MADAME TANAKA, L’EXTRA-TERRESTRE, VIGO ET LE KING
COFFRET TANAKA
Considérée comme l’une des plus grandes actrices japonaises, Kinuyo Tanaka (1909-1997) apparaît dans plus de 250 films en un demi-siècle. Première Japonaise de l’après-guerre à passer derrière la caméra, elle fut surnommée « la mère du cinéma japonais ». Elle passe à la réalisation en 1953 avec Lettre d’amour dans lequel un homme taciturne et marqué par la guerre recherche son amour de jeunesse. Grâce à un beau coffret, on découvre l’ensemble des six films réalisés par Tanaka, soit La lune s’est levée (1955), Maternité éternelle (1955) qui s’inspire de la vie de la poétesse Fumiko Nakajo, La princesse errante (1960) drame biographique sur la personnalité de Hiro Saga, parente de l’empereur Hiro Hito, La nuit des femmes (1961), plongée dans le quotidien d’ex-prostituées après la fermeture des maisons closes au Japon et Mademoiselle Ogin (1962) sur l’histoire d’amour contrariée entre Gin et un seigneur en butte à la persécution des chrétiens dans le Japon du 16e siècle. Du mélodrame à la comédie en passant par l’odyssée amoureuse, Tanaka signe toujours, avec une approche féministe avant l’heure, de beaux portraits de femmes. Une voix singulière du 7e art nippon à découvrir sans faute. (Carlotta)
E.T.
Réalisée par Steven Spielberg en 1982, voici l’histoire d’Elliott, petit garçon solitaire qui se lie d’amitié avec un extraterrestre venu en mission d’exploration botanique sur la Terre et abandonné par les siens lorsque des agents du gouvernement américain débarquent dans la forêt où s’est posé l’appareil extraterrestre. Avec son frère et sa sœur, Elliott va le recueillir puis l’aider à reprendre contact avec ses congénères, tout en essayant de le garder caché de leur mère et du gouvernement américain. Pour le 40e anniversaire de la sortie du film, voici un beau coffret pour célébrer une œuvre-culte qui connut un succès immédiat pour devenir le film le plus rentable de tous les temps, record qui a tenu onze ans jusqu’à Jurassic Park, autre film de… Spielberg. Entre l’image du vélo d’Elliott s’envolant dans les airs et passant devant la lune ou la réplique « E.T. téléphone maison », le film est entré dans l’Histoire du cinéma. Le coffret contient plus de quatre heures de bonus. (Universal)
L’ATALANTE
Oeuvre iconique du 7e art mondial, le film réalisé en 1934 par Jean Vigo (1905-1934) est, avec Zéro de conduite (1933), le sommet du travail d’un cinéaste rare et novateur. En s’appuyant sur un superbe trio de comédiens (Michel Simon, Dita Parlo, Jean Dasté), il raconte l’aventure de Juliette qui, pour fuir la monotonie de sa vie au village, se marie avec Jean, un marinier qui navigue en compagnie du père Jules, un vieil excentrique, et d’un gosse, petit mousse de la péniche. La vie à bord de l’Atalante est monotone ; chacun s’adonne à ses activités : Jean se voue exagérément à son travail quitte à délaisser Juliette, qui entend tout réformer en se lançant dans un ménage inédit. Lors d’une escale de l’Atalante à Paris, la jeune épouse fugue… Jean, déprimé, est obsédé par son souvenir. Le film sort dans une version Blu-ray restaurée. Une pépite du cinéma français ! (Gaumont)
ELVIS
Révélé par Moulin rouge (2001) et auteur naguère d’une relecture de Gatsby le magnifique (2013), l’Australien Baz Luhrmann se retrouve, ici, sur un territoire très balisé car on sait tout de la carrière, de la personnalité, de l’œuvre, de la mort même d’Elvis Presley. Mais le cinéaste saute avec brio l’obstacle en dépassant le biopic pour traiter, au travers du mythe, du rêve américain, celui de la réussite d’une légende du rock’n roll. Austin Butler (qui interprète lui-même certaines chansons d’Elvis) s’empare avec aisance du rôle du King et il est opposé à un « monstre sacré », Tom Hanks, qui incarne l’ambivalent colonel Parker, impresario, génie de la communication et… escroc. Le film repose sur les rapports complexes entre le mentor et le chanteur mais on se régale de bout en bout des chansons d’Elvis. Longtemps après, In the Ghetto et Unchained Melody nous trottent encore dans l’oreille. (Warner)
LA BELLE NOISEUSE
Libre adaptation du roman Le chef d’oeuvre inconnu (1831) de Balzac, le film-fleuve (4 h) imaginé par Jacques Rivette est une plongée hypnotique dans la création artistique. Le film secoua le Festival de Cannes où il remporta le Grand prix du jury en 1991. Replaçant l’action dans un cadre contemporain, Rivette, à travers cinq journées de pose de la belle et rebelle Marianne dans l’atelier du peintre Frenhofer, observe le corps, réduit à l’état d’objet de désir, du modèle face au regard et au geste du peintre. Michel Piccoli est Frenhofer et Emmanuelle Béart obtient ici l’un de ses beaux rôles. Une belle version restaurée enrichie de bons suppléments. (Potemkine)
FRERE ET SOEUR
Louis et Alice, à l’orée de la cinquantaine, sont frère et sœur mais ils sont fâchés depuis vingt ans. Ils ne se voient plus, pire ils se vouent une haine viscérale. L’ancien prof et poète et l’actrice reconnue vont être contraints de se retrouver au décès de leurs parents. Dans une mise en scène maîtrisée, Arnaud Desplechin se penche sur une fascinante histoire d’amour/haine au coeur d’une famille qu’il radiographie jusqu’à l’os. On est presque dans une chronique bergmanienne. Remarquables, Marion Cotillard et Melvil Poupaud, habitués du cinéma de Desplechin, se portent des coups comme des boxeurs sur un ring. Impressionnant et dérangeant de violence. (Le Pacte)
REMONTONS LES CHAMPS ELYSEES
Quand Sacha Guitry réécrit l’Histoire de France, c’est toujours un délice ! Ici, le maître choisit un endroit mythique de Paris ! Pour la véracité historique, on peut donc discuter et même repasser mais pour le plaisir d’une relecture portée par le sens de la formule et le timbre si particulier du grand Sacha, c’est du pur et joyeux plaisir. Nous voici donc sur les fameux Champs, racontés par un instituteur, de la Concorde de 1617 à l’Etoile de 1938. On croise là Concino Concini, Louis XV las de la Pompadour et on assiste à une rencontre fortuite et improbable entre Bonaparte et Napoléon, à l’assassinat nocturne de l’inventeur du gaz d’éclairage ou aux débuts parisiens de Richard Wagner. Sacha Guitry se glisse dans différents personnages, ici l’instituteur, Louis XV ou Napoléon III. Jubilatoire ! (Gaumont)
ALONG THE RIDE
Figure du Nouvel Hollywood, Dennis Hopper (1936-2010), acteur d’Apocalypse Now, Colors ou True Romance et réalisateur du très culte Easy Rider, était, selon David Lynch qui le dirigea dans Blue Velvet, l’incarnation du « rebelle des fifties »… Le cinéaste Nick Ebeling explore, dans un documentaire, les hauts, les bas et l’ascension digne d’un phénix de l’icône hollywoodienne. Un voyage de plus de 40 ans dans une carrière légendaire. L’analyse du génie intransigeant de Dennis Hopper est enrichie d’une fascinante galerie de personnages dont Satya de la Manitou, le mystérieux bras droit de l’artiste mais aussi des membres de la famille et des amis qui, volontairement ou non, étaient du voyage… Un coffret collector inédit en France. (Carlotta)
LE DIABLE PROBABLEMENT
Au cimetière du Père Lachaise, on a retrouvé le cadavre de Charles, 20 ans, deux balles dans la tête. Que s’est-il passé ? Charles, Michel et quelques amis forment un petit groupe écologiste qui se préoccupe de la famine, de la pollution et de l’avenir du monde. Face à Michel, militant en lutte avec ses modestes moyens, Charles refuse l’engagement, dégoûté par le monde qui l’entoure. En 1977, Robert Bresson tourne son avant-dernier film, poussé, dit-il, par « le gâchis qu’on fait de tout. C’est cette civilisation de masse où bientôt l’individu n’existera plus. Cette agitation folle. Cette immense entreprise de démolition où nous périrons par où nous avons cru vivre. » Evoquant la stupéfiante indifférence des gens, sauf de certains jeunes plus lucides, il pointe une civilisation où bientôt l’individu n’existera plus. (Gaumont)
INCROYABLE MAIS VRAI
Alain et Marie ont décidé de s’installer dans une maison. En leur faisant visiter, l’agent immobilier leur promet « le clou de la visite ». De fait, dans la cave, se trouve une trappe… extraordinaire ! Ce conduit qui permet un saut temporel, va complètement bouleverser leur existence. Après le délirant Mandibules (2020), Quentin Dupieux signe une manière de conte philosophique où il s’amuse, avec un vrai sens de la mise en scène, à tordre le temps. Autour de la banalité du quotidien matinée d’idées fantastiques, il distille de la science-fiction minimaliste sans effets spéciaux. On se laisse embarquer avec plaisir dans des postulats absurdes d’autant qu’ils sont servis par un quatuor brillant : Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel et Anaïs Demoustier. (Diaphana)
JURASSIC WORLD : LE MONDE D’APRES
28 ans après la sortie de Jurassic Park réalisé par Steven Spielberg, les dinosaures sont de retour dans un sixième épisode de la saga. Pour finir en beauté, Colin Trevorrow a mis les petits plats dans les grands ! Quatre ans après l’éruption volcanique cataclysmique sur Isla Nublar, les dinos font désormais partie du quotidien des humains et parcourent librement la Terre. Mais l’équilibre reste évidemment fragile. Autour de plusieurs intrigues dont l’une liée à des manipulations génétiques à des fins commerciales, cette aventure multiplie les séquences très spectaculaires. Si les personnages d’Owen Grady (Chris Pratt) et Claire Dearing (Bryce Dallas Howard) sont au centre de l’action, on retrouve aussi avec un plaisir teinté de nostalgie, l’ancienne génération avec Sam Neill, Laura Dern et Jeff Goldblum. (Universal)
IRREDUCTIBLE
Paisible fonctionnaire aux Eaux et Forêts à Limoges, Vincent Peltier, dans le cadre d’un vaste plan gouvernemental, est poussé à démissionner par une têtue inspectrice du ministère (Pascale Arbillot). « Tu prends ton chèque et tu t’en vas ». Mais, malgré les assauts répétés de sa hiérarchie, Vincent refuse de capituler et entend profiter des avantages liés à son statut de fonctionnaire. Autour de la question du déclassement, l’excellent Jérôme Commandeur, devant et derrière la caméra (Irréductible est sa seconde réalisation après Ma famille t’adore déjà en 2016), réussit une agréable comédie satirique où Vincent, soutenu par les conseils avisés d’un syndicaliste « professionnel », va aller de mutation en mutation, découvrant le Pôle Nord mais aussi l’amour de la belle Ava (Laetitia Dosch), les joies de la famille et même une prise de conscience écologique. (M6)
BUZZ L’ECLAIR
« Vers l’infini et au-delà… » Echoué sur une planète hostile, à des années-lumière de la Terre, avec son équipage, Buzz l’Eclair tentera de ramener tout son petit monde à la maison. Le légendaire Ranger de l’espace né, on s’en souvient, dans Toy Story (1995), est promu au rang de héros. Mêlant science-fiction, action et aventure, ce Disney/Pixar (qui n’est pas une suite de Toy Story) raconte donc comment Buzz, ses jeunes recrues ambitieuses et son chat Sox vont affronter le terrible Zurg et ses robots implacables. Angus MacLane mène bien son affaire et le récit est pétaradant, alerte et sans temps morts. Les gamins vont aimer ! (Disney)
FRATE
A l’heure de l’enterrement de son père, Dumè est effondré. Débarque alors, dans ce village au milieu du maquis corse, Lucien. « C’est qui, lui ? » Surprise, c’est Lucien, le fils du père. Avec lequel Dumè, le fils adoptif, va devoir partager l’héritage du patriarche. A condition que les deux fils arrivent à cohabiter, l’espace d’un mois, dans la maison familiale. Les ennuis commencent. Autour des particularismes corses mais aussi autour de la confrontation de deux fils sur fond de légitimité culturelle et d’héritage immobilier, Karole Rocher et Barbara Biancardini ont imaginé une agréable comédie, certes prévisible, bien servie par Thomas Ngijol et Samir Guesmi qui se querellent avant de finir par s’apprécier. (Le Pacte)
KOSMIX
N’avez-vous jamais rêvé de partir sur la Lune ? C’est chose faire avec le volume 2 des aventures spatiales de Kit le petit robot qui travaille au centre de lancement des fusées spatiales en tant que robot de maintenance mais qui rêve d’aventures! Accompagné de Mr Batterie, Kit le petit robot curieux et courageux continue d’explorer l’univers et embarque avec lui le jeune spectateur pour en comprendre les mystères. Chaque épisode de cette bonne série réalisée par les Tchèques Vojtěch Dudek et Klára Jůzová est une occasion pour les enfants de s’amuser et d’acquérir des connaissances ayant trait à notre système solaire, mais aussi aux étoiles, aux trous noirs et même aux galaxies lointaines. Dans les pas de Kit, le volume 2 fait découvrir Uranus, Neptune, Pluton, la ceinture de Kuiper, Voyager, étoiles et constellations, une Supernova, une nébuleuse, les exoplanètes, la Voie Lactée etc. (Arte Editions)