec cette Fiancée… qui vient donc après Quand la mer monte… (coréalisé en 2004 avec Gilles Porte) et Henri (2013). C’est une photo de Shaun Greenhalgh parue dans une revue d’art qui est à l’origine de ce projet. Shaun Greenhalgh est un faussaire qui a dupé les musées du monde entier. L’hebdomadaire Newsweek le décrit comme « un homme trapu, blafard, qui n’a jamais eu d’emploi et avait échoué à entrer dans le corps des Royal Marines parce qu’il ne savait pas nager ». Plus loin, des œuvres qu’il avait copiées… Les œuvres de Shaun Greenhalgh vont de la peinture à la sculpture antique et ce travail est surprenant de beauté, de finesse, de talent et de savoir-faire… Yolande Moreau (qui incarne Mireille) ne voulait pas faire un film sur un faussaire : « J’avais plutôt envie de parler de notre besoin de rêver, de sublimer la réalité souvent pas très excitante ! Pas seulement à travers la peinture ou la sculpture, mais dans nos vies, au quotidien. Nous faisons tous des mensonges… Et si nos mensonges étaient de petits arrangements avec la réalité pour la sublimer ? » (Le Pacte)
LA FILLE DU ROI DES MARAIS
Aujourd’hui mariée à Stephen et maman d’une petite fille, Helena Pelletier apprend que son père, Jacob Holbrook, s’est évadé lors de son transfert en prison. L’homme, surnommé « le roi des marais » par la presse, avait jadis enlevée sa mère et Helena était née durant la captivité. Après avoir grandi dans les marais aux côtés de son géniteur, elle était parvenue à s’échapper avec sa mère. Aujourd’hui, Helena voit ressurgir ses vieux démons. Persuadée qu’il a l’intention de lui prendre sa fille, Helena décide de le retrouver et de l’éliminer elle-même. Réalisateur en 2016 du remake hollywoodien d’Intouchables de Toledano/Nakache, l’Américain Neil Burger adapte le roman éponyme de Karen Dionne et plonge le spectateur dans une forêt aussi belle qu’angoissante, devenue pour Helena, l’antre de l’horreur. Un labyrinthe dans lequel elle était prisonnière, sans espoir, face au regard avide de Jacob, monstre pervers. Connue pour avoir été Rey dans Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force (2015) puis dans Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi (2017) et enfin dans le dernier épisode de cette nouvelle trilogie, L’Ascension de Skywalker (2019), Daisy Ridley est Helena, cette enfant devenue adulte, qui découvre sa vérité à travers tous les journaux télévisés… L’excellent Ben Mendelsohn est parfaitement crédible dans le rôle du monstrueux Jacob Holbrook. Lorsque famille ne rime pas avec amour. (Metropolitan)
UN PONT ENTRE DEUX RIVES
Quinze ans après avoir épousé Georges, un homme dont la vitalité la fascinait alors qu’elle n’était encore qu’une jeune fille romantique et sentimentale, Mina est maintenant désillusionnée et prête à vivre l’aventure qui se présente à elle en la personne de Mathias, un ingénieur séduisant qui parcourt le monde en construisant des ponts. En 1984, entre Fort Saganne de Corneau et Police de Pialat, Gérard Depardieu passe pour la première fois derrière la caméra pour Le Tartuffe (dont il interprète aussi le rôle-titre) d’après la pièce de Molière montée par Jacques Lassalle au TNS de Strasbourg. Bien des années plus tard, en 1999, il réalise son second film (et dernier à ce jour) en filmant, du côté de Pont-Audemer et Gonneville-sur-Honfleur, en Normandie et avec la complicité de Frédéric Auburtin, une aventure sentimentale qui aura pu figurer dans la filmographie de François Truffaut. Carole Bouquet incarne une femme, mal dans sa peau, mal dans son couple, soudain bouleversée par un autre homme (Charles Berling)… Par ailleurs, son fils commence à faire sa crise d’adolescence, avec la rencontre d’une jeune fille (Mélanie Laurent, remarquée par Depardieu alors qu’elle accompagnait une amie sur le tournage d’Astérix et Obélix contre César) . Alors compagne de Depardieu, Carole Bouquet est radieuse en épouse qui choisit soudainement, quasiment telle une adolescente, de donner une nouvelle direction à son existence… Comme un cri d’amour de Depardieu à Carole Bouquet. (Gaumont)
LA MAISON ASSASSINEE
En 1896, dans les hautes terres sauvages de la Haute-Provence, la famille Monge est sauvagement assassinée en pleine nuit par trois inconnus. Seul survivant de ce massacre alors qu’il n’était qu’un nourrisson, Séraphin Monge revient sur les lieux deux décennies ans plus tard, à sa démobilisation après la fin de la Grande Guerre. Séraphin est hanté par l’image de sa mère morte en essayant de l’atteindre une dernière fois. Pour tenter de retrouver la paix tout en cherchant à identifier les meurtriers pour venger sa mère, il entreprend de détruire sa maison. À sa grande surprise, un inconnu le devance sur le chemin de sa vengeance et massacre tous ceux qui semblent posséder une partie du puzzle de la sombre histoire des Monge. Revoici, dans un Blu-ray de qualité, ce film de 1988 qui s’inscrit dans la dernière partie de la carrière de Georges Lautner, durant laquelle le réalisateur des Tontons flingueurs n’a pas tourné beaucoup de succès. Ici, il adapte le roman éponyme de l’écrivain provençal Pierre Magnan. Si la mise en scène n’a rien de particulier, on apprécie, ici une atmosphère lourde sur fond de malédictions et de superstitions villageoises. Autour de jeunes comédiens comme Patrick Bruel dans le rôle de Séraphin Monge, Anne Brochet ou Ingrid Held (nommée aux César 1989 du meilleur espoir féminin), on retrouve avec plaisir nombre de visages connus du cinéma français des années 80, ainsi Yann Collette, Christian Barbier, Roger Jendly, Jean-Pierre Sentier, Martine Sarcey ou Jenny Clève… (Gaumont)
EXPENDABLES 4
L’histoire serait-elle un éternel recommencement ? Voilà 25 ans, Barney Ross n’avait pas réussi à mettre hors d’état de nuire un mystérieux terroriste nommé Ocelot. Revoilà donc les Expendables envoyés en Libye pour empêcher le mercenaire Suarto Rahmat de voler des têtes nucléaires pour le compte du redoutable Ocelot qui prévoit de provoquer la Troisième Guerre mondiale en laissant exploser les têtes nucléaires dans l’Extrême-Orient russe. Barney retourne donc au taf avec son habituelle équipe (Lee Christmas, Toll Road et Gunner Jensen) mais aussi quelques nouveaux venus… Cependant, ils sont mis hors d’état de nuire lorsque tous leurs véhicules sont détruits. Lorsque Rahmat abat leur avion, l’équipe trouve le corps brûlé de Barney dans les décombres, identifié par sa bague. Aux funérailles de Barney à La Nouvelle-Orléans, la team est rejointe par Marsh, nouvel agent de liaison de la CIA auprès des Expendables… Mais est-on bien certain que Barney est mort ? Le réalisateur Scott Waugh remet donc le couvert avec cette aventure dont on sait d’entrée où elle va nous mener. Mais les scènes d’action s’enchaînent et pour peu qu’on ne soit pas attentif à des transparences un peu indigentes ou des effets numériques « modestes », on peut jeter un œil. D’autant que ces Expendables sont l’occasion de retrouver Sylvester Stallone (Barney), Jason Statham (Lee Christmas), Dolph Lundgren (Gunnar Jensen), Randy Couture (Toll Road) avec de petits nouveaux comme Curtis « 50 Cent » Jackson, Megan Fox ou Andy Garcia. (Metropolitan)
24 HEURES A NEW YORK
Jeune homme trans, Feña mène une existence trépidante à New York. Au cours d’une seule journée, son père chilien, son ex-petit ami et sa demi-sœur de 13 ans refont surface dans sa vie. Ayant perdu contact avec eux depuis sa transition, Feña (l’acteur trans Lio Mehiel) va être contraint de réinventer ces anciennes relations, tout en gérant, au fil de 24 heures pleines de galères, les défis quotidiens liés à sa nouvelle identité… Dans son premier film, Vuk Lungulov-Klotz, réalisateur américain de 28 ans, retrace, à travers cette œuvre, son parcours d’homme trans. Une fiction très personnelle pour le cinéaste qui souhaite rendre cette histoire accessible à toutes et tous, y compris aux personnes non-trans. C’est ce qui fait la particularité du film puisqu’il se construit au fil des rencontres de Feña avec ses proches. Ainsi, on dispose du point de vue de chacun, mettant en lumière la complexité que le protagoniste peut vivre face aux regards des autres, cela de l’incompréhension au rejet en passant par des jugements violents. Autour de l’identité de genre -un sujet très présent aujourd’hui dans les débats de société- voici une œuvre attachante et même souvent bouleversante qui aborde, dans un récit fort, la question avec justesse et finesse. Mieux, avec une approche volontiers minimaliste mais très efficace, le cinéaste soigne une mise en scène reposant sur une belle photographie à la lumière veloutée. 24 heures riches en émotions et en tendresse pour faire vivre un message profondément humain. (Blaq Out)
COMME UNE LOUVE
Lili est effondrée… Cette mère précaire et isolée de trois enfants, âgée de 26 ans, est accusée à tort de mauvais traitements envers ses petits. Les services sociaux lui retirent ses gamins. Complètement cassée, elle va heureusement pouvoir compter sur d’autres femmes qui la soutiendront dans sa bataille pour reconstruire sa famille… Grand reporter (pour les magazines Résistances ou Envoyé spécial) et documentariste, Caroline Glorion choisit, ici, la fiction pour mettre en lumière la difficile vie quotidienne de cette Lili qui n’arrive pas à se contrôler, ni prendre les meilleures décisions pour le bien des siens. Pourtant cette mère en détresse professe un amour sincère et inconditionnel pour des gamins qui sont le moteur de son existence et on ne peut s’empêcher de crisper les poings devant ce qui lui arrive même si on voit bien qu’elle a du mal à assurer le bien-être de ses petits. Entourée d’acteurs et actrices chevronnés (Sandrine Bonnaire, Laurence Côte, Naidra Ayadi, François Morel), Mathilde La Musse incarne impeccablement cette Lili pathétique. Enfin, on prête attention au personnage de l’avocate (Sarah Suco) qui observe qu’en France, les deux tiers des enfants placés le sont en raison de la situation sociale et économique de leurs parents. (Blaq Out)
LA NUIT DE LA COMETE
À la suite du passage d’une comète à proximité de la Terre, presque toute la population de la planète est décimée. Regina et sa jeune sœur Samantha survivent et trouvent refuge dans le studio d’une radio locale. Elles y trouvent un chauffeur-routier qui, lui aussi, a survécu. Dans un monde désormais sans règles, les jeunes filles décident d’aller refaire leur garde-robe dans les centres commerciaux. Mais certains survivants, en partie irradiés, ont été transformés en zombies devenus agressifs… Dans la foulée du fameux Madmax (1979), s’ouvre, dans le cinéma, une vogue pour les sujets post-apocalyptiques dans laquelle s’inscrit la série B signée, en 1984, par Thom Eberhardt. Avec une mise en scène enlevée qui joue, avec un certain brio, sur les couleurs, le cinéaste américain s’intéresse, entre horreur et science-fiction, à deux sœurs qui n’ont rien de victimes puisqu’elles savent se défendre et tirer au pistolet mitrailleur Uzi. A la fois angoissant et léger mais sans tomber dans le parodique, Night of the Comet (en v.o.) a connu un joli succès dans les salles outre-Atlantique… En supplément, un livret (24 pages) de Marc Toullec décrypte la genèse du film. (Rimini Editions)