Quand un Mosasaurus attaque…

Voilà qui, clairement, ne nous rajeunit pas ! Car il y a pratiquement trente ans que Steven Spielberg frappait un grand coup avec l’histoire de John Parker Hammond, PDG de la puissante compagnie InGen, qui est parvenu à donner vie à des dinosaures grâce à la génétique et décide de les utiliser dans le cadre d’un parc d’attractions qu’il compte ouvrir sur une île au large du Costa Rica. Avant l’ouverture, Hammond fait visiter le parc à un groupe d’experts pour obtenir leur aval. Pendant la visite, une tempête éclate et un informaticien corrompu par une entreprise rivale en profite pour couper les systèmes de sécurité afin de voler des embryons de dinosaures. En l’absence de tout système de sécurité pendant plusieurs heures, les dinosaures s’échappent sans mal, et le cauchemar des visiteurs commence…
Lorsque le wonderboy d’Hollywood lance son Jurassic Park, on se doute qu’il va mettre les petits plats dans les grands. Et on sait, depuis Les dents de la mer (1975), Rencontres du troisième type (1977), Les aventuriers de l’arche perdue (1981) ou E.T. (1982) que le bougre s’y connaît en matière de films spectaculaires…
Sans doute parce que les dinosaures n’ont jamais cessé de fasciner petits et grands, Jurassic Park était promis à un bel avenir. D’autant que le public était au rendez-vous (6,5 millions de spectateurs en France) d’une production qui allait devenir le plus gros succès financier jamais réalisé jusque là, devant E.T. l’extra-terrestre, précédent détenteur du titre…

Les dinosaures sont là! Jeff Goldblum, Sam Neill, Laura Dern, Bryce Dallas Howard, Chris Patt, Isabella Sermon et DeWanda Wise
sont inquiets…

Spielberg avait réalisé, en 1977, la suite de son film avec Le monde perdu : Jurassic Park avant de passer la main. C’est aussi à ce moment-là qu’on avait nous aussi, il faut bien le dire, laissé les dinosaures en plan.
Mais à l’heure où les salles obscures sont en mauvaise posture, côté fréquentation, on avait envie de voir à quoi pouvait bien ressembler un film censé ramener les spectateurs devant les grands écrans.
Force est de constater que l’Américain Colin Trevorrow, déjà auteur de Fallen Kingdom et du court-métrage, partie intégrante de la saga, Battle at Big Rock (2018), ne lésine pas sur les moyens. Nous voilà, en mer de Béring, au large de l’Alaska, la mer est grise et démontée et un bateau remonte de la pêche. Pas le temps de dire ouf : un énorme Mosasaurus vient avaler le tout… C’est parti !
Dans le sixième volet de la série « JP », on constate que les dinosaures font désormais des ravages écologiques un peu partout dans le monde. La place de ces créatures dans le monde humain est remise en question. Plusieurs animaux sont braconnés et capturés par des entreprises malveillantes qui tiennent des élevages clandestins. Quand le bébé du velociraptor Blue et le clone humain Maisie (dont l’ADN pourrait changer la face du monde) sont enlevés par des braconniers, Owen Grady et Claire Dearing –qui se considèrent comme les « parents » de Maisie, voire de Blue- se lancent à leur secours jusque dans une réserve de dinosaures aux confins des Dolomites gérée par une corporation aux intentions sinistres, sur laquelle enquêtent aussi les professeurs de paléontologie Alan Grant et Ellie Sattler. Ces derniers s’y rendent sur invitation de leur ami Ian Malcolm, le mathématicien passionné par la théorie du chaos…

Owen Grady poursuivi, à Malte,
par un Allosaurus et un Carnotaurus.

A l’instar des aventures de James Bond, Jurassic Wolrd – Le monde d’après a la bougeotte et se promène dans tous les coins, de la Sierra Nevada aux ruelles de La Valette à Malte en passant par les Dolomites, l’Utah ou les grandes forêts canadiennes. Avec une constante : les dinosaures sont partout ! Ils ont la mâchoire puissante, des crocs comme des gousses d’ail géantes et surtout ils sont méchants comme la gale. Même s’ils n’arrivent quand même pas à boulotter nos héros…
Comme c’est l’air du temps, le récit est fortement teinté d’écologie sur fond d’affreux qui entendent bien contrôler les ressources alimentaires mondiales, quitte à créer des criquets aussi énormes que voraces. D’ailleurs, la CIA, elle-même, a ouvert une « Division des espèces dangereuses » ! Mais, nous dit-on, les dinosaures peuvent nous en apprendre beaucoup sur nous-mêmes. Même si un personnage constate : « Il aurait dû rester au crétacé… »

Les professeurs Grant (Sam Neill)
et Sattler (Laura Dern) sont de retour!
Photos Universal Pictures

Et puis, cette conclusion épique a choisi de faire se rencontrer plusieurs générations de personnages de Jurassic Park. On retrouve les « historiques » déjà présents dans le premier opus que sont Sam Neill (Grant), Laura Dern (Sattler) et Jeff Goldblum (Malcolm) rejoints par la nouvelle génération représentée par Chris Patt (Grady) et Bryce Dallas Howard (Dearing) ou encore, dans une brève apparition, Omar Sy en agent des services secrets français… Du côté des nouveaux venus, on remarque la gentille Kayla Watts (DeWanda Wise) en émérite pilote d’avion ou la méchante Soyona Santos (Dichen Lachman) qui n’a pas son égal pour exciter les dinosaures et les faire attaquer notre troupe…
Pour faire bonne mesure, Le monde d’après nous assène, in fine, la leçon : « Il faut se faire confiance, être solidaires, coexister ». La survie est à ce prix !

JURASSIC WORLD – LE MONDE D’APRES Aventures (USA – 2h26) de Colin Trevorrow avec Chris Patt, Bryce Dallas Howard, Laura Dern, Jeff Goldblum, Sam Neill, DeWanda Wise, Mamoudou Athie, BD Wong, Omar Sy, Isabella Sermon, Campbell Scott, Dichen Lachman. Dans les salles le 8 juin.