LE PRIVÉ TAISEUX, LE CHEVALIER SANS TERRE ET LE SECOND OFFICIER
MARLOWE
Philip Marlowe n’est pas un type banal. Le privé né sous la plume de Raymond Chandler en 1934, apprécie les échecs, la poésie, les concertos de Bartok et la littérature de Roger Wade. Mieux encore, il a tout vu, tout lu, tout bu (pas mal…) et pourtant il n’est toujours pas immunisé contre les vilenies de l’existence. Lorsqu’une belle blonde à chapeau cloche vient solliciter son aide, Marlowe n’est pas du genre à la mettre à la porte. D’autant que, pour être charmante, l’inconnue -elle répond au nom de Clare Cavendish mais est-ce bien son nom ?- est surtout mystérieuse. Au cinéma, Philip Marlowe devient, dès l’âge d’or d’Hollywood, le héros d’une brassée de films porté par Dick Powell, Robert Montgomery, James Garner, Elliott Gould, Robert Mitchum et évidemment Humphrey Bogart ! Ici, c’est le vétéran irlandais Neil Jordan, solide routier du cinéma qui s’y colle et qui coche toutes les cases. En 1939, les troupes d’Hitler ont envahi la Tchécoslovaquie… Du côté de Bay City en Californie, tout cela semble lointain. La modeste agence de détective privé de Philip Marlowe va petitement. Autant dire que lorsque Miss Cavendish (Diane Kruger) vient réclamer son aide, Marlowe tend l’oreille. L’affaire est simple : retrouver une certain Nico Peterson, amant de la dame et mystérieusement disparu. Mais elle n’est évidemment simple qu’en apparence puisque l’enquête de Marlowe va le mener au Club Corbata, repaire des habitants les plus influents et fortunés de Los Angeles. Et ces derniers ne sont pas du genre à coopérer avec un privé fouineur teigneux et mal embouché. Heureusement, Marlowe peut toujours compter sur quelques vieux copains dans la police… Le privé, bien incarné par un Liam Neeson sombre et las, va devoir nettoyer les écuries d’Augias de l’industrie hollywoodienne. Car ce solitaire respecte certaines valeurs morales. Endurci par la vie, plus rien ne le choque chez l’être humain. Dans une Cité des anges qui ne mérite pas toujours son nom, on croit l’entendre soupirer : « Ce n’est plus de mon âge… » (Metropolitan)
LE SEIGNEUR DE LA GUERRE
Le cinéma américain, d’Ivanhoë à Quentin Duward en passant par Robin des Bois, a souvent pris ses aises avec le Moyen-âge, passant allègrement cette époque à la moulinette de l’usine à rêves hollywoodienne… Pourtant, en 1965, l’Américain Franklin J. Schaffner, connu pour des films comme Patton (1970) ou Papillon (1973), surprend le public avec une belle fresque moyenâgeuse et séduit les spécialistes de la période avec l’un des films les plus exacts sur la question. Dans la Normandie du 11e siècle, Chrysagon de la Cruex, chevalier sans fortune et sans terres, reçoit un fief avec pour mission de son suzerain normand, de le défendre avec ses quelques compagnons de guerre dont son jeune frère Draco (Guy Stockwell) et le fidèle Bors (Richard Boone), gaillard taiseux qui veille sur lui depuis sa jeunesse… Loin d’être un paradis, ce fief, en l’occurence une tour de guet en pierres qui surplombe un petit village, est au coeur d’une région côtière et marécageuse régulièrement frappée par les raids des Frisons. Les villageois, des Celtes restés païens malgré les apparences, sont ravis de la protection de Chrysagon. Mais, bien que soucieux de rendre justice et d’administrer son fief avec équité, le chevalier va provoquer le soulèvement de ses nouveaux serfs, non en voulant appliquer son droit de cuissage, ce qu’ils acceptent faute de pouvoir faire autrement, mais en gardant la jeune et belle épouse, la blonde Bronwyn (Rosemary Forsyth), dont il s’éprend malgré lui, au lieu de la rendre au mari, Marc, le fils du chef celte… Avec notamment de bonnes séquences d’action et des batailles très réalistes sans oublier une romance tragique, The War Lord (en v.o.) est un bon spectacle porté par un Charlton Heston qui venait d’enchaîner Ben-Hur (1959), Le Cid (1961), 55 jours à Pékin (1963) et Major Dundee (1964) et qui allait retrouver Schaffner, en 1968, pour la fameuse Planète des singes… (Sidonis Calysta)
LE MARIN QUI ABANDONNA LA MER
Dans la grande maison qui surplombe la mer, le jeune Jonathan Osborne, 14 ans, s’ennuie ferme. Orphelin de père, il a rejoint une petite bande dirigée par « Le chef », un adolescent sadique néo-nietzschéen. Anne, la mère de Jonathan, rêve encore toutes les nuits de son mari décédé trois ans plus tôt. Lorsque le Belle de Boston, un grand navire marchand, fait escale dans le port, Anne organise une visite du vaisseau avec son fils. Ils y rencontrent le second officier, Jim Cameron. Jim se prend d’affection autant pour le garçon que pour sa mère, avec qui il finit par avoir une liaison amoureuse. Caché derrière une paroi percée d’un trou, Jonathan observe les ébats du couple et développe une folle jalousie. Alors que Jim retourne en mer, Jonathan révèle son sentiment au « Chef ». Lorsque Jim revient pour abandonner sa vie en mer et s’installer définitivement avec Anne, le « Chef » et sa bande concoctent un sinistre complot pour éliminer l’intrus… En s’appuyant sur Le marin rejeté par la mer, le roman du Japonais Yukio Mishima paru en 1963, l’Américain Lewis John Carlino réussit, en 1976, un conte romantique et cruel qui dépeint une vision inquiétante du monde de l’enfance. Pour son premier long-métrage comme réalisateur, cet ancien scénariste (L’opération diabolique pour Frankenheimer, Les frères siciliens pour Ritt, Le renard pour Rydell) réunit l’acteur-chanteur Kris Kristofferson (La Porte du paradis) et l’icône érotique anglaise du Swinging London Sarah Miles (Blow-up). Lorsque Eros embarque des gamins vers Thanatos. Dans les suppléments, Stéphane de Mesnildot, spécialiste du cinéma asiatique, décrypte les différences entre l’oeuvre de Mishima, nihiliste et jusqu’au-boutiste et le film traversé par un vice et une perversion anglaise. Pour la première fois en Blu-ray. (Carlotta)
HEROIC TRIO – EXECUTIONERS
A 68 ans, le Hong-Kongais Johnnie Too est un cinéaste prolifique, auteur d’une grande variété de genres, même s’il est surtout reconnu à l’international pour ses films d’action et ses polars, à l’instar de The Mission (1999) ou Breaking News (2004). C’est en 1993 que le réalisateur tourne The Heroic Trio où trois héroïnes s’associent pour affronter un ravisseur d’enfant. Sept mois plus tard, Too réalise le second volet de ce diptyque, Executioners qui réunit les principaux personnages de The Heroic Trio dans un futur apocalyptique, après une guerre nucléaire. Dans une ville isolée, où l’eau est devenue la ressource la plus rare, les trois héroïnes mènent maintenant des vies indépendantes. Tung (Anita Mui) est devenue mère d’une petite fille. Ching, la femme invisible (Michelle Yeoh, oscarisée naguère pour Everything Everywhere All at Once), est maintenant au service du bien avec le bossu masqué, Kau (horriblement brûlé dans le film précédent, mais toujours aussi fort), enfin Chat (Maggie Cheung qui fut sublime dans In the Mood for Love) est toujours chasseuse de primes. Des circonstances tragiques les contraindront à reformer leur association pour le salut de la ville. Avec ces deux films (coréalisés avec le chorégraphe Ching Siu-tung), Johnnie To réinvente le film de super-héros à l’occidentale en y injectant tous les ingrédients du cinéma d’action hongkongais. Inspiré de l’univers des comics, le diptyque multiplie les scènes de combats spectaculaires sur fond de fantastique et de guérilla urbaine. Son trio d’héroïnes au charisme total dynamite tout sur son passage ! Pour la première fois en Blu-ray et dans une restauration 4K Ultra HDTM. (Carlotta)
LES ESPIONS DE l’AUBE
Au cœur des années 1930, l’État du Manchukuo est le théâtre d’une lutte d’influence entre la Chine, l’envahisseur japonais et l’URSS tout proche. Formés en URSS, quatre agents du Parti communiste reviennent dans la zone pour mener une mission secrète nommée Utrennya. Las, ils sont rapidement vendus par un traître et menacés de toutes parts… Connu pour des œuvres remarquables comme Ju Dou (1989), Epouses et concubines (1991) ou Qiu Ju (1992) toutes présentées au Festival de Cannes, le cinéaste chinois a ensuite enchaîné, dans les années 2000, avec des films de sabre. Là encore, il a pleinement touché sa cible. Hero (2002) et surtout Le secret des poignards volants (2004) étaient de vraies réussites. Avec des hommes en noir dans une neige épaisse, Zhang Yimou signe cette fois un solide thriller politique où son sens du récit et de la mise en scène fait toujours merveille… (Metropolitan)
ASHKAL L’ENQUETE DE TUNIS
Du côté des Jardins de Carthage, un programme immobilier de luxe lancé en 2010 par le président de l’époque Ben Ali et dont nombre de bâtiments sont à l’abandon depuis la Révolution de jasmin, deux policiers tentent de mettre la main sur un mystérieux personnage à capuche aperçu sur les lieux. C’est là en effet qu’a été retrouvé le corps calciné d’un gardien de nuit. Suicide ou meurtre ? Dans une capitale tunisienne hivernale, loin des clichés ensoleillés, le réalisateur Youssef Chebbi, pour son premier long-métrage en solo (présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes) signe, dans un décor remarquable, un thriller captivant autour d’un fait-divers étrange. En effet, d’autres immolations par le feu vont se succéder… Dans une mise en scène qui ne craint pas de pratiquer une certaine abstraction, ni de voguer aux limites du fantastique, le cinéaste s’attache aux portraits de deux enquêteurs. D’une part, Batal (Mohamed Grayaâ), costaud taiseux au visage las et père de famille, de l’autre, Fatma (Fatma Oussaifi), jeune femme solitaire, teigneuse, butée et en délicatesse avec sa hiérarchie. Qui est ce « sorcier » avec un œil plus petit que l’autre qu’ils traquent ? Pourquoi les victimes se sont-elles laissées dévorer par le feu ? Et si les deux flics étaient eux-mêmes victimes d’une traque… (jour2fête)
CAR CRASH
Médecin réputé de retour d’un séminaire, Kim voit sa vie basculer lorsqu’il est témoin d’un accident de la route coûtant la vie à sa fille. Une autre victime du drame est la compagne d’un ambulancier. Il ne reste à Kim qu’un dernier espoir… Condamné à revivre ces quelques heures en boucle, le médecin entame une course effrénée contre le temps pour sauver son enfant. Un compte à rebours effroyable commence. Il s’agit de comprendre l’accident et éviter la mort de l’enfant. Même si Kim doit se confronter à un passé de secrets et de culpabilité. Dans l’esprit d’oeuvres comme la comédie d’Harold Ramis, Un jour sans fin (1993) ou le fantastique Source Code (2011) avec Jake Gyllenhaal, le réalisateur coréen Sun-ho Cho réussit un premier long-métrage nerveux , inventif, brillant et palpitant autour de la thématique (connue) de la boucle temporelle. Un beau suspense plein de tension et de mystère autour d’un père de famille emporté dans un tourbillon dont il refuse l’issue. Revivre ou périr… (Condor)
L’ASTRONAUTE
Ingénieur en aéronautique chez ArianeGroup, Jim Desforges se consacre depuis des années à un projet secret : construire sa propre fusée et accomplir le premier vol spatial habité en amateur. Mais pour réaliser son rêve, il doit apprendre à le partager… Loin d’une superproduction hollywoodienne et avec un budget modeste, l’acteur et réalisateur Nicolas Giraud ose imagine le premier vol aérospatial amateur sous la forme d’une « pastorale spatiale ». Avec une photo magnifique (le ciel et l’espace sont bleutés, la terre plutôt mordorée) et des comédiens de qualité (outre Nicolas Giraud dans le rôle de Jim, Mathieu Kassovitz, Hélène Vincent, Bruno Lochet, Hippolyte Girardot), voici une étonnante histoire de rêve, celui de s’aventurer, seul, dans l’espace, au moyen d’une fusée personnelle… « Je savais, à chaque instant, dit le cinéaste, ce que je voulais que Jim fasse ou pense. Jim croit en ses rêves. Et ses rêves l’éclairent, le guident et le portent dans sa vie. » Une version moderne du Petit prince… (Diaphana)
ARRETE AVEC TES MENSONGES
Qui ne se souvient pas avec nostalgie de ses premiers émois de jeunesse ? Romancier reconnu, Stéphane Belcourt a accepté de parrainer le bicentenaire d’une célèbre marque de cognac. C’est l’occasion pour l’écrivain quinquagénaire de revenir pour la première fois dans la ville où il a grandi. Sur place, il rencontre Lucas, le fils de son premier amour. Les souvenirs affluent : le désir irrépressible, les corps qui s’unissent, une passion qu’il faut taire… Ce premier amour s’appelait Thomas. Ils avaient 17 ans. Pour son sixième long-métrage, Olivier Peyon adapte le roman éponyme de Philippe Besson, paru en 2017, et qui connut un beau succès, pour plonger le spectateur dans une histoire d’amour bouleversante, entre retour aux sources, fougue de la jeunesse, secrets du passé, souvenirs fantasmés et rendez-vous manqués. Évoquant à la fois la douleur de l’amour perdu, la puissance de la passion interdite et le droit à la différence, le film sonne juste et distille une sensibilité à fleur de peau. Ce drame qui montre avec pudeur la difficulté de s’assumer homosexuel, surtout à cette époque, est porté par Guillaume de Tonquédec et Victor Belmondo. De la senteur mélancolique des amours perdus. (Blaq Out)
MAGIC MIKE’S LAST DANCE
Après la pandémie de Covid-19, Mike Lane, surnommé Magic Mike, a été contraint de fermer son entreprise de meubles. Il travaille désormais comme barman en Floride. Il y rencontre une riche femme, Maxandra « Max » Mendoza (la belle Salma Hayek), qui découvre son passé de stripteaseur. Elle le pousse alors à reprendre la danse et le convainc d’entraîner une troupe à Londres. Voilà une dizaine d’années, Steven Soderbergh (Sexe, mensonges et vidéo, Palme d’or 1989 à Cannes) obtint l’un de ses plus gros succès populaires avec Magic Mike ou les péripéties d’un danseur nu très, très doué. Librement inspiré de la vie du comédien Channing Tatum avant qu’il ne devienne vedette, le film fut très accueilli par le public comme par la critique. Le second volet en 2015 (Magic Mike XXL) ne tint pas ses promesses. Qu’importe, Soderbergh et Tatum ont repiqué au truc une troisième fois. Et cette fois, ils s’embarquent même dans une jolie et torride histoire d’amour… L’ultime tour de piste d’un personnage sexy et dansant. (Warner)
LES CHOSES SIMPLES
Célèbre entrepreneur, Vincent est un homme à qui tout réussit. Un jour, une panne de voiture sur une route de montagne interrompt provisoirement sa course effrénée. Pierre, qui vit à l’écart du monde moderne au milieu d’une nature sublime, lui vient en aide et lui offre l’hospitalité. La rencontre entre ces deux hommes que tout oppose va bouleverser leurs certitudes respectives. Et ils vont se surprendre à rire. Au fond, vivent-ils vraiment chacun les vies qu’ils ont envie de vivre ? Auteur du Goût des merveilles (2015) et de Délicieux (2021), Eric Besnard a conçu son film alors que la crise du Covid éclatait et que le monde devenait méfiant… « Ce n’est pas, dit le cinéaste, parce que vous sciez du bois sans dire un mot que vous êtes un simplet. Et ce n’est pas non plus parce que vous êtes un homme puissant qui sillonne le monde, que vous n’avez pas de fractures intérieures. » Eric Besnard imagine ainsi que ses deux personnages vont petit à petit mettre à jour leurs fragilités mutuelles et prendre prendre conscience de ce qu’ils fuyaient jusque-là, chacun à sa manière, l’un en fanfaronnant, l’autre en se planquant derrière une dégaine de bûcheron taiseux. Lambert Wilson et Gregory Gadebois servent brillamment le propos ! (M6)
UN PETIT MIRACLE
Très investie dans son job d’enseignante de classe unique en province, Juliette craint que son aventure pédagogique ne s’achève lorsque son école est détruite par un incendie… En guise de dépannage, le maire lui propose d’occuper une salle dans une maison de retraite de la commune… Juliette saisit l’occasion et a la surprise de retrouver Edouard, son ancien instituteur. Mais celui-ci voudrait que tout ce monde, jeune et beau, lui fiche la paix. En s’appuyant sur Alice Pol, Jonathan Zaccaï et Eddy Mitchell, Sophie Boudre orchestre un premier long-métrage en forme de gentille petite comédie où se confrontent l’univers des Ehpad et celui des écoles. Etincelles et jolis sentiments à la clé. (Orange Studio)
LES ANGES SAUVAGES
Chef d’un gang de motards nommé Heavenly Blues, Blues doit récupérer dans le désert californien, la moto de Loser, l’un de ses copains. Pour cela, le gang s’attaque à une bande rivale de motards mexicains. L’affrontement a tôt fait d’alerter la police et une course-poursuite s’engage entre Loser, qui a eu la mauvaise idée de piquer une moto de police, et les forces de l’ordre… Trois avant le très culte Easy Rider, The Wild Angels, lance, en 1966, la mode du film de bikers. Grand maître américain de la série B, c’est Roger Corman qui s’y colle et, comme à son habitude, ce formidable dénicheur de talents va mettre le pied à l’étrier à des débutants comme Peter Fonda, Diane Ladd, Bruce Dern. Il offre aussi à Nancy Sinatra, la chanteuse iconique de Bang Bang, l’un de ses rares grands rôles à l’écran. Le scénario des Anges sauvages s’inspire en grande partie d’événements survenus dans la communauté Hells Angels de Californie. Le film a été produit avec sa collaboration et certains membres de la communauté y font des apparitions… Comme le dit Blues : « Nous voulons être libres ! Nous voulons être libres de faire ce que nous voulons faire ! Nous voulons être libres de rouler ! Et nous voulons être libres de rouler sur nos bécanes sans être harcelés par les flics. Et nous voulons être défoncés. Et nous voulons passer du bon temps ! Et c’est ce que nous allons faire. Nous allons passer du bon temps. Nous allons faire la fête ! » (Sidonis Calysta)
ALIBI.COM 2
Après avoir fermé l’agence Alibi.com par peur de perdre sa fiancée Flo, Greg demande cette dernière en mariage. Les parents de Flo veulent d’abord rencontrer les parents de Greg avant le mariage. Celui-ci n’assumant pas les activités de ces derniers, entre son père escroc et sa mère actrice de charme, il décide de rouvrir son agence avec l’aide de ses amis Augustin et Mehdi, pour un ultime Alibi et se trouver de faux parents plus présentables. Toutefois, comme il fallait s’y attendre, rien ne va se passer comme prévu. Le n°1 avait fait, en 2017, un beau résultat avec 3,5 millions de spectateurs et il semblait assez logique que Philippe Lacheau envisage un n°2. Qui a, lui aussi, tenu toutes ses promesses en salles avec 4,2 millions d’entrées. Une seconde réussite qui repose sur une histoire fluide, des gags à gogo et des acteurs (Lacheau lui-même, Elodie Fontan, Tarek Boudali, Julien Arruti, Nathalie Baye, Didier Bourdon, Arielle Domsbasle, Gérard Jugnot…) qui s’amusent manifestement… (Universal)
UN HOMME HEUREUX
Epouse de Jean Leroy, maire conservateur d’une petite ville du Nord de la France, Edith se sent homme depuis toujours. Lorsqu’elle décide d’annoncer sa transition de genre à son mari, c’est un séisme pour Jean, d’autant plus que se profilent les prochaines élections municipales. D’abord, il songe à une plaisanterie mais vite, il va s’arracher les cheveux. Déjà, Edith a commencé à prendre des hormones. Dans cette petite ville nordiste, cette lubie fait désordre. Burn-out ou ménopause, on se perd en conjectures. Que vont penser les électeurs ? Leroy pousse des cris : « J’aurais préféré être plaqué pour une girafe. » Sur un sujet d’actualité qui fait souvent grincer des dents et sans trop se préoccuper de vraisemblance, Tristan Séguéla opte pour une comédie légère qui se veut aussi un hymne à la tolérance. Il est aidé en cela par deux comédiens pleinement complices. Fausse moustache à l’appui, Catherine incarne cette Edith qui devient Eddy. « Ça n’est pas parce que j’ai un sexe de femme que je ne peux pas être un homme. » Yeux ronds et mine défaite, Fabrice Luchini tente de donner le change en élu impliqué, cultivant le slogan « En avant comme avant ». (Gaumont)