L’ESCALADE NUCLÉAIRE, LE CHAGRIN DE MILO, LES HOMMES DE L’AÉROPOSTALE ET LE BOXEUR BARRÉ

DOCTEUR FOLAMOUR
Docteur FolamourConvaincu que les Russes veulent empoisonner l’eau potable des USA, le général Jack Ripper, parfait paranoïaque, lance une offensive de bombardiers B-52 sur l’URSS. Auparavant, il a pris soin d’isoler sa base aérienne du reste du monde. Au Pentagone, le président Muffley tente de rétablir la situation. En 1964, en pleine Guerre froide, Stanley Kubrick réalise (entre Lolita et 2001) cette satire ravageuse sur la folie militaire et la fin du monde. Peter Sellers tient trois rôles dont celui de Strangelove (Folamour en v.f.), ancien scientifique nazi fou à lier. Avec un sens aigu de la mise en scène, Kubrick joue entre comique et tension pour montrer à la fois l’emballement (crédible) d’un système et la paranoïa du péril rouge. Quant à l’image du Cdt Kong chevauchant la bombe atomique, façon rodéo, elle est restée dans les mémoires. Drôle et terrifiante escalade de la démence ! (Sony)
L’INCOMPRIS
L'IncomprisChef d’œuvre du « cinéma de l’enfance », le film de Luigi Comencini fut, au départ, considéré comme un mélo larmoyant. Cannes lui réserva d’ailleurs un vilain accueil. A Florence, le consul de Grande-Bretagne (Anthony Quayle) vient de perdre sa femme. Ébranlé par le deuil, il partage la nouvelle avec son fils aîné, Andrea, mais choisit de cacher la vérité au plus jeune, Milo. Malgré les jeux qu’ils partagent et leur forte complicité, les deux frères sont divisés par l’attitude de leur père : alors qu’il manifeste toute sa tendresse au petit Milo qui souffre d’une santé fragile, le consul délaisse Andrea qu’il juge insensible et irresponsable… Sur les blessures secrètes de l’enfance, le cinéaste italien réussit, en 1967, une œuvre à la fois sobre et bouleversante, mêlant avec sensibilité le chagrin et la joie, le deuil et l’insouciance de l’enfance… Un classique (restauré) du 7e art pour la première fois en Blu-ray. (Carlotta)
SEULS LES ANGES ONT DES AILES
Seuls Anges AilesMusicienne en tournée, Bonnie Lee échoue dans une petite ville portuaire d’Amérique du Sud où elle attend le bateau qui doit la ramener à New York. Elle fait la connaissance des pilotes qui assurent le transport du courrier à travers la cordillère des Andes. Film hommage aux pionniers de l’Aéropostale, voici une aventure qui réunit les thèmes chers à Howard Hawks qui signe là, en 1939, l’un de ses chefs d’œuvre. Plus qu’une intrigue, Hawks donne une chronique romanesque à base d’esprit d’aventure, d’amitié virile, d’héroïsme, de misogynie et d’ironie cruelle. Aux côtés d’une Jean Arthur spirituelle et survoltée et de Cary Grant séducteur et intrépide, on remarque Rita Hayworth dans sa première apparition au cinéma. Dans les suppléments, on trouve un portrait d’Hawks à travers ses films par Noël Simsolo. Le coffret est accompagné d’un livret illustré de 50 pages sur le film. (Wild Side)
SNATCH
SnatchAlors qu’il vient de voler à Anvers un diamant de 84 carats qu’il doit livrer à un mafieux new-yorkais, Franky fait escale à Londres où il accepte de parier sur un combat de boxe clandestin. Franky (Benicio del Toro) ignore qu’il s’agit d’un coup monté pour le délester de son bijou. En 2000, Guy Ritchie réussit une comédie joyeusement déjantée, à la fois sauvage et drôle, qui mêle deux intrigues, l’une autour du diamant volé, l’autre sur le milieu criminel londonien. Pour l’occasion, le cinéaste retrouve l’esprit qui avait présidé à Arnaques, crimes et botanique en 1998. Ce qui a rendu le film culte, c’est la galerie de personnages loufoques incarnés par Jason Statham, Vinnie Jones, Stephen Graham, Alan Ford et, en premier lieu, dans une composition drolatique, Brad Pitt qui joue le rôle de Mickey O’Neil, boxeur à mains nues bien fêlé, qui refuse de se coucher au 4e round comme prévu. (Sony)
LE TRIO INFERNAL
Trio InfernalEn 1919 à Marseille, la ravissante Philomène Schmidt, gouvernante allemande d’une vieille dame, se retrouve, à la mort de sa patronne, sans travail et sans permis de séjour. Avocat-conseil plus que douteux, Georges Sarret, dont elle devient rapidement la maîtresse, lui fait épouser un vieil homme qui meurt très vite après le mariage. Voilà Philomène avec les papiers idoines. En 1974, Francis Girod, pour son premier long-métrage, adapte un terrible et authentique fait-divers et en tire une farce délibérément macabre dans laquelle Romy Schneider, Michel Piccoli et Masha Gonska s’en donnent à cœur-joie dans le burlesque sanglant, ainsi la séquence de la vidange d’une sinistre baignoire ! La caricature baroque d’une société perverse, égoïste et corrompue. (Gaumont)
L’ABOMINABLE DR. PHIBES
Abominable PhibesNe se remettant pas de la mort de sa femme survenue au cours d’une opération et incapable de pardonner, le docteur Phibes décide de se venger des chirurgiens qu’il considère comme responsables de sa mort. Ex-vedette de music-hall, Phibes organise des meurtres spectaculaires à la manière des plaies d’Egypte… Dans l’Angleterre des années 30, Robert Fuest réalise l’une des pépites du cinéma d’horreur britannique des seventies (1971). Reposant sur un humour très british, voici une histoire délirante (avec aussi de multiples clins d’œil au Fantôme de l’Opéra, à Fantômas ou Mabuse) qui offre à Vincent Price l’un de ses plus fameux personnages de grand méchant. Attention, film-culte dans une belle version restaurée ! (ESC Editions)
JERRY MAGUIRE
Jerry MaguireJerry Maguire est riche, beau et célèbre. Mais la vie mondaine de cet agent des stars du sport américain est vaine et factice. Une nuit, il remet cette existence en question dans une note qu’il rédige, où il tente de définir le sens qu’il voudrait donner à sa vie. Dans l’un des rôles les plus intéressants de son parcours, Tom Cruise incarne un ex-« winner » qui se retrouve licencié tandis que ses amis, à l’exception de son assistante (Renée Zellweger) et d’un footballeur cabochard (Cuba Gooding Jr), lui tournent le dos. Cameron Crowe donne un bon portrait de l’Amérique de la réussite où les sentiments ne font pas bon ménage avec le billet vert. En prime, une bonne b.o. avec The Who ou Bruce Springsteen. (Sony)
MARIA MONTESSORI
Maria MontessoriDans la Rome de 1892, Maria Montessori, jeune étudiante en médecine, est déterminée à lutter pour se faire une place dans un monde d’hommes. Elle rencontre Giuseppe Montesano, jeune et fascinant professeur avec lequel, tout en entretenant une liaison secrète, elle œuvre à un projet d’aide aux enfants retardés et abandonnés. Mais Maria (Paola Cortellesi) tombe enceinte et l’enfant illégitime doit être caché. Gianluca Maria Tavarelli réalise, entre drame passionnel et combat pour l’enfance en danger, un biopic de celle qui fut la première femme médecin en Italie et est considérée comme la plus célèbre pédagogue au monde. Aujourd’hui, on compte plus de 35.000 écoles Montessori à travers le monde. (Saje Distribution)
EN CLOQUE, MODE D’EMPLOI
En Cloque Mode EmploiParfait glandeur, Ben Stone passe son temps à boire des bières, à se défoncer avec ses quatre copains et à créer un site porno. BCBG bosseuse et ambitieuse, Alison (Katherine Heigl) entame une brillante carrière de journaliste télé. Après une soirée arrosée, Ben et Alison passent la nuit ensemble. Huit semaines plus tard, Alison constate qu’elle est enceinte. En 2007, Judd Apatow connaît un solide succès avec sa seconde comédie. En s’appuyant sur son copain Seth Rogen, le cinéaste fait le portrait d’attardés trentenaires dont l’un finira par être un bon père. L’humour n’est pas fin, loin s’en faut mais le film est d’autant plus allègre que tout finit bien… (ESC Editions)
THE POOL
The PoolLe bonheur rend inattentif, c’est connu. Pour s’en convaincre, il suffit de voir ce qui arrive au malheureux Day. Après le tournage d’une publicité qui a nécessité l’utilisation d’une grande piscine, il prend un peu de repos sur un lit flottant. Quand il réalise que le bassin se vide peu à peu, il est déjà trop pour en sortir. Pire, un beau gros crocodile s’est échappé du zoo voisin. Le cinéaste thaïlandais Ping Lumpraloeng s’illustre, ici, dans un sous-genre bien particulier, le « crocodile movie ». Avec pour décor quasiment unique une grande piscine, peu de personnages et un saurien tout à fait crédible, le frisson est au rendez-vous. (Blaq Out)
LE LION DE SAINT-MARC
Lion Saint MarcL’Italien Luigi Capuano (1904-1979) était, dans les années 60, un spécialiste des films de pirates qui fleurissaient alors sur les écrans transalpins. Ici, il installe ses caméras dans la Cité des Doges et profite évidemment du charme particulier de la lagune pour mettre, à la fin du 17e siècle, Venise sous la coupe des flibustiers. Fiancé à la belle Isabella Fieschi, Manrico Masiero, le fis du doge (l’Américain Gordon Scott devenu une star italienne des péplums), est destiné à une carrière diplomatique. Mais, humilié par les pirates le jour de ses fiançailles, il décide de libérer Venise des pillards. Avec, en prime, le plaisir de voir en action Gianna Maria Canale, l’une des plus charmantes « bambole » de ces années-là. (Artus Films)
THE DARE
The DareSéquestré dans un sous-sol crasseux avec trois autres captifs, Jay, qui se reproche de ne pas passer assez de temps avec sa famille, va devoir remettre les morceaux de son passé en place s’il veut retrouver les siens et découvrir qui est derrière son enlèvement. En s’inspirant notamment d’un classique de l’horreur comme Saw, le Britannique Giles Anderson n’innove pas vraiment mais il parvient à distiller des effets gore, notamment dans des séquences sanglantes qui fonctionnent bien. Obnubilé par le souci d’extirper le mal de ses victimes captives, le méchant masqué de l’histoire, est évidemment mentalement dérangé…  Angoissant ! (Metropolitan)

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