BOLOGNINI, GRIMAULT, OZU ET LE LAPIN DE LA FIN DU MONDE
MAURO BOLOGNINI
Voilà un bel hommage à Mauro Bolognini (1922-2001), l’un des plus grands cinéastes italiens et un artiste élégant, sensible, dans ses films, à la souffrance des humbles! Dans un coffret augmenté de multiples suppléments dont un entretien fleuve avec le cinéaste, on trouve quatre films du maître interprétés notamment par Claudia Cardinale, Ottavia Piccolo ou Marcello Mastroianni. Entre chronique sociale et drame au féminin, entre farce tragi-comique et étude crue de la folie, Les garçons (1959), Bubu de Montparnasse (1971), Liberté mon amour! (1975) et Vertiges (1975), tous préfacés par Jean A. Gili, spécialiste du cinéma italien, apportent un passionnant éclairage, tant en matière d’exigence formelle que de direction d’actrices, sur l’œuvre de l’un des orfèvres du 7e art transalpin… (Carlotta)
LE MONDE ANIME DE PAUL GRIMAULT
Célèbre pour le Roi et l’oiseau (1980), Paul Grimault a surtout tourné des courts-métrages qu’on retrouve ici avec huit titres restaurés de ce grand maître français de l’animation. Des Passagers de la grande Ourse (1941) au Chien mélomane (1973) en passant par Le voleur de paratonnerres (1944), on se plonge avec bonheur dans un univers plein de magie où l’on croise des personnages récurrents comme Niglo ou le professeur Savantas. Chez Grimault (1905-1994), l’épouvantail défend les oiseaux tandis qu’un petit jouet danseur est amoureux d’une poupée… L’animation classique au service de la grâce et de la beauté. (Studiocanal)
OZU EN 20 FILMS
C’est un bonheur de cinéphile de se plonger dans l’œuvre, unique mais longtemps ignorée chez nous dans sa globalité, de l’un des plus grands maîtres du cinéma japonais. C’est une vraie somme qui est proposée, ici, dans un coffret d’exception (11 blu-ray) avec dix films nouvellement restaurés, dix autres films (tout aussi intéressants) ainsi que des suppléments dont le documentaire-fleuve J’ai vécu, mais…. Connu en Europe pour Voyage à Tokyo (1953) ou Le goût du saké (1962), tous deux présents dans le coffret, Yasujiro Ozu (1903-1963), analyste attentif de la société japonaise, savait rendre visibles et sonores le temps et la pensée. Pour le plaisir de savourer la caméra attentive et souvent placée au ras du sol d’un immense cinéaste. (Carlotta)
DONNIE DARKO
En 1988, Donnie Darko (Jake Gyllenhaal), adolescent de 16 ans introverti et émotionnellement perturbé, vit à Middlesex, une petite ville de Virginie. Une nuit, il sort de sa chambre, à l’appel d’une voix inquiétante. Quelques instants plus tard, une silhouette déguisée en lapin lui annonce l’imminence de la fin du monde… En mêlant SF, parcours initiatique et questionnements existentiels, Richard Kelly signe, en 2001, une œuvre-culte singulière. En coffret et en version restaurée, le film est présenté dans la bonne et belle collection Ultra collector avec de multiples suppléments dont une longue interview du cinéaste et Wake Up, Donnie, un livre de 200 pages qui permet de se plonger dans l’univers extraordinaire du film. (Carlotta)
CARTOUCHE
Héros charmeur et bagarreur, Louis-Dominique Bourguignon brave l’autorité du chef de la truanderie parisienne… Contraint de s’engager dans l’armée sous le sobriquet de Cartouche, il se lie d’amitié avec La Taupe et La Douceur avec lesquels il va déserter… non sans emporter la paie du régiment. Pour sa première collaboration en 1962 avec Jean-Paul Belmondo, Philippe de Broca réussit un virevoltant film de cape et d’épée. On se réjouit toujours de retrouver, autour du sémillant Bebel, le malicieux Jean Rochefort, le puissant Jes Hahn, Dalio en méchant bandit ou la ravissante Claudia Cardinale, la bohémienne Vénus dont la fin tragique, à la lueur des flambeaux, fend le cœur ! (Studiocanal)
VITA ET VIRGINIA
Lorsqu’en 1922, Virginia Woolf et Vita Sackville-West se rencontrent, la première est une femme de lettres révolutionnaire mais très coincée et la seconde une irrésistible mondaine doublée d’une femme émancipée et bisexuelle. Bientôt Vita et Virginia cèdent à une relation passionnelle. La Britannique Chanya Button signe un biopic élégant, moderne et audacieux qui s’appuie sur des répliques issues de la correspondance des deux femmes. Emportée par des amours lesbiennes, Virginia Woolf cède peu à peu à une « folie » qui va nourrir sa création littéraire et donner naissance à Orlando, l’une de ses œuvres les plus fameuses. Gemma Arterton et Elizabeth Debicki incarnent avec grâce les deux amantes… (Pyramide)
LES VOYAGES DE GULLIVER
Naufragé d’un navire coulé par la tempête, le chirurgien de marine Samuel Gulliver échoue, en 1669, sur l’île de Lilliput. Pendant son sommeil, il est capturé et ligoté par les minuscules habitants d’un royaume de l’île. Ces petits êtres, en guerre contre le royaume voisin, peuplé de géants, décident d’utiliser Gulliver dans leur combat. A partir du célèbre roman de Jonathan Swift, Jack Sher réalise, en 1960, un film fantastique qui a le bonheur de bénéficier des beaux effets spéciaux visuels de Ray Harryhausen, grand maître de l’animation et des trucages de cinéma. Pour le charme d’une aventure à l’ancienne… (Sidonis Calysta)
LE NOM DE LA ROSE
On se souvient bien du thriller historique (4,9 millions d’entrées en France) de Jean-Jacques Annaud (1986) avec Sean Connery, détective franciscain, lancé dans une enquête haletante. Le fameux roman d’Umberto Eco est devenu une mini-série italienne (8 épisodes de 52 mn) où, dans l’Italie de 1327, John Turturro se glisse dans la robe de bure du fameux Guillaume de Baskerville. Avec le novice Adso de Melk, il tente de résoudre une chaîne de morts mystérieuses au cœur d’une abbaye bénédictine des Alpes tandis que le sinistre inquisiteur Bernardo Gui (Rupert Everett) lui met des bâtons dans les roues. Un polar médiéval qui se déguste agréablement… (Wild Side)
LES BRONZES FONT DU SKI
Après le Club Med’, Gigi, Bernard, Jérôme, Nathalie, Popeye et l’inénarrable Jean-Claude Dusse sacrifient aux plaisirs des vacances à la neige. En 1979, Patrice Leconte retrouve donc Jugnot, Lhermitte, Balasko, Chazel, Blanc, Lavanant ou Clavier pour une seconde aventure d’une sacrée bande de bras cassés qui restera comme la meilleure de toute la saga Bronzés. On ne se lasse toujours pas du planté de bâton, du cochon chez le vétérinaire, du télésiège à l’arrêt et d’Etoile des neiges qui s’élève dans la nuit, de la liqueur au crapaud ou du scrabble balancé par la fenêtre… Revoici le film et ses gags-culte dans une belle édition. (Studiocanal)
WILD ROSE
A peine sortie de prison, Rose-Lynn retrouve, chez sa mère (Julie Walters), ses deux jeunes enfants. Si la jeune femme aime ses gamins, elle n’a cependant qu’un but : gagner assez d’argent pour vite quitter Glasgow et devenir chanteuse à Nashville, la terre promise de la country. En s’appuyant sur la tonique chanteuse irlandaise Jessie Buckley, Tom Harper réalise un film musical, façon Une étoile est née mais qui se déroule dans un environnement qui ne déparerait pas dans un film de Ken Loach. Car c’est bien une galère du quotidien difficile que vit une Rose-Lynn au tempérament de feu et déterminée à aller jusqu’au bout de son rêve… (M6)
TEEN SPIRIT
Entre une mère bien dépressive et une morne campagne à poulets, l’existence de la jeune Violet Valentsky est plutôt sinistre. Mais la timide jeune fille a un don : elle sait pousser la note ! Lorsqu’elle s’inscrit, soutenue par Vlad, un ex-chanteur d’opéra tombé dans la panade, aux auditions de Teen Spirit, un télé-crochet national, son existence bascule. Avec une Elle Fanning omniprésente à l’écran, Max Minghella (le fils d’Anthony, réalisateur du Patient anglais) fait ses débuts dans la réalisation en mettant en scène l’aventure d’une Cendrillon moderne. Evidemment, ça ne bouleverse pas le 7e art mais ça se regarde néanmoins agréablement, surtout pour la diaphane mais tonique Elle… (Metropolitan)