AVA, ROBIN, FERRARE, LADY DAY ET ADJANI DANS LE PLUS SIMPLE APPAREIL
PANDORA
Belle chanteuse américaine, Pandora Reynolds enflamme les hommes. Un torero est ainsi prêt à tout pour la posséder… Un soir en Espagne, elle observe un yacht ancré dans la baie. Il appartient à l’énigmatique Hendrick Van der Zee (James Mason) qui n’est autre que le Hollandais volant, marin maudit condamné à ne vivre une vie humaine que six mois tous les sept ans. A moins qu’une femme ne meurt d’amour pour lui. Entre le glamour hollywoodien et le conte romanesque et onirique, Albert Lewin signe, en 1951, un poème d’amour porté par la divine Ava Gardner dans l’un de ses rôles mythiques. Inédit en Blu-ray et en version restaurée, le film sort dans un beau coffret collector avec de bons suppléments et un livre inédit (160 pages) écrit par Patrick Brion. Ava for ever ! (Carlotta)
THE FISHER KING
Célèbre animateur de radio, Jack Lucas est un type arrogant, cynique et égoïste. Un soir, il reçoit l’appel d’un auditeur, mentalement instable, qui ira ensuite, tuer sept personnes dans un restaurant… Rongé par la culpabilité, Jack plonge. Trois ans plus tard, paumé et agressé par des malfrats dans une rue la nuit, il est sauvé par Parry, ex-prof qui a sombré dans la folie après la mort violente de sa femme. Amoureux transi d’une femme imaginaire, Parry s’est juré de trouver le Graal… En 1991, avec Jeff Bridges et l’admirable Robin Williams, Terry Gilliam évolue entre drame et fantasy en brossant le portrait baroque d’un clochard magnifique qui tirera un paumé vers la rédemption. Un beau coffret riche en suppléments dont la genèse du tournage racontée par Gilliam à… Albert Dupontel. (Wild Side)
LE JARDIN DES FINZI-CONTINI
Il y a comme une sorte de paradis perdu dans l’un des derniers grands films de ce maître du néo-réalisme italien que fut Vittorio De Sica. En 1970, entre la lumière dorée de l’été et la froidure hivernale, il met en scène, dans l’Italie de 1938, l’histoire de la famille juive des Finzi-Contini, piliers de l’aristocratie de Ferrare. Alors que la peste brune et l’idéologie fasciste sont à l’œuvre, la jeunesse juive, incarnée par la belle Micol (Dominique Sanda) et son frère Alberto (Helmut Berger), voit son destin basculer. Le film s’achève brutalement sur l’arrestation de la famille en 1943. Ours d’or à Berlin et Oscar du meilleur film étranger à Hollywood en 1971, le film sort pour la première fois en Blu-ray, enrichi de bons suppléments. (M6)
BILLIE HOLIDAY, UNE AFFAIRE D’ETAT
Dans les années quarante, Billie Holiday, la Lady Day du jazz, devient la cible du Bureau des narcotiques du FBI mené par un Harry Anslinger complètement hystérique. De fait, la chanteuse est traquée par la police fédérale à cause de sa chanson Strange Fruit qui dénonce sans fard le lynchage des Noirs. Même lorsque son entourage lui conseille de renoncer à ce titre, Billie Holiday persiste. En s’appuyant sur la nouvelle venue Andra Day, magnifique Billie, le réalisateur Lee Daniels (Precious, Le majordome) suit une femme dévorée par de multiples addictions et qui est piégée par Jimmy Fletcher, un agent noir infiltré avec lequel elle a une liaison tumultueuse. Un portrait fort et émouvant d’une grande dame du jazz et d’une pionnière des droits civiques aux Etats-Unis. (Metropolitan)
L’ETE MEURTRIER
En 1976, Eliane dite Elle s’installe dans un village provençal. Séduisante beauté de 20 ans, elle est accompagnée de Gabriel, son père adoptif paralytique (Michel Galabru) qui refuse de s’occuper d’elle et de sa mère Paula (Maria Machado qui se souvient du film dans les bonus) surnommée Eva Braun à cause de ses origines allemandes. Bientôt, Elle va affoler les hommes du village. Florimond alias Pin-Pon (Alain Souchon), employé dans le garage local, pompier volontaire et coureur cycliste amateur, est vite sous le charme de l’aguicheuse Elle. En s’appuyant sur le roman de Sébastien Japrisot, Jean Becker mit en scène cette histoire sulfureuse qui rassembla plus de 5 millions de spectateurs et gagna quatre César. Isabelle Adjani s’offre, ici, quelques scènes de nu qui sont restées dans les mémoires. Une sortie Blu-ray en version restaurée. (M6)
AU-DELA DES GRILLES
Meurtrier de sa maîtresse infidèle, Pierre, recherché par la police française, débarque clandestinement dans le port de Gènes, en Italie. Aidé par Cecchina, une petite fille, il fait rapidement la connaissance de Marta, sa mère. Entre les deux, se noue une brève idylle chargée de menaces car la jalousie de Cecchina confie à la haine. En s’appuyant sur un scénario de Cesare Zavattini et de Suso Cecchi d’Amico, deux figures du néoréalisme italien, René Clément tourne en 1948, cette production franco-italienne qui remportera l’Oscar du meilleur film étranger à Hollywood en 1951. En 1949, à Cannes, ce drame vaut le prix d’interprétation à l’Italienne Isa Miranda dans le rôle de Marta, Clément étant couronné comme meilleur réalisateur. Interprète de Pierre, Jean Gabin, revenu de la guerre où il a combattu dans les Forces françaises libres, entame, ici, sa nouvelle carrière. Il a les cheveux blancs et le séducteur de Gueule d’amour n’est plus. Mais le talent est intact… Dans les bonus, Jean-Claude Missiaen évoque la rencontre entre Clément et Gabin… (M6)
PAIEMENT CASH
La vie d’Harry Mitchell pourrait être un long fleuve tranquille. Une femme aimante et toujours attirante (qui aspire à une carrière politique), un travail qu’il adore, une belle voiture… Las, trois malfrats font chanter Mitchell avec une vidéo de ses ébats avec Cini, sa jeune maîtresse et réclament une somme considérable. Ils ont juste oublié que cette cible idéale est loin d’être un tocard. Dos au mur, Mitchell va réagir avec vigueur et mettre à mal les affreux. En 1986, John Frankenheimer, le réalisateur du Prisonnier d’Alcatraz, adapte un roman d’Elmore Leonard et signe un thriller dans lequel Roy Scheider (bien entouré par Ann-Margret et Vanity) va damer le pion à de gros affreux tout en tournant le dos à l’enfer du sexe californien. (Sidonis Calysta)
UN ESPION ORDINAIRE
En pleine Guerre froide, les services secrets britanniques décident, en 1962, de lancer Greville Wynne, un modeste représentant de commerce anglais, dans une mission secrète et périlleuse : nouer une alliance avec le colonel soviétique Penkovsky. Objectif : obtenir des renseignements pour éviter un choc nucléaire et désamorcer la crise des missiles de Cuba. Inspiré d’une histoire vraie, le film de Dominic Cooke (connu surtout pour ses mises en scène de théâtre et d’opéra) est du pur cinéma d’espionnage « à l’ancienne ». En civil presque quelconque (et choisi pour cela), Benedict Cumberbatch est formidable. Son Wynne prend de plus en plus de risques dans Moscou « où tout le monde est du KGB »… (M6)
L’HOMME INVISIBLE
Comme Dracula (1931) ou Le fantôme de l’opéra (1943), voici un bijou de la fameuse série des Universal Monsters initiée, au début des années 30 par Carl Laemmlé Jr. Avant de porter Frankenstein (1935) à l’écran, James Whale, pour L’homme invisible (1933), adapte le roman éponyme (1897) de H.G. Wells et met en scène l’histoire de Jack Griffin, un scientifique obnubilé par son travail, qui a réussi la prouesse de devenir invisible grâce à une formule qu’il a inventée. Las, il n’arrive pas à inverser les effets. En quête d’un antidote, Griffin (Claude Rains à ses grands débuts) se réfugie dans un village isolé. Mais le comportement de cet homme invisible change. Il devient fou, agressif et épris d’une terrifiante envie de pouvoir… (Universal)
L’IMPASSE
Dans le New York de la fin des seventies, Carlo Brigante sort de prison et décide de se ranger des voitures. S’il veut se construire une nouvelle existence, ses anciens complices ne l’entendent pas ainsi. Dix ans après son frénétique Scarface, Brian de Palma retrouve Al Pacino en trafiquant de drogue qui sait qu’il doit tourner le dos à son passé. Son sens de l’honneur, ses intuitions et ses reflexes sont intacts mais son rêve a changé. Ce qui, autrefois, a fait de lui un redoutable caïd de la mafia risque bien, aujourd’hui, de lui coûter la vie. Relatif échec commercial en 1993, Carlito’s Way demeure l’une des œuvres les plus sombres de De Palma. (Universal)
LES DEUX ALFRED
Chômeur déclassé, Alexandre Duveteux a deux mois pour prouver à sa femme (officier sur un sous-marin et absente pour deux mois) qu’il peut s’occuper de ses deux jeunes enfants et être autonome financièrement. Alors qu’il conduit Ernestine à la crèche, il croise le providentiel Arcimboldo, « entrepreneur de lui-même » qui va venir squatter chez lui. Le problème, c’est que la start-up qui s’apprête à prendre Alexandre à l’essai est tout à fait « No Child » (enfants interdits). Avec des rôles à égalité, Denis (Alexandre) et Bruno Podalydès (Arcimboldo) s’en donnent à cœur joie dans cette comédie poético-grinçante et joyeusement nonchalante qui, entre benchmarking et ubérisation, dit bien des choses sur le travail (le personnage de Sandrine Kiberlain, en executive woman, est savoureux) et l’entreprise aujourd’hui… (UGC)
IBRAHIM
« Tu es un rêveur, en fait ! » C’est une copine d’Ibrahim qui lui fait la remarque. De fait, la vie de l’adolescent se partage entre Ahmed, son père, écailler dans une brasserie parisienne et Achille, son copain du lycée technique. Mais à cause des mauvais coups d’Achille, le rêve d’Ahmed, homme sérieux et réservé, va s’effondrer. Il doit en effet régler la lourde note d’un vol commis par Ibrahim (Abdelrani Bendaher). Pour sa première réalisation, Samir Guesmi (qui incarne le taiseux Ahmed) signe un beau film sur la relation père-fils, sur un noyau familial à la dérive et surtout sur la quête de dignité d’Ahmed. C’est fort, fin et émouvant à souhait. (Le Pacte)
THE TRIP
Au bord de la crise conjugale, Lisa et Lars décident de s’isoler dans un chalet au bord d’un lac. Mais le coin n’est paradisiaque qu’en apparence car le couple partage, sans le savoir, la même volonté : tuer l’autre. Tandis qu’ils cherchent le moyen de mener à bien leur funeste projet, des visiteurs inattendus s’introduisent dans la maison… Révélé en 2009 par Dead Snow sur des étudiants poursuivis par des zombies… nazis, le Norvégien Tommy Wirkola signe une comédie « du remariage » qui choisit un ton comico-horrifique, voire gore bienvenu. Noomi Rapace et Aksel Hennie s’en donnent à cœur-joie dans le dégommage des affreux. (Lonesome Bear)
FISHERMAN’S FRIENDS
« J’ai pas envie d’être le mec qui est passé à côté des Beatles ! » Venu en Cornouailles pour un enterrement de vie de garçon, Danny, producteur de musique londonien, décide, par défi, de faire signer un contrat à dix pêcheurs du coin pour un album de chants de marins… Mais il va devoir se coltiner des gaillards qui accordent plus d’importance à l’amitié qu’à la célébrité. De beaux paysages, des personnages chaleureux, une touche d’humour british, une histoire d’amour, évidemment et voilà le feel-good movie comme on les aime. En s’inspirant d’une histoire improbable mais vraie, Chris Foggin réussit son coup et nous fait sourire… (Blaq Out)
UN TOUR CHEZ MA FILLE
En plein chantier chez elle, Jacqueline n’a pas le choix : elle débarque chez Carole, sa fille. Comme les travaux s’éternisent, Jacqueline s’incruste. Et elle a l’air de se sentir bien. Eric Lavaine donne une suite à son film Retour chez ma mère (2016) en inversant cette fois les rôles. Le cinéaste aime croquer les relations familiales surtout lorsqu’elles virent au vinaigre entre la mère et la fille. Le scénario est assez malin et les comédiennes s’en donnent à cœur-joie, qu’il s’agisse de Josiane Balasko en mère envahissante ou de Mathilde Seigner en fille irritée. Le tout sous le regard ahuri du gendre incarné par un Jérôme Commandeur désopilant. (Pathé)
UN HOMME EN COLERE
Type plutôt mutique, Patrick Hill est embauché comme convoyeur dans une société de transports de fonds de Los Angeles. Très vite, il impressionne ses chefs et ses collègues par ses talents, notamment au tir… Guy Ritchie livre, ici, un remake du Convoyeur de Nicolas Boukhrief (2004). Même si le ton est moins caustique que dans ses films précédents, Ritchie donne à son thriller un rythme nerveux tout en organisant son récit d’action, façon puzzle. Jason Stratham, plus taiseux que jamais, incarne cet Hill dont tout le monde se demande d’où il vient mais qui sait très bien, lui, quelle vengeance il poursuit… Efficace ! (Metropolitan)
THE CONJURING 3 – SOUS L’EMPRISE DU DIABLE
Après deux premiers épisodes de la série principale de l’univers Conjuring, voici une nouvelle affaire, celle, terrifiante et vraie, d’un jeune garçon accusé, en juillet 1981, de meurtre. Ce sera la première fois, dans l’histoire des Etats-Unis, qu’un homme accusé de meurtre, plaide la possession démoniaque comme ligne de défense. Les époux Ed et Lauren Warren, éminents enquêteurs paranormaux, prennent en charge, au péril de leur âme, ce dossier… Bien qu’ils soient très aguerris, les Warren (Vera Farmiga et Patrick Wilson) vont être sévèrement secoués. Et Michael Chaves orchestre un solide film d’horreur… En bonus : Pour cause de possession démoniaque, une plongée dans l’histoire vraie qui a inspiré le film (Warner)