MASTROIANNI, RAPPENEAU, BOGDANOVICH, VIGO ET LES AUTRES
LE VOYAGE EXTRAORDINAIRE DU FAKIR
Fakir d’opérette et vrai petit escroc, Ajatashatru (la star indienne Dhanush) rêve de quitter New Delhi pour découvrir Paris. En France, et spécialement chez… Ikea, il rencontre une jeune Américaine dont il tombe follement amoureux. Mais Ajatashatru est accidentellement expulsé avec des clandestins africains avant d’être trimballé aux quatre coins de l’Europe et de l’Afrique et de montrer que le gaillard a de la ressource et un coeur gros comme ça. Réalisateur du gros succès Starbuck (2011), le Canadien Ken Scott donne, avec Le voyage extraordinaire du fakir, un bon feel-good movie. Un voyage trépidant et plein de tendresse avec un héros sympathique ! (TF1)
VOLONTAIRE
Entre une mère artiste (et anti-militariste) incarnée par une Josiane Balasko, modèle forte en gueule et un père laxiste, Laure, 23 ans, a fait de belles études. Mais elle se cherche et c’est dans la Marine nationale qu’elle va trouver une structure et des repères. Avec Volontaire, Hélène Fillières signe, dans les décors épurés de l’Ecole navale de Brest, un film qui semble froid mais qui se révèle être le portrait sensible d’une jeune femme (la diaphane Diane Rouxel) confrontée à une impressionnante figure « paternelle », en l’occurrence le commandant Rivière incarné par un Lambert Wilson à la mâchoire carrée mais avec un vrai coeur. Une œuvre féministe dans un milieu masculin. (Gaumont)
ROME
Dans le milieu des années 50, Dino Risi (1916-2008) n’est pas encore l’un des maîtres de la comédie « à l’italienne ». Il le deviendra avec Les monstres ou Parfum de femme. Mais le cinéaste milanais signe déjà, entre néoréalisme rose et ton critique, une trilogie romaine (réunie dans un coffret avec de bons suppléments) avec Pauvres mais beaux (1956), Belles mais pauvres (1957) et Pauvres millionnaires (1959), trois comédies qui racontent les aventures de Romolo (Maurizio Arena), Salvatore (Renato Salvadori) et des belles Annamaria et Marisa dans une Italie en plein boom économique mais où la vie est dure pour ceux qui manquent de moyens… (M6)
RAPPENEAU
Cinéaste plutôt rare (il n’a tourné que huit films en une petite soixantaine d’années), Jean-Paul Rappeneau a cependant remporté de nombreux succès… On le retrouve avec trois films bien restaurés. Tout feu tout flamme (1982) est une comédie virevoltante avec un joli duo Yves Montand-Isabelle Adjani. Rappeneau a aussi réussi deux belles adaptations littéraires avec Giono et Le hussard sur le toit (1995) et bien sûr Rostand pour un superbe Cyrano de Bergerac (1990) multi-récompensé où Gérard Depardieu fut admirable en bretteur de mots dans l’un des plus grands rôles de sa carrière. Ah, on ne se lasse pas de « Un cap, un pic, que dis-je, une péninsule! » (Pathé)
VIGO
Jean Vigo (1905-1934) occupe une place unique dans l’histoire du 7e art. Avec seulement quatre oeuvres dont un seul long-métrage (L’Atalante en 1934 avec Michel Simon et Dita Parlo), il a pourtant influencé de nombreux cinéastes. Insolent et lyrique, mêlant l’étrange, la révolte et la tendresse, le style de Vigo, auteur maudit, souvent comparé au poète Arthur Rimbaud, préfigure le surréalisme. Le coffret prestige Jean Vigo l’intégrale, avec des films restaurés, regroupe, outre les quatre films dont l’émouvant Zéro de conduite, (1933), d’éclairants suppléments ainsi qu’un livre inédit de 100 pages écrit par Bernard Eisenschitz. (Gaumont)
BOGDANOVICH
Invité d’honneur du prochain Festival Lumière à Lyon, Peter Bogdanovich est au coeur d’un bel événement avec la sortie en édition limitée de deux de ses films. The Last Picture Show (1971), en version Director’s Cut, est une œuvre emblématique du Nouvel Hollywood et une mélancolique chronique fifties sur des gens ordinaires qui révéla Cybil Sheperd et offrit l’un de ses plus beaux rôles à Jeff Bridges. Dans une nouvelle restauration, Saint Jack (1979) est une œuvre plus rare qui plonge dans le monde post-colonialiste à Singapour à travers les démêlés d’un Américain exilé, (Ben Gazzara) patron d’une maison close, aux prises avec la pègre locale… (Carlotta)
PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE
En 1990, Arthur, étudiant à Rennes, a 20 ans. Son existence bascule lorsqu’il rencontre Jacques, un écrivain qui habite à Paris avec son jeune fils. Le temps d’un été, Arthur et Jacques vont se plaire et s’aimer. Mais cette passion, Jacques sait qu’il lui faut la vivre vite. Avec Plaire, aimer et courir vite, Christophe Honoré propose un mélodrame (assumé) sur les effets contraires de l’amour et signe une œuvre personnelle, puissante et aboutie qui parle, moins, de l’amour impossible que de la vie impossible. Le réalisateur des Chansons d’amour dirige un remarquable trio de comédiens: Vincent Lacoste, Pierre Deladonchamps et Denis Podalydès. (TF1)
MASTROIANNI
Marcello Mastroianni (1924-1996) se défendait d’être un « latin lover » mais son charme de séducteur a illuminé le cinéma transalpin et international. On le retrouve dans un coffret « Italie années 50 » où il n’est pas encore la star de la comédie « à l’italienne » mais où son talent fait déjà merveille. Il en va ainsi de Dimanche d’aout (1950), La chronique des pauvres amants (1954), Dommage que tu sois une canaille (1955), La chance d’être une femme (1956) et évidemment de Divorce à l’italienne (1961). De la chronique sociale à la comédie, un bel état de l’Italie de l’après-guerre. (M6)
LES AVENTURES DE JACK BURTON DANS LES GRIFFES DU MANDARIN
Simple camionneur, Jack Burton (Kurt Russell) se retrouve embringué, au cœur de Chinatown, dans une guerre surnaturelle entre les forces orientales du Bien et du Mal. Sorti en 1986, Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin fut un cuisant échec commercial qui affligea son réalisateur. John Carpenter qui avait déjà tourné les frissonnants Halloween, Fog, The Thing ou Christine se détourna d’Hollywood pour aller vers le cinéma indépendant. Devenu culte, cette aventure, entre kung-fu et fantastique, sort dans une belle édition restaurée et enrichie de plus de cinq heures de bonus, dont certains inédits. (L’Atelier d’images)
GREMILLON
Musicien, compositeur et cinéaste, Jean Grémillon (1901-1959) était un artiste singulier qui refusa les facilités du cinéma de « qualité France ». On le retrouve avec Daïnah la métisse, un rare court-métrage (51 minutes) de 1931 (qu’il ne signa pas) et qui évoque, au cours d’un voyage sur un paquebot, une affaire d’agression sexuelle commise par un marin incarné par Charles Vanel. Du même auteur, voici également son ultime film réalisé en 1953 : L’amour d’une femme, un drame lyrique et poignant. Micheline Presle incarne Marie, jeune médecin dévouée venue remplacer un vieux praticien sur l’île d’Ouessant. Un ingénieur de passage (Massimo Girotti) s’éprend d’elle mais lui demande de renoncer à son métier. Marie partira sans se retourner… (Gaumont)
DEADPOOL 2
Gros succès de 2016, Deadpool est de retour. Le super-héros de l’univers Marvel remet le couvert dans le genre encore plus fort. Wade Wilson alias Deadpool dégomme de l’affreux à tour de bras et pour la bonne cause. Et quand l’amour de sa vie meurt, son chagrin devient très… explosif. Ryan Reynolds se régale clairement avec son mutant grand brûlé très insolent et insubmersible. Dirigé par David Leitch (qui avait fait John Wick), ce Deadpool 2 multiplie les références avec notamment de solides clins d’œil à la saga X-Men et à Wolverine. Les dialogues donnent parfois dans le graveleux mais les scènes d’action sont bien enlevées. Du divertissement qui dépote! (Fox)
UN CONTE PEUT EN CACHER UN AUTRE
Il était une fois… Mais voilà, imaginons que le loup ne croque plus le petit cochon (qui, de toutes manières, est spécialement corrompu) ou encore que le Petit chaperon rouge et Blanche-Neige (en grande blonde) soient de vieilles copines. Elles feraient alliance pour malmener les prédateurs affamés, voire une belle-mère meurtrière. En adaptant au cinéma l’excellent livre de Roald Dahl, Un conte peut en cacher un autre réinvente, avec drôlerie et décalage, les contes de fées. La mise en scène de ce film d’animation britannique est réussie. Vous croyez connaître les plus célèbres contes. Vous vous trompez ! A voir en famille ! (Orange)