Gérardmer: le retour des Rencontres deux ans après
« Oui ! » C’est Denis Blum qui le dit, quand on lui demande si c’est un soulagement de voir les 24e Rencontres de Gérardmer se tenir après deux éditions où la lumière ne s’est pas allumée sur l’écran géromois. « En 2020, nous étions en plein premier confinement et en 2021, les cinémas étaient fermés… » Du mardi 5 au vendredi 8 avril, les Rencontres du cinéma de Gérardmer sont donc de retour et Denis Blum, président de l’ACIEST (Association des cinémas indépendants de l’Est) et programmateur de la manifestation depuis une quinzaine d’années, a remis, depuis la fin de l’année dernière, les fers au feu. Une sélection compliquée ? « Pour les films art et essai, comme par exemple Les passagers de la nuit, ça n’a pas été difficile et sur tout ce que j’ai vu, j’aurai pu en retenir bien d’autres… » Côté films français, il en va un peu différemment car il est plus difficile de trouver des productions qui tiennent la route, notamment pour les comédies…
La sélection 2022 comprend une belle diversité de nationalités avec des films asiatiques, espagnol, allemand, argentin, norvégien… « Il y a, observe le programmateur, une sur-représentation du Japon mais c’est vraiment un hasard ! » Cependant, cette présence nippone s’inscrit aussi dans une démarche de reconquête du public des 15-25 ans. « On voit bien, dit encore Denis Blum, le succès impressionnant des mangas et le cinéma japonais marche bien en ce moment auprès de ce public que nous ciblons… »
Si les Rencontres sont ouvertes au grand public (« Les spectateurs de Gérardmer sont des fidèles des Rencontres et je ne doute pas qu’ils seront au rendez-vous de cette édition ») et voient nombre de journalistes et de critiques de cinéma venir découvrir, dans un temps rapproché, des avant-premières, cette célébration du cinéma offre aussi, depuis l’origine, aux professionnels -distributeurs et exploitants- l’occasion de se retrouver et d’échanger. Ils pourront ainsi débattre de ces 15-25 ans à ramener dans les salles avec, par exemple, des films, certes japonais comme Junk Head mais aussi norvégien comme Ninja Baby ou encore Le visiteur du futur de François Descraques. Ce dernier sera toutefois projeté lors d’une séance uniquement réservée aux exploitants de salles.
Les Rencontres étant aussi marquées par les visites des équipes de films, on notera, le jeudi 7, la présence d’un monstre sacré du cinéma français. Vedette du documentaire Tourner pour vivre, Claude Lelouch sera, après la projection du film, l’invité d’une masterclass animée par Jean Walker. « Accueillir aujourd’hui Lelouch, c’est recevoir l’un des derniers grands de sa génération… Même si on peut parfois être critique sur ses films, c’est une personnalité attachante et qu’on aime bien ! »
Alors que la traditionnelle fête des jonquilles sera de retour à Gérardmer en 2023, le coup d’envoi des Rencontres, avec une jauge que Denis Blum estime équivalente à celle de 2019, est proche… Si la pandémie semble reprendre, Denis Blum garde confiance. Dans les circonstances actuelles, il n’y a pas de recommandations. Masque ou pas masque ? « Chacun fera à son appréciation… »