CORRUPTION, SEDUCTION(S), CONVOITISE, MANIPULATION ET RECONSTRUCTION

EL REINO
El ReinoHomme politique influent, Manuel Lopez-Vidal est embringué dans un dossier de corruption qui menace tous les membres de son parti… Avec El Reino, l’Espagnol Rodrigo Sorogoyen, remarqué en 2016 pour l’excellent Que Dios nos perdone, met en scène un haletant et efficace thriller sur les trafics d’influence et la corruption en Espagne. Même si on ne saisit pas nécessairement tous les enjeux de l’aventure, le film réussit un portrait remarquable d’un politique (Antonio de la Torre, excellent) coincé dans un piège implacable et lâché par ses anciens amis. Pour sauver sa peau, Lopez-Vidal décide alors de tout déballer dans les médias. Remarquable ! (Warner)
BLANCHE COMME NEIGE
Blanche Comme NeigeCinéaste rompue à tous les genres, Anne Fontaine se risque, avec Blanche comme neige dans l’adaptation du conte des frères Grimm… Jeune fille d’une grande beauté, Claire est l’objet de la jalousie quasi-criminelle de Maud, sa belle-mère. Sauvée par un homme mystérieux, Claire se réfugie dans sa ferme perdue dans la montagne et va mettre le feu aux tempes de sept hommes archétypaux. Avec Lou de Laâge et Isabelle Huppert en tête d’affiche entourées notamment de Vincent Macaigne, Charles Berling, Jonathan Cohen ou Damien Bonnard, voici une variation contemporaine et teintée d’humour sur un conte fameux et aussi une réflexion initiatique où une « enfant » devient femme et s’éveille au désir… (Gaumont)
DERNIER AMOUR
Dernier AmourGiacomo Casanova arrive à Londres, une ville dont il ignore tout. Il y croise Marianne de Charpillon, une jeune prostituée qui l’attire irrésistiblement. Mais La Charpillon se dérobe toujours à ses avances. Spécialiste des portraits de femmes, Benoît Jacquot évite, dans Dernier amour, la reconstitution historique (nous sommes au 18esiècle) pour dresser celui de l’éternel séducteur dans un jeu du chat et de la souris qui le déstabilise. Face à Stacy Martin, une Marianne diaphane, sensuelle et manipulatrice, Vincent Lindon campe un conquérant déconfit face au mystère de l’amour… Jacquot s’ingénie à saisir l’intime d’une époque libertine. (Diaphana)
L’HERITAGE DES 500.000
Heritage 500000Dans la jungle philippine, pendant la Seconde Guerre mondiale, le commandant Matsuo a participé à l’ensevelissement de milliers de pièces d’or destinées à payer les dépenses de l’armée impériale japonaise. Après la guerre, il est contraint par son patron de revenir sur place pour remettre la main sur le trésor. Avec L’héritage des 500.000, Toshiro Mifune (1920-1997), acteur fétiche d’Akira Kurosawa, réalise, en 1963, l’unique long-métrage de sa grande carrière et y incarne l’ancien comptable Matsuo. Un drame de guerre qui est surtout une forte réflexion sur la convoitise humaine. Avec des accents à la Aguirre, un voyage dans les tréfonds de l’âme humaine. Haletant ! (Carlotta)
L’ADIEU A LA NUIT
Adieu NuitRetrouvant Catherine Deneuve, que l’on peut considérer clairement comme sa comédienne fétiche, André Téchiné réalise, avec L’adieu à la nuit, une œuvre à la fois intime et sociale. Intime parce qu’elle raconte le parcours de Muriel, une grand-mère (Deneuve) folle de joie à l’idée de retrouver Alex, son petit-fils (Kacey Mottet-Klein, vu dans Continuer), et contrainte à des extrémités pour le sauver. Sociale parce qu’il est question d’un jeune type, manipulé par sa petite amie adepte du prosélytisme islamiste sur internet, qui a décidé de partir faire le djihad pour donner du sens à son existence. Intense et captivant. (FranceTV)
NOS VIES FORMIDABLES
Nos Vies FormidablesMargot, 32 ans, cassée par l’abus d’alcool et de substances toxiques, arrive dans une institution où elle doit tout abandonner pour tenter de se reconstruire… Autour d’elle, se trouvent des hommes et des femmes, entre 18 et 50 ans, que les addictions ont, eux aussi, mis à mal… Dans Nos vies formidables, titre évidemment ironique, Fabienne Godet, auteur de Sauf le respect que je vous dois (2005), réussit une belle série de portraits de patients incarnés par de bons comédiens. Voici, sur la résilience, une œuvre généreuse qui évite le pathos pour glisser qu’on s’en sort probablement mieux à plusieurs que tout seul… (Memento)
LES OISEAUX DE PASSAGE
Oiseaux Passage« La marijuana est le bonheur du monde… » Dans les années 70, en Colombie, dans une famille d’indigènes Wayuu, la jeune Zaina va se marier. Pour l’épouser, Rapayet doit offrir une grosse dot dont il ne dispose pas. Son ami Moises lui suggère de passer du commerce du café à celui, bien plus lucratif, de la marijuana. Bientôt, passant de la tradition au gangstérisme, le trafic de drogue va prendre de l’ampleur. Avec Les oiseaux de passage, les cinéastes colombiens Ciro Guerra et Cristina Gallego signent une belle fresque qui approche la question du narcotrafic à travers une famille et ses traditions ancestrales et presque mystiques… (Diaphana)
RAOUL TABURIN A UN SECRET
Raoul TaburinQuand l’univers de Jean-Jacques Sempé fait un tour sur le grand écran. On connaissait le petit Nicolas. Voici Raoul Taburin, réparateur de vélos dans le petit village de Saint-Céron. S’il y jouit d’une certaine réputation de spécialiste du cycle, Raoul cache pourtant un gros secret. De ceux qui vous pourrissent toute une vie. Avec Raoul Taburin a un secret, Pierre Godeau transpose, avec finesse, le trait de Sempé au cinéma. Et il peut pour cela s’appuyer sur un solide duo avec Benoît Poelvoorde en Taburin malheureux de se sentir imposteur et Edouard Baer dans la peau de Figougne, le méticuleux photographe spécialiste du portrait. Une petite comédie charmante. (Pathé)
TREMBLEMENTS
TremblementsAppartenant à la classe aisée du Guatemala, Pablo, 40 ans, marié, deux enfants, a tout pour être heureux. Mais quand il tombe amoureux de Francisco, cet homme « comme il faut », religieux pratiquant, provoque un véritable séisme chez les siens. Ceux-ci décident alors de le faire « soigner ». Avec Tremblements, le cinéaste guatemaltèque Jayro Bustamante signe un drame impressionnant, fascinant et violent sur les thérapies dites « de conversion » pour vaincre ce qu’une communauté religieuse considère comme une… maladie intolérable. Un regard effrayant sur une société répressive ! (Memento)
DUMBO
DumboAvec sa bouille de doudou à immenses oreilles, le premier Dumbo (1941) a bercé notre enfance. Comme Disney a décidé de donner à ses classiques du dessin animé des versions « live action » avec donc des prises de vues réelles, on retrouve, en « chair et en os », l’éléphanteau qui sait, quand il est en confiance, prendre son envol du côté du cirque Medici puis au parc Dreamland et enfin dans son retour à la vie sauvage. Derrière la caméra, Tim Burton met joliment en scène cette aventure colorée et développe les thèmes de l’enfance, de la désillusion et de l’excentricité qui occupent souvent ses films. La distribution est solide avec Colin Farrell, Michael Keaton, Danny DeVito et Eva Green. (Disney)
AFTER
After« Avant lui, ma vie était toute simple, tracée ». Pour la jeune Tessa Young qui entre à l’université, l’existence devait être un long fleuve tranquille. Mais la pure et charmante jeune fille (Josephine Langford) va tomber sous le charme du ténébreux Hardin Scott (Hero Fiennes-Tiffin, le neveu de Ralph et Joseph Fiennes) et entrer dans une histoire d’amour imparfaite qui va cependant la faire grandir. A partir de la saga littéraire américaine After signée Anna Todd, parfait exemple de « chick litterature », Jenny Gage a tiré After : chapitre 1, une romance adolescente, légèrement mâtinée de porno soft, autour d’une passion aussi forte que chaotique. (M6)

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