LA GRANDE DELPHINE, JEANNE ET LES FILLES PERDUES
COFFRET DELPHINE SYRIG
Icône glamour du cinéma mondial et figure de proue (dans les films de Resnais, Bunuel ou Truffaut) du cinéma d’auteur des années 60/70, Delphine Seyrig a aussi été l’une des premières grandes actrices à défendre la cause féministe, au péril de sa propre carrière. Fille d’un archéologue natif d’Héricourt (Haute-Saône) et d’une mère suisse, navigatrice et spécialiste de Jean-Jacques Rousseau, la future comédienne voit le jour à Beyrouth en 1932. Celle qui disait : « Je ne suis pas une apparition, je suis une femme » a laissé un héritage cinématographique remarquable tandis que son parcours esthétique et politique aventureux continue à fasciner. Disparue en 1990, elle est, par sa modernité, plus que jamais notre contemporaine. Un beau coffret (6 Blu-ray) permet de se glisser dans les arcanes d’une œuvre aussi riche qu’exigeante. Le coffret regroupe six films dont La musica (1967) où Marguerite Duras réunit, dans une chambre d’hôtel un couple divorcé pour discuter de leur relation passée, explorant ainsi les complexités de l’amour. En 1971, Harry Kumel installe, dans Les lèvres rouges, Delphine Seyrig dans le rôle de la mystérieuse et sanglante comtesse Bathory. Guy Gilles raconte, dans Le jardin qui bascule (1975) , l’histoire de deux jeunes tueurs à gages qui parviennent à se faire inviter dans la villa de celle qu’ils sont chargés d’éliminer. Avec Aloïse (1975), Liliane de Kermadec lui offre le beau personnage d’Aloïse Corbaz. Cantatrice puis gouvernante, elle passe sa vie internée et se révèle par la peinture. Delphine Seyrig est aussi Jeanne Dielman (voir ci-dessous) et enfin Sois belle et tais-toi / Maso et Miso vont en bateau et S.C.U.M Manifesto, tous de 1976, sont trois films réalisés par l’actrice et le collectif féministe « Les Insoumuses » (Carole Roussopoulos, Ioana Wieder et Nadja Ringart). Le coffret comprend aussi cinq heures de suppléments dont des films inédits et extraits de films réalisés par Delphine Seyrig ; Qui donc a rêvé, court métrage inédit de Liliane de Kermadec avec Delphine Seyrig (1965, restauré en 4K) ; Delphine Seyrig dans… Aloïse, Le jardin qui bascule, Jeanne Dielman, La musica, Les lèvres rouges, par Virginie Apiou ; de nombreuses archives rares, sur les tournages ou en plateau, avec Delphine Seyrig ; Marguerite Duras, Chantal Akerman, Liliane de Kermadec, Claude Chabrol, Robert Hossein, extraits d’archives : Le cinéma au féminin, Le journal du cinéma, Féminin, Masculin, Actuel 2 ; L’avortement, bandes annonces originales restaurées, etc. (Arte éditions)
JEANNE DIELMAN 23, QUAI DU COMMERCE, 1080 BRUXELLES
Veuve bruxelloise encore jeune et mère d’un adolescent, l’ordonnée Jeanne Dielman arrondit ses fins de mois en se prostituant à domicile, calant ses rendez-vous entre ses tâches ménagères, selon un emploi du temps immuable, répétée jour après jour. Un matin, le réveil sonne une heure plus tôt et dérègle cette mécanique sans vie, libérant d’un coup toute l’angoisse refoulée… En 1975, Chantal Ackerman (1950-2015) signe son huitième long-métrage avec cette évocation de trois jours hyper réglés de la vie d’une femme au foyer. Film décrit à sa sortie par le journal Le Monde, comme le « premier chef-d’œuvre au féminin de l’Histoire du cinéma ». Description méticuleuse, en illusion de temps réel (le film dure 201 mn) de l’aliénation, Jeanne Dielman est présenté par sa réalisatrice comme « un film sur l’espace et le temps et sur la façon d’organiser sa vie pour n’avoir aucun temps libre, pour ne pas se laisser submerger par l’angoisse et l’obsession de la mort ». En décembre 2020, le magazine de cinéma britannique Sight and Sound a classé Jeanne Dielman meilleur film de tous les temps. Dans un classement réalisé (par un panel de critiques essentiellement anglo-saxons) tous les dix ans depuis 1952 et longtemps dominé par Citizen Kane, le film de Chantal Ackerman s’impose devant Sueurs froides, Citizen Kane, Voyage à Tokyo ou In the Mood for Love… Ce classement 2022 a provoqué une polémique entre pro- et anti-Jeanne Dielman. Capricci sort une édition définitive (restaurée en 2K inédit en Blu-ray) augmentée de plus de trois heures de bonus parmi lesquels Saute ma ville (1968 – 13 mn), le premier film de la cinéaste belge et annonciateur de Jeanne Dielman. (Capricci)
LES FILLES D’OLFA
La vie d’Olfa, mère célibataire de quatre filles, oscille entre ombre et lumière. Un jour, ses deux aînées disparaissent. Elles sont parties faire le djihad en Libye. « Elles ont été dévorées par le loup », explique pudiquement et mystérieusement un personnage. Pour combler l’absence des aînées, Kaouther Ben Hania convoque des actrices professionnelles et met en place un dispositif de cinéma hors du commun afin de lever le voile sur l’histoire d’Olfa et ses filles. Nommée à l’Oscar du meilleur film étranger en 2021 avec L’homme qui a vendu sa peau et remarqué en 2017 avec le puissant La belle et la meute, la cinéaste tunisienne s’inscrit, ici,, dans une démarche cinématographique originale puisqu’elle mêle la fiction et la réalité, en évoquant un fait-divers qui a défrayé, voici quelques années, la chronique en Tunisie. C’est en entendant Olfa parler à la radio de l’histoire tragique de ses filles que la réalisatrice, fascinée par cette mère, a vu en elle un magnifique personnage de cinéma. Pour explorer l’histoire d’une terrible déchirure familiale et livrer aussi un film sur l’adolescence, la cinéaste confronte, avec la star tunisienne Hend Sabri, la vraie Olfa à un double fictionnel et fait naître un voyage intime fait d’espoir, de rébellion, de violence, de transmission et de sororité qui va questionner le fondement même de nos sociétés.. Habile et fascinant, le dispositif réalité/fiction, offre, dans la libération de la parole, d’extraordinaires moments d’émotion, qu’il s’agisse de larmes ou d’éclats de rire. (jour2fête)
COFFRET JARMUSH
Véritable « fils de Cannes », Jim Jarmush, qui incarne le renouveau du cinéma américain des années 80, a souvent présenté ses œuvres sur la Croisette où elles ont glané nombre de récompenses, ainsi la prestigieuse Caméra d’or (qui couronne un premier film) pour Stranger than Paradise (1985), sachant que Permanent Vacation (1984) est considéré comme un film de fin d’études. Une comédie dramatique qui condense déjà des caractéristiques comme un travail dans l’ascèse, une appétence pour la description des marginaux et une tendance à montrer un quotidien étrange, décalé. Un coffret inédit rassemble les éditions Blu-ray des quatorze longs-métrages de l’iconique réalisateur américain. On y trouve ainsi, outre Permanent Vacation et Stranger…, Down by Law avec Tom Waits, John Lurie et Roberto Benigni (1986), Mystery Train avec Masatoshi Nagase, Youki Kudoh, Nicoletta Braschi (1989), Night on Earth avec Gena Rowlands, Winona Ryder et Lisanne Falk (1991), Dean Man avec Johnny Depp, Gary Farmer et Crispin Glover (1996), Ghost Dog avec Forest Whitaker, John Tormey et Cliff Gorman (1999), Coffee and Cigarettes avec Roberto Benigni, Steven Wright et Iggy Pop (2004), Broken Flowers avec Bill Murray, Jeffrey Wright et Sharon Stone (2005), The Limits of Control avec Isaach de Bankolé, Tilda Swinton et John Hurt (2009), Only Lovers Left Alive avec Tom Hiddleston, Tilda Swinton et Mia Wasikowska (2014), Paterson avec Adam Driver, Golshifteh Farahani et Rizwan Manji (2016), Gimme Danger avec Iggy Pop, Ron Asheton et Scott Asheton (2017) et The Dead don’t Die avec Bill Murray, Adam Driver et Tilda Swinton (2019). Le coffret comprend plus de dix heures de bonus exclusifs et un livret de 30 pages. (Le Pacte)
BUNKER PALACE HOTEL
Dans un pays inconnu d’un monde futuriste, une violente rébellion vient d’éclater, faisant vaciller un régime honni. Alors que le bien-aimé président demeure invisible, les hauts dignitaires fuient vers le Bunker Palace Hotel, un lieu clos profondément caché sous terre, destiné aux dignitaires de la dictature et conçu par l’architecte Holm, pour leur garantir le luxe auquel ils sont habitués… Clara, une espionne parvient cependant à s’infiltrer dans le bâtiment. En 1989, Enki Bilal, auteur de bandes dessinées à succès (il a déjà signé Les phalanges de l’ordre noir ou La foire aux immortels), se lance dans le cinéma. En retranscrivant parfaitement son univers graphique (beaucoup de plans sont composés comme des cases de BD) , il signe une fable politique grinçante et glaçante sur l’agonie d’un groupe de dirigeants, enfermés sous la surface d’un monde ravagé par la guerre civile, avec pour seule compagnie des androïdes donnant des signes de dysfonctionnement. Pour donner vie à ses apparatchiks automates en pleine confusion, Bilal peut compter, ici, sur un superbe casting. On croise ici Jean-Louis Trintignant (Holm), Carole Bouquet (Clara, la rebelle aux cheveux rouges), Benoît Régent, Yann Collette, Maria Schneider ou Jean-Pierre Léaud. Une vision visuellement époustouflante de l’humain aux prises avec une société qu’il a lui-même produite. Dans les suppléments, Enki Bilal raconte longuement la genèse de Bunker… Il se souvient de son inquiétude quand il rencontra Trintignant et lui annonça que son personnage serait… chauve. Après un instant, le comédien sourit : « J’ai attendu ça toute ma carrière ! » (Rimini éditions)
VERS UN AVENIR RADIEUX
Dans un quartier populaire de Rome, l’électricité illumine désormais les appartements et les rues. Pour fêter cette avancée, le Parti communiste italien a invité le cirque hongrois Budavari… C’est en fait un film dont l’action se situe en 1956 que tourne Giovanni (évidemment incarné par Nanni Moretti) homme-orchestre d’une délicate aventure artistique. Le torturé Giovanni a des soucis avec la fabrication de son film comme avec son couple en crise. Productrice depuis toujours des films de son mari, Paola consulte en cachette un psy. Car elle ne sait comment dire à Giovanni qu’elle est décidée à le quitter. Giovanni, lui, remarque surtout que Paola lui fait une « infidélité » en produisant le nouveau film d’un jeune réalisateur très porté sur le cinéma d’action. Moretti signe, ici, sa Nuit américaine ou son Huit et demi. Il sol dell’avvenire (titre original) est bien l’histoire d’un cinéaste dont la vie a toujours été rythmée par le cinéma et dont les films ont toujours accompagné sa propre vie. Il croit fermement à son projet : mettre en scène l’histoire du PCI de l’époque et la façon dont le parti a raté l’occasion de se détacher de l’Union soviétique, pour enfin emprunter une voie indépendante. Alors qu’il pense faire un film politique, son actrice est convaincue qu’il tourne un film d’amour. Pour Moretti, c’est évident: les espaces vides de la vie devraient toujours être remplis par le cinéma. (Le Pacte)
L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES
Le petit Jimmy ne reconnaît plus sa mère. Wilma ne reconnaît plus son oncle. Pourtant, ni l’une ni l’autre n’ont changé. Médecin dans la petite ville de Santa Mira, proche de Los Angeles, Miles Bennell s’aperçoit que les habitants de cette cité tranquille se transforment en êtres dénués de toute émotion. Il découvre, avec effroi, que des extraterrestres s’emparent, pendant la nuit, du corps de ses concitoyens. En 1956, en pleine Guerre froide, période où l’Amérique voit des Rouges partout et ère marquante de la peur de l’autre, Don Siegel signe, dans un élégant noir et blanc, une œuvre qui deviendra culte dans l’univers de la science-fiction américaine. A la différence de ses confrères Jack Arnold ou Robert Wise, il ne montre pas d’inquiétants météorites ou des aliens descendant de soucoupes volantes. L’Américain (qui, en 1971, mettra en scène Clint Eastwood dans le fameux Inspecteur Harry) décrit, sans montrer de violence, une angoissante atmosphère paranoïaque autour de Terriens oppressés par un mal mystérieux dont le cinéaste tait les motivations réelles. D’ailleurs, ces extraterrestres ont-ils seulement des revendications ? Du coup, Invasion of the Body Snatchers (en v.o.) prend une dimension philosophique en posant la question de l’être et de la condition humaine, le docteur Bennell (Kevin McCarthy) devenant un rebelle solitaire qui, en plus, souffre de perdre un être cher… Les suppléments contiennent, outre des interviews, Les sentinelles du gris (33 mn), une analyse du film par Jean-Baptise Thoret. (Potemkine)
RHEINGOLD
Le parcours extraordinaire d’un réfugié kurde qui va passer par le crime (des petits deals de drogue dans les quartiers au trafic de cocaïne puis à la prison pour braquage) avant de connaître l’ascension dans le monde de la musique rap jusqu’à devenir une star du hip-hop allemand ! Voici une adaptation de Alles oder Nix: Bei uns sagt man, die Welt gehört dir (tout ou rien, comme on dit, le monde est à toi), le livre publié en 2015 par le très populaire rappeur de Bonn Giwar Hajabi alias Xatar (interprété par Emilio Sakraya) qui aujourd’hui, au-delà de son statut de star dans l’univers du rap allemand, est aussi un entrepreneur et restaurateur couronné de succès. Derrière la caméra pour diriger ce biopic, on trouve Fatih Akin, le réalisateur allemand d’origine turque fêté pour des films comme Head-On (2004), De l’autre côté, prix du scénario à Cannes 2007, Soul Kitchen, grand prix du jury à la Mostra de Venise 2009 ou encore In the Fade qui a valu à Diane Kruger le prix d’interprétation à Cannes 2017. Si Akin est très à l’aise quand il évoque l’enfance de Giwar, l’expulsion d’Iran, une éducation criminelle, il l’est moins, même si le film est brillamment mis en scène, ensuite… Mais l’histoire de Xatar demeure néanmoins aussi impressionnante qu’extravagante. (Pathé)
A CONTRE-TEMPS
Avocat aux fortes convictions sociales, Rafa s’apprête à vivre une journée bien compliquée. Il a jusqu’à minuit pour retrouver la mère d’une fillette laissée seule dans un logement insalubre. Sinon la petite sera placée en foyer par la police. Dans sa course contre la montre, Rafa croise Azucena, une mère de famille injustement menacée d’expulsion, et qui pour s’en sortir, tente de provoquer une révolte citoyenne. Tandis que les heures défilent implacablement, ces deux personnages en lutte commencent à douter d’arriver à leurs fins tandis que Madrid gronde toutes les colères. Pour son premier long-métrage d’une parfaite efficacité, l’Argentin Juan Diego Botto (également acteur dans The Suicide Squad et la série White Lines) mêle, à un rythme haletant, le thriller urbain et l’atmosphère de la chronique sociale dans une Espagne au bord du gouffre financier et qui peine à se relever de la crise financière de 2008, laquelle a entraîné une crise du logement et une vague d’expulsions terrifiante alors que les petites gens sont au bout du rouleau…. Le film bénéficie enfin de la présence d’un remarquable duo d’acteurs avec Luis Tosar, avocat épuisé par trop de causes à défendre et la star Penelope Cruz (qui a longuement porté le projet) en femme au bord du chaos. Dommage que la dernière séquence dérive dans un lourd pathos. (Condor)
HOUSE
Une lycéenne nommée « Belle » se rend à la maison de campagne de sa tante malade, accompagnée de six amies de classe. Isolées dans une grande demeure perdue au milieu de nulle part, Gari, Merodî, Kunfû, Makku, Suîto et Fanta vont être les témoins d’inquiétants événements surnaturels une fois la nuit tombée. En 1977, le cinéaste japonais Nobuhiko Obayashi réalise, avec House, son premier long métrage et réussit une comédie d’horreur qui utilise un mélange d’astuces photographiques et de techniques d’avant-garde pour obtenir ses effets visuels surréalistes. Une manière, notamment autour du thème du passage à l’âge adulte, de travailler qui deviendra la signature d’Obayashi (1938-2020) au début de sa carrière avant qu’il ne se tourne vers un style plus populaire. Cette pépite du cinéma nippon fantastique ressort dans une nouvelle version avec des suppléments inédits. On y trouve House of time, une interview inédite (37 mn) du cinéaste Nobuhiko Obayashi par Stephane du Mesnildot et Yves Montmayeur. Spécialiste du cinéma japonais, Stéphane du Mesnildot propose également une lecture du film. Pour sa part, Fabien Mauro signe le documentaire (29 mn) Maison truquée: les effets spéciaux de House. (Potemkine)
MAGNIFICAT
Une chambre aux rideaux tirés… Un médecin vient de constater un décès. Un prêtre est mort. Pourquoi a-t-on appelé à la rescousse, Charlotte, la chancelière de l’évêché ? Quelque chose ne va pas. « Y’a une erreur là ! » dit cette « fonctionnaire » de l’Église. Sombre, le médecin rétorque : « Non, vous pouvez vérifier… » Abasourdis, les responsables du diocèse, et à leur tête Monseigneur Mevel, découvrent que le prêtre était une… femme ! Sans que personne ne s’en doute, elle exerçait sa vocation depuis des années. Consterné, l’évêque s’angoisse : « Si le Vatican découvre que nos séminaires sont infiltrés par des femmes, ce serait une apocalypse ! » Virginie Sauveur (ça ne s’invente pas!) adapte librement Des femmes en noir, le roman d’Anne-Isabelle Lacassagne (2017 aux éditions du Rouergue) et aborde un sujet de société qui ne cesse de faire débat. En optant pour la forme de l’enquête mâtinée (légèrement) de thriller, Magnificat, avec une bonne Karin Viard en Charlotte troublée puis déterminée et un François Berléand matois à souhait en évêque, pose d’intéressantes questions mais dommage que le propos se délaye dans la seconde histoire de la quête du père dans la communauté gitane des Saintes Maries de la Mer… (Orange Studio)
INTEGRALE BORGEN
Politique, ton univers impitoyable ! Petits arrangements, manipulations, alliances, chantages, Borgen, une femme au pouvoir plonge dans l’intimité d’une démocratie d’aujourd’hui et raconte la conquête du pouvoir par une femme, et son combat acharné pour s’y maintenir. Série politique culte créée par le Danois Adam Price, Borgen retrace le combat d’une ambitieuse politicienne, Birgit Nyborg (la craquante Sidse Babett Knudsen vue au cinéma dans L’hermine ou La fille de Brest), pour accéder au pouvoir et le garder. Au coeur des batailles politiques pour le pouvoir au Danemark et en mettant en lumière les sacrifices personnels qu’elles entraînent, voici une plongée palpitante et immanquable dans l’univers cannibale de la politique danoise aux côtés d’un personnage féminin d’une incroyable force et ténacité. Dans un coffret (15 DVD), sont réunies les les trois premières saisons de Borgen ainsi que les huit épisodes de Borgen – Le pouvoir et la gloire sorti sur Netflix, neuf années après la fin de la saison 3. Enfin, le coffret comprend plus d’1h30 de compléments (À propos du scénario, scènes coupées commentées par le réalisateur, visite guidée des décors, bêtisier…) (Arte Editions)
LE RETOUR
Employée dans une famille parisienne aisée (les parents sont incarnés par Virginie Ledoyen et Denis Podalydès), Khédidja se voit proposer de s’occuper des enfants le temps d’un été en Corse. L’opportunité pour elle de retourner avec ses filles, Jessica et Farah, âgées de 15 et 18 ans, sur cette île qu’elles ont quittée quinze ans plus tôt dans des circonstances tragiques. Alors que Khédidja se débat avec ses souvenirs, les deux adolescentes se laissent aller à toutes les tentations estivales : rencontres inattendues, 400 coups, premières expériences érotiques. Ce voyage sera aussi l’occasion pour elles de découvrir une douloureuse partie cachée de leur histoire. Précédée d’une polémique sur ses conditions de tournage (qui avait un temps suspendu sa sélection pour le Festival de Vannes), le film de Catherine Corsini traite tout à la fois de l’éveil amoureux et du choc des cultures. Tandis que, sur les plages, sous le soleil de Corse, les filles (Suzy Bamba et Esther Gohourou) font des rencontres amoureuses et s’émancipent, Khédidja (Aïssatou Diallo Sagna, remarquable) retrouve ceux qui ont profondément marqué sa première venue sur l’île… Un film solaire, plein de poignante tendresse… (Le Pacte)
MIRACULOUS – LE FILM
Adolescente socialement anxieuse, Marinette Dupain-Cheng, va à l’école en essayant d’éviter d’attirer l’attention. Ayant noué une amitié avec Alya Césaire, elle tente désespérément d’éviter la colère de la riche Chloé Bourgeois. En fréquentant la bibliothèque, Marinette rencontre Adrien Agreste, beau garçon de sa classe, et tombe amoureuse de lui. Emotionnellement fragile depuis le décès de sa mère Emilie, Adrien reste au côté de son père Gabriel, lui aussi dévasté par cette tragédie. Gabriel utilise le Miraculous du Papillon pour se transformer en super-vilain nommé Papillon. Son but est de trouver les Miraculous, des bijoux magiques, dont il a besoin pour faire un vœu et ramener sa femme Émilie à la vie. Série télévisée d’animation franco-coréo-japonaise, créée par Thomas Astruc, Miraculous : Les Aventures de Ladybug et Chat Noir a été diffusée à partir de 2015 sur TF1. Jeremy Zag embarque maintenant Marinette et Adrien qui ont le pouvoir de se transformer en super-héros, Ladybug et Chat Noir, sur le grand écran et suit la destinée des deux collégiens parisiens, amenés à combattre le mal. Voici un blockbuster musical et animé bien ficelé qui a rencontré son public de cours de récré dans les salles ! (M6)
GROSSE COLERE ET FANTAISIES
Voici un moyen-métrage destiné au jeune public qui réunit cinq courts-métrages d’animation. Dans Vague à l’âme (7 mn), Cloé Coutel raconte l’histoire d’une fillette qui, tandis que son père fait la sieste, va jouer dans les dunes. Seule, elle s’ennuie et regarde passer un bernard-l’ermite. Imitant l’étrange animal, elle se met à danser et découvre dans la joie une nouvelle liberté. Avec Grosse colère (8 mn), Célia Tisserant et Arnaud Demuynck suivent Robert qui a passé une très mauvaise journée. Il n’est pas de bonne humeur et en plus, son papa l’a envoyé dans sa chambre. Robert sent tout à coup monter une chose terrible: la colère… Des mêmes auteurs, voici Quand j’avais trop peur du noir (8 mn) dans lequel Robert n’a guère envie de monter se coucher… car il pense qu’il y a des monstres dans sa chambre. Sa maman laisse la lumière du couloir allumée et la porte de la chambre de Robert entrouverte. Mais cela ne fonctionne pas, l’imagination du petit garçon l’emporte! Heureusement, il peut compter sur l’aide de son nounours… Basile, 6 ans, est le héros des Biscuits de Mamy (13 mn) de Frits Standaert. Il vient de perdre sa grand-mère et trouve qu’il n’a pas eu assez de temps pour lui dire au-revoir et les délicieux biscuits de sa « Bobonne » lui manquent déjà… Quand le soir, Basile la découvre cachée sous son lit, il est tout heureux d’aller préparer avec elle de nouveaux gâteaux. Enfin La trop petite cabane (6 mn) de Hugo Frassetto montre Papy qui met le dernier clou à une jolie petite cabane qu’il offre fièrement à son petit-fils. Mais le P’tiot la trouve un peu petite, et puis… il y a un ver dans la cabane! « Va donc chercher le poussin, il s’en occupera! » lui propose le malicieux Papy. (Arte éditions)
MARCEL LE COQUILLAGE (AVEC SES CHAUSSURES)
Adorable coquillage de quelques centimètres de haut , Marcel mène une existence douce et chaleureuse auprès de sa grand-mère Connie, dans un pavillon déserté par ses propriétaires depuis leur séparation. Faisant autrefois partie d’une vaste communauté de coquillages, ils vivent désormais seuls tels des survivants d’une mystérieuse tragédie. Lorsque Dean, un réalisateur de documentaires, les découvre dans le logement qu’il a loué via Airbnb, le court métrage qu’il met en ligne sur Youtube va faire du sympathique bigorneau une star d’internet avec plus de 20 millions de visionnages et des milliers de fans passionnés (avec les dérives dangereuses qui en découlent). Cette notoriété relance ses espoirs de retrouver sa famille perdue depuis longtemps. Mêlant prises de vues réelles et animation en stop-motion, le film de Dean Fleischer-Camp (qui est à l’origine une succesion de trois courts-métrages qui ont totalisé plus de 48 millions de vues sur Youtube) est une prouesse technique qui regorge d’idées originales et de bonnes trouvailles. Quand une belle richesse émotionnelle se mêle à une vraie sensibilité et une tendre mélancolie, cela donne une facétieuse bouffée d’air frais. (L’Atelier d’images)