LA MAIRE COURAGE, LE SOLDAT PERDU, L’ASSISTANTE, LES SORCIERES, LE PRESIDENT ET SA LOBBYISTE
9 JOURS A RAQQA
Ingénieure en génie civil, trois fois major de sa promotion, Leila Mustapha, 30 ans, est la jeune maire de Raqqa, l’ancienne capitale autoproclamée de l’état islamique en Syrie. Plongée dans un monde d’hommes, elle a pour mission de reconstruire sa ville en ruines après la guerre, de réconcilier la population et d’instaurer la démocratie. Une mission hors normes. Journaliste et écrivaine, Marine de Tilly souhaitait rencontrer Leila Mustapha chez elle. Le réalisateur Xavier de Lauzanne a contacté l’écrivaine pour filmer cette rencontre. Voici, dans un solide documentaire, le portrait d’une femme sereine malgré les dangers et qui dégage une force tranquille dans sa volonté d’aller de l’avant. (L’Atelier d’images)
ONODA
Soldat japonais en poste sur l’île de Lubang aux Philippines, Hiro Onoda refusa de croire à la fin de la Seconde Guerre mondiale et à la reddition du Japon en 1945. Avec une poignée de soldats, il continua la guerre jusqu’en 1974. En s’emparant de l’histoire vraie de ce lieutenant qui pense que tous les signes de la défaite sont des ruses des Américains, le cinéaste français Arthur Harari, auteur en 2016 du thriller Diamant noir, signe, avec un casting entièrement nippon, un remarquable film de guerre sous-titré 10.000 nuits dans la jungle autour d’un personnage, filmé avec tendresse, qui reste attaché au serment qu’il a fait lors de sa formation secrète. Exigeant et beau comme le mystère d’une personnalité têtue et insondable. (Le Pacte)
MON ANNEE A NEW YORK
« Je ne voulais pas être ordinaire ». En 1995, Joanna Rakoff, une jeune femme qui rêve de devenir écrivaine, réussit à se faire embaucher comme assistante de l’agente littéraire de J. D. Salinger, immense figure de la littérature US et étrange personnage constamment reclus chez lui. Avec Margaret Qualley (la fille de l’actrice Andie MacDowell), une Joanna fraîche et parfaite avec ses rêves littéraires et l’excellente Sigourney Weaver en agente rugueuse et pète-sec, le Québecois Philippe Falardeau, réalisateur de l’émouvant Monsieur Lazhar (2011), réussit une comédie dramatique rythmée qui, dans un décor new-yorkais très « café littéraire », questionne les aspirations d’une Joanna, prise entre deux histoires d’amour et ses beaux rêves. (Metropolitan)
LES SORCIERES D’AKELARRE
« Les hommes ont peur des femmes qui n’ont pas peur ». En 1609, au Pays basque, six jeunes filles d’un village sont arrêtées et accusées de sorcellerie. La mort sur le bûcher les attend pour avoir pris part à un sabbat. Remarqué en 2015 avec Eva ne dort pas, le cinéaste argentin Pablo Agüero, inspiré par les écrits de Michelet sur la représentation des sorcières, a voulu faire « un film de sorcières sans sorcière » en se mettant du côté des victimes. Le village d’Akelarre est tenu par les femmes, les pêcheurs étant en mer et cela contrarie l’Eglise qui y voit la marque du diable. La chasse aux sorcières se mettra bientôt en branle… Un film impressionnant, aux images fortes, sur des femmes qui ont décidé de prendre leur destin en main. (Blaq Out)
LE PRESIDENT ET MISS WADE
Figure énergique et charismatique, le président américain Andrew Shepherd est un homme jeune auquel un veuvage précoce a apporté un surcroît de sympathie et de popularité. Alors qu’il surfe sur les sondages et qu’il est en route pour un second mandat, il entend faire voter un amendement sur l’usage des combustibles polluants. Cela l’amène à rencontrer la lobbyiste Sydney Wade mandatée par une organisation écolo. Shepherd est vite sous le charme. En 1995, Rob Reiner signe une romance enlevée qui lorgne du côté de Capra et rend hommage aux comédies de l’âge d’or hollywoodien. Michael Douglas, en séduisant président, et Annette Benning, en charmante gaffeuse, sont épatants de charme. (Rimini éditions)
LOUXOR
De retour d’une mission humanitaire éprouvante et dangereuse, Hana pose son sac pour quelques jours de repos au Winter Palace de Louxor. La frêle et taiseuse Anglaise connaît bien le coin où elle a travaillé des années auparavant. Et elle retrouve par hasard l’archéologue Sultan (Karim Saleh) avec lequel elle avait eu autrefois une liaison. En s’appuyant sur la diaphane et juste Andrea Riseborough (vue dans Shadow Dancer ou Birdman), la cinéaste anglaise Zeina Durra distille une étrange aventure intime et amoureuse. Sans avoir de but précis, la mystérieuse Hana arpente les temples pharaoniques et entraîne le spectateur dans un intrigant voyage à travers Louxor, loin des catalogues touristiques… (ESC éditions)
HOMMES FEMMES MODE D’EMPLOI
Inspecteur de police alors qu’il voulait être acteur, Fabio Lini croise Benoît Blanc, un homme d’affaires sans scrupules, dans le cabinet du professeur Lerner. Les deux doivent subir une endoscopie gastrique. Ayant reconnu en Benoît un amant qui l’a autrefois bafouée, l’assistante de Lerner décide, par vengeance amoureuse, d’intervertir les résultats des biopsies, faisant croire à Benoît qu’il a un cancer et laissant ignorer à Fabio le mal qui le ronge. Une amitié se forge entre Fabio (Fabrice Luchini) et Benoît (Bernard Tapie), chacun découvrant à travers l’autre un mode d’emploi pour sa propre vie. Par ailleurs, une « veuve noire » cherche de riches veufs éplorés alors qu’un SDF à la voix d’or va vivre un conte de fées. En 1996, Claude Lelouch offre à Bernard Tapie, alors en délicatesse dans le domaine des affaires, de la politique et du football, son premier rôle au cinéma. (Metropolitan)
LOULOUTE
Devenue professeur, Louise, la trentaine déprimée, se souvient de ses 10 ans à la ferme familiale en Normandie. C’étaient les années 80 et Louloute était alors « comme dans du velours » entre les vaches, les pulls en laine, les copains et le Club Dorothée à la télé… Autour de l’histoire de Louise, Hubert Viel construit un drame car ses parents Isabelle (Laure Calamy) et Jean-Jacques (Bruno Clairefond) vivent dans la peur du lendemain, entre l’huissier, les impayés et la crise économique qui frappe l’agriculture. Un beau film entre mélancolie enfantine et rudesse du monde rural lorsque les dettes s’accumulent et que le cœur n’y est plus… (ESC éditions)
LA BETE DE GUERRE
Dans l’Afghanistan en 1981, un escadron de chars russes attaque un village et massacre ses habitants. Sur le retour, l’un des blindés s’égare dans le désert afghan. Pris en chasse par les moudjahiddins, la tension monte à bord. Le commandant, paranoïaque, se croit trahi par son pilote et l’abandonne aux mains des rebelles. En 1988, l’Américain Kevin Reynolds, avec une distribution hollywoodienne, adapte une pièce de théâtre sur la guerre d’Afghanistan de 1979 à 1989 et signe un film de guerre terriblement âpre. Loin de tout manichéisme – les salauds sont dans les deux camps- voici un film (méconnu) qui gagne à être redécouvert. (ESC éditions)
LES COMPAGNONS DE LA GLOIRE
En juin 1876, la fameuse bataille de Little Big Horn opposa 647 soldats du 7e de cavalerie dirigé par le général Custer aux Sioux et aux Cheyennes de Sitting Bull. Autour de cette épisode tragique qui vit la mort de tous les hommes de la cavalerie, le réalisateur Arnold Laven tourna en 1965, sur un scénario de Sam Peckinpah, un western, longtemps oublié, qui met aux prises un général (Andrew Duggan) et un capitaine (Tom Tryon) qui s’opposent sur le sacrifice de jeunes recrues pour servir la « gloire » du général… La bataille finale est impressionnante et le film donne une vision virulente de la hiérarchie militaire… (Sidonis Calysta)
LA BRUNE DE MES REVES
Dans sa prison, Ronnie Jackson attend la peine capitale. En flash-back, il raconte son histoire à quelques reporters venus assister à l’exécution. Modeste photographe-portraitiste pour enfants, il rêve de devenir détective privé comme McCloud (Alan Ladd, lui-même dans une apparition en clin d’oeil), son voisin de palier. Un jour, seul dans le bureau du privé, Ronnie voit débarquer Carlotta Montey, une belle brune apeurée (Dorothy Lamour). Sous le charme, Ronnie décide d’enquêter. En 1947, Elliott Nugent signe une parodie joyeusement loufoque de film noir. Vedette comique, Bob Hope n’hésite pas à forcer le trait mais c’est le jeu ! (Artus Films)
ATTENTION AU DEPART
« Ils sont dans un train… Il ne peut pas leur arriver grand’chose ! » Vite dit. Père de famille, Benjamin accompagne son fils et ses copains dans le train pour leur colo. Son beau-père Antoine lui donne un coup de main. Las, le train part avec les enfants mais sans Benjamin et Antoine. Les deux se lancent alors dans une folle course-poursuite pour rattraper le train et les gamins qui filent vers le Midi. En cachant la vérité à la mère des gamins. Une comédie de vacances… estivales où les enfants font leur lot de bêtises tandis que les adultes (Jérôme Commandeur et André Dussollier) s’arrachent les cheveux. Mignon et sans prétention. (M6)
D’ARTAGNAN ET LES TROIS MOUSQUETAIRES
Parti de sa Gascogne natale, le jeune et intrépide D’Artagnan monte à Paris pour devenir mousquetaire du Roi. Bientôt sous le charme de la douce Constance, il se rend vite indispensable auprès d’Athos, Porthos et Aramis. En s’appliquant à conserver le style chaleureux de la série animée hispano-japonaise originale (gros succès des années 80), les auteurs ont utilisé les meilleures techniques d’animation contemporaine pour la célèbre aventure de cape et d’épée d’Alexandre Dumas. Les plus jeunes prendront plaisir au ton cartoonesque de l’histoire tandis que les plus grands auront un petit pincement nostalgique… (M6)