DU HEIMATFILM A LA REALITE NUE DE MICHELE-ANGELO MERISI
LA VILLE DOREE
Si le cinéaste berlinois Veit Harlan est entré dans la (sombre) histoire du 7e art, c’est pour un film de propagande nazi qu’il tourne en 1940 dans les studios de Babelsberg sous la supervision attentive de Joseph Goebbels, le ministre de la propagande du IIIe Reich. C’est bien sûr Le Juif Süss, archétype du cinéma national-socialiste et véritable discours de haine raciale. Ce portrait d’un Juif ambitieux, fortuné et… obsédé sexuel qui prend le pouvoir sur le faible duc de Wurtemberg connaîtra un imposant succès en Allemagne mais aussi à l’étranger, touchant trente millions de spectateurs en Europe… En 1942, Veit Harlan (1899-1964) va signer le premier long métrage en couleur réalisé en Europe (avec le procédé européen Agfacolor). Avec La ville dorée, il raconte l’histoire de la jolie Anna que son père destine à l’ouvrier Thomas. Mais Anna est attirée par les lumières de Prague. Se souvenant que sa mère, venant de la ville, s’est suicidée de désespoir à l’idée de devoir vivre à la campagne, la jeune fille décide de tenter sa chance dans la ville dorée. Ella va vite devenir la proie d’un cousin dépravé qui lui fera subir déshonneur et souillure… Veit Harlan confie le personnage d’Anna à la comédienne Kristina Söderbaum (son épouse depuis 1939) qui personnifie alors l’idéal féminin mis en avant par le régime hitlérien. Sa mort mélodramatique dans deux de ses films dont La ville dorée, où elle succombe dans l’eau, lui vaudra le surnom ironique de « noyée préférée du Reich »… Die goldene Stadt (titre original) se range parmi les Heimatfilms, genre qui fera florès de la fin des années 40 au début des années 70 en Allemagne mais aussi en Alsace où les séances en après-midi étaient largement fréquentées. C’est l’avènement du nouveau cinéma allemand, avec Rainer-Werner Fassbinder en tête, qui mettra un terme au genre. Artus Films présente, dans un joli coffret, le film restauré en dvd et Blu-ray accompagné d’une présentation de Bertrand Lamargelle ainsi que d’un livret (64 pages) de Christian Lucas sur les origines du Heimatfilm, cinéma qui magnifie, loin des villes mauvaises, la vie à la campagne, où les habitants vivent, heureux, en harmonie avec la nature, même si un exploiteur peut tenter de troubler ce paradis… (Artus Films)
CARAVAGE
Plus connu sous le nom du Caravage, Michele-Angelo Merisi est un immense artiste mais c’est aussi un rebelle qui se heurte aux règles de l’Église. Celles-ci prescrivent notamment comment les thèmes religieux doivent être représentés dans l’art. Lorsque le pape Paul V apprend que le peintre utilise des filles de joie (Lena Antonietti, fameuse prostituée romaine, devint son modèle favori) des voleurs et des vagabonds comme modèles pour ses tableaux, il fait effectuer des recherches par ses services secrets. Les résultats seraient déterminants pour l’octroi d’une grâce au Caravage. Pour le meurtre d’un rival issu d’une noble famille, Merisi a été condamné à mort par décapitation. En attendant, grâce au soutien de la riche marquise Costanza Sforza Colonna (Isabelle Huppert), secrètement éprise de lui, Caravaggio a pu se réfugier à Naples. Le souverain pontife a confié à un inquiétant inquisiteur (Louis Garrel) surnommé L’ombre, de mener l’enquête sur ce génie de la peinture. Troublé par la puissance de ses oeuvres, le policier va découvrir les vices et les vertus contradictoires du Caravage, tenant de la sorte sa vie -et sa mort- est entre ses mains. Porté par Riccardo Scamarcio, le treizième film comme réalisateur du comédien Michele Placido imagine le célèbre peintre comme un artiste pop, menant la vie tourbillonnante qu’il mènerait aujourd’hui à New York ou à Londres. En suivant Merisi, obsédé par la nécessité d’appuyer son art sur la réalité nue de l’existence, le cinéaste s’est fixé un défi, celui de subvertir l’imagerie courante des films se déroulant à la fin du XVIe siècle afin de réaliser un film authentique, sale, loin de la tentation d’une reconstitution léchée. Débraillé, souillé par les marques de son métier, toujours avec une épée, prêt à se battre, il s’attirera la haine d’ennemis puissants et sera l’artisan de son propre destin tragique. (Le Pacte)
LES HUIT MONTAGNES
Pietro, enfant unique, est un garçon de la ville; Bruno, le dernier enfant à vivre dans un village oublié du Val d’Aoste. Ils se lient d’amitié dans ce coin caché des Alpes qui leur tient lieu de royaume. La vie les éloigne sans pouvoir les séparer complètement. Alors que Bruno (Alessandro Borghi) reste fidèle à sa montagne, Pietro (Luca Martinelli) parcourt le monde. Cette traversée leur fera connaître l’amour et la perte, leurs origines et leurs destinées, mais surtout une amitié à la vie à la mort. Le cinéaste belge Felix Van Groeningen se penche volontiers sur des personnages se débattant avec une certaine fatalité. En adaptant le roman éponyme de l’Italien Paolo Cognetti, le cinéaste d’Alabama Monroe (2012) et Belgica (2016), ici en compagnie de Charlotte Vandermeersch, sa compagne à la ville, poursuit, sur une vingtaine d’années, dans l’exploration du mélodrame humain sur fond d’amitié masculine inaltérable et de retour à la nature. Cette quête de soi à travers l’autre a été tournée dans les majestueuses montagnes du Val d’Ayas, une vallée latérale de la vallée d’Aoste… (Pyramide)
QUATRE MOUCHES DE VELOURS GRIS
Musicien et batteur dans un groupe de rock, Tobias est suivi depuis plusieurs jours par un homme mystérieux. Un soir, il décide alors de le prendre en chasse. Au cours de la dispute qui suit leur rencontre, il le tue accidentellement et un inconnu masqué le prend en photo, l’arme du crime à la main. Cet inconnu va le harceler et le menacer, sans pour autant se livrer à un chantage. Sur les conseils de son ami Dieudonné, dit « Dieu », Tobias engage Arrosio, un détective privé efféminé et extravagant qui n’a réussi à résoudre aucune des 84 affaires qu’il a suivies depuis le début de sa carrière. Réalisé en 1971, Quatre mouches… est le dernier volet de la trilogie animalière de Dario Argento après L’oiseau au plumage de cristal (1969) et Le chat à neuf queues (1970). Dans ce thriller, le maître italien du giallo (alors à son apogée) développe les thèmes du mystère, de la violence graphique, du cauchemar, du sexe, le tout porté par une insolite esthétique fantastique. Avec le souci du cinéaste romain de donner à voir au spectateur ce qui devrait échapper à son regard. Sur une musique d’Ennio Morricone, Argento réunit les acteurs américains Michael Brandon et Mimsy Farmer, l’Italien Bud Spencer et Jean-Pierre Marielle dans le rôle d’Arrosio. (Carlotta)
16 ANS
Lors de leur rentrée en classe de seconde, Nora et Léo se croisent et, d’un seul regard, un lien fort va s’établir entre les deux jeunes gens. Mais, parallèlement à leur rencontre, Tarek, le frère de Nora, manutentionnaire dans l’hypermarché de la ville, se fait accuser par un des cadres du magasin du vol d’une bouteille d’un grand cru, méfait qu’il nie vigoureusement en insultant ledit cadre, ce qui incite le directeur de l’établissement à le renvoyer sans autre forme de procès. A la suite de cet incident, la belle aventure naissante entre Nora (Sabrina Levoye) et Léo Teïlo Azaïs) va sérieusement prendre du plomb dans l’aile… Car le directeur du magasin n’est autre que le père de Léo. Connu pour le remarquable Welcome (2009), Philippe Lioret donne, ici, une variation moderne et fraîche de Roméo et Juliette. Nora et Léo sont bien ensemble même si leur environnement contrarie leur amour naissant et va provoquer un désastreux conflit autour des déterminismes sociaux. Le cinéaste dessine alors d’intéressants personnages comme Tarek (Nassim Lyes), véritable écorché vif mais garçon aussi violent que paumé ou encore Frank Cavani, le directeur de l’hypermarché, qui s’est hissé à la force du poignet dans la petite bourgeoisie. Un récit sur l’amour, la jeunesse et l’avenir pour lequel Nora et Léo sont prêts à se battre. (Orange Studio)
MON PAYS IMAGINAIRE
« Mon dernier film, La cordillère des songes, se termine par une séquence où je raconte que ma mère m’avait appris qu’à la vue d’une étoile filante dans le ciel, je pouvais faire un vœu en mon for intérieur et que ce vœu deviendrait réalité. Dans cette séquence finale, je dis à voix haute que mon vœu est que le Chili retrouve son enfance et sa joie. » C’est le cinéaste chilien Patricio Guzman qui évoque ainsi la genèse de son dernier documentaire sur les manifestations chiliennes de 2019. En ce mois d’octobre, une révolution sociale inattendue explose. Un million et demi de personnes manifeste dans les rues de Santiago pour plus de démocratie, une vie plus digne, une meilleure éducation, un meilleur système de santé et une nouvelle Constitution… Pour Guzman, son pays retrouve alors sa mémoire et lui l’événement qu’il attttendait depuis ses luttes étudiantes de 1973. Les manifestations débutent à la suite de l’augmentation de 30 pesos du ticket de métro. Patricio Guzman interviewe des manifestants qui témoignent de la grande précarité d’une partie de la population chilienne, notamment les mères célibataires et les indigènes. Il recueille des témoignages sur la violence de la répression policière, qui visaient aussi la presse ou les secouristes… (Pyramide)
LE PARFUM VERT
En pleine représentation, devant un public médusé, un comédien de la Comédie-Française est assassiné par empoisonnement. Témoin direct du meurtre, Martin, l’un des comédiens du Français, est bientôt soupçonné par la police et pourchassé par la mystérieuse organisation qui a commandité le meurtre. Aidé par Claire, une auteure de bandes dessinées en mal de projet, Martin va chercher à élucider le mystère de cette mort violente au cours d’un voyage très mouvementé en Europe. Du réalisateur Nicolas Pariser, on avait gardé le souvenir de l’épatant Alice et le maire où une jeune philosophe (Anaïs Demoustier) était chargée de stimuler intellectuellement et politiquement un maire de Lyon (Fabrice Luchini) au bout du rouleau… Il semble que ce soit la (re-)lecture des albums de Tintin qui a poussé le cinéaste à écrire et à mettre en scène cette comédie noire sur laquelle passent également les ombres de Hitchcock et de Brian De Palma et pourquoi pas de Spirou et Fantasio. Par delà ces références assumées et marrantes, Pariser propose un film enlevé et subtil dans lequel Vincent Lacoste en comédien passablement à l’ouest et Sandrine Kiberlain en fofolle se lancent dans une aventure d’espionnage et s’en donnent à coeur-joie dans le second degré… (Diaphana)
VOUS N’AUREZ PAS MA HAINE
Journaliste français notamment à France Info, Antoine Leiris perd son épouse Hélène, 35 ans, mère d’un enfant de 17 mois, lors de l’attentat du Bataclan le 13 novembre 2015. Trois jours après les faits, il publie sur Facebook un message intitulé Vous n’aurez pas ma haine qui connaît un fort retentissement, faisant notamment la une du Monde où Leiris déclare notamment « Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère, ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes ». Le 30 mars 2016, il publie chez Fayard son premier livre sous le même titre où il conte les douze premiers jours « d’une vie à trois qu’il faut poursuivre à deux ». Le cinéaste allemand Kilian Riedhof adapte le best-seller d’Antoine Leiris pour en tirer une émouvant récit de résilience à la fois personnel et universel, empreint d’une magnifique humanité. Car comment surmonter une tragédie sans sombrer dans la haine et le désespoir ? A la haine des terroristes, Antoine oppose l’amour qu’il porte à son jeune fils et à sa femme disparue. Cette œuvre au propos vertigineux est portée par la belle interprétation de Pierre Deladonchamps et Camélia Jordana. (Blaq Out)
GOODBYE
Mariés depuis trente ans, Grace et Edward coulent des jours paisibles dans leur cottage sur la côte anglaise. Grace est exubérante et volubile. Elle prépare une anthologie de poèmes tout en administrant la maison. Edward est discret et effacé. Il se passionne pour les conquêtes napoléoniennes et achève une carrière d’enseignant. Mais ce matin-là, cette vie bien réglée va voler en éclat. A l’occasion de la visite de leur fils Jamie, Edward trouve le courage d’annoncer à sa femme sa décision: dans une heure, il quittera la maison pour une nouvelle vie. Sans elle. Cinéaste et scénariste (il est le coauteur du Gladiator de Ridley Scott), le Britannique William Nicholson filme un couple en décalage et en rupture et une histoire d’amour qui se termine tristement. Outre les belles images des falaises d’Hope Gap, il y apporte une touche très british. Bill Nighy (Harry Potter, Love Actually, Good Morning England ou Vivre) a l’élégance anglaise même si Edward est plutôt lâche. En face de lui, on trouve l’Américaine Annette Bening en femme fracassée… (Condor)
NOSTALGIA
Après quarante ans d’absence, Felice retourne dans sa ville natale : Naples. Dans la chambre au décor froid d’un grand hôtel, il dépose, la mine grave, un objet qu’on imagine précieux dans le coffre-fort. Il part en ville, commande une pizza… Il redécouvre les lieux, les codes de la ville et un passé qui le ronge et qui l’a conduit à quitter Naples. Il arrive du Caire où il séjourne depuis des dizaines d’années. Mais Naples, c’est la ville où il est né, où il a grandi, où il vient voir Teresa, sa mère, une très vieille dame qui vit seule dans un logement très modeste. Pour tirer sa mère de la misère, Feli va renouer avec sa ville. Révélé en 1992 par Mort d’un mathématicien napoltain, Mario Martone est napolitain. Et il situe, avec une approche quasi-documentaire, son film en grande partie dans le quartier populaire de La Sanita avec ses ruelles en pente, ses vieux aux fenêtres, ses petits commerçants, ses immeubles décatis creusés dans la roche et sous la coupe de la mafia locale. Avec ses allures de film noir, Nostalgia (un titre en référence à Pasolini) développe un beau personnage, brillamment incarné par Pierfrancesco Favino, qui, grâce à un jeune prêtre, va révéler son secret. (ARP)
THE SILENT TWINS
Au début des années 70, dans une petite ville tranquille du Pays de Galles, June et Jennifer Gibbons, deux sœurs jumelles totalement fusionnelles, ont peu à peu résolu de se murer dans le silence vis-à-vis de leur famille et du monde extérieur. Tandis que leur scolarité semble de plus en plus incertaine, elles s’inventent, dans leur chambre, un univers parallèle où elles laissent libre cours à leur imagination foisonnante…En s’appuyant sur une histoire vraie évoquée dans le livre éponyme de Marjorie Wallace, la cinéaste polonaise Agnieszka Smoczyńska (The Lure en 2015 qui racontait déjà l’aventure de deux sœurs…sirènes) évoque, avec une approche formelle originale qui mêle animation en stop-motion et séquences oniriques, le repli de deux adolescentes (Letitia Wright et Tamara Lawrance) qui cherchent àretranscrire leur créativité dans des histoires qu’elles voudraient voir publier. Mais leur mutisme va les entraîner à boire et à se shooter pour pouvoir s’exprimer auprès d’un garçon qui leur plaît. Un cercle vicieux d’alcool, de drogue, de jalousie sentimentale et créative qui va les amener à se faire interner… (Universal)
LA FILLE AU VAUTOUR
Jeune montagnarde, Wally, fille unique d’Aloïs Fender, un riche veuf, agriculteur dans la vallée d’Ötztal, vit, vers 1840, dans les Alpes tyroliennes. Elle est jeune, belle, intrépide, volontaire et travaille à la ferme comme un homme. Quand au péril de sa vie, elle escalade une falaise et capture un jeune vautour dans son nid malgré les attaques d’un rapace, elle suscite l’admiration de son père mais le mépris de Joseph, surnommé L’ours, un jeune chasseur qui chasse avec le châtelain de la vallée. Joseph tourne Wally en ridicule en l’appelant « La fille au vautour » car il est persuadé qu’une jeune fille ne peut porter de pantalon et grimper dans les montagnes alentour. Dans le Heimatfilm (voir plus haut La ville dorée), le vétéran Hans Steinhoff donne, en 1940, ce Geirwally (titre original) qui concentre les thèmes du genre plein de folklore et de traditions autour de la vie saine à la campagne. Le tout mâtiné de passion amoureuse car Wally (Heidemarie Hatheyer) est follement éprise de Joseph mais trop fière pour se l’avouer. Et les choses se compliquent lorsque son père envisage de lui faire épouser Vinzenz, un fermier voisin pour lequel elle n’a que répulsion… Contrainte d’aller vivre dans une hutte proche des glaciers, Wally tiendra bon, avec pour seule compagnie Hansl, son vautour apprivoisé, fidèle compagnon de ses infortunes. (Artus Films)
PENELOPE MON AMOUR
« Depuis 18 ans je filme ma fille Pénélope, jeune adulte porteuse d’autisme. Un jour j’ai ouvert le placard qui contenait des cassettes DV et des bobines super 8. Ça m’a presque crevé les yeux. Il fallait rassembler toutes ces images. Pénélope ne cesse d’acclamer ce qu’elle est, je ne cesse de questionner qui elle est. La réponse à la question est précisément dans cette quête infinie. Tout m’est renvoyé en miroir. Ainsi, n’est-ce pas Pénélope qui par ricochet me dit qui je suis ?… » C’est Claire Doyon qui parle ainsi… Au sortir de la Fémis, la cinéaste réalise une douzaine de courts-métrages et passe au « long » en 2003 avec Les lionceaux présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes. Entre témoignage intime et récit universel d’un combat dicté par l’amour, Pénélope mon amour raconte un chemin initiatique avec ses étapes cruciales : le choc du diagnostic, la déclaration de guerre, l’abdication des armes pour finalement accepter et découvrir un mode d’existence radicalement autre. Un documentaire émouvant et bouleversant. (Blaq Out)
CHOEUR DE ROCKERS
Chanteuse d’un groupe de rock qui se produit dans les bars et boîtes de Dunkerque, Alex, divorcée et mère de deux enfants, peine à subvenir à ses besoins. Un jour, son amie Élodie lui propose un drôle de job : faire chanter des comptines à une chorale de retraités…De fait, Alex découvre une bande de seniors ingérables qui ne rêve que d’une chose, chanter du rock ! Sa mission va s’avérer plus compliquée que prévu avec la plus improbable des chorales… Ida Techer et Luc Bricault se sont inspirés de l’histoire vraie de la chorale dunkerquoise Salt and Pepper, fondée en 2010 par Nathalie Manceau pour concocter une comédie où les personnages s’allument quand ils chantent. « On était des vieux cons qui chantaient des bluettes et tu es arrivée », dit d’ailleurs Betty à Alex. Et d’ailleurs les membres de Salt and Pepper ont un argument imparable : « On a tous l’âge de Mick Jagger ! » Autour de Mathilde Seigner (Alex), on retrouve des comédiens en verve : Bernard Le Coq, Anne Benoît, Andréa Férréol, Brigitte Roüan, Myriam Boyer, Patrick Rocca ou Armelle Deutsch. Et les chansons interprétées dans Choeur… sont plutôt bonnes, de Gabrielle (Johnny Hallyday) à We Will Rock You de Queen en passant par Ca, c’est vraiment toi de Téléphone. (UGC)
LES SURVIVANTS
Samuel part s’isoler dans son chalet au cœur des Alpes italiennes. Une nuit, une jeune femme se réfugie chez lui, piégée par la neige. Elle est afghane et veut traverser la montagne pour rejoindre la France. Samuel ne veut pas d’ennuis mais, devant sa détresse, décide de l’aider. Il est alors loin de se douter qu’au-delà de l’hostilité de la nature, c’est celle des hommes qu’ils devront affronter. Avec le robuste Denis Menochet (Peter von Kant et 2021 et As Bestas en 2022) et la comédienne iranienne Zar Amir Ebrahimi, prix d’interprétation à Cannes 2022 pour l’excellent Les nuits de Mashad, Guillaume Renusson signe un thriller haletant et enneigé qui tient parfaitement le spectateur en haleine. Le jeune cinéaste a imaginé ainsi le triple combat d’un homme, contre lui-même, contre la nature et contre les autres. A travers deux êtres blessés, un homme en deuil et une Afghane traquée par les milices citoyennes s’étant donné pour mission de barrer le passage aux migrants, le film évoque deux solitudes mais s’interroge avec acuité sur l’immigration et la montée de l’extrémisme. Tout en faisant un film de genre sur la traque et la survie, Renusson livre une réflexion sociale et politique. (Ad Vitam)
M3GAN
Cyber poupée de haute technologie M3gan dispose d’une intelligence artificielle programmée pour être la compagne idéale des enfants et la plus sûre alliée des parents. Conçue par Gemma, la brillante roboticienne d’une entreprise de jouets, M3gan écoute, observe et apprend tout en étant à la fois l’amie et le professeur, la camarade de jeu et la protectrice de l’enfant à qui elle est liée. Lorsque Gemma doit s’occuper de Cady, sa nièce de 8 ans, dont les parents sont soudainement décédés, elle ne se sent pas prête à assumer son rôle. Surmenée, elle décide de lier le prototype M3gan encore en développement à la petite fille… Gerard Johnstone met en scène un film de SF horrifique qui n’est pas sans faire penser à Chucky, la poupée maléfique d’il y a une trentaine d’années. Ayant réponse à tout et dotée d’une intelligence émotionnelle hors pair, M3gan comble toutes les attentes de Cody, qui devient accroc à sa poupée en silicone. Mais M3gan est tout bonnement un monstre de cruauté qui n’hésite pas devant le carnage… (Universal)
THE SYSTEM
Marine récemment revenu de la guerre, Terry Savage en est réduit à cambrioler des planques de dealers pour payer le traitement médical de sa fille. Lorsque Savage (l’acteur et chanteur de R’n’B Tyrese Gibson) se fait arrêter, on lui offre une chance de se racheter en échange d’une mission d’infiltration pour dénoncer la corruption dans une prison privée dirigée par un directeur sadique, Lucas Fisher. Après l’agression de Savage par un gang, Bones le prend sous son aile et lui apprend à survivre dans le système. Tout en luttant pour rester en vie lorsque le directeur l’oblige à intégrer le Donjon – un dangereux club de combat underground dirigé par Joker, un détenu dérangé- Savage élabore un plan visant à révéler la vérité sur le système corrompu et tous ceux qui le dirigent en recrutant les mêmes détenus qui ont essayé de le tuer. Dallas Jackson signe un pur film d’action. (Universal)