DE BEAUX COFFRETS DE FETES
1900
Alfredo et Olmo sont nés le même jour de l’été 1901 dans une grande propriété terrienne d’Emilie-Romagne. A travers les destins parallèles du fils de propriétaire et du fils bâtard d’une famille de métayers, Bernardo Bertolucci brosse, en 1976, avec Novecento (en v.o.), une vaste fresque politique, épique et populaire sur l’histoire de l’Italie. Dans un coffret (trois dvd + livret de 160 p.), on trouve le film en version intégrale restaurée et enrichie de multiples suppléments dont un entretien inédit avec le cinéaste qui vient de mourir à l’âge de 77 ans et qui put se lancer dans cette aventure grâce au succès du Dernier tango à Paris. Porté par la musique d’Ennio Morricone, 1900 se caractérise par son imposante et magnifique distribution : Robert De Niro, Gérard Depardieu, Burt Lancaster, Donald Sutherland, Dominique Sanda, Sterling Hayden, Stefania Sandrelli… Un must ! (Wild Side)
MIKIO NARUSE
Contemporain de Kurosawa, Ozu ou Mizoguchi, le Japonais Mikio Naruse (1905-1969) est cependant moins connu en Occident que ces trois grandes figures. Avec cinq films majeurs, un coffret (cinq dvd) permet d’aller à la découverte de ce maître qui aimait à dépeindre le quotidien des gens de la classe moyenne à travers des chroniques familiales (Le grondement de la montagne, 1954), des tableaux d’une société nippone en proie au changement, des mélodrames amoureux (l’ultime Nuage épars, 1967) ou de superbes portraits de femmes (Au gré du courant, 1956). Parmi les suppléments, on trouve un beau portrait de la comédienne Hideko Takamine, muse du cinéaste que l’on admire en veuve de guerre prisonnière de son passé et de ses désirs dans Une femme dans la tourmente (1964) ou en hôtesse bar à Ginza dans Quand une femme monte l’escalier (1960). (Carlotta)
LES FILMS INCONTOURNABLES SUR LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
Alors que l’on vient de célébrer le centenaire de l’armistice de 1918, un coffret offre de se replonger dans la Première Guerre mondiale à travers trois films passionnants. Signé John Guillermin, Le crépuscule des aigles (1966) évoque, en 1916 sur le front de l’Ouest, les premiers combats aériens à travers la rivalité entre deux pilotes allemands. Johnny s’en va-t-en guerre (1971) est une remarquable tragédie signée Dalton Trumbo autour d’un jeune soldat américain (Timothy Bottoms) grièvement blessé et amputé qui n’existe plus que par la sensibilité de sa peau. Les sentiers de la gloire (1957) permet à Stanley Kubrick de décrire l’enfer des tranchées à travers l’histoire vraie, en 1916, des fusillés « pour l’exemple ». Dans le rôle du colonel Dax, Kirk Douglas excelle dans ce film antimilitariste qui a la particularité de ne pas opposer deux camps ennemis mais des officiers généraux et des soldats d’un même camp. (Fox)
ENGRENAGES – INTEGRALE 6 SAISONS
Conçue par Alexandra Clert, la série Engrenages s’est imposée, au fil des saisons, comme la meilleure série policière française… Dans un beau coffret (23 dvd), on retrouve l’intégrale des six saisons de cette série très réaliste. On suit, au quotidien, les aventures croisées, entre justice et police, de solides personnages parmi lesquels s’imposent le capitaine Laure Berthaud (Caroline Proust) secondée de ses fidèles Gilou (Thierry Godard) et Tintin (Fred Bianconi) et le juge d’instruction François Roban (Philippe Duclos). Engrenages, c’est du travail de précision pour décrire des enquêtes sur la noirceur criminelle. Mais, notamment dans la saison 6, au-delà d’une affaire sordide et complexe (un tronc humain a été retrouvé dans un tas d’encombrants du 19earrondissement) sur fond de corruption et d’achat de paix sociale, on découvre également les drames intimes du flic pugnace et du magistrat intègre… Remarquable ! (Studiocanal)
LE BUREAU DES LEGENDES – SAISON 4
Créé en 2015 par Eric Rochant, Le bureau des légendes a vite connu le succès tant en France qu’à l’international. Dans le cadre de la DGSE française, cette remarquable série d’espionnage en est à sa quatrième saison. Et on suit toujours les palpitantes aventures des agents de ce bureau chargé de gérer les agents clandestins (et donc sous légende) oeuvrant à travers le monde. Devenu traître au service après avoir travaillé pour la CIA, Guillaume Debailly alias Malotru (Mathieu Kassovitz) s’est réfugié en Russie où il est contraint de collaborer avec le FSB mais son aura influe toujours sur le service désormais dirigé par Marie-Laure Duthilleul (Florence Loiret-Caille) au point que JJA (Mathieu Amalric) songe à purger le bureau de son actuelle équipe… Un coffret rassemble les dix épisodes (52 minutes chacun) de la saison 4. L’action se déroule tant à Moscou qu’à la caserne Mortier et on est toujours aussi accro ! (Studiocanal)
LE TIGRE DU BENGALE – LE TOMBEAU HINDOU
Fleuron de la seconde période allemande de Fritz Lang (1890-1976), le diptyque Le tigre du Bengale (1958) et Le tombeau hindou (1959) plonge dans l’Inde éternelle (et fortement fantasmée) des maharadjahs. De retour au pays après 20 ans d’exil américain, le réalisateur de Metropolis (1927), M le maudit (1931), Furie (1936) ou des Contrebandiers du Moonfleet (1955) peut enfin adapter le roman (1918) de Thea von Harbou et en tirer une chatoyante superproduction. Chargé par le maharadjah Chandra de la construction d’un hôpital à Eschnapur (le tournage a eu lieu à Udaipur… au Rajasthan, loin du Bengale), l’architecte Henri Mercier tombe amoureux de la jeune danseuse Seetha mais Chandra est lui aussi épris de la belle… Dans un joli coffret, on trouve cette belle fresque épique en version restaurée. (Wild Side)
DIRTY DANCING
Romance et drame musical réalisé par Emile Ardolino, Dirty Dancing (1987) s’est imposé comme un must du genre. Dans un rutilant coffret combo aevc le film en haute définition, voici les aventures, durant l’été 1963, de Frédérique Houseman surnommée Bébé, jeune fille sage qui passe des vacances monotones en famille dans une pension avant de s’émanciper grâce au « dirty dancing », danse très sensuelle qu’elle va pratiquer dans les bras du séduisant Johnny Castle… Si Jennifer Grey et Patrick Swayze (disparu en 2009) ne s’entendaient guère sur le tournage, le second reprochant à la première de prendre son rôle à la légère, l’alchimie fonctionne cependant pleinement à l’écran. Les séquences de danse et notamment le fameux porté sont devenus culte. Dans les bonus exclusifs, on trouve un cours de « dirty dancing » et un karaoké sur Time of my Life, couronné de l’Oscar de la meilleure chanson. (ESC)
DELON – BELMONDO
L’un est fougueux, souriant et bondissant, l’autre est charmeur, élégant et mystérieux. Les deux sont des comédiens de grand talent. Véritables stars, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo font l’objet de deux superbes coffrets-livres. Les livres rédigés respectivement par Baptiste Vignol et Sophie Delassein racontent, des années 50 aux années 2000, des passions et des carrières exceptionnelles. Les films (six pour chacun) nous les montrent au meilleur de leur art que ce soit dans Plein soleil (1960), Mélodie en sous-sol (1963), Le clan des Siciliens (1969), La piscine (1969), le melvillien Cercle rouge (1970) ou Deux hommes dans la ville (1973) pour Delon. Bebel, lui, se retrouve dans A bout de souffle (1960), godardien fleuron de la Nouvelle vague, Le doulos (1962) de Melville, Un singe en hiver (1962), Cent mille dollars au soleil (1964), L’homme de Rio (1964), Le magnifique (1973). Du beau travail autour de deux légendes françaises ! (GM éditions/ Carlotta)
DEUX FILMS – SIX OSCARS
2018 fut une bien belle année pour les Oscars ! On le constate avec un coffret qui regroupe Three Billboards de Martin McDonagh, titulaire de deux statuettes pour Frances McDormand, meilleure actrice et pour Sam Rockwell, meilleur second rôle et La forme de l’eau récompensé quatre fois comme meilleur film, meilleur réalisateur à Guillermo del Toro, meilleures décors et meilleure musique pour le Français Alexandre Desplat. Deux films excellents, le premier dans le registre du drame policier, le second dans celui du fantastique poétique. Dans la petite ville d’Ebing, Mildred Hayes, mère courage mal embouchée, loue trois panneaux publicitaires pour faire réagir la police à laquelle elle reproche de n’obtenir aucun résultat dans le meurtre et le viol de sa fille… On s’attache tout autant au personnage d’Elsa Esposito (Sally Hawkins), femme de ménage muette qui travaille, pendant la Guerre froide, dans un laboratoire expérimental top secret où elle va s’éprendre d’un humanoïde amphibien ! (Fox)
MON KET
Passionné depuis toujours par les sketches et es canulars, le Belge François Damiens, avant de devenir un comédien fêté (La famille Bélier, La délicatesse, Otez-moi d’un doute), s’était fait une spécialité de la caméra cachée. Toutefois, au fil du temps, il fut contraint d’arrêter ses tournages car il était de plus en plus souvent reconnu… Avec Mon Ket, Damiens raconte les aventures de Dany Versavel, un type sans foi ni loi, qui décide de s’évader de prison pour pouvoir s’occuper de son « ket », en l’occurrence Dany, son fils de 15 ans auquel il tente d’enseigner diverses magouilles. Autour de la question de la paternité et de la filiation, le cinéaste/acteur a choisi, pour sa première réalisation au cinéma, de tourner en caméra cachée, s’obligeant à gérer des réactions d’anonymes piégés. Un exercice surprenant et parfois désopilant. Dans les bonus, on retrouve les scènes coupées, les ratés… Entre humour et absurde. (Studiocanal)
LES AVENTURES DE RABBI JACOB
Industriel français, Victor Pivert est un sale type plein de préjugés racistes, antisémites et xénophobes… Et voilà qu’au travers d’un quiproquo, il se retrouve dans la peau d’un… rabbin. Quatrième et ultime collaboration entre De Funès et Gérard Oury, Les aventures de Rabbi Jacob fut, en 1973, un immense succès (7,3 millions de spectateurs) tout en évoquant aussi la tristement célèbre affaire Ben Barka. Pour le 45e anniversaire de ce vaudeville qui délivre in fine un message humaniste de tolérance, voici un coffret collector avec le film restauré en dvd et blu-ray, accompagné de nombreux suppléments dont d’inédits souvenirs de tournage par Bernard Stora et un documentaire sur un film populaire qui abordait pour la première fois de manière développée (et comique !) l’univers de la communauté juive française. (TF1)
MISSION IMPOSSIBLE – COFFRET SIX FILMS
« Votre mission, si toutefois vous l’acceptez… » On connaît le gimmick et les cinq secondes qu’il faut à la bande magnétique pour s’auto-détruire! De 1996 à 2018 (et ce n’est sûrement pas fini), Mission impossible s’est imposé comme l’une des meilleures sagas d’action. Il faut dire qu’Ethan Hunt (l’indéboulonnable Tom Cruise) et ses acolytes s’y entendent en astuces diverses et variées pour mettre au pas les pires méchants. Un coffret réunit tous les films de cette aventure au long cours née d’une série télé elle aussi fameuse. On y trouve évidemment Mission impossible: Fallout, le dernier en date de la série. Sorti en en août de cette année, ce sixième opus est celui qui a rencontré le plus grand succès. Il faut dire que, pour maintenir le niveau de qualité de l’ensemble, le réalisateur Christopher McQuarrie a mis les petits plats dans les grands… Avec son équipe, Hunt revient une nouvelle fois (et en particulier dans les rues de Paris) dans la course pour sauver la planète des manœuvres du Syndicat et de son chef maléfique… (Paramount)
LE LABYRINTHE DE PAN
Dans l’Espagne de 1944, la jeune Ofélia s’installe avec sa mère dans une garnison dirigée par Vidal, son beau-père, capitaine autoritaire de l’armée franquiste. Près de la propriété familiale, la jeune fille découvre un étrange labyrinthe gardé par une créature nommée Pan. Le monstre lui révèle qu’elle n’est autre que la princesse disparue d’un royaume enchanté. Afin de découvrir la vérité, Ofélia devra se soumettre à trois épreuves, que rien ne l’a préparée à affronter… Déjà remarqué des amateurs de cinéma d’horreur avec Cronos (1993), Mimic (1997) et L’échine du diable (2001) puis auteur d’une adaptation plutôt réussie d’un comic avec Hellboy (2004), le Mexicain Guillermo Del Toro s’est définitivement imposé comme l’un des cinéastes les plus talentueux de sa génération avec Le labyrinthe de Pan. Mêlant avec brio l’horreur et la féérie, cette parabole inspirée par les contes classiques sort, dans une édition ultime. Comme pour La forme de l’eau, Del Toro a encore raflé, ici, trois Oscars : Meilleure photographie, Meilleurs décors et Meilleur maquillage. (Wild Side)
MARIELLE – SEPT COMEDIES CULTES
Acteur populaire et fameuse moustache de comédie, Jean-Pierre Marielle, 86 ans aujourd’hui, a imposé, au fil d’une imposante carrière, sa grande silhouette de personnage souvent tonitruant et volontiers grandiose. Un coffret (sept dvd) permet de le retrouver en sept films dans son répertoire comique. Tour à tour camelot (Charlie et ses deux nénettes, 1973), représentant dragueur (Les galettes de Pont-Aven, 1975), les deux devant la caméra de Joel Séria, producteur de films X (On aura tout vu, 1976), comptable (Signes extérieurs de richesse, 1983), vendeur sans scrupules (L’entourloupe, 1980), patron d’une compagnie pétrolière (Pétrole! pétrole!, 1981) ou acteur raté (Les grands ducs, 1996), Marielle emporte tout par sa verve et son formidable bagout. (TF1)
ANGELIQUE MARQUISE DES ANGES – L’INTEGRALE
Quand Noël approche, on se dit que les chaînes de télé ne vont pas rater l’occasion… Selon les années, ce sera la trilogie Sissi avec l’incontournable Romy Schneider ou alors Angélique, marquise des anges. Et si ce n’est pas le cas, voici un coffret qui regroupe l’intégrale des films réalisés par Bernard Borderie, en l’occurrence Angélique, Marquise des anges (1964), Merveilleuse Angélique (1965), Angélique et le Roy (1966), Indomptable Angélique (1967) et Angélique et le Sultan (1968). Pour retrouver, comme un plaisir vaguement désuet mais tellement nostalgique, Michèle Mercier, belle marquise promise à tous les outrages mais toujours fidèle à son balafré de Joffrey de Peyrac… (Studiocanal)
SAMUEL FULLER
Soldat (dans la fameuse division surnommée Big Red One pendant la Deuxième Guerre mondiale), coursier de presse puis reporter de guerre, scénariste, écrivain, cinéaste exigeant, Samuel Fuller (1912-1997) était un personnage flamboyant qui mâchonnait son gros cigare et signa quelques fameux thrillers. Dans de belles éditions blu-ray, on retrouve Shock Corridor (1963) où, en quête d’un prix Pulitzer, l’ambitieux et cynique journaliste Johnny Barett se fait passer pour fou afin d’enquêter, dans un asile psychiatrique, sur un meurtre qui s’y est déroulé. Mais, entre les névroses des uns et les psychoses des autres, sa propre folie le guette. Dans The Naked Kiss (1964), Kelly, une prostituée élégante et sûre d’elle (Constance Towers, superbe) veut changer d’existence pour se consacrer à des enfants handicapés. Arrive un flic véreux qui connaît son passé. Dans un film palpitant, Fuller mêle le thriller, la satire sociale et le mélo dans une belle réflexion sur la rédemption. (Wild Side)