Mad Max reprend la route
« Je m’appelle Max. » Comme ça, c’est dit, même si on s’en doutait quand même un peu. Pour le Mad, il faudra voir car le célèbre ex-flic post-apocalyptique est quand même plus hanté par les douloureux souvenirs de son passé que complètement fêlé. Mais que les fans de la franchise se rassurent. Madmax pratique toujours abondamment le bourre-pif tout en dézinguant tous les affreux qui se présentent dans sa ligne de mire. Et il faut bien dire que, dans Mad Max: Fury Road, les malfaisants abondent.
L’idée de donner un quatrième volet à la saga Mad Max trottait dans la tête de George Miller depuis la fin des années 90. Mais il aura fallu au cinéaste australien attendre trente ans après le dernier opus pour voir renaître son anti-héros. Heureusement pour lui, son aventure fantastique bénéficie de l’inestimable exposition cannoise, Fury Road étant présenté en sélection officielle hors-compétition…
Toujours poursuivi par les apparitions cauchemardesques de ceux qu’il n’a pas su protéger par le passé, Max Rockatansky estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul loin de la violence et du chaos. Il se demande qui, dans un monde de feu et de sang, est le plus fou. Lui ou les autres? Mais le fait de soliloquer devant l’immensité déserte n’apporte rien de bon. Bientôt Max va se retrouver dans les bas-fonds de la terrible Citadelle dirigée par Immortan Joe, un gaillard qui cache son corps fatigué sous une armure de plexiglas et dissimule sa face derrière un masque à tête de mort… Max tentera de s’échapper mais il va vite finir « Globulard », le visage couvert par un grillage façon Hannibal Lecter, allongé sur le capot d’une conduite lancée à vive allure dans un désert de sable…
Car la Citadelle est en émoi. L’impératrice Furiosa (Charlize Theron) s’est fait la malle dans un gros camion-citerne. A bord, la combattante manchote aux cheveux courts a embarqué une demi-douzaine de… pondeuses d’élite. Des quoi? En fait, de belles jeunes femmes esclaves et enceintes des oeuvres d’Immortan Joe. Furiosa veut les conduire vers la Terre verte des innombrables mères. Mais l’enragé Joe, en vrai seigneur de guerre, lance ses troupes aux trousses de Furiosa. Fort heureusement, cette dernière a reçu l’aide de Mad Max…
Présenté en 3D, Mad Max: Fury Road est un objet cinématographique qui déroule, pendant quasiment deux heures, des poursuites entre des véhicules de 4000 chevaux boostés au nitrométhane. Sur et dans ces bolides, se trouvent une ribambelle de combattants, souvent au look de zombies, qui se tapent dessus, se tirent dessus, se balancent à terre, se lancent des explosifs, le tout dans un vacarme assourdissant, mélange de rock et de ronflements de moteurs.
Bien sûr, il y a là une « philosophie » post-apocalyptique où l’eau est bien plus importante que le pétrole. Et où le lait maternel est un vrai trésor. Ce qui nous vaut quand même quelques scènes savoureuses où Angharad, Cheedo et leurs copines ont l’air de top-modèles égarées dans un shooting namibien qui aurait eu à connaître une vilaine tempête de sable… Bon, les belles se monteront, pour la plupart à la hauteur, quand il faudra aller à la mailloche… Parlant de ses passagères, Furiosa glisse: « Elles cherchent l’espoir » avant de confier à Max: « Moi, je cherche la rédemption ».
Mais ce que cherche, on l’imagine, le public de Mad Max: Fury Road, c’est le spectacle épique (épicé de quelques pointes d’humour) de furieuses et incessantes cascades automobiles. Et le ronflant spectacle est au rendez-vous. Environ 80% des effets visuels du film ont d’ailleurs été réalisés sans trucages informatiques avec de véritables véhicules et de vrais cascadeurs. Plutôt surprenant à l’heure du numérique. En hommage à la trilogie originale, George Miller a conçu son scénario (une course poursuite s’étalant sur plusieurs jours) avec la même structure que Mad Max 2. Par contre, le design des véhicules est entièrement inédit avec la Giga Horse d’Immortan, les « voitures-perches » ou la War Rig de Furiosa.
Quant au personnage de Mad Max, le mythique Mel Gibson a cédé la place au Britannique Tom Hardy. Qui fait de ce vétéran de la guerre du désert, un type bourru, mystérieux, évidemment dur au mal, qui s’exprime souvent par quelques grognements et défie la mort parce qu’il sait bien que, dans son monde, « tout est douloureux »…
MAD MAX FURY ROAD Fantastique (USA – 2h) de George Miller avec Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult, Zoë Kravitz, Rosie Huntington-Whiteley. Dans les salles le 14 mai.