LE PARRAIN, LA PLANETE, LA VENGEANCE, LA GUERRIERE ET DAVID BOWIE
THE KING OF NEW YORK
Parrain de la drogue, Frank White vient de sortir du pénitencier de Sing Sing après cinq ans de prison. De suite, les règlements de compte se multiplient. Alors que la police veut le mettre hors d’état de nuire, White, installé dans une suite du Plaza, est bien décidé à redevenir le roi de New York. Mieux, il envisage même de conquérir la mairie de la ville. En 1990, Abel Ferrara réussit un polar urbain magistral au croisement de l’opéra et de la culture gangsta. Le réalisateur de Bad Lieutenant offre un rôle en or à Christopher Walken, l’un de ses acteurs fétiches, qui incarne un White complètement possédé. Autour de lui, on remarque les excellents David Caruso, Steve Buscemi, Laurence Fishburne ou Wesley Snipes. Dans une nouvelle restauration 4K et enrichi de bons suppléments dont un entretien avec Ferrara sur la réalisation du film et ses enjeux cinématographiques. Une vision fantasmée et funèbre d’un New York criminel où un truand se rêve en businessman… (Carlotta)
LEGACY
Plus de dix ans après Home où il montrait la Terre vue du ciel et développait le lien qui unit l’homme à cette Terre, Yann Arthus-Bertrand revient sur son parcours et sur 50 années d’engagement à travers un documentaire où il lance un cri d’alerte écologique. Le photographe et réalisateur français montre des images des lacs du Kenya, des buildings de New York ou d’Hong Kong, des paysages du sud algérien ou des glaciers scandinaves pour provoquer l’éveil des consciences et en appeler au respect et à la défense d’une nature constamment malmenée. En livrant une vision sensible et radicale, il signe une œuvre émouvante qui dévoile une planète en souffrance et résonne particulièrement et douloureusement alors que le dérèglement climatique est à l’œuvre… (Universal)
LA CHEVAUCHEE DE LA VENGEANCE
Shérif devenu chasseur de primes, Ben Brigade capture Billy John, un jeune hors-la-loi en espérant que son frère, le chef de la bande, tentera de le délivrer. Car Brigade a un vieux compte à régler avec l’aîné… Entre des Indiens inquiétants et une paire de bandits intéressés par Billy John pour obtenir une amnistie, l’aventure de Brigade va être périlleuse. En 1959, Budd Boetticher signe un grand western autour de la vengeance en confiant à Randoplph Scott, l’un de ses acteurs fétiches, le soin d’incarner le peu bavard Brigade. Privilégiant les plans larges, la mise en scène, entièrement en extérieurs, est d’une limpidité et d’une densité remarquables. Dans les bonus, Martin Scorsese salue d’ailleurs le génie de Boetticher. (Sidonis Calysta)
RAYA ET LE DERNIER DRAGON
Autrefois, au royaume imaginaire de Kumandra, humains et dragons vivaient en harmonie et la Terre était prospère. Jusqu’à l’arrivée du Druun, une force maléfique qui absorbe les âmes de tout être vivant et entraina le sacrifice des dragons. Cinq siècles plus tard, le maléfice est de retour et Raya, guerrière solitaire et fille du chef de la tribu de Coeur, se met en quête du légendaire dernier dragon pour restaurer l’harmonie à Kumandra. Sur les pas de Raya, Disney distille, dans l’univers (fictif) de l’Asie du sud-est, une épopée d’action qui bénéficie d’une richesse visuelle remarquable. Mieux, ce film, qui n’est pas passé par la case cinéma, entraîne le spectateur dans des paysages magnifiques. Sensible, drôle et efficace. (Disney)
LABYRINTHE
Passionnée de contes de fées, Sarah doit, un soir, garder son jeune demi-frère Toby. Pour le calmer, elle lui raconte l’histoire d’un roi des gobelins tombé amoureux d’une jeune fille humaine. A cette occasion, elle prononce un mot magique qui emporte le gamin dans un univers imaginaire gouverné par Jareth, l’androgyne souverain des Gobelins… A l ‘occasion du 35e anniversaire du film-culte de Jim Henson, produit par George Lucas, voici une édition collector blu-ray 4K qui permet de se replonger dans la magie d’un récit d’aventures en forme de plongée dans les rêves d’une jeune fille (Jennifer Connelly, alors âgée de 16 ans) au seuil de la maturité. Et on retrouve évidemment avec bonheur l’immense David Bowie en fascinant et séduisant Jareth ! (Sony)
L’APPEL DE LA CHAIR
Effondré depuis la mort d’Evelyn, son épouse (infidèle), l’aristocrate Alan Cunningham (Anthony Steffen) a été admis en asile psychiatrique. A sa sortie, il ramasse des prostituées rousses et se livre à des jeux sadomasochistes avec elles dans son château en ruines. Un jour, il rencontre Gladys, sosie de sa femme, et l’épouse pour tenter de se soigner. Mais, pris d’hallucinations, il croit voir le fantôme d’Evelyn. Genre inventé par Mario Bava, le giallo a explosé dans les années 70. En 1971, Emilio Miraglia réalise ce giallo qui associe le fantastique au plus pur cinéma bis avec, évidemment, son lot de jolies filles sexy et en petite tenue… Une bonne illustration du « cinéma de quartier » italien des années soixante-dix. (Artus Films)
LES GOONIES
A Astoria, cité portuaire de la côte Ouest des USA, Mikey, Data, Bagou et Choco, quatre jeunes copains, trouvent la vie trop paisible à leur goût. Lorsqu’ils trouvent dans le grenier de Mikey, une vieille carte au trésor, l’aventure commence. Elle les mène dans un vieux restaurant en bord de mer… occupé par des bandits en cavale. Imaginé et produit par Steven Spielberg, réalisé en 1985 par Richard Donner, le film (d’où les adultes sont quasiment absents) fut un très gros succès et devint culte pour les gamins des années 80. Il est vrai qu’on se laisse volontiers embarquer, à travers les souterrains, sur le bateau pirate de Willy le borgne ! (Warner)
MALEFICES
Jeune vétérinaire en poste près de Noirmoutier, François Rauchelle est appelé pour soigner un guépard. Sa propriétaire, Myriam Heller, est une femme belle et mystérieuse venue d’Afrique et qui souffre du mal du pays. Avec une statuette ensorcelée, Myriam va tenter de garder François (Jean-Marc Bory) auprès d’elle. Mais celui-ci, troublé par l’empoisonnement dont son épouse (Liselotte Pulver) vient d’être victime, hésite… En 1961, le prolifique Henri Decoin (qui signa de bonnes adaptations de Simenon) est en fin de carrière lorsqu’il tourne cette aventure adaptée de Boileau et Narcejac et teintée de surnaturel où une magicienne (Juliette Greco) charme un homme et l’arrache à son épouse… Un drame sous le signe de l’envoûtement, évidemment maléfique. (Gaumont)
INFIDEL
Journaliste américain et blogueur chrétien, Doug Rawlins (Jim Caviezel) donne une série de conférences en Egypte. Il y vante sa foi chrétienne et provoque la colère de l’assistance. Enlevé par un commando iranien, il est emprisonné en Iran et accusé d’espionnage. Fonctionnaire au Département d’Etat, sa femme Liz (Claudia Karvan) tente de faire intervenir les autorités américaines mais celles-ci ne veulent pas s’engager dans une action trop risquée. Le cinéaste irano-américain Cyrus Nowrasteh signe un thriller politique palpitant (et controversé) autour de thèmes forts comme le terrorisme, le totalitarisme religieux, la foi chrétienne mais aussi l’espionnage et la torture dans les geôles iraniennes… (SAJE Distribution)
LES CONTREBANDIERS DE SANTA LUCIA
Menant une enquête sur un trafic international d’héroïne, le capitaine Ivano Radevic infiltre le milieu des contrebandiers de Naples. Il se lie d’abord avec Autiero, un dealer de cigarettes de Borgo Santa Lucia, afin d’entrer en contact avec Don Vizzini, l’un des puissants chefs mafieux qu’il traque. En 1979, Alfonso Brescia, auteurs de films de SF, de péplums ou de westerns spaghetti, signe un âpre « poliziesco », polar urbain qui s’inspire de l’atmosphère de violence qui règne dans l’Italie des années de plomb et des actions des Brigades rouges. Brescia puise des références dans des thrillers comme L’inspecteur Harry, Un justicier dans la ville ou French connection… (Artus Films)
UN PRINTEMPS A HONG KONG
Chauffeur de taxi à Hong Kong, Pak, 70 ans, ne veut pas prendre sa retraite. Au hasard d’une rue, il croise Hoi, déjà retraité. Les deux hommes qui ont construit leur vie autour de leur famille, vont vivre une vraie histoire d’amour. Ils décident de taire leur relation pour ne pas bouleverser les traditions de leur communauté. Ray Yeung traite avec finesse un sujet rarement abordé dans le cinéma chinois. L’histoire clandestine et attachante de deux hommes contraints à une double vie, s’inscrit dans une sorte de fatalité puisque Pak (Tai Bo) et Hoi (Ben Yuen) n’ont aucune chance de trouver une place dans l’espace public… (Epicentre)
CHAOS WALKING
Dans un futur proche, les femmes ont disparu. Le monde de Todd Hewitt (Tom Holland), une planète coloniale surnommée Nouveau Monde, n’est habité que par des hommes, et tous sont soumis au Bruit, une mystérieuse force qui révèle leurs pensées et permet à chacun de connaître celles des autres. Lorsque la jeune Viola (Daisy Ridley), survivante d’un crash de navette, atterrit en catastrophe sur cette planète, elle s’y retrouve en grand danger face au redoutable maire Prentiss (Mads Mikkelsen)… Malgré des aléas de production, le réalisateur Doug Liman, auteur notamment de La mémoire dans la peau (2002), donne de la SF divertissante avec cette plongée dans un monde post-apocalyptique portée par un duo de jeunes comédiens très à l’aise… (Metropolitan)