JEANNE AU COEUR DE L’HISTOIRE ET L’AMATEUR D’OEUFS SUR LE PLAT

Affaire Jeanne ArcL’AFFAIRE JEANNE D’ARC
Antoine de Meaux, l’un des réalisateurs de L’affaire… raconte qu’un grand historien lui a avoué, un jour : « Je n’ai jamais travaillé sur Jeanne d’Arc parce que Jeanne d’Arc, c’est un sujet qui rend fou… » Autant dire que les auteurs de cette contre-enquête sur la pucelle d’Orléans, pièce incontournable du roman national, ont révélé un vrai défi. Guerre civile, batailles, manipulations politiques, procès truqué… Entre documentaire historique, spectaculaires images d’animation en 3D et enquête policière, L’Affaire Jeanne d’Arc: la contre-enquête, le film d’Antoine de Meaux et Sarry Long – porté par la voix de Laurent Stocker, de la Comédie-Française – dessine le portrait d’une jeune femme à l’incroyable destin et explore les zones d’ombre d’une légende. Jeanne d’Arc est d’évidence, l’un des personnages les plus marquants et les plus attachants de l’histoire de France. Une jeune paysanne de dix-sept ans surgie des confins de ce qu’est alors le royaume, au pire moment de la guerre de Cent Ans, va trouver le roi Charles VII et se prétend envoyée par Dieu pour lui venir en aide contre ses ennemis, Anglais et Bourguignons. Elle prend les armes, commande des troupes, libère Orléans assiégé, puis est capturée, jugée pour sorcellerie au cours d’un procès politique maquillé en procès religieux, et surtout entaché d’irrégularités, avant de connaître une fin terrible sur le bûcher. L’incroyable mais brève épopée de la jeune Lorraine fascine depuis des siècles. Tous les mystères ne sont pas encore levés. Qui était-elle vraiment ? Qui l’envoyait ? Pourquoi un tel acharnement de la part de ses ennemis à la discréditer et à la faire disparaître ? Pourquoi le roi n’a-t-il pas cherché à la sauver ? Pourquoi a-t-elle fini abandonnée de tous, exécutée de la plus cruelle des manières ? D’ailleurs, au-delà de son côté polar, ce passionnant travail de recherche méticuleux et rigoureux (situations et reconstitutions reposent sur les travaux des meilleurs historiens) s’appuie sur un événement méconnu : le procès en réhabilitation organisé à partir de 1455 par le pape Calixte III et le roi Charles VII. Vingt-cinq ans après le supplice de celle qu’on nommait « la Pucelle », l’Église prend la décision d’ouvrir un nouveau procès. Au fil d’une grande enquête à travers la France, l’inquisiteur de France, le moine dominicain Jean Bréhal, et son jeune assistant, Pierre Fournier – seul personnage fictif et narrateur sensible du film –, s’efforcent de reconstituer le puzzle de la courte vie de Jeanne dans l’espoir de la blanchir des accusations d’hérésie qui lui ont valu le bûcher. Enfin, au cœur même de l’animation, des images en prise de vues réelles permettent d’intégrer dans le récit les lieux arpentés par Jeanne d’Arc mais aussi les précieuses archives des procès de Jeanne d’Arc, en leur conférant toute la puissance de rayonnement qu’elles ont conservée malgré le passage du temps. (Arte)
Coffret LavardinCOFFRET INSPECTEUR LAVARDIN
Dans une petite ville de Normandie, Louis Cuno (Lucas Belvaux), un jeune postier au comportement curieux et sa mère (Stéphane Audran), infirme et à demi folle subissent les assauts répétés de trois notables locaux : Hubert Lavoisier (Michel Bouquet), le notaire, Philippe Morasseau (Jean Topart), le médecin et Gérard Filiol (Jean-Claude Bouillaud), le boucher, afin qu’ils acceptent de leur vendre leur propriété. La jeune postière délurée, Henriette Uriel (Pauline Lafont), qui sait bien ce qu’elle veut obtenir de Louis, noue une idylle avec lui. À la suite d’un accident mortel qui coûte la vie à Filiol, mais qui ressemble fort à un crime, l’inspecteur Jean Lavardin, amateur de bonne chère (notamment d’œufs au plat saupoudré largement de paprika), arrive pour enquêter. Ses méthodes peu orthodoxes lui permettent de bientôt mettre au jour une affaire très sérieuse de magouilles immobilières, émaillées par des morts mystérieuses, des disparitions et de sombres rancunes. En 1985, Claude Chabrol (qui a connu le succès, en 82, avec Les fantômes du chapelier) adapte un roman de Dominique Roulet pour mettre en scène Poulet au vinaigre. Il confie le rôle du peu orthodoxe Lavardin à Jean Poiret qui va réussir une délicieuse composition… Devant le succès rencontré par Poulet…, Chabrol récidive, l’année suivante, en envoyant, dans Inspecteur Lavardin, le flic teigneux enquêter chez des notables de province. Car le corps de Raoul Mons a été retrouvé nu avec le mot « Porc » inscrit en rouge sur son dos sur la plage de Saint-Énogat à Dinard, en Bretagne. Ecrivain catholique et personnage à la moralité douteuse, Mons venait de faire interdire une pièce de théâtre blasphématoire. Hélène, sa veuve l’est donc pour la seconde fois, son premier mari ayant disparu en mer. Mais surtout, Lavardin, secondé par un gendarme qu’il surnomme Watson, reconnaît, en Hélène, un amour de jeunesse. Poiret reprend le personnage de Lavardin, entouré, cette fois, de Bernadette Lafont, Jean-Claude Brialy et Jean-Luc Bideau. Dans les suppléments, Claude Chabrol décrypte longuement et avec malice, les tenants et les aboutissants de ce savoureux diptyque dans lequel on retrouve nombre des thèmes favoris du cinéaste… (Carlotta)
Ame SoeurL’AME SOEUR
Dans une ferme suisse en haute montagne, un couple et leurs deux enfants vivent très isolés, à l’écart du monde. Le père travaille dur et la mère, mélancolique, se réfugie dans la prière. Du coup, c’est Belli, la fille, qui materne et éduque le fils sourd-muet, der Bub (le « bouèbe »). Elle lui apprend, entre autres, à lire et à écrire. Entre le frère et la sœur (qui réalise sa vocation contrariée d’institutrice) s’installe une grande tendresse. Elle est aussi le rempart ultime aux crises inattendues du Bub que les parents n’arrivent plus à contrôler, sinon en réprimandes et privations. Devenu adolescent, le fils se heurte de plus en plus à son père et décide de s’enfuir vers les alpages, dans la montagne aride. Très inquiète, sa sœur le rejoint avec de la nourriture. Dans leur monde pur, originel, seuls, ils deviennent amants. Plus tard, Belli (Johanna Lier) réalise qu’elle est enceinte de son frère. Le père, fou de colère, prend son fusil pour tuer ses enfants incestueux. Le fils (Thomas Nock) se défend. Dans la bagarre, le coup part et le père est mortellement blessé. Devant ce spectacle, la mère a une attaque et meurt également. Après avoir enterré les parents, le nouveau « couple » attend son enfant… dans la maison familiale. En 1985, le cinéaste suisse Fredi M. Murer tourne, avec une équipe réduite, dans le canton d’Uri (où il a grandi du côté d’Altdorf) ce drame d’un inceste montagnard aux accents de tragédie grecque. Léopard d’or au Festival de Locarno de 1985, L’âme sœur est le plus grand succès du cinéaste helvète né en 1940 et connu aussi pour Zone grise (1979) et Vitus (2006). Dans ce huis clos à ciel ouvert, la beauté tranquille, voire l’enchantement pastoral, des paysages élève le quotidien, lui donne une couleur métaphysique. Au sein de cette famille de taiseux bientôt frappée par la tragédie, le réalisateur crée un espace de liberté pour l’épanouissement du langage corporel et cinématographique. Chef-d’œuvre absolu du cinéma suisse, l’envoûtante Ame sœur est à découvrir pour la première fois en Blu-ray dans sa version restaurée ! (Carlotta)
Chambre 666CHAMBRE 666 – CHAMBRE 999
Tournés à quatre décennies d’intervalle lors du Festival de Cannes, Chambre 666 et Chambre 999 s’intéressent à l’avenir du septième art du point de vue des cinéastes d’hier et d’aujourd’hui. Loin de s’appesantir sur une sempiternelle mort annoncée du cinéma, les films de Wim Wenders et de Lubna Playoust offrent de multiples pistes de réflexion et prouvent, s’il fallait en douter, le rôle essentiel des salles obscures dans la société. En mai 1982, pendant le Festival de Cannes (deux ans plus tard, il y remportera la Palme d’or avec Paris Texas), le réalisateur Wim Wenders loue la chambre 666 de l’hôtel Martinez, la dernière disponible. Dans un coin de fenêtre du célèbre palace de la Croisette, et devant une télévision qui diffuse, notamment, le tournoi de Roland-Garros, le dispositif filmique consiste en une caméra fixe et un magnétophone que l’« interviewé » (seul dans la pièce) peut arrêter. Sur une note manuscrite : « Quel est l’avenir du cinéma ? ». Seize cinéastes de nationalités et de notoriétés différentes se succèdent dans la pièce pour y répondre. Ce sont Jean-Luc Godard, Paul Morrissey, Mike De Leon, Monte Hellman, Romain Goupil, Susan Seidelman, Noël Simsolo, Rainer Werner Fassbinder, Werner Herzog, Robert Kramer, Ana Carolina, Maroun Bagdadi, Steven Spielberg, Michelangelo Antonioni et Yilmaz Güney (par l’intermédiaire d’un enregistrement, et présenté par Wim Wenders)… Quarante ans plus tard, Chambre 999, le film de Lubna Playoust, reprend le dispositif créé par Wim Wenders en 82. Seuls dans une chambre d’hôtel, à l’écart de l’agitation cannoise, des cinéastes (James Gray, Audrey Diwan, Rebecca Zlotowski, Albert Serra, Davy Chou, Alice Rohwacher, Asghar Farhadi…) ont carte blanche pour répondre à une question : « Le cinéma est-il un langage en train de se perdre, un art qui va mourir ? ». Tourné pendant Cannes 2022, le film commence par l’intervention de Wim Wenders qui, en marge du festival 1982, avait demandé à ses confrères leur avis sur l’avenir du cinéma. Wenders répond à la question par l’affirmative – oui, pour lui, le tout-numérique va tuer le cinéma. Son raisonnement pourrait être démoralisant s’il ne rajoutait que, pour lui, la jeune génération a tout de même les armes pour changer le cours des choses. Dans les suppléments, un entretien avec Wenders (21 mn) dans lequel il se souvient des raisons qui l’ont poussé à faire ce film et de la grande diversité des interventions enregistrées, puis parle de la suite tournée en 2022 par Lubna Playoust. (Carlotta)
AntiSquatANTI-SQUAT
Menacée d’être expulsée du logement qu’elle occupe avec Adam, son fils de 14 ans, Inès, ancienne agent immobilier, est recrutée par la société Anti-Squat qui propose d’héberger des personnes dans des bâtiments inoccupés pour les protéger des squatteurs et des dégradations. Son premier client lui confie un immeuble de bureaux. Elle doit recruter les résidents et leur faire respecter des règles strictes : les enfants et les animaux sont interdits, les fêtes sont interdites, il est interdit de s’absenter sans autorisation, etc. En outre, pour s’assurer que tout se passe au mieux, elle doit habiter sur place. Inès se trouve prise en étau entre son employeur qui exige toujours plus de fermeté de sa part et menace de ne pas renouveler son contrat, les résidents qui ont chacun des situations personnelles difficiles et vivent mal les contraintes imposées par Anti-Squat, une entreprise de gardiennage qui supporte mal cette concurrence nouvelle et tente de la déstabiliser, et enfin Adam qui ne comprend pas que sa mère participe à ce qu’il perçoit comme une injustice alors qu’il développe une conscience politique propre. Pour Inès (Louise Bourgoin), les enjeux sont immenses: en période d’essai, elle doit faire ses preuves afin d’obtenir un CDI, qui lui donnera accès à la location de l’appartement dont elle a urgemment besoin. Le film débute par un carton expliquant que la loi ELAN de 2018 a créé un dispositif visant à assurer la protection et la préservation des locaux vacants en les faisant occuper par des résidents temporaires. C’est ce cadre légal qui est exploité par la société fictive Anti-Squat dans le film. Cette disposition, initialement expérimentale, a été pérennisée par la loi n° 2023-668 visant à protéger les logements contre l’occupation illicite, publiée un mois avant la sortie du film. Nicolas Silhol (qui avait traité de l’univers des ressources humaines dans Corporate) a imaginé tourner, dans l’intéressant décor d’un immeuble désaffecté, une œuvre d’anticipation mais il signe une sorte de drame post-apocalyptique douloureux, angoissant et dérangeant où l’on voit le fossé se creuser entre les plus nantis et les autres… (Diaphana)
Pesquet MissionTHOMAS PESQUET – L’INTEGRALE DE LA MISSION PROXIMA
Proxima est une mission de l’Agence spatiale européenne réalisée par Thomas Pesquet (qui a choisi le nom de la mission parmi plus de 1300 propositions reçues dans le cadre d’un concours) lors de son séjour de six mois dans la Station spatiale internationale de novembre 2016 à mai 2017 dans le cadre des expéditions 50 et 51. Le Français de 45 ans contribua à 62 expériences coordonnées par l’Agence spatiale européenne et le Centre national d’études spatiales ainsi qu’à 55 autres expériences des agences spatiales américaine, canadienne et japonaise. Thomas Pesquet effectua des expériences précieuses pour l’Europe dans le laboratoire européen Columbus qui viseront à faire avancer la connaissance du corps humain, la physique et la biologie. Un beau coffret regroupe l’intégrale des documentaires retraçant, au jour le jour, les six mois de mission de l’astronaute français à bord de la Station Spatiale Internationale, depuis les derniers préparatifs avant le décollage jusqu’à son retour sur terre. Des images à couper le souffle, réalisées en grande partie dans l’espace. On y trouve 16 Levers de soleil, le long-métrage (117 mn) de Pierre-Emmanuel Le Goff, sorti en salles en octobre 2018, qui évoque la première mission spatiale de Thomas Pesquet qui, en orbite à 400 kilomètres de la Terre, dresse un parallèle avec l’œuvre de Saint-Exupéry qu’il a emportée dans la station… Egalement, dans le coffret, Thomas Pesquet, L’étoffe d’un héros (long métrage cinéma sur l’entraînement), Thomas Pesquet, L’envoyé spatial et Dans les yeux de Thomas Pesquet au format IMAX familial avec la voix de Marion Cotillard. Outre 80 minutes de suppléments, le CD de la bande originale de 16 Levers de soleil est également disponible dans la version combo DVD/Blu-Ray du coffret. Enfin le coffret collector, lui, reprend l’ensemble des éléments ci-dessus en plus d’un cardboard VR, une réplique de la figurine du Petit Prince emportée dans l’espace par Thomas Pesque, des cartes postales inédites créées à partir des films et un accès notre expérience VR Dans la peau de Thomas Pesquet, premier film en réalité virtuelle tourné dans l’espace. (La Vingt-Cinquième Heure)
RetributionRETRIBUTION
Brillant homme d’affaires américain travaillant à Berlin, Matt Turner circule en voiture pour accompagner ses enfants Emily et Zach à l’école, lorsqu’il reçoit un mystérieux coup de téléphone. Au bout du fil, un inconnu l’informe qu’une bombe est placée sous son siège et qu’elle explosera s’il n’exécute pas rapidement les ordres qu’il s’apprête à recevoir. Si Matt refuse, l’homme s’en prendra à ses proches. Commence alors une course contre la montre pour Matt, qui doit essayer de sauver ses enfants et de comprendre pourquoi cet ennemi lui en veut autant… Le cinéaste américano-hongrois Nimrod Antal (remarqué pour son thriller Kontroll en 2003) signe un thriller d’action, remake du film espagnol Appel inconnu de Dani de la Torre sorti en 2015 et « nominé » à huit reprises aux Goyas, l’équivalent de nos César. Comme l’action se déroule quasi-intégralement dans le cadre confiné de la voiture, le film prend la forme d’un solide huis clos passablement claustrophobique. Seuls quelques personnages évoluent à l’extérieur, Heaver Turner, l’épouse de Matt, ou Angela Brickman, l’agent d’Europol qui finit par s’intéresser à ce véhicule étrange roulant à vive allure et provoquant de nombreux dégâts sur son passage. Bien sûr, le scénario de Retribution fait un peu déjà-vu mais ce divertissement « à l’ancienne », avec un bon suspense, est agréable et efficace. D’autant que le cinéaste filme bien Berlin et ses architectures variées et qu’il peut compter sur l’inoxydable Liam Neeson en monsieur-tout-le-monde s’apprêtant à passer la pire journée de sa vie. (Studiocanal)
Equalizer 3EQUALIZER 3
Dans un vignoble au fin fond de la Sicile, Robert McCall tue le mafieux Lorenzo Vitale et ses sbires pour obtenir une clé du coffre-fort du vignoble et récupérer une mystérieuse cargaison. En quittant le vignoble, Robert est touché dans le dos par une balle tirée par le petit-fils adolescent de Vitale. L’ancien agent des Marines et de la Direction américaine du renseignement va tenter de retourner sur le continent. Mais, en conduisant sur la côte amalfitaine, McCall perd connaissance en raison de sa blessure. Il est secouru par un carabinier local qui le confie à Enzo, le médecin d’Altamonte, une petite ville côtière isolée. L’Américain contacte, à la CIA, Emma Collins (Dakota Fanning) pour la prévenir du rôle du vignoble dans le trafic de drogue illégal déguisé en transactions commerciales normales en Sicile… Mais les membres de la Camorra ne sont pas décidés à se laisser faire… et ils le feront savoir de manière très sauvage. Après un premier Equalizer en 2014 puis un second en 2018, on peut penser qu’Antoine Fuqua, toujours secondé par le scénariste Richard Wenk, achève, ici, sa trilogie… Même si ce n°3 n’a pas démérité au box-office, il est probablement temps. Même si Robert McCall s’est exporté en Europe, le personnage commence quand même à accuser le coup. D’ailleurs, plus marmoréen que jamais, Denzel Washington la joue… fatigué. Longtemps, McCall, évidemment en convalescence après ses blessures, ne semble plus être que l’ombre de lui-même. Mais il ne faut quand même pas le chercher ! Parce que le brave Robert sait donner du gun pour venir au secours de ses amis italiens… (Sony)
Reve DaisyLE REVE DE DAISY
La Cité Sanctuaire, ville majestueuse, multiculturelle et écologique, qui regorge de vie animale et dont l’architecture est inspirée de la nature elle-même, est en effervescence avec la préparation de la Coupe du Monde de la Peur, une sorte de compétition olympique regardée par le monde entier qui accueille les animaux les plus féroces, les plus mortels et les plus effrayants pour se disputer le titre convoité d’Animal le plus Effrayant du Monde. Alors que la Cité n’a pas organisé les Jeux depuis des décennies, elle voit arriver des champions internationaux : des lions, des tigres et… une adorable quokka souriante nommée Daisy. Lassée de la traditionnelle carrière réservée aux quokkas, des petits animaux mignons destinés à apparaître sur les selfies des touristes de sa petite ville côtière, Daisy a un rêve tout autre et diablement ambitieux : devenir l’Animal le plus Effrayant du Monde ! Avec l’aide peu enthousiaste, voire réticente, d’un ancien champion banni de la Cité, un crocodile d’eau salée nommé Frankie Lagrimpe, elle doit relever tous les défis que les célèbres Jeux lui lancent. La Coupe du Monde de la Peur, structurée comme une série de défis sportifs du type Ninja Warrior, exigent intelligence, force, férocité et ténacité pour atteindre le sommet. Daisy sera poussée dans ses retranchements face à un groupe d’animaux vraiment sauvages, déjantés et méchants, dont le terrifiant champion en titre, un dragon de Komodo maléfique du nom de Drago Modo. Daisy affrontera tous ses concurrents, s’efforçant de prouver à la Cité que les vrais champions existent dans toutes les tailles ! (M6)
Salon KittySALON KITTY
Quelques mois après le début de la Seconde Guerre mondiale, le Troisième Reich reprend en mains le plus luxueux des bordels berlinois, le Salon Kitty, dont la vocation n’est plus uniquement de pourvoir aux fantasmes de sa clientèle, mais de lui soutirer des confidences. Surtout lorsqu’il s’agit de dignitaires étrangers, d’hommes d’affaires et d’officiers allemands. Chargé, dans l’ombre, de diriger l’établissement, Wallenberg, un nazi arriviste, sélectionne les filles les plus belles et les plus fanatiques. À la fois prostituées et espionnes, elles remplissent parfaitement leur mission. Du moins jusqu’au jour où l’une d’entre elles, Margharita, tombe amoureuse d’Hans Reiter, un capitaine de la Luftwaffe hostile à Hitler. C’est en 1976 que le réalisateur italien Tinto Brass met en scène ce fleuron de la nazisploitation, « le mauvais genre par excellence ». On devine que le futur réalisateur de Caligula (1979) a aisément mesuré le potentiel de décadence et de dépravation de son sujet. En s’inspirant de faits réels (le salon Kitty fut en effet truffé de micros pour permettre l’espionnage politique sur… l’oreiller), Brass et son scénariste Ennio de Concini distillent la vision glaçante d’une sexualité détraquée… Pour ce faire, ils peuvent s’appuyer sur les beaux décors imaginés par Ken Adam (chef-décorateur sur sept James Bond dans les années 60-70) ou sur la photographie de Silvano Ippoliti. Comme le rapporte Olivier Père dans son ouvrage Tinto Brass, toutes les couleurs de l’érotisme (60 p.) qui accompagne le Digibook Blu-ray, « en imaginant la mort de Wallenberg froidement assassiné sur ordre des SS, victime d’un piège tendu par celles qu’il avait lui-même manipulées et trahies, grâce à son propre« modus operandi » (un enregistrement caché), Tinto Brass fait le choix de l’uchronie et décide de « venger l’Histoire » d’une manière ironique et provocatrice… » Enfin, le film doit beaucoup à son trio vedette : Ingrid Thulin en patronne de bordel, Ann-Teresa Savoy (Margharita) et Helmut Berger (Wallenberg), « capable, selon Visconti, d’incarner mieux que quiconque la perversion ». (Sidonis Calysta)
Lola FrivoleLOLA LA FRIVOLE
Jeune et jolie, l’affriolante Lola est fiancée avec Masetto, le fils du boulanger. Mais elle le trouve un peu vieux jeu, d’autant que le mitron est convaincu qu’ils doivent demeurer vierges jusqu’au mariage. On devine que la charmante Lola n’est pas de cet avis. Lola, qui circule souvent à vélo, histoire de montrer sa culotte blanche alentour, décide de multiplier les entreprises de séduction. Rien n’y fait, Masetto (clin d’oeil au Masetto, fiancée de Zerline, dans le Don Giovanni de Mozart?) résiste ! Lola, décidément frivole, se tourne alors vers André, un homme mûr et séduisant, possédant une solide expérience des aventures érotiques. Ses récits enflamment l’imagination de Lola qui commence à penser qu’il serait peut-être un bien meilleur amant que son Masetto… En 1998, Tinto Brass, aujourd’hui âgé de 90 ans, est en fin de carrière (il tournera encore quatre longs-métrages au début des années 2000) mais il conserve, avec Monella (en v.o.) sa manière délurée et volontiers humoristique de trousser des récits érotiques… Bien sûr, ses histoires ne frôlent pas les sommets du 7e art et Brass n’est pas réputé pour avancer sur la pointe des pieds. Mais il a le don de choisir des comédiennes capables, par leurs formes et leur panache, d’emporter aisément le morceau. On se souvient qu’en 1983, il fit, de Stefania Sandrelli dans La clé, une icône érotique. Ici, c’est la pimpante Anna Ammirati qui s’y colle. Force est de reconnaître qu’elle se sort à son avantage (et avec ses avantages !) de ce porno-soft sans prétention mais joyeusement épicurien. (Sidonis Calysta)

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