LA FAVORITE, LE GRAND BORIS ET L’ENARQUE EN PERIL
JEANNE DU BARRY
Jeune femme d’origine modeste, Jeanne Gomard de Vaubernier cherche à s’élever socialement en utilisant ses charmes. Son mari, le comte Du Barry, qui s’enrichit largement grâce aux galanteries lucratives de Jeanne, la présente au Roi, avec l’aide du duc de Richelieu. Le Roi s’éprend de sa nouvelle conquête et décide d’en faire sa favorite officielle. Tout commence en 2006 lorsque Maïwenn va voir au cinéma le Marie-Antoinette de Sofia Coppola. La cinéaste est fascinée chaque fois que le personnage de Jeanne campée par Asia Argento paraît sur l’écran. Maïwenn tombe amoureuse de Jeanne et de l’époque. Une grosse biographie la renseigne. Le désir de faire un film sur elle est immédiat. Il sera contrarié pendant dix ans par un sentiment d’illégitimité de la part de la réalisatrice. Elle met en scène Le bal des actrices (2009), Polisse (2011), Mon roi (2015) et ADN (2020). À chaque fois qu’elle achève un film, elle revient à la biographie de Jeanne du Barry mais sans jamais parvenir à triompher de son complexe d’infériorité. C’est désormais fait. Et avec quelle exposition ! L’ouverture de Cannes. Avec Jeanne du Barry, la cinéaste se frotte à un genre fortement codifié, celui du film historique. Si elle transforme l’essai en matière de beauté des images, elle n’innove en rien. Mais Maïwenn ne cherche pas du tout à brosser un tableau de la vie à la Cour de Louis XV. Ce qui l’intéresse -et elle a le mérite de s’y tenir de bout en bout- c’est le parcours d’une femme qui s’élève jusqu’au sommet du pouvoir royal tout en courant inexorablement à sa perte. On comprend aisément que Maïwenn ait été sensible à une trajectoire sulfureuse, à une existence liée à jamais au scandale, celui du corps prostitué, de la sexualité chèrement tarifée. Il y a là, à l’évidence, une riche matière romanesque. Plus qu’un créature du scandale, la cinéaste humanise « une femme qui a dû sans cesse faire montre de volonté, de courage et d’ambition. En un siècle où les femmes ne peuvent accéder au pouvoir politique, le lit du roi est le lieu de passage obligé pour connaître une telle élévation sociale. Satisfaire les sens du souverain, ne serait- ce que pour un temps, garantit à une jeune femme d’être à l’abri du besoin et ce pour le reste de ses jours. » Evidemment surprenant en roi de France, Johnny Depp s’empare, avec une force grave, de Louis XV. Avec forcément dans son esprit une vision du féminisme moderne, Maïwenn incarne, avec une grâce à la fois carnassière et contemporaine, une libertine décidée à atteindre les sommets en méprisant les railleries et les coups bas. A leur côté, Benjamin Lavernhe tire magnifiquement son épingle du jeu en campant La Borde, le valet du roi, qui, finalement, veillera, avec le plus de sollicitude, voire de tendresse, sur Jeanne… (Le Pacte)
LA CIBLE
Célèbre acteur de films d’épouvante, Byron Orlok a décidé de mettre un terme à sa carrière. Sa dernière apparition publique aura lieu le lendemain dans un vaste drive-in où il présentera son dernier film. Ce jour-là, Bobby Thompson, ancien du Vietnam fasciné par les armes à feu, abat de sang froid sa mère et sa femme. Bien décidé à ne pas s’arrêter là, le type monte sur une haute cuve d’hydrocarbures d’où il fait feu sur les voitures qui passent sur l’autoroute voisine avant de poursuivre sa route, jalonnée de cadavres, jusqu’au drive-in… Après avoir débuté comme acteur dans le mythique Les Anges sauvages (1966) de Roger Corman, Peter Bogdanovich passe à la réalisation avec un premier long-métrage (réalisé sous le patronage de Roger Corman) où il livre une réflexion glaçante sur la violence ordinaire. Construit sous forme d’intrigues parallèles, La cible confronte deux formes de terreur : l’une fictive, à travers l’évolution du cinéma d’épouvante, et l’autre bien réelle – l’essor des tueurs de masse et le culte des armes à feu. Car le cinéaste (1939-2022) qui est aussi un cinéphile averti et un critique renommé, propose un subtil de jeu de miroir cinéphilique. Le film s’ouvre d’ailleurs sur les ultimes images de L’halluciné (1963) dans lequel Roger Corman mettait en scène Boris Karloff dans le rôle du baron von Leppe, obsédé par le fantôme de son épouse… C’est le même Karloff, illustre interprète du monstre dans Frankenstein (1931), qui incarne Orlok dans son ultime apparition au grand écran. Targets (en v.o.) sort pour la première fois (en dvd et Blu-ray) dans une restauration 2K effectuée à partir d’un scan 4K et supervisée par Peter Bogdanovich. Dans les suppléments, on trouve notamment une introduction de Bogdanovich (14 mn) réalisée par Laurent Bouzereau où il évoque sa rencontre avec Roger Corman, la genèse du film, et comment le tristement célèbre tueur en série Charles Whitman lui a inspiré certaines scènes clés. Enfin Jean-Baptiste Thoret, dans un entretien inédit, éclaire la trajectoire du cinéaste et de son film : « Le cinéma dans La cible permet de guérir momentanément un drame survenu dans la vie. Il fait de la cinéphilie un mode de vie, une philosophie. » (Carlotta)
DE GRANDES ESPERANCES
Sur une plage de Corse, Madeleine Pastor prend le soleil d’été. Mais elle attend les résultats du concours de l’ENA. Le même soir, elle croise, dans une réception, une ancienne ministre de gauche qui estime : « Je suis persuadée que l’homme ou la femme politique avec un vrai discours écologiste et féministe sera le prochain président… ou la prochaine présidente ». Las, sur une petite route déserte de l’île, une camionnette n’avance pas vite. Coup de klaxon, dépassement brusque, doigt d’honneur… Le drame guette. Avec De grandes espérances, Sylvain Desclous développe une réflexion politique, au travers du thriller, en dessinant le portrait d’une jeune femme brillante et idéaliste. Madeleine sort de Sciences-Po. Sa mère est morte tôt et elle s’est affranchie de ses origines modestes. Elle a perdu le contact avec son père. Avec le sémillant Antoine qui, lui aussi, prépare l’ENA, elle forme un couple promis à un bel avenir du côté des hautes sphères du pouvoir. L’altercation mortelle va précipiter Antoine (Benjamin Laverhne) et Madeleine dans un vertigineux tourbillon de secrets et de mensonges ! Peut-on changer le monde si on a les mains sales ? Le cinéaste pose ici un regard quelque peu acéré sur la gauche et notamment sur le Parti socialiste, cette grande famille dysfonctionnelle, aujourd’hui noyée dans la Nupes. L’excellente Rebecca Marder ajoute, ici, une nouvelle corde à son arc avec sa Madeleine offensive et troublée. Ni sainte, ni arriviste, elle se bat autant contre le déterminisme social que contre les préjugés de classe et n’hésite pas pour cela à rendre coup pour coup et parfois plus. Un vrai thriller où il est question d’économie sociale et solidaire et de retraite à taux plein, il fallait le faire ! Et c’est très bien fait. (The Jokers)
SUR L’ADAMANT
Centre de Jour unique en son genre, L’Adamant est un bâtiment flottant. Édifié sur la Seine, en plein cœur de Paris, il accueille des adultes souffrant de troubles psychiques, leur offrant un cadre de soins qui les structure dans le temps et l’espace, les aidant à renouer avec le monde. L’équipe qui l’anime est de celles qui tentent de résister autant qu’elles peuvent au délabrement et à la déshumanisation de la psychiatrie… Dans un lieu hors du commun, presque utopique, où la psychiatrie est menée différemment et où l’on soigne par la parole, l’écoute, l’échange et l’expression artistique, Nicolas Philibert a posé sa caméra discrète pour, avec son regard bienveillant, poser des questions aussi essentielles que: Qu’est-ce que la normalité, qu’est-ce que la folie? Le réalisateur-documentariste (il a signé Etre et avoir, prix Louis Delluc 2002) donne, ici, le premier opus d’une trilogie sur la psychiatrie et interroge sur les frontières entre la maladie et la normalité voulue par notre société, le tout avec une galerie de portraits magnifiques, de visages inoubliables et de personnalités attachantes. Véritable leçon d’humanité et de dignité, Sur l’Adamant, film juste et sensible qui tente de déjouer les clichés et les préjugés sur la folie, a été récompensé de l’Ours d’or 2023, le prix suprême du Festival international du film de Berlin. Dans les suppléments, on trouve un entretien avec Nicolas Philibert (23 min) et Nicolas Philibert, hasard et nécessité (1h30) réalisé en 2019 par Jean-Louis Comolli. (Blaq Out)
BATMAN CONTRE LE FANTÔME MASQUÉ
Quand Andrea Beaumont, une ancienne connaissance de Bruce Wayne, revient dans sa vie, celui-ci se demande s’il ne serait pas tant d’arrêter de défendre Gotham et de raccrocher le costume de Batman. Mais cette remise en question est de courte durée lorsque l’un des parrains de la pègre est assassiné et que Batman se retrouve accusé. Le Chevalier Noir va alors tenter de rétablir la vérité et découvrir un nouvel ennemi masqué : le Fantôme Masqué. Pour le 30e anniversaire du film, le voici pour la première fois en Steelbook 4K UHD ! Inspirée des plus grands films noirs, cette version remasterisée a été réalisée à partir du négatif original de 1993 et respecte le grain du film de l’époque. Le film s’inscrit directement dans la lignée de la série culte des années 90 Batman, La série animée, par son style d’animation, ses thèmes, y compris par ses voix. En effet, Batman est également doublé par Richard Darbois, voix emblématique et inimitable de Batman dans la série. Quand le chevalier noir doit sauver Gotham d’une nouvelle menace… (Warner)
L’HOMME A LA PEAU DE SERPENT
Vagabond et guitariste bohème, Val Xavier quitte La Nouvelle-Orléans, où il a des ennuis avec la justice, et s’installe dans une petite localité du Mississippi avec la ferme intention de se racheter une conduite. Il est embauché par Lady Torrance, la patronne d’un commerce. C’est une femme nettement plus âgée que lui, aigrie par son mariage malheureux avec Jab, un homme qui, souffrant, ne quitte pratiquement plus le lit. Celle-ci (Anna Magnani) tombe bientôt sous le charme du nouveau venu qui ne laisse pas non plus indifférentes Vee (Maureen Stapelton), l’épouse du shérif et Carol (Joanne Woodward), une jeune femme alcoolique et nymphomane… Révélé en 1957 par son premier long-métrage, Douze hommes en colère, Sidney Lumet hérite du titre de « maître du polar juridique ». Mais on ne saurait réduire le cinéaste à cette étiquette même s’il est encore question d’un vagabond musicien en délicatesse avec la loi. En 1960, pour son quatrième long-métrage, il adapte La descente d’Orphée de Tennessee Williams (qui co-écrit le scénario) et offre à Marlon Brando l’un de ces personnages où s’expriment son charisme, son magnétisme et une présence hors normes. Le tout dans l’atmosphère moite et étouffante du Sud américain qui est souvent la marque de fabrique du dramaturge. La photographie noir et blanc de Boris Kaufman, déjà directeur de la photo pour Douze hommes en colère, est superbe. (Sidonis Calysta)
MASSACRE A LA TRONCONNEUSE
Au fin fond du Texas, des habitants font une découverte macabre : leur cimetière vient d’être profané et les cadavres exposés sous forme de trophées. Pendant ce temps, cinq amis traversent la région à bord d’un van. Ils croisent en chemin la route d’un autostoppeur et décident de le prendre à bord. Mais lorsque les jeunes gens s’aperçoivent que l’individu a un comportement inquiétant et menaçant, ils finissent par s’en débarrasser. Bientôt à court d’essence, le groupe décide de se rendre dans une vieille bâtisse abandonnée, appartenant aux grands-parents de deux d’entre eux. Chacun leur tour, les cinq amis vont être attirés par la maison voisine. La rencontre avec ses étranges habitants va leur être fatale… Dans le générique, un propos (« Le film que vous allez voir relate la tragédie que vécut un groupe de cinq jeunes gens, en particulier Sally Hardesty et son frère invalide Franklin […] » suggère -faussement- que Massacre… est basé sur des événements réels. Gros succès dans les salles à sa sortie en 1974 et ayant acquis un statut de film-culte, l’oeuvre de Tobe Hooper est l’un des plus terrifiants chocs du grand écran. Près de 50 ans après sa sortie, Massacre…, film de toutes les expérimentations et de tous les excès, dénonçant à la fois la famille traditionnelle américaine, le « capitalisme cannibale » et les mensonges répétés du gouvernement face à la débâcle de la guerre du Vietnam, est depuis toujours considéré comme l’œuvre la plus terrifiante de tous les temps. Le film (coffret 2 disques) sort pour la première fois en France en 4K Ultra HD. Dans les suppléments, on trouve une abondance de pépites dont L’effroyable vérité (2000 – 73 mn) dans lequel David Gregory décortique le phénomène à travers de nombreuses archives et témoignages, retour sur un tournage particulièrement éprouvant qui, à la surprise générale, mènera à un succès mondial et à l’avènement d’une franchise des plus lucratives. (Carlotta)
LE PRINCIPAL
Sabri Lahlali n’est pas un type à s’en laisser conter. Principal adjoint d’un collège de Mulhouse, il passe pour rigide aux yeux du plus grand nombre mais, sévère mais juste, l »homme ne plaisante ni avec la discipline, ni avec le règlement. Séparé de sa compagne, il s’occupe de son adolescent de fils qui prépare le brevet dans son propre collège. Mais le gamin semble donner des signes de fléchissement dans ses études. Alors, ce fonctionnaire irréprochable va franchir la limite. Largement tourné à Mulhouse, le sobre film de Chad Chenouga (qui évoquait déjà l’institution scolaire dans l’autobiographique De toutes mes forces en 2017) propose l’intéressant portrait d’un homme spartiate qui bafoue absurdement ses principes moraux. Dans le rôle de Sabri, renvoyé soudain à ses origines sociales (son frère est bien toxique), Roschdy Zem (entouré de Yolande Moreau et Marina Hands) est remarquable. (Le Pacte)
WAR PONY
Deux jeunes hommes de la tribu Oglala des Lakotas vivent dans la réserve indienne de Pine Ridge dans le Dakota du Sud. À 23 ans, Bill cherche à joindre les deux bouts en faisant des livraisons ou en élevant des caniches. Il est déterminé à se frayer un chemin pour atteindre le « rêve américain ». Matho, jeune adolescent de 12 ans, est quant à lui impatient de devenir un homme. Cherchant désespérément à obtenir l’assentiment de son jeune père, Matho prend une série de décisions impulsives qui bouleversent sa vie et ne lui permettent pas de faire face aux dures réalités de ce monde. Liés par leur quête d’appartenance à une société qui leur est hostile, Bill et Matho vont tenter tant bien que mal de tracer leur propre voie vers l’âge adulte. Bafoués par l’histoire, malmenés par la société actuelle, les Indiens d’Amérique n’ont jamais eu une vie facile. Le premier film de Gina Gammel et Riley Keough suit le quotidien âpre de deux jeunes natifs américains au sein d’une réserve, dans un récit aux allures de conte, entre perte d’innocence et espoirs déçus. Cette fresque extraordinaire de justesse, montre l’envers du décor, en l’occurrence un visage peu reluisant de l’Amérique. Loin du rêve américain… Une œuvre singulière, vibrante, avec une photographie somptueuse permettant à la beauté et à l’horreur, à la misère et à l’espoir, de coexister dans un même lieu. Présenté dans la section Un certain regard au Festival de Cannes 2022, le film remporte la prestigieuse Caméra d’or qui récompense une première œuvre. (Blaq Out)
CASBAH
Alger. Le truand Pépé le Moko monopolise toute l’attention des forces de police qui attendent qu’il sorte des bas-fonds de la ville pour lui mettre les menottes aux poignets. Un jour, son cœur chavire pour Gaby, une belle touriste parisienne sur le point de se marier avec un homme qu’elle n’aime pas. Une occasion en or pour les autorités de tendre un piège à l’insaississable Pépé. En manipulant celle pour laquelle il en pince et en suscitant la jalousie de son ancienne compagne qui le trahit, la police le pousse à s’aventurer hors de la casbah… « Pépé le Moko, c’est l’installation officielle, dans le cinéma français d’avant-guerre, du romantisme des êtres en marge, de la mythologie de l’échec. C’est de la poésie populiste à fleur de peau : mauvais garçons, filles de joie, alcool, cafard et fleur bleue ». C’est Jacques Siclier qui le dit, rapporté par Claude Beylie dans son ouvrage Les films-clefs du cinéma. Lorsqu’en 1937, Julien Duvivier tourne (dans les studios de Joinville-le-Pont) son Pépé le Moko avec Jean Gabin et Mireille Balin en tête d’affiche, il signe un fleuron du réalisme poétique qui connaîtra un immense succès. Hollywood, évidemment, remarque le film et en fera deux remakes. Le premier en 1938 Algiers de Robert Cromwell avec Charles Boyer et Hedi Lamarr. Le second, dix ans plus, est signé John Berry (qui sera l’une des victimes du maccarthysme) et réunit lui aussi un beau casting avec Yvonne de Carlo, l’une des plus ravageuses brunes du cinéma américain et l’excellent Peter Lorre dans le rôle de Slimane, le policier appliqué à faire tomber Pépé… (Sidonis Calysta)
LA FEMME DE TCHAIKOWSKI
Piotr Ilitch Tchaïkovski, le fameux compositeur vient de mourir à Saint-Petersbourg… Le film s’ouvre sur le visage hanté de sa veuve… Dans un immense flash-back, le film va revenir sur leurs noces funestes. Dans sa biographie, Modeste Tchaïkovski, frère du compositeur, écrit que, suivant les termes mêmes de Piotr, son épouse Antonina « s’est comportée honnêtement et sincèrement », sans vouloir tromper intentionnellement son mari, et elle a été la cause du profond malheur de son mari sans le vouloir, inconsciemment. Quant au compositeur, il s’est également comporté « honnêtement, ouvertement, sans la tromper en rien ». Tous deux, en se mariant, « ont réalisé avec horreur… qu’entre eux il y avait un gouffre d’incompréhension mutuelle, qui jamais ne pourrait se combler, qu’ils s’étaient comportés comme dans un rêve, et qu’ils s’étaient inconsciemment trompés en tout. Une rupture totale était le seul moyen non seulement de retrouver leur bien-être intérieur à tous deux, mais aussi de sauver la vie de Piotr Ilitch ». Dès 2013, le réalisateur Kirill Serebrennikov travaillait sur un projet autour du célèbre compositeur russe. Connu pour des films comme Leto (2018) ou La fièvre de Petrov (2021), le cinéaste russe (volontiers considéré comme un provocateur par les autorités de Moscou) filme la descente aux enfers d’une femme aveuglée par son propre désir masochiste. (Condor)
OPERATION DRAGON
Membre du temple Shaolin, Lee est contacté par la police qui lui demande d’infiltrer un tournoi d’arts martiaux. Ce tournoi se déroule en effet sur une île appartenant à Han, un ancien du temple qui vit désormais du trafic d’opium et de la traite de femmes. Lee doit simplement rapporter des preuves pour que la police puisse l’arrêter. Mais, avant de partir, Lee apprend que ce sont des hommes de main de Han qui, trois ans auparavant, tentèrent de violer sa sœur, qui se suicida pour les en empêcher. Désormais, Lee a des comptes personnels à régler avec Han… Réalisé en 1973 par Robert Clouse, Enter the Dragon (en v.o.) révéla tout à la fois, le film de kung-fu et Bruce Lee sur le marché du cinéma occidental. Avec ses rebondissements, sa bonne photographie et ses scènes de combat à couper le souffle (chorégraphiées par Lee lui-même), Opération Dragon reste l’un des plus emblématiques films d’arts martiaux du cinéma. Avec 4,4 millions d’entrées, c’est aussi le film le plus populaire de Bruce Lee sur les écrans français. Le film est entré dans la légende parce que c’est le dernier du comédien sino-américain avant sa mort le 20 juillet 1973 à l’âge de 32 ans. Dans les suppléments, on trouve notamment La Malédiction du dragon (87‘), Retour sur l‘Île de Han (10‘), Wing Chun : l‘art qui a conduit Bruce Lee au Kung Fu (20‘), Du sang et d‘acier, le making of d‘Opération Dragon (30‘), Bruce Lee avec ses propres mots (19‘) (Warner)
CARMEN
Après le décès de sa mère, Carmen, jeune Mexicaine tente de traverser la frontière et tombe sur une patrouille américaine. Aidan, jeune ex-marine qui est patrouilleur de la frontière, lui sauve la vie en tuant l’un des siens. A jamais liés par cette nuit tragique et désormais poursuivis par les forces de l’ordre, ils font route ensemble vers la Cité des Anges où la tante de Carmen tient un club de nuit. Ils devront affronter leurs démons… En s’inspirant de l’oeuvre de Georges Bizet et Prosper Mérimée, le danseur et chorégraphe Benjamin Millepied (il fut directeur de la danse à la tête du ballet de l’Opéra de Paris entre 2014 et 2016, met en scène un drame à l’esthétique curieusement datée et portée par une bande-son envahissante. Pour le rôle de Carmen, le cinéaste a choisi la comédienne mexicaine Melissa Barrera, connue dans son pays pour des telenovelas et, hors de son pays d’origine, pour les séries américaines Vida et Respirer ou les slashers Scream et Scream VI. (Pathé)
ASTERIX ET OBELIX CONTRE CESAR
Le conquérant Jules César a des ennuis avec des Gaulois… Détritus, officier fourbe et déloyal, lui a caché l’existence d’un petit village. Désireux de détruire ce dernier foyer d’insurrection et fatigué de l’incompétence du centurion Caïus Bonus, César vient en personne assiéger le village des irréductibles. Il a une bonne raison : Prolix, un faux devin, a poussé les villageois à voler le chariot renfermant l’argent de ses impôts… En 1999, Claude Zidi relève le pari d’adapter, pour la première fois sur grand écran, les aventures (qui n’avaient jusqu’à alors jamais quitté le format papier) des plus célèbres Gaulois de la planète : Astérix et Obélix. Produit par Claude Berri, Astérix et Obélix contre César devient la première grosse production tournée en langue française. Dès sa genèse, le film est confié à Claude Zidi et Gérard Lauzier, auteur de BD, scénariste et réalisateur. À eux deux, ils adaptent sept albums de la série : Astérix le Gaulois, Le Devin, Astérix et les Goths, Astérix légionnaire, Astérix gladiateur, Astérix et la Surprise de César et Obélix & Cie. Véritable blockbuster à la française, Astérix et Obélix contre César bénéficie d’un budget inédit de près de 42 millions d’euros et d’un casting impressionnant dans lequel Christian Clavier et Gérard Depardieu se glissent dans la peau des irréductibles Gaulois. Avec ses 9 millions de spectateurs, le film se hisse rapidement au sommet du classement box-office de l’hexagone. Quatre autres volets suivront… Fraichement restauré, le premier épisode de cette série emblématique sort donc dans une belle édition combo DVD/Blu-ray et s’impose comme un bon moment à savourer en famille ! (Pathé)