LES BRAQUEURS, LE VETERAN ET LES MINABLES ESCROCS

Coup EscalierLE COUP DE L’ESCALIER
Ancien policier condamné pour corruption, Dave Burke prépare le cambriolage d’une banque dans une bourgade paisible. A priori un casse facile mais pour lequel Burke a besoin de complices. Ainsi, il fait appel à Slater, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale, et Ingram, un musicien noir criblé de dettes de jeu. En 1959, Robert Wise met en scène un grand classique du film noir auquel il apporte une dimension nouvelle en introduisant le problème racial tout en filmant magnifiquement le décor urbain de New York. Bien plus que le casse lui-même, « expédié » en quelques plans bien menés, c’est l’affrontement d’abord larvé puis ouvert entre Slater, raciste viscéral qui éprouve une véritable haine pour Ingram. La mise en scène est brillante avec un beau noir et blanc. Et Wise peut compter, pour incarner ses trois exclus du rêve américain, sur des acteurs remarquables : Robert Ryan (Slater), Harry Belafonte (Ingram) et Ed Begley (Dave). Avec de bons suppléments dont un portrait du cinéaste par Olivier Père. (Rimini Editions)
RetourRETOUR
En 1968 à Los Angeles, Bob Hyde, capitaine dans les Marines, part combattre au Vietnam. Pour se rendre utile en l’absence de son mari, Sally devient bénévole dans un hôpital de vétérans. Elle y retrouve Luke Martin, un ancien camarade de lycée. Paraplégique, moralement brisé, Luke est sujet à des accès de colère… En 1978, Hal Ashby, réalisateur d’Harold et Maude (1971) et cinéaste insoumis d’Hollywood, est l’un des premiers auteurs à aborder, dans Coming Home (en v.o.) les traumatismes des militaires de retour d’une « sale guerre » à travers une victime qui retrouve goût à la vie grâce à un amour de jeunesse. Jon Voight (Luke) et Jane Fonda (Sally) furent couronnés d’un Oscar pour un film qui bouleversa l’Amérique toute entière. Inédit en France en Blu-ray, le film (et ses bons suppléments) sort dans un superbe coffret collector en édition limitée. (Carlotta)
Il BidoneIL BIDONE
Augusto, Roberto et Picasso sont trois escrocs minables. Leur combine favorite : se déguiser en prêtres pour abuser, dans des campagnes reculées, des fidèles trop crédules. Mais Augusto, rattrapé par son passé et ayant retrouvé par hasard sa grande adolescente de fille, commence à se lasser de son existence. L’heure de la dernière escroquerie approche. En 1955, Federico Fellini s’essaye à une forme de film noir « à l’italienne » avec un gang en soutane. Le maestro retrouve la tonalité et la vision poétique de ses films précédents, Les Vitelloni (1953) et La Strada (1954), pour une approche encore néoréaliste des petites gens et de la misère sociale. Les Américains Broderick Crawford et Richard Basehart, l’Italien Franco Fabrizi entourent, ici, l’icône fellinienne Giulietta Masina. (Sidonis Calysta)
Un MondeUN MONDE
Et si la cour de récré était aussi effrayante qu’un film d’horreur ? Elève de primaire, la jeune Nora est confrontée de plein fouet au harcèlement dont est victime son grand frère Abel. En effet Abel est devenu la proie d’une petite bande d’enfants qui lui infligent, jour après jour, des brimades. Que faire, que dire ? Comment faire cesser l’enfer au cœur de l’école ? D’autant qu’Abel lui-même veut garder le silence… De son côté, son père  pousse Nora à parler… C’est à hauteur d’enfants (les jeunes Maya Vanderberque et Günter Duret sont impressionnants) que Laura Wandel réalise un premier long-métrage bouleversant et empreint d’une tension permanente. La cinéaste voulait que les spectateurs ressentent physiquement la violence du monde qu’elle décrit. Objectif atteint ! (M6)
Contes Cruels BushidoCONTES CRUELS DU BUSHIDO
Sa fiancée ayant fait une tentative de suicide, Ikura se rend à son chevet à l’hôpital. En rentrant chez lui, il découvre les écrits de ses ancêtres samouraïs, détaillant les atrocités endurées par eux depuis le 17e siècle au nom du code d’honneur du bushido. Cette caste de la noblesse militaire accomplissait des actes de violence sur ordre des seigneurs féodaux, mais ils souffraient encore plus de leur cruauté, souvent contraints au suicide rituel… Ours d’or à Berlin en 1963, le film de Tadashi Imai est une approche du samouraï au cinéma qui s’écarte radicalement de la romanisation habituelle du grand écran. Dans les suppléments, Futoshi Koga, historien du cinéma à Tokyo consacre un portrait à Imai, un « cinéaste du côté des faibles ». Restauré et inédit en DVD et Blu-ray. (Carlotta)
Crimes FuturLES CRIMES DU FUTUR
Dans un futur proche, les humains ont appris à s’adapter à un environnement de synthèse et l’humanité est capable de se métamorphoser. Célèbre mais énigmatique performeur, Saul Tenser a fait de ces transformations corporelles un spectacle d’avant-garde… Son assistante Caprice découvre avec ravissement le néo-organe produit par le corps de Tenser… Timlin, une enquêtrice du Registre national des Organes, suit de près leurs pratiques. C’est alors qu’un groupe mystérieux se manifeste : ils veulent profiter de la notoriété de Tenser pour révéler au monde la prochaine étape de l’évolution humaine. Muet depuis 2014 et Maps to the Stars, David Cronenberg revient, ici, avec une oeuvre sur les addictions et les phobies qui synthétise les grands thèmes de son cinéma. En s’appuyant sur Viggo Mortensen, Léa Seydoux et Kristen Stewart, il signe une dérangeante mais fascinante réflexion de science-fiction onirique… (Metropolitan)
Mille Une NuitsLES MILLE ET UNE NUITS
A Bagdad, Aladin, jeune benêt, vit avec sa mère et rêve d’assister à Bassora au mariage du Prince. Pauvre, il rêve de grandeur et de faste mais ne voit pas que la belle Djalma est amoureuse de lui. Chapardeur, il doit fuir les commerçants du marché. Sa vieille lampe et le génie qu’elle contient vont lui sauver la mise. En 1961, Mario Bava et Henry Levin travaillent ensemble, à Cinecitta, sur ce conte volontiers burlesque, parfaitement rocambolesque et plein d’effets spéciaux. Dans sa collection Make my Day, Jean-Baptiste Thoret propose ce divertissement (l’acteur de Chantons sous la pluie Donald O’Connor incarne Aladin, entouré d’un casting disparate: Michèle Mercier, Vittorio de Sica, Raymond Bussières) dans lequel apparaît souvent la marque du Bava sulfureux et gothique… (Studiocanal)
Comment Reussir Quand OnEstConCOMMENT REUSSIR QUAND ON EST CON ET PLEURNICHARD
S’il fut l’un des scénaristes et dialoguistes les plus brillants dans le cinéma français des années 50-70, Michel Audiard (1920-1985) mis aussi en scène une dizaine de films dont, en 1974, ce portrait de l’inénarrable Antoine Robinaud, voyageur de commerce qui parvient à vendre Volcano, son vermouth frelaté en apitoyant les âmes sensibles sur les misères du monde… Si sa stratégie fonctionne difficilement dans les bars et cafés, Robinaud et ses bouts rimés foireux emballent volontiers ces dames! Avec un Jean Carmet épatant en crétin moins bête qu’il n’y paraît (entouré de Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Stéphane Audran ou Jane Birkin), Audiard s’en donne à coeur-joie dans ses portraits tout en distillant ses punchlines: «  Y’a des aristocrates et des parvenus, dans la connerie comme dans le reste… » (Gaumont)
InstinctINSTINCT
Psychologue expérimentée, Nicoline vient de prendre un nouveau poste dans une clinique. Elle y croise Idris, un délinquant sexuel responsable de plusieurs crimes. Après cinq années de traitement, l’homme devrait pouvoir bénéficier pour la première fois d’une sortie non accompagnée. Mais la psychologue n’est pas convaincue que ce soit une bonne chose et tente de prolonger la période de probation. Entre un Idris très manipulateur et une Nicoline coincée par son attirance sexuelle pour le délinquant, commence un redoutable jeu du chat et de la souris. Avec Carice van Houten (Black Book de Verhoeven) et Marwan Kenzari vu en Jafar dans Aladdin, la Hollandaise Halina Reijn organise, dans l’univers carcéral, un psycho-thriller sur une liaison interdite et évidemment toxique… (Condor)
J'adore Ce Que Vous FaitesJ’ADORE CE QUE VOUS FAITES
Engagé pour incarner un résistant dans un blockbuster américain sur le débarquement de Provence en août 1944, Gérard Lanvin vient s’installer dans le Midi où la superproduction va être tournée. Un problème de piscine dans sa villa amène l’acteur à croiser Momo Zapareto. Le problème, c’est que l’homme à tout-faire est un fan absolu de Gérard Lanvin. Réalisateur du Fils à Jo (2011) et Papi Sitter (2020), les deux avec Gérard Lanvin en tête d’affiche, Philippe Guillard signe une agréable comédie autour de deux personnages qui, après bien des tracas et des embrouilles, vont finir par s’apprécier. Gérard Lanvin joue son propre rôle et excelle dans la fatigue excédée. En face de lui, en boulet majeur, l’humoriste Artus se régale… Un joyeux buddy movie sur l’univers du cinéma! (Gaumont)
Citoyen Se RebelleUN CITOYEN SE REBELLE
L’ingénieur Carlo Antonelli se fait passer à tabac par des voyous en tentant d’intervenir lors d’un braquage. Voyant que sa plainte a peu de chances d’aboutir et que la Justice ne fait rien pour l’aider, il décide de retrouver lui-même ses agresseurs. Il infiltre alors le milieu et parvient à se faire aider par Tommy, une petite frappe. Lors des années de plomb marquées notamment par les actions des Brigades Rouges en Italie, le cinéma bis transalpin va exprimer cette violence dans une vague de polars urbains âpres et cruels. Fortement inspiré par des films comme L’inspecteur Harry ou Un justicier dans la ville, le polar italien, le Poliziesco, va mettre en images vengeance, justice, et règlements de comptes. En 1974, Enzo Castellari dirige Franco Nero (et la Bond girl Barbara Bach!) dans un rôle de type ordinaire, justicier malgré lui. (Artus Films)
Walk The LineLE PAYS DE LA VIOLENCE
Shérif de la petite ville de Gainesboro dans le Tennessee, Henry Tawes s’ennuie dans sa vie de fonctionnaire sans grade auprès d’Ellen, sa femme. A l’occasion d’un accident de circulation, le shérif fait la connaissance de la jeune et belle Alma McCain. Sous le charme de cette Lolita perverse, Henry Tawes perd pied. Il va alors sacrifier non seulement sa famille mais aussi son honneur en transgressant la loi qu’il s’était jusque-là juré de défendre en s’acoquinant avec Carl McCain, le père d’Alma, un distillateur d’alcool poursuivi par un agent de l’État. Sur une bande son de Johnny Cash qui donne son titre original au film (I Walk the Line), John Frankenheimer met en scène, en 1970, Gregory Peck, Tuesday Weld, Estelle Parsons, Ralph Meeker et Charles Durning… (Sidonis Calysta)
Ete NucléaireL’ETE NUCLEAIRE
Le nucléaire civil, à l’exception du Malevil (1981) de Christian de Challonge, n’a pas souvent été mis en scène dans le cinéma français… C’est pourquoi on observe avec intérêt le troisième long-métrage de Gaël Lépingle (qui a vécu, jeune, près d’une centrale) qui raconte les aventures de Victor (Shaïm Boumedine, vu naguère dans les deux volets de Mektoub, my love de Kechiche) et de ses anciens copains du village qui se retrouvent confinés dans une ferme alors que survient un accident à la centrale nucléaire voisine. Ils guettent le passage du nuage radioactif alors qu’ils auraient dû évacuer la zone. Un film qui distille l’angoisse autour d’une menace réelle mais invisible… (Le Pacte)
The NorthmanTHE NORTMAN
Jeune prince, Amleth vient tout juste de devenir un homme quand son père est brutalement assassiné par son oncle Fjölnir qui s’empare également de la mère du garçon. Amleth fuit son royaume insulaire en barque, en jurant de se venger. Deux décennies plus tard, Amleth est devenu un berserkr, un guerrier viking capable d’entrer dans une fureur bestiale, qui pille et met à feu, avec ses frères berserkr, des villages slaves jusqu’à ce qu’une devineresse lui rappelle son vœu de venger son père, de secourir sa mère et de tuer son oncle. Auteur de The Lighthouse (2019), Robert Eggers met en scène, au 10e siècle, une aventure sur fond de combats sauvages dans laquelle on reconnaît Alexnder Skarsgard, Nicole Kidman, Willem Dafoe, Ethan Hawke ou la chanteuse Björk. (Universal)
Tarawa Tete PontTARAWA TETE DE PONT
Iles Gilbert, 1943. La section que dirige le lieutenant Brady est massacrée. Brady, le sergent Sloan et le soldat Campbell en réchappent. Brady tue Campbell, témoin de son incompétence. Peu après, Sloan se rend chez la veuve de Campbell et découvre que Brady est fiancé à Maria, la fille de celui qu’il a tué… Sur un scénario efficace, Paul Wendkos (révélé en 1957 par Le cambrioleur, un bon polar adapté de l’oeuvre de David Goodis) signe, en 1958, un solide film de guerre en se penchant sur un épisode sanglant et déterminant de la guerre du Pacifique, en l’occurrence la bataille de Tarawa, en novembre 1943, où pour la première fois, les troupes américaines sont opposées à une farouche résistance japonaise. (Sidonis Calysta)
Hommes Bord Crise NerfsHOMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERFS
Une poignée d’hommes venus de tous horizons mais tous au bout du rouleau se retrouvent sur le quai d’une gare de campagne perdue dans une nature sauvage. Ils sont venus pour un stage de thérapie de groupe, censé faire des miracles, le tout sous la houlette d’une coach prénommée Omega. « Si vous êtes là, dit-elle, c’est parce que vous allez mal mais surtout parce que vous avez envie d’aller mieux ». Après plusieurs centaines d’interviews d’hommes anonymes qui confiaient leurs peurs et leurs doutes, Audrey Dana a imaginé une comédie légère qui passent à la moulinette les travers et les faiblesses des hommes. Le titre-hommage à Almodovar est une manière pour Audrey Dana d’affirmer que l’hystérie qu’on dit si féminine peut aussi être portée par des hommes… Parce que « 80% de nos peurs ne servent à rien », la troupe finira par aller mieux. (Warner)
Alice Sweet AliceALICE SWEET ALICE
Alice Spages est une jeune fille très réservée de 12 ans vivant avec sa mère et sa jeune sœur Karen (Brooke Shields dans sa première apparition au cinéma), cette dernière monopolise toute l’attention de sa mère. Alors que Karen s’apprêtait à fêter sa première communion, elle est retrouvée sauvagement assassinée dans l’église. Quelques soupçons commencent à peser sur Alice, mais comment une jeune fille de 12 ans pourrait-elle accomplir de tels actes atroces ? Mais lorsque d’autres meurtres horribles continuent à survenir dans l’entourage d’Alice (Paula Sheppard), les soupçons semblent se préciser… Pour la première fois en Blu-ray, ce portrait d’un enfant diabolique est une petite pépite horrifique du cinéma américain des années 70 qui lorgne sur le « giallo » italien et préfigure l’ère des  slashers… (Rimini éditions)
Joyeuse Fin MondeJOYEUSE FIN DU MONDE
Dans la campagne anglaise, Nell, Simon et leur famille s’apprêtent à passer un serein dîner de Noël. Mais ils apprennent que la fin du monde est imminente. Il ne leur reste plus beaucoup de temps à vivre et le gouvernement incite de plus la population à se donner la mort pour éviter une future mort douloureuse. Dans une comédie horrifique, Camille Griffin réunit les clichés du film d’anticipation pour mieux s’en moquer. Et dire que cette fête de Noël devait permettre d’oublier un peu les tensions quotidiennes… Le film s’offre un joli casting avec Keira Knightley, Matthew Goode (The Crown et Downton Abbey) ou Lily-Rose Depp. (Metropolitan)

Laisser une réponse