Croisette stories
J -quelques heures avant le lever de rideau sur le 67e Festival de Cannes.
Les copines de ma mère veulent toutes en savoir plus sur « Grace de Monaco ». Mais j’en sais rien, ma bonne dame! Ce qui paraît se profiler, c’est que le nouveau film d’Olivier Dahan (qui sort tout de suite après la projection cannoise dans les salles) devrait attirer les fans de la princesse du Rocher. Au moins dans les premiers jours. Après, faudra voir… On vous racontera. En tout cas, Nicole Kidman a une certaine allure en star hollywoodienne que le carrosse monégasque a transformé en icône glamour. Mais gare, on a vu tant de films d’ouverture s’écraser tristement sur le tapis rouge. Souvenez-vous du « Da Vinci Code » ou, l’an dernier, du « Gatsby » bazluhrmanien et de Leonardo engoncé dans son smoking… Mais, direz-vous, il y a eu aussi de charmantes surprises comme, naguère, le « Midnight in Paris » de ce bon vieux Woody. A l’époque, on s’était excité sur la présence de Carla Bruni-Sarkozy dans le film. Trois petites séquences (pas dramatiquement épouvantables non plus) et puis s’en va… C’est cela aussi Cannes, on se monte la tête pour un rien. Le soufflé retombe et on passe à autre chose. Qui d’ailleurs peut retomber aussi…
Mais, parole d’antique festivalier, la première des choses à faire avant de partir, c’est de vérifier… la météo. L’an dernier, on se souvient encore des courses sous une pluie battante sur une Croisette battue par le vent qui ressemblait à un port d’Islande fin novembre.
Là, ça devrait être plutôt moins mauvais. Et il y a a toujours des vendeurs à la sauvette qui, à la première goutte, sortent de nulle part pour vous vendre un précieux (mais généralement fragile) parapluie…
Pour mon 31e festival de Cannes (ne commencez pas à compter sur vos doigts: le premier, c’était en 1984 et la Palme à « Paris Texas » de Wenders), je ne suis pas dépaysé. Comme le disait un vieux sketch du tandem Montand/Signoret, la statue est toujours à la même place. En l’occurrence, ici, les palmiers, le palais des festivals, le Carlton, le Majestic etc.
Pas dépaysé parce que le festival a, une nouvelle fois, réuni, dans sa compétition, une brochette de « Fils de Cannes ». Dans le désordre, les frères Dardenne, Atom Egoyan, Mike Leigh, Ken Loach, David Cronenberg, Naomi Kawase, Nuri Bilge Ceylan… Michel Hazanavicius qui avait fait le tabac que l’on sait, voilà trois ans avec « The Artist » est là aussi avec un film de.. guerre et avec Bérénice Béjo.
Reste plus qu’à attendre le premier « The Screening is about to begin » cannois du cru 2014. En français: éteignez vos portables (personne ne le fait), ça va commencer…