LE WONDERBOY, LA JEUNE FRANCO-COREENNE ET DELON EN TRUAND ITALIEN

FabelmansTHE FABELMANS
Dans La nuit américaine, chant d’amour au cinéma, Truffaut disait que les films sont plus harmonieux que la vie… A son tour, Steven Spielberg lance un cri d’amour au 7e art. Tout commence lorsque Mitzi et Burt Fabelman décident d’aller au cinéma en famille. Dans l’Amérique des années 50, c’est la sortie par excellence. Les salles sont immenses, le public est présent en masse et les enfants ont les yeux immensément ronds devant l’écran de lumière. Pour le petit Sammy, la rencontre avec le cinéma, ce sera Sous le plus grand chapiteau de monde. C’est le choc, la révélation, l’instant fondateur ! Désormais Sammy dort, mange, lit, court, rêve cinéma. Et un train électrique va devenir son premier plateau de tournage. Le gamin organise à son tour un accident qu’il filme avec la petite caméra paternelle. Son père l’encourage pleinement. Car lorsque l’accident sera sur la pellicule, Sammy pourra le revoir autant de fois qu’il le souhaite… sans abîmer définitivement ses beaux jouets… Cette passion désormais chevillée au corps, Sammy Fabelman passe son temps à filmer sa famille. « Parce que les films sont des rêves qu’on oublie jamais ». Au fil des années, Sammy, à force de pointer sa caméra sur ses parents et ses sœurs, est devenu le documentariste de l’histoire familiale! A 73 ans le wonderboy a désormais pris de la bouteille. Il est l’une des personnalités les plus influentes d’Hollywood. De Duel à Pentagon Papers en passant par Les dents de la mer, E.T., Indiana Jones, Jurassic Park, Munich, ses succès ne se comptent plus. Et son audience mondiale se chiffre en millions d’entrées. Chronique familiale intimiste, The Fabelmans, c’est une déclaration d’amour. Au cinéma mais aussi à une famille magnifique avec un père tendre et lunaire et une mère, brillante pianiste concertiste qui renonça à son art pour s’occuper des siens. Une famille parfois un peu meschugge. Ainsi l’oncle Boris qui lui glisse qu’entre la famille et l’art, il va être déchiré en deux. Sammy ne sait pas encore que les images familiales qu’il filme avec soin, révéleront une rude secret familial. On est emporté, avec jubilation, dans cette chronique tendre, cruelle, vintage, colorée, chaotique et bouleversante où la vie est rythmée par une caméra Bolex, une table de montage 8mm Mansfield ou une Arriflex16 pour laquelle Sammy se reconvertirait presque au catholicisme. Gabriel LaBelle est un double attachant. Paul Dano est touchant en père parfois pathétique. Quant à Michelle Williams, elle est formidable en mère aimante qui se reproche tout et le reste… (Universal)
Retour SeoulRETOUR A SEOUL
Sur un coup de tête, Frédérique Benoît dite Freddie, 25 ans, retourne pour la première fois en Corée du Sud, le pays où elle a vu le jour. Avec une fougue qui surprend ses interlocuteurs coréens, la jeune femme se lance à la recherche de ses origines sur une terre qui, pourtant, lui est étrangère. Même si un personnage lui glisse qu’elle a un vrai visage de Coréenne. Tandis que ses parents adoptifs en France, s’inquiètent, l’existence de Freddie va basculer dans des directions nouvelles et inattendues. Car la jeune Française va rencontrer son père et la famille de celui-ci pour lequel elle est Yeoh-See… Avec tristesse, le jour de son anniversaire, Freddie se demande si, à cet instant, sa mère pense à elle… Connu pour avoir réalisé, en 2012, le documentaire Le sommeil d’or sur les témoins survivants de l’âge d’or (1960-1975) du cinéma cambodgien, le cinéaste franco-cambodgien Davy Chou explore le thème de l’adoption internationale mais Retour à Séoul va bien au-delà au fur et à mesure que Freddie se cherche et s’émancipe aussi des identités qu’on lui assigne… Une errance coréenne contemporaine qui suit la la trajectoire d’un personnage qui refuse constamment de rentrer dans une définition pré-établie ou encore qu’on parle en son nom. Qui suis-je ? Quelle est ma place ? Où me situer par rapport aux autres ? Cette thématique universelle de l’identité donne lieu à une chronique intime qui se déroule sur huit années, durant lesquelles Freddie n’aura de cesse de se réinventer, de se reconstruire, de se réaffirmer. De souffrir aussi car Davy Chou résiste à l’idée un peu facile de la réconciliation avec soi comme finalité. Il n’y a pas de coup de baguette magique. La rencontre avec les parents biologiques ne referme pas la blessure. Pour Freddie, guerrière en colère incarnée magnifiquement par Park Ji-Min, c’est même le début de ses problèmes… (Blaq Out)
Big GunsBIG GUNS
Tueur à gages pour le compte d’une mafia internationale, Tony Arzenta décide un jour de se retirer pour se consacrer davantage à sa femme et son fils. L’organisation ne l’entend pas de cette oreille et décide de le liquider. Pour Arzenta, commence une fuite en avant où il va tout perdre. A la suite de la mort tragique de sa femme et de son fils, le tueur à gages va se lancer dans une vendetta sans espoir. Thriller palpitant installé dans le milieu de la pègre à une époque où les films de mafieux sont à la mode (Le parrain de Francis Ford Coppola est sorti en 1972), Big Guns, réalisé en 1973, mêle les ingrédients indispensables à un film de mafia. Le réalisateur italien Duccio Tessari plonge dans l’ambiance noire de la pègre italienne et distille une atmosphère pesante et prenante. Le cinéaste montre la froideur du milieu et dresse de fait un portrait authentique, où les femmes et les enfants ne sont pas épargnés et où l’inhumanité persiste. Tout du long, la violence, des mots et des actions, règne de façon haletante jusqu’au dénouement. Dans ce polar urbain franco-italien, rien ne semble laisser au hasard. Les courses-poursuites sont dignes des grands films américains, le scénario est parfaitement construit, la violence est frontale, l’action st féroce. Au début des années 70, Alain Delon est une star internationale. Tessari lui confie un personnage de tueur méthodique, presque carnassier mais tout en retenue dont les ultimes bribes d’humanité ont disparu. Deux années plus tard, le duo renouvellera l’expérience avec Zorro… Ici, Delon est entouré de « gueules » comme Richard Conte ou Roger Hanin sans oublier la belle Carla Gravina. Restauré par Pathé, le film sort dans une belle édition (3 disques) dvd/Blu-ray DVD/Blu-ray avec les restaurations de la version française et de la version longue italienne du film, inédite en France. Un fleuron du poliziottesco, le polar bis italien en vogue dans les années de plomb de la péninsule. (Pathé)
Goutte OrGOUTTE D’OR
Ramsès, trente-cinq ans, tient un cabinet de voyance à la Goutte d’or à Paris. Habile manipulateur et un peu poète sur les bords, il a mis sur pied, en feignant une clairvoyance surnaturelle, un solide commerce de la consolation. L’arrivée d’enfants venus des rues de Tanger, aussi dangereux qu’insaisissables, vient perturber l’équilibre de son commerce et de tout le quartier. Jusqu’au jour où Ramsès va avoir une réelle vision. En 2015, Clément Cogitore signait son premier long-métrage de cinéma avec Ni le ciel ni la terre où il suivait un groupe de soldats des forces françaises en Afghanistan aux prises avec des talibans. Avec son second long-métrage de fiction, le cinéaste colmarien (qui est aussi un artiste et plasticien réputé) plante sa caméra dans un quartier parisien qu’il connaît bien pour y avoir vécu. En filmant « en bas de chez lui », Cogitore entend saisir l’énergie et la beauté, la violence et la tension de ce quartier populaire du 18earrondissement de Paris. A côté d’un terreau très documenté, il développe aussi un conte sombre autour d’un escroc manipulateur qui joue avec les croyances et les voix des morts pour faire fructifier une petite économie de la consolation… Ce fameux comédien qu’est Karim Leklou s’empare avec brio et empathie du personnage de Ramsès, le voyant-charlatan, qui va se retrouver face à ses propres peurs. Une œuvre intense et impressionnante ! (Diaphana)
S'en Fout La MortS’EN FOUT LA MORT
Venus en France pour gagner rapidement beaucoup d’argent, Dah (Isaach de Bankolé) et Jocelyn (Alex Descas) sont engagés par Pierre Ardennes, un patron de boîte véreux (Jean-Claude Brialy), pour organiser des combats de coqs clandestins dans les sous-sols d’un restaurant désaffecté. Si les premiers combats sont un succès, Ardennes veut pourtant plus de spectacle et de sang, heurtant Jocelyn et sa passion mystique pour son combattant favori « S’en fout la mort » … Deuxième film réalisé par Claire Denis en 1990, S’en fout la mort est souvent considéré par la critique comme l’une des plus belles œuvres de la cinéaste. Nourri de son enfance africaine, de sa vie parisienne, de ses lectures, de ses réalisateurs américains vénérés, le film raconte le quotidien de deux amis, l’un africain, l’autre antillais, l’un dealer de coqs, l’autre éleveur de bêtes. Cinéaste de la sensation, du désir et du désordre, Claire Denis dépeint ici la violence des rapports humains avec une grande intensité. En prenant pour point de départ l’essai de Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs (1952), qui s’interroge notamment sur l’origine des rapports divergents qu’entretiennent les Antillais et les Africains avec l’homme blanc, la cinéaste livre un poème jazzy, une réflexion sur l’exil, une étude sur les liens que peuvent entretenir l’homme et l’animal, un traité sur le racisme ordinaire. Une œuvre cruelle et forte, qui sublime à elle seule le septième art. (Pathé)
Par CoeursPAR COEURS
« Le seul moment où je n’ai pas le trac, c’est au moment d’aller jouer » tonne Fabrice Luchini qui ajoute, presque véhément, « Il n’y a pas d’acteurs sans technique, sans science ». Festival d’Avignon, été 2021. Une comédienne, un comédien, face à leur rôle, leur texte, juste avant les représentations. En 1999, Benoît Jacquot réunissait Isabelle Huppert et Fabrice Luchini dans Pas de scandale, une comédie où ils jouaient un mari et une femme qui ne s’entendaient guère. Le cinéaste retrouve ces deux comédiens pour un intéressant documentaire qui les montre au travail. Bien sûr, le réalisateur est fasciné par la relation particulière entre un acteur et son texte. A Avignon, Isabelle Huppert donne La cerisaie, adaptation par Tiago Rodrigues de l’ultime pièce de Tchekhov. De son côté, Luchini distille son talent dans un Seul en scène. Devant une caméra attentive et complice, les deux comédiens se livrent pleinement et permettent d’entrer dans l’intimité de l’avant-représentation. Isabelle Huppert est bouleversante lorsqu’elle s’abandonne, entière, à la puissance du texte et Luchini est un volcan de démesure (maîtrisée!) lorsqu’il s’empare, déguste et savoure les mots ! (Blaq Out)
Vie ConjugaleLA VIE CONJUGALE
Quels sont les grands moments qui marquent la vie d’un couple ? Sont-ils vécus de la même manière pour chacun ? Cinéaste volontiers raillé par la Nouvelle vague pour son académisme, André Cayatte se lance en 1964 dans un audacieux diptyque qui suit sept ans de la vie conjugale d’un homme et d’une femme. Chacun leur tour, de façon personnelle, Françoise et Jean-Marc racontent les moments les plus forts qui ont marqué leur union et leur rupture : la rencontre, les études, la réussite professionnelle, le mariage, la venue d’un enfant, le déménagement en province, la jalousie, les doutes… Ces deux films, l’un tourné du point de vue de la femme, l’autre de celui de l’homme, représente un défi (raconter les mêmes événements traversés par deux personnes qui les ont vécus côte à côte) que le cinéaste relève avec brio et a ainsi signé deux œuvres qui ne ressemblent à aucune autre. La genèse de Françoise & Jean-Marc ou la Vie conjugale, qui viennent d’être restaurés, est sans doute à rechercher du côté de la première profession du cinéaste. En tant qu’ancien avocat spécialisé dans les dossiers de divorces, Cayatte a pu constater les visions radicalement opposées d’époux en instance de rupture sur leur vie commune. Marie-Josée Nat et Jacques Charrier portent avec talent ce portait très juste de la société des années 60. (Pathé)
Trois AmigosTROIS AMIGOS
À Mexico en 1916, Carmen et Rodrigo, venus d’un petit village du nom de Santo Poco, demandent de l’aide dans un bar afin de chasser El Guapo (le beau), qui les tyrannise. Mais le seul volontaire qui se présente ne s’intéresse qu’aux beaux yeux de Carmen. S’enfuyant du bar, Carmen et Rodrigo se retrouvent dans une église, où sur un écran, elle aperçoit trois justiciers en action : Lucky Day, Ned Nederlander et Dusty Bottoms aussi connus sous le nom des Trois Amigos, qui viennent en aide à un petit village en y chassant des bandits. Carmen décide de leur envoyer un télégramme, les invitant à venir dans leur village, pour y faire subir le même sort à El Guapo. Ce que Carmen ignore, c’est que Lucky, Ned et Dusty ne sont en fait que des acteurs de cinéma, spécialisés dans les rôles de cow-boys justiciers. Déjà auteur de plusieurs films culte des années 1980, comme Les Blues Brothers (1980), Le Loup-garou de Londres (1981), Un fauteuil pour deux (1983) ou encore le clip Thriller (1983) de Michael Jackson, John Landis réalise, en 1986, un western forcément atypique puisqu’il s’ingénie à multiplier les clins d’oeil (et les hommages!) au genre. Et à ce petit jeu, les trois têtes d’affiche, Steve Martin (Lucky), Martin Short (Ned) et Chevy Chase (Dusty) s’en donnent à coeur joie, y compris dans les gags largement ringards ou non-sensiques. Et c’est délicieux ! (Carlotta)
The SonTHE SON
Nicholas, âgé de 17 ans, n’est plus le garçon souriant qu’il était avant. Alors qu’il ne va même plus en cours, sa mère Kate est désemparée. Il va alors demander d’aller vivre chez son père, Peter. Ce dernier va tenter de redonner le goût de vivre à son fils. Avec The Father (2020), adaptation de sa propre pièce de théâtre, le dramaturge français Florian Zeller s’est immédiatement installé dans l’univers du cinéma. Ce film, couronné de l’Oscar du meilleur acteur pour Anthony Hopkins et de l’Oscar du meilleur scénario adapté, était la première transposition de sa trilogie familiale autour de La Mère, Le Père et le Fils. Face au succès mérité de The Father, Zeller s’est attaqué au dernier pan de cette saga, The Son, centré sur un adolescent dépressif et l’incompréhension de ses parents, incarnés par Hugh Jackman et Laura Dern. On replonge, ici, dans des appartements, dont celui de Peter, au cœur de Manhattan, où il vit avec sa femme Beth (Vanessa Kirby) et leur bébé. C’est là que Kate, l’ex-femme de Peter, vient frapper pour expliquer que leur fils (Zen McGrath), ne va pas bien. Autour de la réalité complexe de la dépression, Zeller construit une œuvre cinématographique subtile et forte… (Orange Studio)
Maitre MondeLE MAITRE DU MONDE
En Pennsylvanie, à la fin du 19e siècle, un volcan pourtant éteint crache le feu, le tout accompagné d’un message apocalyptique. Deux scientifiques, Strock et Prudent, accompagnés d’un jeune couple, se rendent sur les lieux en dirigeable. Arrivés près du sommet, touchés par des fusées, ils s’écrasent dans le cratère. Les naufragés des airs sont désormais prisonniers de Robur -scientifique génial ou savant fou ?- qui veut pacifier la Terre en détruisant les armées de toutes les nations depuis l’Albatros, sa forteresse volante… Vincent Price, dans un rôle taillé sur mesure pour lui, incarne un Robur solidement halluciné alors que Charles Bronson presque encore débutant (malgré un intéressant Mitraillette Kelly par Roger Corman) est le scientifique Strock. Habitué du cinéma de Corman (La chute de la maison Usher, L’empire de la terreur), le romancier et scénariste Richard Matheson adapte et « mixe » deux œuvres de Jules Verne (Maître du monde et Robur le conquérant) que William Witney, en 1961, va traiter dans le ton de la science-fiction e du fantastique à l’ancienne… (Sidonis Calysta)
DemoniaDEMONIA
Une équipe d’archéologues canadiens se rend en Sicile pour y entreprendre des fouilles. Dès son arrivée, la jeune Liza (Meg Register) se sent mystérieusement attirée par un étrange monastère médiéval autour duquel circulent de sombres histoires. En explorant ses ruines, elle met à jour l’existence d’une crypte secrète où furent jadis crucifiées cinq nonnes adoratrices de Satan. Suite à cette macabre découverte, une série de meurtres surnaturels vont avoir lieu… Au même titre que ses compatriotes cinéastes Dario Argento ou Mario Bava, le Romain Lucio Fulci (1927-1996) est l’une des figures les plus emblématiques du cinéma d’exploitation italien. Spécialiste du giallo, un genre typiquement transalpin qui mêle policier, horreur et érotisme, Fulci a réalisé de très nombreux films dont L’enfer des zombies (1979) ou La longue nuit de l’exorcisme (1972). Coécrit avec Piero Regnoli, Demonia (1990) est un film choc et sulfureux dans lequel le grand maître du macabre renoue avec ses chefs-d’œuvre des années 1970 à l’atmosphère gothique et aux excès gore. Demonia, pour la première fois en Blu-ray et restauré 4K, c’est du surnaturel (forcément?) démoniaque. (Carlotta)
Jours AmourJOURS D’AMOUR
Dans un village de la Ciociaria, à mi-chemin entre Rome et Naples, deux jeunes gens, Pasquale et Angela s’aiment d’amour tendre et veulent se marier. Mais ils sont trop pauvres pour faire (et surtout financer!) la noce selon les rites traditionnels… Leurs deux familles (qui se vouent une haine tenace depuis des années) décident alors d’user d’un stratagème pour éviter les dépenses inutiles: Pasquale enlèvera Angela, ils passeront un jour ou deux seuls et, au retour, il ne restera plus qu’à les marier sans cérémonie, donc sans frais. Ils simulent une fugue. Emus par leur passion et révoltés par l’attitude de leurs familles, les habitants de leur village prennent fait et cause pour les jeunes gens. Même le curé de la paroisse décide d’ajouter son grain de sel à l’affaire… En 1954, Giuseppe De Santis, l’un des fondateurs du néoréalisme italien avec des films comme Riz amer ou Pâques sanglantes, met en scène, dans sa ville natale de Fondi et dans une tonalité sentimentalo-romanesque, une franche comédie sur un amour contrarié par les difficultés matérielles. Quelque part entre la commedia dell’arte et la chronique sociale et de moeurs, les aventures comico- tragiques d’Angela et Pasquale sont incarnées par deux beaux interprètes : Marcello Mastroianni et Marina Vlady. (Carlotta)
A La Belle EtoileA LA BELLE ETOILE
Depuis son plus jeune âge, Yazid Ichemrahen n’a qu’une passion, la pâtisserie. Elevé entre famille d’accueil et foyer, le jeune homme s’est forgé un caractère indomptable. D’Epernay, sa ville natale à Paris en passant par Monaco, il va tenter de réaliser son rêve : travailler chez les plus grands chefs pâtissiers et devenir le meilleur. Pour son premier long-métrage de cinéma, Sébastien Tulard, passé par les clips, les pubs, les courts et les séries, s’intéresse au parcours d’un jeune gamin à l’enfance difficile…mais porté depuis tout petit, par sa passion pour les Paris-Brest, les babas et les éclairs. La pâtisserie ou une porte vers un destin plus grand que soi. Sur un sujet somme toute assez léger, le cinéaste propose une aventure positive. La mise en scène est plate mais l’épopée de ce pâtissier qui remporta en 2014 le titre de champion du monde des desserts glacés, a un gentil goût sucré. C’est l’influenceur, vidéaste, humoriste et donc désormais acteur Riadh Belaïche qui incarne le pâtissier… (M6)
Freres DesertFRERES DU DESERT
Jeune nomade de 12 ans, Zodi découvre, dans le désert, un bébé dromadaire orphelin. Il le recueille, le nourrit, le baptise Téhu et devient son meilleur ami. Zodi apprend par une vétérinaire, Julia (Alexandra Lamy), que Téhu est un coureur exceptionnel et qu’il peut rapporter beaucoup d’argent à sa tribu. Mais les qualités de son jeune dromadaire suscitent la convoitise de Tarek, un braconnier de la région. Pour éviter que Téhu ne soit vendu, Zodi décide alors de s’enfuir et de traverser le Sahara. C’est pendant ce voyage que Zodi affrontera Tarek (Youssef Hajdi), survivra à une tempête de sable et traversera la mer de sel avec pour ultime objectif d’inscrire Téhu à la plus grande course de dromadaires au monde à Abu Dhabi. Avec l’aide de Julia, Zodi (le jeune Yassir Drief) va se démener pour réaliser son rêve, faire de Téhu un champion et sauver sa tribu. Remarqué en 1991 avec Le brasier, un mélodrame social sur l’univers minier et l’immigration polonaise, Eric Barbier a signé, récemment, Petit pays, une forte adaptation du roman éponyme de Gaël Faye. Il réalise, ici, une pure comédie d’aventures familiale. (M6)
Interdit Chiens ItaliensINTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS
Au début du 20e siècle, dans le nord de l’Italie, à Ughettera, berceau de la famille Ughetto, la vie est devenue très difficile. Les Ughetto envisagent de quitter la région et rêvent de tout recommencer à l’étranger. Selon la légende, Luigi Ughetto traverse alors les Alpes et entame une nouvelle vie en France, changeant à jamais le destin de sa famille tant aimée. On trouve, sur le net, une image ancienne en noir et blanc, celle d’un panneau accroché à la devanture d’un vieux café : « Interdit aux chiens et aux Italiens ». Rude évocation de la façon dont les migrants italiens étaient accueillis à l’époque en France. Dans un superbe film d’animation réalisé en stop-motion, à la fois original et touchant, Alain Ughetto (prix du jury au festival d’Annecy pour son film) reconstitue l’histoire de sa famille, raconte le destin de toute une génération de migrants fuyant le fascisme et la misère. Un travail de mémoire beau et nécessaire dans une émouvante fresque intime et historique. Avec un regard plein d’humour et de tendresse sur le périple d’une famille, ses joies et ses peines, voici une bouleversante saga familiale, qui reste d’une déchirante actualité, et qui célèbre la résilience face à l’adversité et aux préjugés. Le film est accompagné d’un making of et d’un entretien avec le réalisateur qui revient sur la genèse d’Interdit aux chiens… (Blaq Out)
Juste CielJUSTE CIEL
Dans un petit village de campagne, des religieuses s’occupent des retraités de l’EHPAD local. Celui-ci tombant en ruine, elles décident d’aller à la mairie demander une subvention. Là-bas, elles apprennent que la mairie n’attribue plus de subvention cette année car tout le budget est passé dans le premier prix d’une course de vélo. Les sœurs décident alors de s’y inscrire. Problème : elles ne ne sont pas plus douées que cela pour la petite reine… Elles font donc appel à M. Pierre, plus débrouillard sur la question, pour les entrainer. D’autant qu’un autre groupe de religieuses, plus expérimentées cette fois, est aussi sur la ligne de départ. Remarqué avec son Molière (2007) et auteur de deux films avec Jean Dujardin (Un homme à la hauteur en 2016 et Le retour du héros en 2018), Laurent Tirard donne, avec Valérie Bonneton en tête d’affiche, une petite comédie sans grande ambition mais sans vulgarité non plus. Bonté divine ! (Le Pacte)

 

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